Mohamed a l'air fatigué. Brûlé. Depuis près d'un mois, il se terre au sous-sol de l'Église unie Saint-Pierre, tout en haut de la rue Sainte-Ursule dans le Vieux-Québec. Des semaines sans se promener dehors, pointant seulement son nez à l'extérieur de temps à autre pour en griller une.
"Je manque un peu de lumière", me dit-il. "Sans farce", que je lui réponds, observant la tristesse qui transpire de son visage pâli, émacié.
Le 10 février dernier, il devait se présenter aux bureaux de l'Immigration, mais craignant qu'on ne le place en détention pour son refus de collaborer à sa déportation en Algérie, il a préféré se réfugier dans un sanctuaire d'où on ne pourrait le déloger. Et parti comme c'est là, il ne verra pas la neige fondre, n'ira pas chez Krispy Kreme avant que la plupart d'entre nous ne s'en écœurent et n'entendra probablement pas les concerts du prochain Festival d'été autrement qu'en échos et en sourdine.
Enfin, s'il persiste jusque-là.
"Parce que généralement, le gouvernement opte pour une guerre d'usure", me rappelle-t-il, planté dans un décor qui s'apparente au souvenir que j'ai conservé des sous-sols de banlieue de mon enfance, les boîtes de collerettes blanches et le thé à la menthe en prime. "Ils ont fait ça avec des familles, ils les laissent attendre jusqu'à ce qu'elles se découragent et sortent." Certaines se font prendre et renvoyer chez elles, d'autres fuient dans la clandestinité, vers l'Europe, où l'on collectionne littéralement les sans-statut. Un drame devenu presque banal.
Mais Mohamed Cherfi n'est pas comme les autres réfugiés. Il est plutôt du genre dangereux, avec des idées assez arrêtées sur des notions élastiques en démocratie, comme la justice sociale et les droits de l'homme.
Quand le premier ministre Jean Chrétien, pour des raisons économiques et diplomatiques, a levé le moratoire sur les réfugiés algériens en 2002, Cherfi s'est élevé contre cette mesure qui allait l'obliger, lui et ses 1060 compatriotes en exil, à regagner le pays de tortures, d'exactions et d'emprisonnements qu'ils avaient fui.
Devenu porte-parole du Comité d'action des sans-statut, il forcera les ministres Trudel et Coderre à adopter une politique équitable pour ses confrères, mais se verra lui-même refuser le statut de réfugié pour manque d'intégration. "C'est assez arbitraire comme décision, avance-t-il, et surtout, on m'avait arrêté lors de manifestations pacifiques, on m'avait vu en compagnie de Jaggi Singh, à qui j'ai beaucoup été associé, même si nous ne travaillions pas vraiment ensemble, alors j'étais surtout devenu une sorte d'ennemi du pouvoir politique."
J'ai envie de demander à Mohamed s'il est déçu de l'état de la démocratie au Canada, s'il s'était imaginé un havre d'humanisme où on ne renvoie pas les gens dans un pays qui implose sous la force des extrémistes religieux, tout ça parce qu'on soumet une opinion différente de celle du gouvernement et de ses fonctionnaires. Parce qu'on fait chier un peu, mais pas trop.
Je lui demande si son rêve de liberté s'est à tout jamais brisé, s'il croyait trouver mieux que ce qui l'attendait finalement ici.
Il me regarde dans les yeux, avec les siens un peu tristes, et me sourit pour la première fois depuis que nous nous sommes assis, face à face, dans ce vaste ersatz de cave de bungalow où ne manque qu'une table de ping-pong.
Il me raconte comment les administrations québécoises et canadiennes l'ont bousculé, lui ont menti, renvoyant aux calendes grecques la conclusion heureuse qu'on promettait pourtant à son dossier. Il me raconte aussi son arrestation violente à Ottawa, lors de l'occupation pacifique d'un bureau ministériel, il me parle de la douleur de l'électrocution qu'il a subie alors, me montre la photo de son ami Jamel, à qui un agent a infligé un coup de crosse en plein visage, de ses symptômes post-traumatiques, et de cet autre compagnon qui avait perdu connaissance, sous la décharge des tazer guns, et dont les flics faisaient gigoter le corps inerte en s'envoyant des blagues immondes.
Puis il prend une pause, comme pour rassembler secrètement les images heureuses de ses six années passées ici, depuis qu'il a refusé de faire son service militaire en Algérie, pour ne pas alimenter le vortex de la violence qui aspire son pays d'origine vers le néant.
Il pense sans doute à ses nouveaux amis, et à sa copine qui vient lui rendre visite dès que possible quand il me dit: "Mais c'est quand même bien ici."
Pas bien, lui dis-je, mais plusse meilleur.
Et pour la première fois en une heure, Mohamed se marre.
En prenant connaissance de situations de ce genre, on s’aperçoit que le Canada n’est pas nécessairement la « Terre de liberté » que ceux qui ne sont jamais venus y vivre, croient.
J’aimerais bien que les personnes qui osent venir se réfugier chez-nous soient traités différemment que dans leurs pays d’origine. Je trouve révoltant de voir quel traitement on réserve à ceux pour qui un retour dans leur pays est suicidaire…peu m’importe la raison, sauver une vie est fondamental.
Les Nazis qui se sont réfugiés au Québec jadis ont été traités de bien meilleure façon…
À un souper avec des amis, on discutait de nos récents voyages dans le sud (Cuba, Bolivie, Pérou et Équateur) et nous étions unanimes,
nous sommes bien ici.
La liberté est une chance, une grande possibilité.
Les conditions de vie dans laquelles nous sommes sont enviables:
paix, sécurité, santé assurée, nourriture en abondance, etc…
Je n’envie quand-même pas la liberté américaine,
trop violente et sans respect,
mais la nôtre est plus pacifique.
La liberté pacifique, est-ce que ça existe?
Sinon, il faudrait l’inventer.
Je souhaite bonne chance aux gens qui désirent vivre avec nous.
Si on peut leur apporter le bonheur, tant mieux.
Peace!
Mohamed Cherfi n’aurait probablement pas pu faire en Algérie ce qu’il a fait ici au cours des six dernières années sans se retrouver en prison ou être exécuté. Lui refuser le statut de réfugié pour manque d’intégration, c’est probablement politiquement correct, mais j’aurais préféré qu’on avance des raisons plus sérieuses. M. Cherfi peut toujours se dire que c’est quand même mieux qu’aux États-Unis, où les Arabes sont plutôt mal vus de ce temps-ci.
Le Canada se doit d’être vigilant quand il accepte ou refuse des demandes d’immigration. En ces temps où les menaces terroristes planent sur l’Amérique du Nord et partout ailleurs, les États-Unis ont cherché à prouver que le Canada est une véritable passoire qui laisse entrer des terroristes. L’affaire Mohammed Atta a malheureusement démontré que ces accusations ne sont pas forcément fausses.
Mais il ne faut pas pour autant mettre tous les réfugiés musulmans dans le même panier ! Certains sont venus au Canada pour fuir un pays ravagé par la guerre ou par des conflits sanglants, ou parce que leur vie était menacée en raison de leurs opinions politiques. Pour des raisons purement humanitaires, le Canada ne doit pas les renvoyer chez eux sans avoir l’assurance formelle que ces réfugiés n’y seront pas tués ou jetés en prison. Il semble toutefois que le Canada se montre parfois intransigeant dans certains cas. La lourdeur de la bureaucratie peut peut-être coûter quelques vies humaines, et ça, c’est intolérable, surtout venant d’un pays qui se déclare partout comme étant le plusse meilleur pays du monde !
Il est vrai que certaines personnes sont retournées chez eux par le gouvernement canadien. Mais en même temps, il ne faut pas oublier que nous sommes un pays qui souvent est trop tolérant avec notre charte des droits et liberté.
Les gens qui fuient leurs pays car cela est trop dangereux devraient vivre à la Canadienne et non comme dans leurs pays. Cela m’enrage lorsque je vois des étrangers se battre pour le port du voile, par exemple, à l’école. On est au Canada et les écoles sont laïques. C’est bien beau la liberté de religion mais il ne faut pas oublier que ma liberté arrête où celle des autres commence.
Et pendant ce temps, on tolère la présence de celui (j’ai oublié son nom) qui a, en quelque sorte, participé aux massacres du Rwanda, c’est cela la belle liberté du Canada.
L’Histoire se répète, la percussion des Sans-Papiers dans le Notre-Dame de Victor Hugo,
commémorée dans l’oeuvre de Luc Plamondon et Richard Cocciente, les églises vides de
pèlerins acceuillent les « laisser pour compte » prisonniers de la charité humaine, Si j’en
avais le pouvoir et la possibilité j’enverrais certains politiciens en poste et fonctionnaires
inertes réfléchir longuement et faire leurs Pâques isolés sur l’Ile de Pâques, loin, très loin de la possibilité d’abus de pouvoir et des décisions criminelles. Comme la prière et le recueillement n’ont plus la force des indulgences d’antan, nous sommes forcés de combattre la violence par des idées violentes, car s’il n’y a plus de paix sur terre, c’est qu’il n’y a plus d’hommes de bonne volonté. Par les temps qui sévissent, la chanson « Les Sans-
Papiers » interprétée par Luck Merville reste à la page, je vous en signe un papier.
Être sans statut, c’est vraiment vivre sans aucun droit. Les lois sur l’immigration sont souvent difficile à comprendre. On reproche souvent au Canada d’être une véritable passoire qui laisse entrer n’importe qui. Pourtant il me semble qu’il ne faut pas grand chose pour que l’on considère quelqu’un qui vient d’arriver ici comme quelqu’un de dangereux et qu’on lui demande de retourner au pays. Le processus de décision pour donner la citoyenneté canadienne est un processu très long et je comprends qu’en chemin et en ayant dépensé autant d’énergie pour faire valoir ces droits, Mohamed a perdu un peu la foi.
En effet, qu’est- ce que les réfugiés font de si terrible pour être expulsés dès qu’occasion se présente, qu’ont-ils de si terrible en eux pour que ceux qui nous représentent décident qu’ils n’ont pas leurs places sur la «« terre de nos aieux»».Pourquoi dès que l’occasion se présente on les jette dehors, plus de moratoire sur votre statut, foutez le camp et prière de laisser vos effets personnels à la porte ! C’est d’autant plus terrible que tout le monde connaît le sort des déportés à leurs pays d’origines , imaginez comment le ministère de l’immigration doit être au courant. Mais il pourvoit quand même à rendre la vie des réfugiés aussi pénible qu’elle l’a été pour eux jusqu’à maintenant, pas de place pour l’humanisme.
Encore plus stupide, certains dès réfugiés qui se font aujourd’hui montrer la porte on eu le temps de bien s’installer dans leurs nouveaux pays, de fonder une famille, de trouver un travail, de se loger convenablement, de s’intégrer à la communauté. Bref, la vie type du bon Québécois. Pourquoi, tout à coup, on décide qu’ils n’ont plus leurs places ici. Après 4 ou 5 ans passer au Canada, compte tenu que plus aucune loi ne nous empêche de les expulser, on les chasses. Qu’avaient- ils fait de mal tout à coup pour ne plus avoir le droit de payer leurs impôt ici? Je ne comprends pas pourquoi en 2004, on expulse encore des réfugiés, c’est vraiment un comportement des plus arrièrés. Ca me fait penser à Lucky Luke, quand ils emmènent le brigands de la ville aux limites du comtés couverts de mélasses et de plumes. La différence avec Lucky Luke c’est que aux moins eux expédiait des bandits. Nous, on expulse des réfugiés avec peu de ressources. PERSONNE N’EST ILLÉGAL.
La politique d’immigration canadienne, et particulièrement la loi sur les réfugiés politiques est navrante certes. Mais monsieur Cherfi sait sans doute qu’elle est de loin plus accueillante que celle des USA et de bien d’autres pays dans le monde. Quand il faut fuir son pays d’origine pour échapper à des tueries, ce n’est certainement pas la chose la plus agréable à faire. Il y a un pays qu’on doit quitter pour survivre mais aussi, il faut trouver un pays où aller. Or le Canada n’est pas le seul pays du monde où peuvent aller les gens qui fuient.
Pourquoi, devrions-nous, au Canada, accueillir tous les ressortissants étrangers? Nous faisons notre part, je crois. Ça pourrait être mieux, j’en conviens, mais ça pourrait aussi être pire. Qu’on se comprenne bien. Je n’ai rien contre l’immigration. Je considère même que c’est un avantage pour le Canada d’accueillir différentes nationalités et de les intégrer à notre société. Mais nous avons nos limites. Et dans ces temps troubles, on doit être vigilants.
Je ne connais pas le passé, ni même le présent de monsieur Cherfi. Peut-être est-il un homme tout à fait convenable. Et s’il ne l’était pas? Si derrière cet homme se cachait un terroriste? La question ne se pose-t-elle pas? Si ce monsieur est un agitateur, comme semble le croire le gouvernement, devons-nous lui ouvrir nos portes pour qu’il vienne foutre le bordel chez-nous? Il faut penser à ces choses là. Ce n’est pas être réactionnaire d’y penser. C’est selon moi seulement prudent.
Présentement les dossiers d’immigrations et de statut de réfugiés sont un véritable casse-tête. Depuis quelques mois on a médiatisé plusieurs histoires d’horreurs. Avant le 11 septembre il était trop facile de demander le statut de réfugié politique. On le demandait pour gagner du temps. Après avoir passé par toutes les étapes administratives et utilisés tous les recours possibles la décision finale etait souvent en faveur du demandeur même si il ne se qualifiait pas au début pour demander ce statut. Il est déplorable que le laxisme du ministère de l’immigration finisse par provoqué des situations comme celle que vit présentement Mohamed. On ne peut accepter des gens temporairement en leur laissant miroiter la citoyenneté canadienne, changer les régles du jeu pendant le processus et de laisser s’éterniser la décision finale pendant plusieurs années. C’est triste de voir des vies brisées des familles boulversées par des décisions douteuses. On ne devrait pas donner de faux espoirs aux demandeurs. les demandes pour le statut de réfugié devraient être étudiées rapidement. Ceux qui ne se qualifient pas pour être réfugié devraient suivre la démarche prévue pour demander la citoyenneté canadienne. le gouvernement a émis des critères de sélection. Il faut s’y conformer,dire la vérité sur sa situation
Dans le cas de Mohamed, étant donné le temps écoulé entre son arrivée au pays et sa déportation prévue, je trouve totalement inhumain et inacceptable cette déportation. Si toutes les déclarations qu’il a faites sont vraies, je n’ose imaginer ce qui l’attend à son arrivée en Algérie.
Ce n’est pas la première fois qu’une décision du ministère de l’immigration semble pour le moins discutable. Dans le cas précis de monsieur Cherfi, je ne peux pas me prononcer, mais il doit être convaincu que le ministère prends une mauvaise décision pour lui si il prends la peine de se réfugier dans une église. Le problème vient probablement du fait que ça prends un temps fou pour traiter les demandes. Les réfugiés arrivent au pays, et on fait tout notre possible pour qu’ils soient bien traités, en attendant que leur demande soit évaluée. Alors, reconnaissant, la plupart des réfugiés font des efforts remarquables pour s’intégrer, et la plupart y réuissent. Alors, deux, trois, quatre ou même cinq ans après leur arrivée, lorsqu’ils sont bien installés et bien intégrés, le ministère rends alors sa décision. Et lorsque leur demande est refusée, ça semble imbécile de vouloir déporter des gens qui sont si bien intégrés. Les délais en causes devraient définitivement être réduits pour ne pas créer de faux espoirs chez ces gens.
D’un autre côté, je comprends le ministère qui ne peut pas accepter tout le monde. Sinon, le Canada deviendrait un repère pour tout ceux qui ne sont pas acceptés nulle part ailleurs.
Mais il y a sûrement un juste milieu. La première étape serait de se servir de son bon sens, au lieu de seulement se fier aux seules lois. Et peut-être que ramollir le coeur de pierre du ministère ne ferait pas de tort non plus…
Ton article David parle de lui même, un pauvre homme sur qui le gouvernement s’acharne afin de pouvoir justifier l’emploi de plusieurs fonctionnaires. Ces fonctionnaires qui prenant dîplômes et instructions bien avant la condition humaine pour critères de sélection se targuent de bien faire leur travail, et selon l’humeur des dîts fonctionnaires, on vogues de mensonges en mensonges et de promesses en désillusions. Pauvre Mohamed, on à peine à défendre nos propres citoyens, comment peuvent ils défendres les autres.
Tiens, un exemple pour vous chers fonctionnaires qui faitent si bien vôtre travail. Je vous nomme ici un nom, Luc Ethier, oui je sait à certains hauts niveau ce nom est très embarassant n’est ce pas. Un homme simple, ayant défendu les couleurs de son pays pendant la guerre du golf, un citoyen exemplaire qui fût assassiné le 10 octobre 2001 à Koweit. Zarha Kazemi, cette photographe assassinée suite à son emprisonnement illégal en 2003, ce nom aussi chatouille plusieurs personnes à un haut niveau. Le fils de Zarha Kazemi a su mobiliser l’opinion publique pour que le cas éclate, j’aurais sincèrement du faire la même chose.
Il y a plusieurs autres cas du genre mais ce qui relie ces deux cas est que le gouvernement Canadiens à tout simplement essayer de banasiler les deux affaires au depart. De jeux de coulisses en mensonges car il était beaucoup plus important de protéger nos relations avec ces pays que de demander haut et fort que justice soit faîte. Demander a Bill Graham ce qu’il pourrait répliquer a ceci, vous seriez surpris de l’habileté avec laquelle il peut se faufiler entre les questions.
Mon cher Mohamed, tu avais vu juste, nous étions un pays d’avenir, un pays d’égalité ou tous avait une chance égale de réussir. Ce pays ou nous défendions les valeurs familiales, la justice, ou tous étaient considérés comme égaux. Tu avais vu juste Mohamed en choisissant ce beau pays, tu es malheureusement arrivé avec 40 ans de retard.
Les réfugiés politiques qui ont de vrais motifs pour s’être enfuis de leur pays devraient être traités avec ménagement sans pour cela l’on tombe dans la naïveté. Dans le contexte actuel, il est évident que des personnes non désirables pour leur contrée d’accueil puissent invoquer des motifs politiques pour s’infilter et pour profiter de cette mansuétude pour se livrer à des activités inacceptables. Mais cette méfiance ne doit pas nous conduire à la peur injustifiée devant des attitudes ou des opinions qui diffèrent fondamentalent des nôtres. À partir du moment où ces nouveaux citoyens acceptent les codes et les valeurs qui font de nos démocraties des systèmes de sociétés laïques, leurs valeurs personnelles qu’ils peuvent exprimer dans les sphères de la vie privée ne concernent finallement qu’eux-mêmes. Il faudrait éviter d’identifier un musulman profondément croyant qui ne fait pas de sa religion une question de politique avec un terroriste afin de le livrer à des tortionnaires d’içi ou d’ailleurs. Nous pouvons évidemment lui signifier que nous n’acceptons pas ses valeurs fondamentales quand il tente à les imposer à la société civile par écoles ou par femmes interposées et même l’empêcher de le faire. Mais si c’est un croyant sincère, il acceptera de faire la différence entre des signes extérieurs et superficiels et des croyances authentiques.
Il est facile de parler de politique et d’immigration.
Toutefois il ne faut pas oublier que ces situations sont vécues par des humains. Des gens qui comme vous et moi, ont des familles, des joies, des peines, des inquiétudes. Certains ont beaucoup souffert et savent qu’ils souffriront encore. Bravo David Desjardins pour votre article qui dépeint la situation du point de vue humain et émotif. Il est facile de critiquer mais qui s’est déjà demandé: Et si ca m’arrivait à moi? Agiriez-vous différemment?
Je crois que ceux qui sont chargés de ces dossiers devraient faire preuve de compassion, un sentiment pratiquement disparu de nos jours.
Mohamed Cherfi peut tout de même apprécier le fait d’être ici car son sort ne serait probablement pas tellement plus rose en Algérie. Cependant, certains réfugiés ne trouvent pas au Canada la terre de liberté qu’ils croyaient trouvé. On n’est quand même pas un pays sans règle ni lois même si parfois on se pose des questions quand on regarde notre système de justice qui laisse plein de criminels impunis ou tout comme… Par exemple, il y a tellement de vol à Montréal que la plupart des plaintes n’aboutissent à rien ni à aucune arrestations, 2 ou 3 semaines et l’enquête est terminée alors pourquoi diable les voleurs s’empêcheraient de continuer puisqu’ils ne seront pas punis de tout façon. Et si jamais pas malchance ou par excès d’avarice ils finissent pas se faire prendre ils iront tout simplement se faire dorer la pilule dans nos prisons Hollyday Inn…alors pourquoi se vive honnêtement sinon pour notre conscience personnelle ? Alors imaginer si nos criminelles sont impunis les réfugiés sont quand même très bien ici.
Il faut faire attention de porter des jugements hâtifs sur la base d’un témoignage. Je trouve que ce reportage de David Desjardins utilise vite un ton sentimentalisme prêt à tirer les larmes d’une roche! Toutefois, nous n’avons pas la version des autorités gouvernemen-tales, et je trouve donc qu’il est prématuré de tirer une quelconque conclusion sur le degré de justice ayant entouré la décision de déporter Mohammed.
Ceci dit, regardons aussi l’autre côté de la médaille. Si je débarquais dans un nouveau pays, ma préoccupation première ne serait certainement pas de commencer à m’impliquer dans un mouvement de protestation ou d’opposition menant à l’occupation de bureaux ministériels! Je me contenterais d’apprendre à découvrir le pays où je viens de débarquer et je tenterais de m’y fondre en faisant le moins de vague possible. Sinon, c’est courir après les problèmes et après, il faut en accepter le prix!
Yesssss. La police vient d’aller le chercher à l’église. Ce n’est quand même pas les curés qui vont décider de nos politiques d’immigration. On n’est pas chez les mollahs icite, mais dans une société civile et de droits.
Encore un exemple d’une administration qui se fout des gens. Un système mal géré qui prend des mois à évaluer la situation d’un immigrant, c’est comme si on leur demandait de jouer à la roulette leur vie. Chanceux on t’accueille, mais si tu n’as pas les reins assez solides, la patience et les ressources financières pour avoir un super avocat qui est prêt à te sortir du méandre administratif qui s’amuse à tes dépens et te fait souffrir dans l’incertitude d’une déportation future, t’es out of luck.
Et le gouvernement à grands frais d’inefficacité prend 5 ans à analyser ton dossier, pour te faire miroiter une acceptation possible pour qu’ensuite il te décourage avec une nouvelle embûche politiquement motivée, pour des impératifs de gestion gouvernementale, de coupure de ressources financières et/ou de personnel pour une évaluation plus adéquate (donc plus rapide et efficace) du dossier. Et voilà le supplice qui continue, à jouer avec tes sentiments, à te menacer d’un retour dans un pays d’origine où ta vie (ou à tout le moins ta quiétude) est à risque.
La démocratie au Canada c’est possible mais c’est encore une loterie quand la machine gouvernementale de l’immigration se plait à te faire basculer encore une fois comme les slots machines au casino. Désolé, meilleure chance la prochaine fois qu’il te balance comme si de rien.
Les bévues de cette mauvaise gestion, des coûts administratifs aux contribuables parce que les dossiers traînent autant d’années, on les connaît mais on ne fait rien pour améliorer le sort des immigrants. Pas important semble-t-il d’agir responsablement avec la vie de « Canadiens potentiels ».
Et on remarque dans cet article que le réfugié aime sa terre d’accueil parce que cette terre promise est infiniment meilleure que son origine. Fierté que nous-mêmes prenons pour acquis. Le système et son fonctionnariat déficient exigent une révision pour que l’efficacité soit désormais au rendez-vous des immigrants pour un traitement humanitaire.
Vendredi, 5 mars, 11 heures: Cherfi est arrêté au sein même de l’Église.
Vendredi, 5 mars, 17 heures: Cherfi est en route vers les États-Unis.
Je jure de vous tenir au courant de ce qui va lui arriver dès qu’il mettra les pieds sur le sol algérien. J’espère tant me tromper, parce que sinon, ceux qui ont fait qu’il soit expulsé seront bien seuls face à leur conscience. à supposer qu’il leur en reste.
Québec a vendu Cherfi à Ottawa qui l’a revendu aux States. Chrétien a vendu les réfugiés algériens du Canada contre trois contrats (1 industriel et 2 commerciaux). Ces gens ont fui l’Algérie pour diverses raisons, mais entre nous, qui échangerait le climat méditerranéen contre le climat du Québec, hein, s’il n’y avait là une question de survie, politique, économique, appelez-la comme vous voudrez.
Qu’est-ce que c’est que ce pays qui appelle l’immigration d’un pied et la repousse de l’autre?
Je ne savais plus s’il fallait rire ou pleurer en lisant une «étude» sur le «risque» qu’encourt le Canada de voir déferler sur son auguste sol des vagues de hordes sauvages d’immigrant «climatiques». C’est sérieux, je vous en conjure, allez-y regarder: http://www.csis-scrs.gc.ca/fra/comment/com86_f.html
Ça me donne envie de vomir.
Il manque bien des détails à cette histoire pour qu’on puisse se faire sa propre conclusion. Tout d’abord, pourquoi le gouvernement refuse-t-il asile à cet homme et pourquoi un algérien fuyant son pays se mêlerait-il à un mouvement de protestation en occupant des bureaux ministériels. Avouons que le gouvernement a l’air cruel et insensible et que Sherfi n’affiche pas une attitude à se faire accueillir à bras ouverts. Ils ont probablement leurs raisons mais il nous manque définitivement des indices pour comprendre
C’est quand même intelligent de plaider la cause d’un réfugié recherché pour être renvoyé d’où il vient et d’informer ceux qui le recherchent, entre autres, via le journal, où celui-ci se trouve! C’est à se demander de quel côté est vraiment l’auteur ou s’il n’avait pas envisagé que quelqu’un puisse faire le lien!! Quoi qu’il en soit, Sherfi a été « retrouvé » et repêché par les autorités dans la même église dont l’article faisait mention.
Le Canada est connu pour être un pays accueillant pour les immigrants, mais pas tous. Il semble qu’on les choisit bien pour être sûr d’avoir ceux qui ne feront rien bouger. On les accepte, tant qu’ils ne remettent rien en question et qu’ils sont heureux du petit sort qu’on leur réserve. Le gouvernement ne s’est jamais caché pour dire que ses politiques d’immigration visent à assurer le maintien de la force de travail. On laisse entrer des gens « tranquilles » pour avoir des paires de bras silencieux. Les immigrants font des enfants et tentent de leur enseigner qu’il faut être bon et gentils, car le Canada les a accueillis à bras ouvert. Quand certains sortent du lot et tentent de s’en sortir un peu mieux (en utilisant parfois de mauvais moyens) on cri au danger et on discrimine.
Dans le fond, il faut faire face à ce que nous sommes vraiment. Cessons de croire que nous sommes un lieu ou règne la liberté, l’égalité et que nous sommes merveilleux d’accueillir autant de réfugiés. Tout le monde sait que les réfugiés sont encore plus faciles à manier, car ils ont peur de retourner dans leur pays.
Le cas de cet homme est déplorable, mais il nous révèle beaucoup sur notre pays. Nous sommes opportunistes et peureux. Nous ne sommes pas que ça, mais ça décrit bien notre position face à la question de l’immigration.
Je trouve incroyable cette histoire pour Mohamed Cherfi . Il croyait que l’église pourrait le sauver des décisions du bureau de l’Immigration pour sa déportation en Algérie. Moi aussi j’y croyais vraiment et j’espérais que ce religieux irait au bout de sa foi pour l’aider à s’en sortir. Je trouve que l’état canadien a manqué de savoir vivre en allant jusqu’à le déloger d’un lieu sacré seulement pour se donner du pouvoir. Au lieu de tenter de sauver une vie en essayant de chercher d’autres solutions on a préféré s’en laver les mains en le jetant dans la gueule du loup. Mohamed avait refusé de faire son service militaire, je crois bien que la plupart d’entres nous en auraient fait autant.
Pourquoi ne pas ouvrir nos horizons en souhaitant un monde meilleur.
Lettre ouverte à Madame Anne McLellan , Min. de la Sécurité publique et de la protection civile, Madame Judy Sgro, Min. de la Citoyenneté et de l’immigration Canada et Madame Michelle Courchesne Min. des Relations avec les citoyens et de l’immigration.
Mesdames les ministres,
Il est important pour moi de vous écrire sans lettre-type afin que vous puissiez comprendre comment il est important pour moi, citoyenne canadienne, de préserver le droit à la vie et à défendre quiconque s’oppose à un régime politique décantant et à ses dissidents meurtriers.
Je sais que la politique amène les gens à perdre leur sensibilité, leurs sentiments solidaires et d’égalité car la soif de pouvoir les amène à étancher cette auprès de la corruption, de la bureaucratie austère et de l’hypocrisie médiatique. Si vous prétendez agir pour le bien des citoyens et citoyennes canadien(nes) et/ou québécois(e)s, il serait temps de réviser vos principaux objectifs – non pas pour rendre tous et chacun heureux – mais assurer néanmoins la sécurité et la protection de chacun.
MERCI DE NOUS AIDER À PRÉSERVER LA DIGNITÉ DE LA VIE HUMAINE.
Ce qui attend Mohamed Cherfi? Dès son arrivée en Algérie il sera emprisonné, subira des interrogatoires sans fin, sera torturé. Certains refoulés algériens se suicident avant même d’arriver à destination. Les jeunes sont de plus en plus nombreux à ne pas vouloir faire leur service militaire. Ils aspirent à autre chose mais échapper à cet exercice est passible d’emprisonnement, parfois même de la peine de mort. S’ils font leur service militaire ils deviennent des cibles potentielles du GIA et sont menacés eux et leur famille d’exécution. Aucune porte de sortie. Reste la fuite. Mais avec un passeport algérien on ne va jamais loin.
Environ 100,000 personnes ont été assassinées depuis 10 ans en Algérie, victimes de groupes terroristes comme le GIA dont les liens avec Al-Qaeda sont établis depuis longtemps. Il n’existe pas de code jaune ou orange pour les avertir du danger imminent. Ils ne connaissent que le rouge. Celui de leur sang qui coule lorsqu’on les égorge la nuit dans leur lit. Cent journalistes tués entre 1993 et 1997. Des écrivains, des poètes, des chanteurs dont Lounès Matoub subissent le même sort. Que fait la Communauté internationale? Rien! La TERREUR les Algériens la subissent au quotidien. J’ai entendu lors de reportages des personnes affirmer qu’ils se couchaient le soir en ne sachant pas s’ils allaient se réveiller le lendemain matin. Al-Quaeda et le terrorisme islamique ont sévi et tué bien plus dans les pays arabes qu’en Occident. Comment ne pas vouloir s’enfuir et connaître autre chose, eux qui pourtant chérissent la terre algérienne comme Albert Camus la chérissait.
Dans le livre « Mes frères assassins » le journaliste Mohamed Sifaoui dénonce les terroristes et Al-Qaeda. Mais il écrit ceci à propos du 11 septembre « ce drame nous l’avons vécu sans la compassion de l’opinion internationale…ce jour-là j’ai compris… que la vie d’un Algérien ne vaut pas celle d’un Américain, comme la vie d’un Rwandais ne vaut pas celle d’un Français ».
Je crois que nos politiques d’immigration, sont très très bonnes contrairement à plusieurs pays industrialisés du restant du monde. Aucun système n’est sans faille et celui canadien n’en a pas plus que les autres.
Pour ce qui est de M. Cherfi, je crois qu’il y a plus d’un émigrant au Canada, et si on décide de refuser quelques personnes que ce soit pour différentes raisons, ces gens ont l’obligation de partir. Nous sommes peut-être une terre d’accueil pour bien des gens, mais qui sont ces gens??? Si un pays refuse leur entrée pour différente raison, comme le manque d’intégration, et bien ils doivent s’y conformer comme nous, canadiens, nous nous conformons à nos lois. Il y a d’autres moyens de soulever un problème au gouvernement qu’en faisant des manifestations, si M. Cherfi aurait pu « s’intégrer » au moins en attendant d’avoir son statut d’immigrant, et par la suite il a le droit de se présenter aux prochaines élections pour contrer tous les problèmes qu’ils voient avec la démocratie canadienne actuelle.
M. Cherfi ne s’est même pas présenté au bureau de l’immigration comme il était obligé de faire de peur de se faire arrêter. Habituellement, quand on a peur de se faire arrêter, c’est qu’on a quelque chose à se reprocher. Si M. Cherfi a peur de se faire arrêter parce qu’il n’est pas légal au Canada, et bien qu’il fasse comme tout le monde et qu’il se prenne un avocat, et qu’il traine la cause en justice.
Et depuis quand nos lois sont excluses des églises et autres enceintes religieuses??????
On appelle « complicité » de par la loi le fait d’aider un criminel!!! Est-ce que M. Le Curé va être accusé de complicité??? Est-ce qu’on va extrader M. Le Curé en Algérie pour qu’il aille porter la bonne nouvelle???
Je me demande où est-ce que nous allons??? J’ai besoin d’être éclairé!!
Mohamed Cherfi est coupable. Oui coupable de sa soif de liberté et de justice. Liberté et justice qu’il croyait possible dans un pays démocratique comme le Canada. Mohamed Cherfi tu es coupable d’avoir cru en la démocratie d’un état de droit.
Imaginez, le pauvre a été déporté aux USA!!!!
Écoutez, extradé aux États-Unis, c’est une bien mauvaise nouvelle! Qu’on vienne le chercher dans une église, je trouve cela offusquant et révoltant, alors qu’on dit que c’est un lieu sacré ou tous sont protégés. Ça fait partie de notre culture, ça devrait selon moi être respecté. Ou en tout cas, ça aurait peut-être laissé du temps pour tenter de régler le cas de M. Cherfi.. mais là, il est rendu dans une prison de Plastburg… en attendant un procès! Un procès! Bonne chance à lui, car il en aura de besoin.
C’est paradoxal de voir que quelqu’un qui justement voulait s’intégrer est arrêté, entre autre, pour ne pas s’être assez intégré!
C’est triste de voir aussi qu’il avait refait sa vie ici, au Québec… et que d’un seul coup, plus rien ne tient.
S’il est de retour en Algérie, vraiment sa vie n’on plus ne tiendra plus, car comme on le sait, refuser d’avoir participer au service militaire est une mauvaise chose, très mauvaise.
Vraiment, c’est dans des situations comme celle-là qu’on réalise que notre démocratie est bien mal faite!
S’il fallait garder tous les immigrants qui sont ici illégalement, imaginez tous ceux qui rêveraient de venir à Québec. Et même, certains pays pourraient en profiter pour nous expédier tous leurs criminels. Il y a des règles et des lois à respecter. Et on les respecte pour tous ou pour personne. Si l’on commence à les changer pour un, on doit le faire pour l’autre et on ne s’en sort plus. Nous sommes tellement accueillants. On les reçoit, on les loge et on les nourrit. Je suis d’accord avec le fait que nous ayons besoin d’immigrés. Mais ils doivent passer par les règles et les respecter. S’ils ne nous respectent même pas à leur arrivée, qu’en sera-t-il dans dix ans ?
Je suis pour les immigrés et les réfugiés politique qui viennent s’installer au Canada. La où je suis contre, c’est me faire envahir par eux ou que des extrémistes débarquent chez nous. Qu’ils viennent critiquer notre société, nos lois, notre religion et nos croyances. Ou plus précisément faire du grabuge et de la violence.
Très triste l’histoire que vit Mohamed Cherif, d’autant plus que ce dernier ne demande pas de vivre du BS ou de quelqueconque aide gouvernementale, c’est un homme avec une éducation qui pourrait très certainement rendre de précieux service à la société québécoise. Mais comme il ne rentre pas dans le cadre des immigrants illégaux et surtout qu’il a une grande gueule, le gouvernement en a peur et il préfère le retourner d’où il vient en se fermant les yeux. Je trouve ça immoral tout comme je trouve immoral les gens qui disent ici qu’ils n’ont pas de pitié pour lui parce que ce n’est qu’un immigrant parmis tant d’autre. Moi je suis de ceux qui pensent qu les gens ont le droit d’aller où ils veulent. Si j’ai envie d’aller travailler en Algérie moi pourquoi en serais-je empêcher. La terre appartient aux hommes en général et pas à un groupe en particulier. Je trouve cela très dangereux.