Mohamed Cherfi s'est mis le doigt dans l'œil. Jusqu'au coude.
Il croyait que les autorités le laisseraient moisir dans son sous-sol d'église jusqu'à ce qu'il pète les plombs. Qu'on lui réserverait le même supplice d'isolement qu'aux réfugiés s'étant planqués dans un sanctuaire avant lui.
Mais, comme je vous le disais la semaine dernière: Mohamed n'est pas un réfugié comme les autres.
Il a donc fallu sortir les grands moyens pour le déloger. Quitte à violer le sanctuaire où il avait trouvé refuge en usant de prétextes fallacieux au possible, enjoignant notre bonne grosse police servile à joindre la danse macabre de la déliquescence de nos traditions. Comme preuve de la duperie des forces policières, à peine quelques heures après son arrestation, on laissait tomber ledit prétexte (un bris de conditions dans une cause pendante faisant suite à son arrestation dans une manif) pour confier l'affaire à l'Immigration (tiens donc!), et Mohamed partait pour Montréal, puis pour les États-Unis, où il sera détenu en attendant son éventuelle déportation.
"Mais si c'était un terroriste?" se sont interrogés les plus scrupuleux d'entre vous, en réaction à ma chronique de la semaine dernière.
Eh bien, j'ai une nouvelle pour vous: c'en est un. Mais probablement pas au sens où vous l'entendez.
Probablement pas de ceux qui magasinent du Semtex dans Internet et qui s'inscrivent à un cours de pilotage d'avions de ligne. Mais plutôt du genre à faire exploser la vérité. Du genre à s'asseoir dans le bureau d'un ministre en attendant qu'on le force à quitter, menotté, battu, électrocuté. Du genre à manger des volées pour que justice soit faite. Du genre à sacrifier sa propre liberté au profit de celle des siens. Ce qu'il a fait en défendant les droits des sans-statut au cours des dernières années.
La terreur qu'il a répandue jusqu'à maintenant n'a fait aucun mort, et les seuls blessés se comptent dans ses propres rangs. Cette terreur ne se lit que dans les yeux des politiciens et des fonctionnaires dont il a dénoncé l'inertie. Elle ne se ressent que dans les couloirs de l'Assemblée nationale et de la Chambre des communes.
Et peut-être aussi en Algérie, si j'en crois Mohamed, qui m'affirmait, lors de notre rencontre, avoir reçu la visite d'émissaires du consulat: "Ils m'ont demandé de cesser de parler en mal de l'Algérie, m'a-t-il dit en souriant pour cacher son malaise. Ils sont venus jusqu'ici pour me dire ça, alors oui, je crains un peu pour ma sécurité si je dois retourner là-bas."
Si Cherfi fait aussi peur aux gouvernements, c'est sans doute parce qu'il incarne une idée pure de la démocratie que, cyniques, nous avons évacuée depuis trop longtemps. Parce qu'il avait le pouvoir de nous démontrer que dans notre pays, sous le vernis de l'État de droit, nous sommes trop souvent soumis à une dictature institutionnelle où des fonfons ont droit de vie ou de mort sur les individus, surtout si ceux-ci les égratignent.
J'ai écrit trois chroniques sur la liberté d'expression au cours du dernier mois. Trois chroniques qui me paraissent d'une totale futilité devant l'échec de Mohamed à venir vivre dans un pays où il aurait le droit de s'exprimer, et duquel on le rejette justement parce qu'il s'en est prévalu.
Peu importe si je suis d'accord ou non avec les revendications des groupes de social activists dont il faisait partie, peu importe si moi-même je trouve leurs représentants parfois folkloriques et un brin paranos, je veux qu'ils aient encore et toujours le droit de s'exprimer. Je veux entendre cette autre voix discordante. Je ne veux plus jamais qu'on les fasse taire en les envoyant se faire pendre ailleurs. Comme cela semble le cas pour Mohamed.
À ce propos, "le gouvernement canadien risque d'avoir ça sur la conscience", disait l'ancien journaliste algérien Hakim Sidhoum dans un quotidien dimanche dernier.
Mais lui aussi se trompe. Le doigt dans l'œil, jusqu'au coude. Parce que le gouvernement canadien démontre chaque jour qu'il est une bête à sang froid, une machine insensible, un monstre d'ego.
J'aimerais être dans l'erreur, mais si c'était le cas, on aurait peut-être pris le temps de juger Cherfi pour les crimes dont on l'accuse avant de le "shipper" dans la première voiture banalisée venue pour l'envoyer au sud de la frontière, en s'en lavant les mains.
Et aujourd'hui, j'ai honte. Au point où je trouve particulièrement dommage qu'on ne puisse pas transférer sa propre citoyenneté à quelqu'un d'autre. Car même si je le connais très peu, je fourguerais bien la mienne à Mohamed.
D'autant que, plus ça va, et moins j'en veux.
À chaque année, à l’approche de Pâques, la télévision revisite les versions antérieures de
la Passion du Christ, où la trahison, le reniement, la condamnation et l’exécution sont
toujours au programme. Et Ponce Pilate le lâche s’en lave les mains comme aujourd’hui
le Ministre de l’Immigration devant un sauveur de la liberté, un sacrifié de l’exemple de la main mise de l’autorité au service du monstre géant voisin et américain. Oui Mohamed
Cherfi passe pour un terroriste en état de revendication et comme solution pour supposément le remettre dans le droit chemin de l’oubli, on le débarque scandaleusement
à la frontière américaine sans scrupule à la conscience militaire. Cherfi va-t-il ressuciter
d’entre les morons, c’est pas sûr, même s’il est une âme forte, il n’est pas le fils unique de
Dieu, mais ce qui est certain, c’est que si la justice avait suivi son cours normal, ce prophète
afficherait un certificat d’innocence en toute liberté.
Le geste qui a été posé pour « capturer » M. Cherfi est d’un barbarisme incroyable. Je croyais, naïvement peut-être, qu’une église ou tout autre bâtiment religieux était un sanctuaire inviolable. Je n’en reviens pas que la police soit aller le chercher dans l’église. Le gouvernement canadien et ses fonfons qui se croient tout permis est vraiment rendus bas.
En plus, on se targue de vivre dans une démocratie mais dès qu’une personne ose dire des choses qui dérange, on l’expulse. Et pendant ce temps, des nazis vivent au Canada sans aucun problème, des bourreaux du Rwanda se la coulent douce dans la région de Québec. Comme quoi, lorsque l’on ne dérange pas ces fonfons, tout peut bien aller.
Hier, j’ai reçu d’Amnistie internationale une lettre demandant d’intervenir pour cette cause. J’ai répondu favorablement par le courrier.
De simples gestes peuvent changer la vie des autres et ce, positivement.
Pourquoi ne pas intervenir quand il nous est possible de le faire.
On apprécierait la réciproque, alors pourquoi pas?
Être satisfait de sa vie, c’est aussi l’être de ses réalisations,
des gestes que nous avons posé pour participer à la vie.
Lorsque l’on participe à la vie, la vie nous le rend bien.
Le problème de Mohamed Cherfi, c’est qu’il n’est pas Canadien, qu’il arrive au Canada et veut inciter le gouvernement à faire bouger les choses à sa façon. Désolée si je suis un peu dure, mais ça m’énerve un peu de voir des immigrants venir au Canada parce qu’ils étaient persuadés que ce pays est le paradis sur terre, et de chialer ensuite parce que leurs conditions de vie ici ne sont pas exactement ce qu’ils espéraient. Avant de venir s’installer ici, il est important de se renseigner à fond sur la politique et la vie sociale des gens du pays qui est prêt à nous accueillir, afin de ne pas être déçu et amer après avoir atterri…
Je suis moi-même immigrante, Française, et il ne me viendrait jamais à l’esprit de me plaindre de mes conditions de vie ici, bien au contraire. Je n’ai jamais imaginé que le Québec était le paradis sur terre, mais je pense toutefois qu’on y vit très bien.
Oui, tout n’est pas parfait ici, et il est important de faire en sorte qu’il y ait moins d’injustice sociale, une meilleure répartition des richesses et tout ce que vous voulez. Mais si les choses doivent bouger ici, il faut que ce soit grâce à des actions collectives, et non pas par la voix de quelques immigrants illégaux.
Les services canadiens d’immigration représentent sans doute ce qu’il y a de plus inquiétant dans l’appareil politique canadien. Avec un peu de mémoire, on se rappelle plusieurs cas de demandeurs du statut de réfugiés provenant de courants de gauche dans leurs anciens pays qui se sont butés à l’insignifiance des traiteurs de demande d’asile canadiens. On a l’impression que cette institution politique (rappellons le blitz qui entoure l’acceptation de nouveaux citoyens canadiens à l’orée d’élections fédérales ou lors des 2 derniers référendums québécois) est noyauté par la droite canadienne et que chaque individu soupçonné d’être libre penseur se fait montrer la porte de sortie. Ajoutons à cela que le gouvernement libéral du Québec qui possède un droit de recommandation sur certains cas, se déguise en fantôme pour ménager les susceptibilités du grand frère à Ottawa. Pendant ce temps, certains criminels de guerre coulent des jours doux dans le plusssss meilleur pays au monde.
C’est souvent comme cela quand on parle trop pour certaines personnes au pouvoir. C’est dérangeant et cela doit cesser au nom de la loi. Qu’à fait de mal cet homme si ce n’est que défendre certains de ses confréres et lui afin d’avoir enfin des droits pour pouvoir vivre en paix? Notre pays n’a pas été juste et oui, nous devrions avoir honte d’être dans un pays qui se dit juste. Nous accueillons beaucoup de gens venus d’ailleurs. Les services pour ces derniers ne sont toutefois pas suffisants de tel sorte qu’on dit aprés que c’est eux qui ne veulent pas s’adapter. Mais à qui la faute?
C’est malheureux mais ce pauvre Mohamed Cherfi paye pour tous les autres faux réfugiés politiques qui encombrent le systême et la politique d’immigration du plus beau et meilleur pays du monde comme le disait Jean Chrétien .
Combien de personnes se réfugient ici en pensant trouver l’Eldorado ? Ces gens ont la ferme conviction qu’ils seront accueillis les bras ouverts et que notre fameuse Charte des Droits et Libertés les protégeront de tous bords .
Il faut se rappeler que les évènements du 11 septembre ont changé la perception du bon peuple sur ces réfugiés . Le peuple conserve un fond non pas de racisme mais de malaise face à ces gens qui ont des coutumes différentes des notres . On n’a qu’à se rappeler tous ces débats concernant le port du kirpan à l’école .
Le bon peuple est prêt à accepter ces gens en autant qu’ils veulent s’intégrer à nous et non le contraire . Le bon peuple veut que ces gens ne fassent pas de vagues et qu’ils passent inaperçus .
Je ne suis pas d’accord avec la notion de sanctuaire pour les lieux religieux . Nous avons des lois et il faut les faire respecter . Que dirions nous d’un vrai criminel qui se réfugierait dans un sous-sol d’église sous le prétexte qu’il se dit innocent ? Est-ce que la police attendrait sagement à la porte ? Dans le cas qui nous concerne on s’est servi d’une accusation de bris de conditions pour exécuter un mandat d’arrestation . Mais au départ il a fallu que monsieur Cherfi soit accusé d’une infraction au code criminel .
Je reprends un de mes commentaires précédents…
Le Canada n’est pas un pays aussi libre que ceux qui ne sont jamais venu le croient! Le Canada n’est qu’un pays qui avait réussi jusque là à toujours bien camoufler ses actions politiques pas trop gratifiantes et aussi à se cacher dans l’ombre de l’ONU ou des USA. Donc se déresponsabiliser des dossiers internationaux trop chauds.
À l’interne, gouverné par un clown de première protégé par une femme armée d’une statuette eskimaude, le pays s’est enfoncé dans un marasme épouvantable qui nous coûte une fortune en $$$.
Au surplus, on évince des personnes trop bavardes vers des cieux pas trop cléments…
Ça commence à ressembler pas mal à une république…faudra peut-être changer la feuille d’érable par une banane ou bien…un Fleur de lys!
Voilà ce qui arrive quand on s’entête à dire la vérité, rien que la vérité, juste la vérité.
Est-ce à dire que pour avoir la paix et la tranquillité d’esprit il faut obligatoirement faire primer le mal sur le bien, la fraude sur l’honnêteté, la justice sur l’iniquité bref, le péché sur la vertu? Tous ces mots contraires me déstabilisent et me donnent à penser que je suis hors norme, tellement cette dernière est devenue masquée ou inopérante.
Expliquez-moi Monsieur Desjardins, quelqu’un digne de foi peut-il être accusé de parjure ou de faux témoignage parce qu’il dit la vérité, rien que la vérité, juste la vérité? Il existe aujourd’hui comme hier une distortion flagrante dans ce qui est vrai du faux ou vice versa et tout citoyen honnête peut devenir à tort ou à raison sujet à caution. Si vous tentez de vous justifier, on vous inculpera de haute trahison! C’est la vie à l’envers!
Les gens chialent contre le gouvernement, contre Mohamed Cherfi, les gens chialent tout le temps sans cesse peu importe la raison!
Vous n’êtes pas tanné de toujours mépriser les immigrants? De chialer contre tous et chacun? si j’étais à votre place, je me poserais de sérieuse question à mon sujet! Est-ce vraiment nécessaire de chialer? donnez votre opinion, pour ça je suis entièrement d’accord.
Je le répète encore, une opinion, une critique doit être constructive et non destructive.
Je ne vois pas grand chose de très constructif ici! Tout le monde ferait et pense pratiquement la même chose au sujet des immigrants. Est-ce que vous vous êtes déjà placés ne serait-ce qu’une seule minute dans leur peau? Je ne crois pas vraiment. Aimeriez-vous ça vous faire expatrier dans votre pays d’origine au risque de vous faire torturer, mutiler ou même tuer? Juste ça, cela n’est pas bien grave et de toute façon ce n’est qu’un immigré après tout. Pathétique comme réflexion n’est-ce pas? Celle-ci fait partie des trois quarts des québécois, malheureusement.
Pensez donc à cela et ce, plus d’une minute de votre temps. Ensuite vous verrez que peut-être il y aurait des solutions, si tout le monde arrêtait de penser de la même façon ingrate et gâtée.
Si tous les chialeux de ce monde étaient payés pour le faire, je crois qu’il y aurait beaucoup plus de millionnaires au Québec et au Canada!
Réfléchissez, ceux qui sont concernés!!!
Je n’ai vraiment pas honte et je ne changerais pas ma citoyenneté. C’est peut-être vrai qu’il fait peur aux politiciens. Mais il a pris les mauvais chemins pour s’installer ici. Si ce qu’il veut est vraiment de sacrifier sa liberté pour les siens, c’est en Algérie qu’il est le mieux placé pour le faire. On n’aide pas les siens en vivant à des milliers de kilomètres et en ayant une vie complètement différente de la leur. S’il veut qu’on le prenne pour la relève de mère Thérèsa, il est très mal parti. On n’arrive pas à nos fins en transgressant les lois et en se mettant les gens à dos.
Peut-être que le Canada avait ses raisons pour l’extrader, je n’en sais trop rien en ayant suivi que du coin de l’oeil le dossier, cependant on peut se poser la question suivante:
Le Canada tient-il vraiment à être une terre d’accueil pour des réfugiés politiques, alors que depuis le 11 septembre, les américains n’ont cessé de répéter que le Canada était une terre d’accueil pour les terroristes?
Où est-ce que notre gouvernement fédéral préfère de loin avoir des réfugiés économiques, c’est-à-dire des réfugiés qui apportent avec eux de l’argent, qui leur permettront de créer des entreprises et des emplois?
Pourtant même si un réfugié économique s’installait au Canada, rien ne dit que malgré les sommes d’argents qu’il a, qu’il n’est pas également un terroriste non identifié. On peut prendre exemple sur Ben Ladden un natif d’Arabie Saoudite qui s’était réfugié en Afghanistan.
Avant de poser ce geste qui ne peut que nous faire penser à celui qui mis en cause récemment Maer Arar et la politique par trop complaisante du gouvernement canadien à l’endroit du voisin américain qui n’hésite pas à faire déporter des prévenus vers des terres de torture dont on se demande bien s’ils n’agissent pas de la sorte à cause du chantage que des menaces d’invasion pourrraient faire planer sur eux, le gouvernement canadien aurait du donner sa chance au coureur. Il est vrai que Cherfi n’avait pas la nationalité canadienne, mais pour lui le problème humain se posait de la même façon car il est de notoriété publique que le régime algérien a lui aussi recours à la torture. Quand on pense qu’il se trouve chez nous des gens pour s’apitoyer sur les mauvais traitements que l’on inflige aux animaux et qui s’indiffèrent devant de tels drames, l’on en reste un peu perplexe.
En réponse à M.Roy, oui les québécois sont des chialeux, et puis le meilleur, c’est le sport national ici. Le « mémèring » fait vivre plein de gens, il y a en a même qui ne font que ça à la journée longue et ils en tirent un certain plaisir.
Mais comment changer la moitié de la population, un paquet de racistes, gauchistes et en plus ils votent libéral. Eh oui, bien cher ami, c’est ça le Québec. Plein de gens ont essayer de le changer, de changer…résultat… 49.4 contre 50.6.
Comment veut-on s’entendre sur quelque chose quand la moitié de la population ne s’entend pas avec l’autre moitié. Mais en bon québécois, on se dit qu’il y a ailleurs pire que nous!!
Mohamed Cherfi est un immigrant, illégal ou pas, on se doit de connaitre cet homme. Soit on prend sa défense, soit on dit que le gouvernement fait une bonne action mais qui le connait vraiment, M.Desjardins??? Vous??? Nous accueillons des gens chez nous avec les meilleures intentions, il se peut que c’est gens ne fassent pas l’affaire de tout le monde. Le problème c’est qu’il ne doit pas payé à cause de ça, il y a 49.4% de gens qui l’aime et 50.6 qui ne l’aime pas…alors…qu’est-ce qu’on fait???
D’après moi, se réfugier dans le sous-sol d’une église n’est pas le meilleur moyen de démontrer que le gouvernement à tord dans ses dires contre lui. En brimant les lois de ce pays, il perd toute la crédibilité qu’il avait gagné! Se cacher c’est le moyen des gens qui ont quelques choses à se reprocher. Si M. Cherfi se serait levé debout, aurait appelé un avocat, quitte à téléphoner à Me. Bertrand, revendiqué ses droits!
Il y a différentes manières de faire et je crois que Mohamed Cherfi ne s’y est pas bien pris.
Ce n’est que mon opinion.
Bonne chance à lui.
Quand on veut être adopté par les canadiens, ce n’est pas aux canadiens qu’il faut faire peur. On n’attire pas les mouches avec du vinaigre!
Sa cause est certainement noble et il deviendra peut-être même l’image du martyr qui aura plaidé la cause des pauvres algériens en fuite de leur pays. Tout le monde sait que les martyrs ne gagnent pas leur cause mais que leur successeurs auront probablement plus de chance. Pourquoi donc s’étonner de ce qui arrive?
Après tout, en ayant fait plus de charme que de grabuge, il aurait probablement pu s’attirer plus de compassion du public et des médias canadiens et, par la fait même, du gouvernement. Comme quoi, on ne peut pas toujours utiliser la violence pour se sortir de cette même violence.
Qu’on se le dise, l’état n’a aucune conscience. Alors, il est impossible qu’il puisse avoir quoi que ce soit sur la conscience. Surtout pas la déportation de Mohamed Cherfi. Parce que voyez-vous, tout le monde s’en fout. Sauf peut-être monsieur Desjardins dont l’indignation est sans doute justifiée, et quelques autres bons samaritains qui seraient prêts à accueillir Ben Ladden pour peu qu’il revendique le statut de réfugié politique.
Je ne sais rien de Mohamed Cherfi. Ni des milliers de transfuges qui débarquent chez-nous à chaque mois pour se fondre dans la foule, profiter de notre naiveté, de notre laxisme et de notre grande générosité judéo-chrétienne.
Mais voilà, ce que je sais, c’est que sitôt débarqués, ces gens qui ont probablement de bonnes raisons de fuir leur pays d’origine, viennent revendiquer des droits que très souvent nous n’avons pas nous-mêmes. Vous vous souvenez sans doute de l’histoire du Kirpan qu’on voulait faire accepter dans les écoles ou encore de ces musulmans de l’Ontario qui veulent faire appliquer la Charia. Ou bien de ces étudiants qui revendiquaient un endroit pour prier.
Le gouvernement a le dos large. On peut lui coller bien des étiquettes. Mais nous avons des lois. Et à quoi serviraient-elles si on ne les appliquait pas? M. Cherfi était un immigrant illégal .
Alors pourquoi aurions-nous dû le tolérer chez-nous? Pourquoi lui et pas tous les autres. On pourrait aussi tant qu’à y être, faire un appel à tous les ressortissant de la terre pour les inviter à s’installer ici. Après tout, il y a des drames semblables qui se vivent partout dans le monde. Et pourquoi monsieur Cherfi ne travaille t’il pas à faire changer les choses dans son pays plutôt que de s’enfuir et venir ici pour revendiquer. Si tous les gens qui ne sont pas d’accord avec leur régime politique s’enfuient, qui est-ce qui va travailler à faire évoluer les choses là-bas? Allons, soyons réalistes.
J’ai lu la presque totalité des commentaires et le nombre de personnes qui ne supportent pas Mohamed Cherfi m’a surpris et dans un sens rassuré. Il existe des lois au Québec et au Canada et nous devons tous les respecter. Je ne vois pas pourquoi il n’en serait pas de même avec Mohamed Cherfi. J’ai toujours de la difficulté à comprendre comment une personne voulant devenir citoyen canadien se ramasse à occuper le bureau d’un ministre pour défendre des causes reliées à l’immigration et qu’après il s’étonne de s’être mis à dos le gouvernement. Il me semble que ma première préoccupation lorsque j’arrive dans un nouveau pays n’est pas de monter aux barricades et d’apostropher le gouvernement de ce pays. Je suis aussi tout à fait d’accord avec l’argument financier présenté par Jacques Noel. Qu’on n’oublie pas que l’immigration est un privilège et non pas un droit et que ça coûte déjà assez cher aux contribuables!
Quand à l’inviolabilité des sanctuaires religieux, je ne suis pas contre qu’il prenne fin, même si c’est une tradition séculaire (mais souvent bafouée dans les siècles derniers!). Bientôt, un meurtrier n’aura plus qu’à se réfugier dans une église pour ne pas se faire attraper! Je crois que cette ère est révolue. Nous avons des lois, elles existent pour être respectées et à partir de là, si quelqu’un n’est pas content, et bien qu’il aille voir ailleurs.
Je sais que dans chaque chose il y a du bon et du mauvais. On ne pourra jamais plaire à tous le monde. Parce qu’on est tous différents, avec des opinions et des goûts différents. Les lois et les normes sont-là pour servir ou aider la majorité de la population. Si on veut changer quelque chose on doit le dire et le faire pacifiquement. Non comme Mohamed et les autres avec de la violence et du vandalisme pour revendiquer quelque chose qui n’est pas à leur goût.
Je suis de nationalité algérienne et je me suis établi au Québec depuis deux ans et demi.
Je voudrais simplement apporter certaines précisions sur l’Algérie, un pays que je connais bien.
D’abord sur la nature de l’immigration Algérienne au Québec: la plupart des immigrants Algériens au Québec sont des immigrants économiques (tout comme je le suis)
Depuis le début des années 90 le pays vit une grave crise économique et politique, l’insécurité a prévalu pendant plusieurs années jusqu’à très récemment. Pour ce qui est des réfugiés politiques, certes l’algérie n’est un modèle de démocratie mais il est très exagéré de dire que c’est un état policier comme j’ai pu l’entendre dans certains médias. On ne rencontre pas un policier à chaque coin de rue. On ne meurt pas en Algérie parce qu’on est un opposant au pouvoir et même les islamistes les plus radicaux ne sont pas inquiétés par le pouvoir en place. Il est aussi vrai que dans certaines régions isolées, des Algériens meurent sous les balles des terroristes .
L’Algérie est un pays du tiers monde, ou sévit la corruption, ou l’insécurité est encore présente, sans réelle alternance politique mais je doute fort qu’un illustre inconnu comme Mohammed Cherfi présenté comme un opposant politique risque sa vie en étant déporté en Algérie.
Quand j’entends dire que Monsieur Mohammed Cherfi risque sa vie en rentrant en Algérie je ne peux qu’être sceptique à moins qu’il soit une exception ..
Quand au fait de le déporter au Etats-Unis, je ne suis pas d’accord, le gouvernement devrait au moins assumer ses responsabilités et l’expulser de lui-même s’il juge que la décison s’impose . Je trouve ça un peu minable de sa part de s’en remettre toujours à la toute puissante Amérique . mais ça c’est un autre débat ..
Bon, bon, bon, je lis tous ces commentaires de gens indignés à propos de l’arrestation et de la déportation d’un immigré illégal et je ne peux que m’interroger sur l’opacité du voile que vous avez devant les yeux. La vraie liberté n’existe pas, pas plus que la vraie justice, ou même la vraie révolution. Et beaucoup d’entre vous ne semblent pas s’en rendre compte. Quand le gouvernement a-t-il annulé une décision devant la foule qui manifestait sous les fenêtres des bureaux? Je vais faire comme certains d’entre vous qui ont dit « mettez-vous à sa place » : imaginez que vous êtes au pouvoir. Vous avez, à toutes fins pratiques, le pouvoir de faire en sorte que votre peuple soit heureux ou malheureux. De toute évidence (à moins d’être un oppresseur de nature) vous ferez en sorte que vos gens soient heureux. Mais si à chacune de vos décisions, prise pour le bien commun, une foule en colère vient se plaindre de l’injustice que vous semez, parce que telle ou telle personne est désavantagée. Que feriez-vous? Moi, je ferais comme le gouvernement et je dirais « Fermez votre gueule, c’est ça qui est ça et ça finit là ». Et sans doute que vous aussi, parce qu’à force de se faire taper sur les doigts, on devient amer et cruel et on finit par se foutre complètement si la personne que l’on cloue au piloris est bonne ou mauvaise, on le fait parce qu’elle a eu la malchance d’être au mauvais endroit au mauvais moment. Et pour les manifestants, on envoie l’escouade anti-émeute. Fin de l’histoire. Il y a une chose que l’on doit saisir du monde dans lequel nous vivons: les naïfs se font marcher dessus et ceux qui les aident subissent le même sort. Pour survivre on ne doit compter uniquement que sur soi. Et celui qui veut se plaindre doit s’attendre à se faire « ramasser », parce que dans la vie, il faut se la fermer et subir. Et si entre individus on peut espérer pouvoir se venger, on ne peut rien contre le gouvernement, sauf le renverser et en fonder un autre qui finira par être identique.
Que la police aille chercher quelqu’un qui se cache dans une église ou ailleurs c’est normal si cette personne n’a pas suivi nos règles d’entrée au Canada.Il ne doit avoir aucun lieu au dessus ou à l’abri de la loi.
J’étais à Madrid quand les dix bombes ont sauté dans quatre trains.
Je souhaiterais que notre gouvernement interdise totalement l’accès au Canada aux ressortissants étrangers qui viendraient de pays où vivent des musulmans intégristes qui menacent la sécurité et la vie des gens innocents.
Selon moi aucun immigrant venant d’Israel ou de la Palestine ne devrait être accepté au Canada.
L’Algérie a tellement de terroristes de toutes sortes qu’il est primordial pour la sécurité de tous au pays que les réfugiés venant de ce pays soient obligatoirement admis seulement après avoir suivi toutes les procédures déterminées par le Canada…avant d’entrer au pays.
Une église ne peut pas et ne doit pas se subtiliser au gouvernement d’un pays.
Les terroristes me font peur! Je ne me sens pas assez protégé par les lois actuelles.Ma peur n’est peut être pas logique mais elle est réelle.
Je crois vraiment que le Canada n’est pas assez sévère aux douanes. Vérifier des bagages suspects… un écriteau avec çà ??? Non mais il n’ont pas néscessairement d’écrit dans le front qu’ils sont des terroristes. La vérification devrait être plus serrée. Pour certains, les douanes canadiennes, c’est du gâteau. Ayant des amis qui ont beaucoup voyagé, ils me disent souvent que s’ils étaient des trafiquants ou des terroristes, c’est certainement au Canada qu’ils brasseraient le plus gros de leurs affaires. Tout ça pour dire que pour les gens qui arrivent des autres pays, c’est extrêmement facile d’obtenir tous les papiers ,cartes… Que le gouvernement change sa façon de donner les visas, permis de séjour. Moi je me sentirai plus en sécurité chez-moi !
Ça m’a pris quelque temps avant de réaliser vraiment ce qu’avait fait le gouvernement pour déloger cet homme. Je suivais l’histoire avec passion et j’ai été estomaquée de voir la manière dont ils sont parvenus à leurs fins. Maintenant que c’est un peu digéré, je me suis décidée à venir lire ce qu’en disait David Desjardins ainsi que la réaction des membres. Je dois dire que j’ai subi un deuxième choc… Je ne peux pas croire qu’à la lecture d’un texte aussi clair et bien senti, certains affirment encore que le gouvernement a fait un bon choix et que Cherfi constituait une menace pour le Canada!
Pensez-y un instant… Les manifestants d’organisations syndicales ont poussé trop loin dans certaines revendications et le gouvernement n’aura jamais l’idée de les déporter. Tout le monde trouve ça normal, mais pourquoi? Parce qu’ils sont nés ici, parce qu’ils sont blancs? Si ça avait été un groupe de Haïtiens nés ici de parents immigrants, est-ce qu’on aurait réagi de la même façon? Il s’agit de questions auxquelles il est très difficile de répondre, car ça nous fait réaliser combien notre pays est raciste dans sa façon d’aborder les situations. Les médias parleront bien plus longtemps d’une énorme manifestation qui a très mal tourné si elle implique des gens de minorités visibles ou même des jeunes. Vous savez pourquoi il en est ainsi? Je crois que c’est pour que les gens aient peur, ne souhaitent pas s’associer avec ces personnes et soient contents que leur gouvernement leur en préserve.
Nous vivons dans un pays de moutons qui se plaisent à toujours rentrer dans le rang. Ceux qui veulent faire autrement sont des dangers et le peuple est bien content qu’on les élimine, peu importe le coup que ça donne à notre humanité. Un homme risque de mourir dans d’atroces conditions, mais le plus important c’est que notre beau pays n’a pas été trop ébranlé par cette histoire!
Je croyais que nous avions certains principes moraux, mais ce n’est pas le cas..
Je trouve vraiment très triste l’histoire qui est arrivée à Mohamed Cherfi. Parce qu’on sait tous qu’il n’était pas dangereux pour notre sécurité nationale ou même pour celle de notre tout puissant voisin, les Etats-Unis. Non, ce que le gouvernement n’aimait pas en lui c’est que c’était un revendicateur. Quelqu’un qui avait des opinions franches (quelques fois exagérés mais bon) et qui n’avait pas peur de les crier sur la place publique. C’est ce qui a fait peur au gouvernement qui a osé transgresser un principe qui existait depuis des siècles qui est qu’une église est un sanctuaire de paix. Je trouve cela très triste d’autant plus que peu importe ce que les gens vont faire, son sort est réglé. De tout façon la masse ne se relira jamais à l’histoire parce qu’il faut bien l’admettre bien des gens voient en lui un méchant arabe peut-être terroriste. Des fois je ne suis pas fier de mon pays.