J'ai rencontré madame Moisan dans un salon funéraire. Son petit-fils, un ami à moi qui portait avec un prodigieux courage le deuil de sa mère, me proposait de faire la connaissance de son aïeule, m'affirmant qu'elle est l'une de mes plus fidèles lectrices… de 90 ans.
"Je ne suis pas toujours d'accord avec ce que vous écrivez", me chuchota d'abord la charmante grand-maman avant d'ajouter, justifiant son intérêt pour cette chronique, "mais personne n'aime avoir de vieilles idées".
Je n'allais certainement pas la contredire. Ce n'était ni le moment ni l'endroit. Sauf que j'ai souvent repensé à cette phrase depuis. Même qu'elle me hante. Parce que si vous, madame Moisan, ne souhaitez pas préserver toutes vos vieilles idées dans le formol, d'autres – et ils sont nombreux – tendent plutôt vers la taxidermie de la pensée.
À ce sujet, j'ai su que vous étiez partie pour Washington la fin de semaine dernière et que vous n'avez donc pas pu vous rendre au Salon international du livre de Québec qui se tenait au même moment. Mais si vous y étiez allée, vous auriez probablement été d'accord avec moi cette fois-ci.
Car cette célébration du livre m'apparaît justement comme l'un des symptômes d'une sclérose culturelle dans laquelle nous nous sommes trop confortablement installés. Sans trop nous poser de questions, nous reprenons des formules dites gagnantes, ad nauseam, nous souciant bien plus, par exemple, de réduire le prix du billet pour augmenter l'assistance que de revoir une programmation tellement ennuyante qu'on s'étonne presque de ne pas y voir les auteurs somnoler derrière les stands.
Par hasard, je suis récemment tombé sur un documentaire dans lequel Daniel Pennac disait: "Plus jeune, il y avait tout ce savoir dont j'avais conscience, mais qui ne m'était pas accessible parce que je n'avais pas la curiosité requise pour m'y plonger." L'auteur populaire avouait candidement avoir été, tout comme moi d'ailleurs, un cancre jusqu'à ses 18 ans.
Mais quant à moi, ce n'est malheureusement pas au Salon du livre que j'ai trouvé la clé qui ouvrirait la porte à cette curiosité.
Je dirais même qu'encore aujourd'hui, je crains de l'y perdre quand j'y vois tous ces auteurs qui égrènent sans trop de conviction des chapelets de dédicaces sous l'éclairage blafard d'un hangar du Centre des congrès. Quand je peine à saisir les propos de conférenciers dont la voix est à demi enterrée par la rumeur d'une foule indolente qui, faute de beau temps, est venue perdre un après-midi de fin de semaine au Salon comme on déambule dans un centre d'achats.
Et disons aussi que nous sommes bien loin ici de l'expérience même de la lecture, de ce que Paul Auster décrivait en entrevue comme "le seul lieu au monde où deux étrangers peuvent se rencontrer de façon intime".
Mais il ne faudrait pas non plus trop en demander.
En fait, vous savez de quel genre d'événement je rêve?
D'un Salon du livre qui ne prêcherait plus uniquement qu'aux convertis ou aux enfants plus ou moins captifs, qui ferait la promotion d'expériences littéraires novatrices, comme celle de l'écrivaine française Chloé Delaume, qui s'est prêtée à une expérience de fusion entre la littérature et le monde virtuel dans un projet où elle s'est associée au très populaire jeu The Sims.
Je rêve d'un Salon qui descendrait dans la rue, chez les libraires, dans les bars; qui proposerait des parcours littéraires de la ville – comme il en existe déjà – et offrirait une tribune aux nombreux jeunes auteurs du Québec, autres que les petits animaux savants prépubères qu'on nous présente aux nouvelles comme des curiosités de foire.
Je rêve d'un événement qui, sans renier ses racines et se dénaturer, pourrait, à l'image de l'art dont il prétend faire la promotion, évoluer, se muter au moins partiellement. Car si ses activités actuelles ne conviennent pas à certains lecteurs, dont je suis, elles satisfont par ailleurs aux attentes de nombreux adeptes qu'on ne souhaite pas non plus voir quitter le navire.
Mais là où les écoles échouent manifestement, ne serait-il pas souhaitable que cette vitrine du bouquin reprenne le collier, cherchant à exhumer cette clé qui ouvrirait enfin la porte de la curiosité avant que le livre ne soit plus qu'un reliquat pour les générations à venir?
À moins que, contrairement à la charmante madame Moisan, cette organisation ne préfère les vieilles idées aux neuves, laissant ainsi le Salon sombrer lentement avec le déclin des baby-boomers?
Ce qui reviendrait, d'une certaine manière, à condamner la littérature par dépit, nous forçant éventuellement à renommer l'événement.
Que diriez-vous du Salon funéraire du livre?
Je suis allé au Salon du livre et tel que vous le proposez dans votre article, Mr Desjardins, j’ai effectivement vu plusieurs auteurs endormis ou presque derrière leur livre et prêts à tout instant à vous « signer » votre achat…
J’ai vu et entendu des auteurs sur les tribunes tenter de répondre aux interrogations des interviewers devant des spectateurs là pour se reposer les pieds plutôt que par intérêt pour l’oeuvre…
J’ai vu des tentatives de spectacles pour enfants où les artistes avaient peines à se faire entendre par ceux-ci…
J’ai vu des personnalités connues jaser entre elles plutôt qu’avec un public intéressé mais réduit à un rôle de spectateur comme devant une cage de primates…
Je suis allé à ce salon en sachant très bien ce qui m’attendait…donc pas de surprise pour moi, ni de déception ayant même mis la main dans l’histoire du Québec en serrant la pince de Jacques Lanctôt et de Michel Chartrand.
Ce genre de démonstration est justement prévue pour « le livre », pas pour autre chose…et le livre est un instrument de culture vieux comme le monde, donc il est normal que les foires où il est en vedette soit plutôt traditionnelles, mornes et plates.
Ce n’est quand même pas le salon de la technologie….
Le Salon du livre serait en effet l’endroit idéal pour faire découvrir et redécouvrir la lecture aux jeunes et aux moins jeunes. Un des problème réside dans le manque d’organisation qui y règne. Comment visiter le Salon du livre? Il n’y a pas de réponse à cette question…c’est épuisant! De plus, comme vous le dites si bien, le Salon du livre ne représente plus qu’un sac rempli de signets, d’autographes et de pamphlets qui trois jours plus tard finissent toujours dans la poubelle. Ce n’est pas la promotion de la lecture qu’on y fait, c’est la commercialisation de la lecture. Personnellement, je ne vais plus au Salon des funérailles du livre…tourner en rond pendant des heures me décourage. Je perds du plus en plus le goût de la lecture. On ne favorise pas suffisamment le développement de cet intérêt sans compter que le coût des livres est souvent exorbitent!
Et les jeunes…ils ne sont déjà pas, en général, très intéressés par la lecture alors imaginez par le salon du livre! Tourner en rond pendant des heures!Les jeunes lisent de moins en moins et le francais dépérit de plus en plus. Ils ne savent plus écrirent, ils ne savent plus parler et après, on se demande pourquoi. Les professeurs se plaignent, les parents se plaignent, les autres commentent et le gouvernement coupe dans les budgets. Voilà où on en est!
Lire d’abord, choisir le médium ensuite, nous en sommes là.
L’internet, au détriment du livre, est devenu un médium accessible qui permet d’enrichir ses connaissances, Il permet de rêver, au détriment du roman. Il nous offre la planète avant autrui.
Comment réagira le livre à cet espace perdu?
Y aura-t-il complicité ou lutte?
Le livre est une oeuvre d’art, l’internet le deviendra-t-il??
Le salon du livre me plaît, comme évènement, comme le festival du film pour le cinéma.
Lieu de rencontre pour les intéressés, l’internet ne permet pas cet échange en personne, mais il en permet d’autres…
Je suis de l’Outaouais et il m’est difficile de comparer les deux Salons du livre puisque je n’ai jamais fréquenté celui de Québec.
Bien que j’aime le Salon du livre de l’Outaouais, je suis d’accord qu’il faille revoir la formule. Cette année en fut une exceptionnelle puisqu’il célébrait son anniversaire d’argent et des activités supplémentaires ont été insérées au calendrier. J’ai particulièment apprécié les soirées « Contes et porto ». J’espère qu’ils répètront l’expérience l’an prochain. Sinon, un coin lecture pour adultes (dans le sens sans enfants plutôt que XXX). J’aime bien pouvoir prendre une bière ou un verre de vin en lisant un bon livre. C’est toujours un peu difficile dans un restaurant ou dans un bar parce que c’est souvent très bruyant (soit par les clients ou par la musique). J’aimerais qu’il y ait un endroit uniquement pour la lecture, pas un lieu de rencontre mais un endroit calme et serein et où l’on servirait autre chose que le sempiternel café infecte, les insipides boissons gazeuses en fontaine ou les bouteilles d’eau au prix astronomique. Ça serait déjà un bon début.
Que le Salon sorte dans la rue est une excellente idée, qu’il se rende dans les écoles pour faire changement, que les conteur, poètes, auteurs se racontent dans les petits café et bistro, histoire de les rendre plus accessibles.
Bref, l’idée du Salon du livre est bonne en soi, mais il y aurait certainement place à l’amélioration.
Moi aussi, je rêve d’un salon du livre différent. Une découverte d’oeuvre en interraction avec les gens. Rien de plus plate que de se pormener entre des kiosques où on nous présente des livres sur une table! Quelle platitude!
Je suis totalement avec vous monsieur Desjardins, on s’en va vers la mort de la littérature. Les enfants se désintéresse de cette activité et on utilise pas les bons moyens pour les stimuler. La curiosité, c’est ce qui nous fait avancer et vouloir partir à la découverte de nouvelles choses.Alors, comment un salon du livre comme celui qu’on nous présente chaque année peut-il atteindre ce but?
Est-ce trop rêver à vouloir faire connaître la littérature aux générations futures? Serait-trop demander que de se servir un peut de son imagination pour retrouver la curiosité parmis le public? Je ne crois pas car c’est avec des rêves que l’on avance! Ces rêves que l’on retrouvent dans ces bouquins qui ne nous attirent plus car on ne les connait pas.Rêvez vous aussi et emmenez-nous avec vous dans le monde mervevilleux du livre!
J’ai toujours beaucoup aimé les salons du livre qui sont pour moi une occasion en or de toucher, flairer, feuilleter et même lire (oui, oui!) des livres qui se retrouvent tous au même endroit, l’espace de quelques jours. Je suis d’accord cependant pour dire que l’événement se renouvelle peu ou pas du tout. C’est toujours du pareil au même et, je peux parfaitement comprendre que les non-initiés ou encore, ceux qui ne trippent pas tellement livres y voient un endroit monotone. L’idée donc de réinventer le salon du livre pour l’intégrer à la vie urbaine me semble excellente. Reste à savoir si les organisateurs y verront le même intérêt parce qu’évidemment, le changement ça demande de l’effort!
Délivrez-nous du mal, de la mauvaises gestion du temps. Qui en 2004 a le temps de s’installer confortablement dans la véranda, de se concentrer et d’absorber une brique de 400 pages par semaine ou par mois? La mère monoparentale qui court à la garderie après le travail ou le jeune cadre ambitieux qui court les bars, les gyms et les parcourts de golf.
Les enfants n’étudient qu’avec un oeil, les doigts sur un clavier et les personnes âgées grattent des petits cartons de Loto-Québec. Personne ne lit un roman assis devant les vidéo-poker et je n’ai jamais vu une tête grise apporter un bouquin pour meubler les temps morts au Casino de Montréal. La lecture est passée de mode, les livres sont chers, encombrants, dérangeants, menaçants même et souvent décevants. Alors on choisit la solution facile, on va voir les romans adaptés à l’écran, on se contente des critiques ou des résumés publiés. On commence un livre emprunté, on oublie de le finir et de le remettre. Le Québécois moyen ne passera pas à travers un seul livre de toute sa vie, triste moyenne. J’ai un frère qui a très bien réussi en affaires, sa culture il l’a puisée dans le journal de Montréal, voulant l’aider pour qu’il lise son premier livre à 47 ans, je lui ai offert « Le Petit Prince » et des aspirines car il a toujours dit : Après trois pages, j’ai mal à la tête.
C’est vrai que ce genre d’évènement convient uniquement à un public déjà acquis et que cela de permet pas d’aiguiser la curiosité de personnes qui n’y ont jamais mis les pieds! J’imagine déjà un salon du livre mderne transporté dans un bar et je trouve déjà que cette idée est vraiment plus intéressante! Il faut du changement et prendre des risques un peu si on veut permettre à un nouveau public de s’intéresser à la lecture et aussi d’éviter que beaucoup de gens finissent par ce lasser d’une formule d’évènement trop exploité! Elle a bien raison cette dame âgée en disant qu’il ne faut pas garder des vielles idées et elle donne une leçon à bien des jeunes conservateurs!
Franchement je trouve que vous y allez fort! Le salon du livre est un évènement important et il est nécéssaire pour la culture littéraire de chez-nous. Je trouve personnellement très agréable de pouvoir aller, à chaque année, découvrir de nouveaux titres et faire la rencontre des auteurs. La lecture est la base du savoir et le Salon du livre a toute sa place.
Là ou je suis d’accord avec vous, c’est que le salon a besoin d’un vent de nouveauté. Mais pourquoi dites-vous donc que vous rêvez d’un salon…
Vous quin êtes journaliste. directement impliqué dans le monde culturel de chez-nous, soufflez donc ses bonnes idées aux organisateurs! Agissez et arrêtez de rêver!
J’aimerais croire à votre proposition voulant que l’univers de la lecture s’ouvre sur la vie et que de cette manière plus de gens en découvrent le plaisir presque inexprimable. Il y a d’ailleurs déjà des efforts qui ont été faits en ce sens dans les réseaux de bibliothèque à travers le Québec. On y tient entre autres choses des expositions, quand il n’y a pas des formes d’activités plus interactives (conférences).
Tout cela crée effectivement une sorte de dynamisme, mais est-ce bien propre au recueillement de la lecture? D’une certaine manière, les bibliothèques semblent devenues des sortes de mini-foires où les membres y entrent comme dans un moulin: le dynamisme recherché leur donne des allures de gares de trains passagers, dans cet interminable va-et-vient aux portes tournantes. On y va pour louer un document, moins souvent pour s’y installer et lire tranquillement.
Il n’y a pas de recette miracle pour inciter plus de gens à lire. Quand bien même on ferait les promotions les mieux ciblées et les plus spectaculaires, on ne risquerait que de transformer le phémonème du livre en quelque chose d’encore plus insupportable, si cela est possible. Comme la chanson locale, d’une certaine manière, l’est devenue entre les mains de concours amateurs sirupeux et raccoleurs, en faisant interpréter de vieux succès à de jeunes chanteurs sans expérience.
Le monde de la lecture fait partie d’un univers secret. On le découvre souvent tout seul ou quand un ami nous recommande de lire tel roman ou tel essai; on le découvre aussi quand on a essayé toutes sortes de trucs et qu’il ne reste qu’un livre à la reliure usée. Le livre comme le dernier ami…
L’auteur Henry Miller, un grand lecteur lui-même, a déjà défendu l’idée qu’il voulait mettre de la vie dans la littérature et non rendre la littérature à la vie (comme Rimbaud l’a essayé), ce qui serait une erreur. Le meilleur argument pour répandre la lecture est un bon livre. Comme si l’auteur vous parlait à l’oreille…
À 4 ans, j’écrivais des hiéroglyphes sur tout ce qui m’offrait une surface intéressante: sous les chaises, les tables et les fonds de tiroirs. Les murs aussi, mais mon oeuvre ne survivait jamais bien longtemps à la vue perçante de ma mère. J’allais aimer lire, je le savais.
La curiosité doit être émulée. Il faut un maître à penser, quelqu’un pour nous ouvrir la voie et nous montrer les avenues intéressantes possibles. Or, entre les Danielle Steel de ma mère et les Mary Higgings Clark à l’étude en secondaire 5, la voie était ridiculement mince. Trop mince.
Et les maîtres étaient rares, leur propre étincelle de passion noyée dans les exigences ministérielles et les objectifs pédagogiques. Monsieur Lebel m’a bien ouvert les portes de la géopolitique mondiale, mais bien peu de ses confrères, au cégep ou à l’université, ont réussi à me transmettre un pareil goût pour la macro économie. ou la littérature contemporaine.
Et pourtant. Lire peut être un ravissement et une débauche à la fois. Mais voilà, l’activité est statique et solitaire. Peu nombreux sont ceux qui déclament des vers, à poil dans une barque, devant un public se gavant de fraises à la crème. Et puis, je l’avoue, l’image est pédante. Remarquez, rien ne vous empêche de lire un morceau de ce que vous voulez, à poil dans votre salon, avec une bière dans une main et des peanuts dans l’autre: on a les fantasmes qu’on a!
Bref, sans lumière céleste bien pensante pour annoncer «prenez et lisez-en tous, ceci est mon dernier essai, livré pour vous», ce n’est pas un salon du livre mal organisé qui pourra renverser la vapeur. Je ne pleure pas la désuétude des idées, je pleure leur manque de mise en marché. Car si tout se vend, autant vendre ce qui a de la valeur, pas seulement le dernier beigne à l’érable.
Le livre ne mourra pas. Les idées non plus. Et je me dis parfois qu’il vaut mieux avoir de vieilles idées que pas d’idée du tout. Car au moins, les vieilles idées, on peut les confronter.
En effet, le premier contact qu’a souvent un jeune avec un livre, c’est à l’école alors qu’il est obligé de lire pour avoir une bonne note. Quelle motivation pour la lecture ! Non seulement sont-ils obligé de lire, mais en plus on leur impose le livre. Je n’ai rien contre les différents styles d’écriture, mais ce n’est pas tout le monde qui apprécie de lire l’Amélanchier, moi le premier.
Quel souvenir garde-t-on après coup de la lecture ? Que c’est une corvée ! Du temps perdu à faire quelque chose qu’on n’aime pas. Pas surprenant que très peu de jeunes apprécie l’évasion que peut apporter un bon livre qu’on dévore en une semaine.
Mais comment un livre comme Harry Potter a pu percer auprès des jeunes et des moins jeune ? Ce ne sont pourtant pas les livres du siècle. La raison est simple. On recommence du début à apprendre à lire avec ces livres tellement ils sont simples à comprendre. Ils sont à la porté de tous et sont amusant à lire. Personne ne se décourage à lire un livre ceux-là.
L’équation n’est donc pas dure à faire. Faite lire aux jeunes des ouvres simples et qui les intéressent. De cette façon, on démotivera beaucoup moins de jeunes qui pourront par la suite s’intéresser d’eux-mêmes à différent livre.
C’est seulement à ce moment que nous aurons finalement du monde plus jeune à des places comme le salon du livre. Pour notre génération, le mal est fait mais il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Ça fait déjà plusieurs années que le Salon du Livre ressemble à une épicerie. Autrefois, je le fréquentais régulièrement, j’ai arrêté de le fréquenter quand des livres oranges et verts se sont mis à prôner en pyramide sur le plancher. Le Salon du livre décline sans l’aide de personne, il y a longtemps que les baby boomers ne le fréquentent plus.
Je voudrais bien voir la liste de livres que l’Ennemi public a lus jusqu’à maintenant, question de comparaison.
Je ne rêve pas d’un Salon du livre différent. C’est aujourd’hui qu’il est différent de ce qu’il était. Pour satisfaire les goûts douteux de lecture facile de la génération actuelle.
Je ne compte pas sur un Salon du livre pour diriger mes intérêts en lecture ou pour m’inciter à lire, j’ai lu toute ma vie et je continue.
Je suis allé une seule fois au salon du livre alors que j’y étais forcé par mon école secondaire et je dois dire que je n’ai vraiment pas l’intention d’y retourner. Pourtant à l’époque, j’étais un vrai lecteur. J’avais gagné (sic) le prix de l’élève le plus assidu à la bibliothèque de mon école ce qui n’est pas rien. Je me rappelle avoir eu hâte d’aller au salon. Mais rendu là, quelle ne fut pas ma déception. Ce n’était qu’un gros truc commercial destiné à mousser les ventes de livres des auteurs. Ce n’était pas un endroit de découverte ou d’apprentissage comme je l’espérais tant mais bien plus un lieu d’achat. Bref, je préfère encore la chance d’un livre pris au hasard dans une bibliothèque ou encore le bouche à oreille !
Aller au Salon du Livre, avec en poche une liste d’auteurs que je veux absolument rencontrer. PATRICK BRISEBOIS pour son CHANT DES ENFANTS MORTS (lu depuis), audacieux comme je les aime; PHILIPPE JEAN POIRIER pour sa TÊTE DE PHILIPPI, (que je commence ce soir); STÉPHANE DOMPIERRE pour son 1er roman: UN PETIT PAS POUR L’HOMME, qui m’a conquis par son amabilité à converser; CHRISTIAN MISTRAL, pour LUI-MÊME et aussi pour son petit dernier: FONTES, recueil de poèmes et chansons; ROBERT LALONDE pour son IOTÉKHA’ et pour entendre sa si belle voix; MARC ROCHETTE, pour PASSER SA ROUTE et parce que j’ai aimé lire ce qu’on avait écrit sur lui; GILLES JOBIDON, pour LA ROUTE DES PETITS MATINS, déjà lu à cause d’une critique du VOIR. Quel homme sympathique. Mais encore, pour Bertrand Laverdure ( des éditions Tryptique) et Pierre-Éric Riopel (de la revue L’Estuaire), tous deux poètes de surcroît, qui ont eu la gentillesse de nous inviter à leur soirée de lecture au Chantauteuil. Ravissement que d’entendre des nouveaux auteurs et des plus connus aussi. Aussi pour LYNE RICHARD, qui est dans l’attente d’une réponse pour un manuscrit, parce que j’ai découvert qu’elle travaillait dans une librairie où je vais souvent. Quel enchantement et aussi quel accueil de la part de ces auteurs qui la plupart sont venus de Montréal, ou d’ailleurs, en bus Orléans pour certains; parce qu’ils ne sont pas là pour les $$$, parce qu’ils aimeraient peut-être voir quel genre de personnes lisent leurs bouquins. Ils sont aussi là pour les lecteurs qui les suivent depuis 15-20 ans ou pour ceux qui sont venus expressément, comme moi, les voir d’assez près pour leur serrer la pince, leur dire quelques mots, et les remercier de leur précieuse présence. C’est ce que j’aime du Salon du Livre. Ce que j’ai apprécié le plus du dernier fut la prolongation au Chantauteuil. Peut-être y’a-t-il eu d’autres soirées ailleurs. La formule pourrait être certes améliorée l’an prochain. On en reparlera certainement d’ici là.
M.Desjardins, que voulez-vous qui se passe de plus dans un salon du livre ? Bon vous dites vos idées et plusieurs de celles-ci ne sont pas mauvaises. Par contre je crois que vous êtes trop fasciné par ce qui bouge et ce qui va vite aujourd’hui. Je veux dire par là les film Américains pleins d’effets spéciaux, les sports extrêmes… Nous sommes dans un monde où on dit aux gens que le plaisir se trouve dans les choses qui bougent vite et qui stimulent les sensation forte. Alors quand on arrive devant quelque chose de simple, bien fait et surtout très calme, on trouve ça trop lent. Il faut prendre le temps de relaxer et je vois le salon de cette façon et je vous ferais remarquer que l’on peut discuter avec certains auteurs (Gilles Pellerin) qui sont très sympathiques.
Pour ce qui est de la fréquentation qui n’est pas assez élevée, la raison est simple : on doit faire lire plus de roman aux jeunes au secondaire ! Pas un ou deux par année de cent pages. Non, quatre minimum et du trois ou quatre cent pages. C’est comme ça que les jeunes vont s’intéresser à la lecture.
C’est ça aujourd’hui les Salons du livre. Des espèces de « Salon des métiers d’art », genre de foire commerciale ou de Marchés aux puces où Monon’c pis Matante se promènent sous les néons en admirant la bouche molle, un paquet de gugusses comme des brosses à dents en babiche, des bobettes en verre soufflé ou des lunettes en terre cuite. Rien contre ça mais pas vraiment mon genre. Vous voyez?
Alors je dis que c’est une bien bonne idée que vous avez là Monsieur Desjardins. Il est certain qu’il faut revoir cette formule. Le livre peut vivre ailleurs que sur des tablettes ou des présentoirs. Un livre, ça va sur la table, à côté d’une bière ou d’un café. Pas grave s’il y a des gouttes. Ça va très bien aussi sur une scène dans les mains d’un artiste ou dans un parc ou sur une plage. Les idées ne manquent pas et tout ça c’est possible. Il faut seulement le faire. Il doit bien y avoir des gens imaginatifs et débrouillards capables de réaliser ce genre de Festival juste pour lire.
Presqu’à chaque année, je me pointe le bout du nez au salon. Quelle frénésie?
Je ne sais par où commencer. Je m’arrête partout. Je deviens un petit chien fou, fou qui
court et s’arrête partout pour faire le beau devant les auteurs et auteures que j’affectionne,
que je découvre, qui m’impressionnent, qui me déçoivent, qui me réjouissent, qui m’illusionnent… et j’en passe.
Ne désespérons pas. Améliorons la formule, peut-être. Mais avant tout, soyons persévérants! La culture, elle se développe, se cultive, s’entretient. Soyez sans crainte,
rien ne se perd, rien ne se crée comme diraient ces savantes personnes! La culture, elle
évolue. Heureusement. Profs de français, nous avions peur qu’Internet tue le livre?
À notre bibliothèque nous avons augmenté notre clientèle de 150% depuis trois ans!
Grâce à tous ces auteurs!
Continuez d’écrire et nous vous lirons. Merci.
Vous savez, le salon du livre est en fait le salon de la mise en marché du livre, on a juste oublié de le mentionner. C’est la même affaire que le salon des vacances loisirs, ou le salon du char, mais on a juste changé le produit. Le capitalisme, comme tous le savent déjà, est en voie de tout récupérer, l’art et la culture n’étant qu’un autre secteur d’activité économique…
C’est un peu triste et plate comme constat, mais je trouve pas qu’il y a grand chose d’autres à redire.
Renée Hudon doit frémir de peur depuis jeudi soir: L’Ennemi public #1 fait des rêves.
Je résume: une mémé dans un salon funéraire, un voyage à Washington dont l’on ne comprend rien et des fantasmes sur un Salon du livre pour finir.
Qu’il soit de la femme, du troisième âge, de l’ésotérisme ou de l’industrie: un salon c’est pour faire connaître son produit pour éventuellement le vendre. De là son apparence de centre commercial.
Il y a aura toujours au Salon du livre des vedettes pour attirer des CONSOMMATEURS et des conférences et/ou discussions pour donner l’impression aux prétentieux qui l’organisent qu’ils sont des éveilleurs de consciences, alors que dans les faits se sont des François Reny de l’encre et du papier.
L’amour que je porte a ces salons du livre n’est malheureusement pas du type aveugle, David Desjardins met effectivement en perspective un amélioration possibe de ce genre de salon et vous savez quoi, ca me plait.
Déja que celui de Montréal est d’une étroitesse qu’il en relève de la patience pure de s’y retrouver, et sans le plan du salon c’est simplement impossible. De tenir certains évènements connexes à plusieurs endroits permettrait un certain dégagement qui serait plutôt bienvenu.
Il n’est que trop vrai que l’illustre Salon du livre d’autrefois manque maintenant le lustre qui l’habitait il y à quelques années. Maintenant à l’annonce de Salon ma première pensée en est une de dégout face à l’attente que je devrai me taper et non une de joie à l’idée de rencontrer les artisans du métier, suis je le seul à avoir cette sensation ?
Peu importe les améliorations que l’on pourrait envisager je suis certain d’une chose, elle apporterons un certain renouveau à ce salon qui vit depuis déja plusieurs années sur une gloire perdue depuis quelques années.
Et une petite note aux organisateurs, cessez de dire que les salons du livre sont en place afin de permettre aux gens de découvrir la lecture. Une personne non intéressée ne s’y présentera pas, il ne vous sert à rien de l’attendre. Vous êtes simplement un véhicule qui permet de donner une grande visibilité au domaine, pour ce qui est des nouveaux lecteurs, les parents de ceux ci y travaillent déja.
Je ne comprends pas, Monsieur Desjardins, ce que vous désirez de plus du salon du livre. Les mots le disent: le salon du livre. Si vous voulez vous « faire » divertir, allez ailleurs. Aimer les livres, c’est vouloir les toucher, les soupeser, les feuilleter et même, oserais-je dire, leur flatter la jaquette, leur caresser la tranche. Ceux qui aiment vraiment les livres comprennent ce que je veux dire, j’en suis sûre.
Quand je vais au salon du livre, c’est pour faire tout cela. Quant aux chroniques littéraires et entrevues, j’aime voir ces à-cotés avant le salon et tout au long de l’année dans les journaux et à la radio. Aller au salon, c’est comme aller bouquiner chez le libraire, mais pas à la sauvette en faisant nos courses. C’est consacrer quelques heures exclusivement à ce plaisir de la découverte. Le côté intime de l’amour des livres se vit seul, plus tard, une fois les trésors trouvés, une fois revenu à la maison.
Pour ce qui est d’intéresser les jeunes à la lecture, je vous en prie, n’imaginez pas que c’est l’école ou le salon du livre qui peut faire cela. Pour donner l’amour de la lecture, il faut lire avec les petits, leur donner des livres, aller à la bibliothèque. Je le sais, je l’ai fait et je suis entourée de jeunes qui aiment lire. J’aimerais dire aux parents de jeunes enfants de commencer tôt, d’acheter des livres jouets pour commencer et de les regarder souvent avec les petits. Les images, ensuite les mots, après les histoires. Et ne pensez pas que les livres pour enfants sont mièvres et ennuyants. J’ai été émue de très nombreuses fois à la lecture de textes élaborés et profonds.
Cette année, je n’ai pas pu aller au salon. Je travaillais, ô merveille, à la bibliothèque municipale. La plus belle chose que je vois, c’est un tout-petit qui arrive au comptoir avec ses parents, les bras pleins de livres. Déjà dans ses yeux, je vois le plaisir anticipé. L’enfant regarde ses parents, il sait que ce sera amusant. Il aime déjà lire.
Je suis d’accord avec M. Desjardins ; notre salon du livre pourrait, que dis-je, devrait être plus vivant! Pour l’instant il se rapproche davantage d’une librairie format géant que d’un « événement » en tant que tel… Mais je crois qu’il faudrait voir plus loin que ce Salon ; trois ou quatre jours d’exposition ne peuvent être tenus responsables des habitudes de lecture de toute la population et de leur intérêt pour ce passe-temps. Ce qu’il faudrait, c’est repenser tout le système en conséquence;
Offrir des livres aux plus jeunes, leur lire des histoires, laisser une période de lecture même aux jeunes du secondaire, partager avec nos ados les livres qui nous ont captivé, se garder soi-même le temps pour lire un peu… On peut certes reprocher au Salon du Livre de ne pas encourager à la lecture mais il faudra bien plus pour redonner à la société actuelle le goût de bouquiner…
Pourquoi faire un Salon du Livre ? Pourquoi aussi tous ces salons de l’automobile , de l’habitation , du plein air , du camping , du bateau , de la pourvoirie ?
Dernièrement j’ai été faire un tour au Salon des générations . Du monde , beaucoup de monde , c’était heureusement gratuit . Comme on s’adressait surtout aux retraités et futurs retraités , nous avons eu droit à de multiples kiosques de planificateurs financiers , de maisons de retraite et autres bébelles parfaites pour les baby boomers .
Pourquoi payer pour aller voir des livres ? Allez dans une bonne librairie , çà coûte rien et vous en verrez des livres . Vous allez voir des auteurs oserez vous me répondre . La plupart du temps on ne les connait pas et on ne veut pas les connaître . Si un livre n’est pas bon le fait d’avoir vu son créateur ne changera pas mon intéret .
En somme je me demande pourquoi on fréquente tous ces salons en payant le gros prix pour souvent voir les mêmes personnes vendant les semelles Accumassage ou autres cossins de marché aux puces .
Donc fréquentez votre RénoDépot , votre concessionnaire automobile et autres vendeurs et vous recevrez gratuitement les mêmes dépliants et en prime on s’occupera personnellement de vous .
Pourquoi ne pas prévoir un week end littéraire basé un peu sur le modèle des correspondances d’Eastman? Dans ce dernier cas, nous pouvions nous promener dans les jardins de la petite ville d’Eastman et s’asseoir pour écrire des lettres que Postes Canada transmettait gratuitement. Transposé à la littérature, je verrais le week end littéraire comme un parcours dans un quartier de la ville avec des arrêts à divers endroits où il serait possible de lire des livres proposés par des libraires ou des bibliothèques municipales. Au détour, nous pourrions rencontrer des auteurs et assister à des lectures des oeuvres. L’idée de base est de réconcilier le public avec le livre.
Parce qu’il ne faut pas se le cacher: les salons du livre sont, de nos jours, des foires mercantilistes. Aucun rabais n’est consenti à l’achat. Pire! il faut parfois payer un droit d’entrée! À ce prix, allez simplement vous promener chez l’un de vos libraires préférés. C’est gratuit et vous y trouverez les mêmes livres plus ceux des éditeurs qui n’ont pu se payer un kiosque au salon.
Que ce soit à Québec ou à Montréal tous les salons se ressemblent. Tous les même concepts ennuyants qui ne stimulent en rien les gens. L’humain a besoin d’être stimulé de tous ses sens pour arriver à un plein épanouissement, mais celà demande un effort intellectuel et physique. Quoi de mieux que d’appliquer une formule pas super mais pas trop moche non plus. Pourquoi, ne pas plutôt innover, trouver de nouvelles avenues pour attirer la curiosité des gens tel que les lectures public de textes, poèmes ou autres. Créer un espace café ou Bistrot ou les gens peuvent lire et discuter avec leur auteurs. Changer la disposition des stands et créer des labyrinthes ou se perdent les lecteurs. Pourquoi faut-il niveler vers la bas et ne pas chercher à le faire vers le haut????
Je ne suis pas vraiment d’accord avec vous M. Desjardins. L’important dans tout ça, c’est d’attirer les gens vers les livres, afin qu’ils s’intéressent, et finissent par se passionner pour la lecture. Et le salon du livre est une très belle occasion pour réaliser cet objectif. Peu importe si les habitués trouvent qu’il est un peu dépassé, au moins on peut dire que nous en avons un! Aussi pitoyable qu’il soit, et loin de moi de croire que le salon du livre de Québec soit pitoyable, il existe et est capable d’attirer des gens, et éventuellement, ceux qui sont moins portés vers la lecture pourront peut-être un jour le devenir si ils participent au salon. Si le salon n’existerait pas, ça serait pas mal plus difficile de faire la promotion de la lecture et des livres. C’est évident que les organisateurs du salon se sont peut-être un peu encroutés au cours des ans, et ils devraient revoir la mission et les objectifs du salon. Et peut-être aussi renouveler la formule; quand ça fait trop longtemps qu’on applique toujours la même recette, on finit par lasser ceux qui y sont trop habitués. Mais même à cela, nous pouvons dire que nous avons un salon du livre à Québec, contrairement à plusieurs villes du Québec qui voudraient bien pouvoir en faire autant. M. Desjardins fait de très bonnes suggestions, et il devrait les faire parvenir aux organisateurs du salon du livre, en tant que critiques positives. Mais je persiste à dire que nous sommes très chanceux d’avoir l’occasion d’avoir un tel salon à Québec; je ne vroudrais pas que des critiques négatives incitent certaines personnes à vouloir annuler l’évènement pour les années à venir.
Je ne suis pas une fidèle du Salon du livre. J’y suis allée à l’occasion, étant enfant, avec mes parents et après plusieurs années d’abstinence, j’y suis retournée de moi-même l’année dernière. Je me faisais une joie de replonger dans ces lieux merveilleux remplis de livres, mais les souvenirs que j’en gardais de mon enfance se sont vite estompés. Ce n’était plus l’endroit de rêve où je pouvais me promener pendant des heures à la recherche de trésors qui me permettraient de m’évader l’espace d’un instant. Bien sûr, j’en avais encore plein la vue de livres de toutes sortes, mais c’était différent. Ça m’a simplement semblé être une grosse librairie où là aussi, ce qui compte, c’est vendre à tout prix. Je me suis même fait harceler à un kiosque par une dame qui voulait absolument que j’achète son roman, alors que je m’y étais arrêtée par simple curiosité pour voir ce qu’on avait à offrir. Dans un magasin ça peut passer, mais ça ne correspond pas à ma vision du Salon du livre. Personne n’aime la pression ou les obligations.
Je n’y suis pas retournée cette année, j’étais trop désenchantée par ma dernière expérience. À mon sens, c’est devenu trop commercial. Je préfère encore de loin me rendre à ma bibliothèque où je peux farfouiller tranquillement pendant des heures. Je peux même y recevoir les conseils de ma bibliothécaire qui connaît mes goûts, qui ne me force à rien et qui n’est pas là pour faire une vente à tout prix. Je suis une mordue de la lecture, depuis la maternelle je dévore tout ce qui me tombe sous la main. J’ai eu la piqûre très jeune et ça n’a jamais été un supplice pour moi de lire un livre. Je trouve dommage de constater qu’aujourd’hui les enfants sont très peu, voire nullement attirés par la lecture. La plupart ne pourront jamais être touchés, amusés, apeurés des fois et divertis comme je l’ai été. Pour ma part, j’offre des livres en espérant faire naître une petite étincelle qui leur donnera une petite parcelle de la passion qui m’anime. Qui sait…
Je trouve intéressant d’avoir lu cet article, car il traite d’un problème qu’on rencontre aussi à Montréal. Je me fais un honneur d’aller chaque année au Salon du livre, car je suis une vraie mordue, mais je suis souvent déçue par le type d’événement. Par contre, je ne suis vraiment pas en accord avec les raisons qui vous poussent à dire que ce genre de salon est malade et qu’il faut le repenser.
Par exemple, l’idée de baisser le prix des billets pour augmenter le nombre de visiteurs me semble brillante. Je suis toujours surprise de payer assez cher pour entrer dans une sorte de magasin. Après tout, on va à ce salon surtout pour acheter des livres et rencontrer les auteurs qui les ont écrits. C’est une forme de publicité et je me sens un peu abusée lorsqu »on me demande de payer pour y accéder. En plus, cela prive les moins accros du plaisir de circuler dans cette foire du livre, car ils croient que leur intérêt n’est pas suffisant pour débourser le prix d’entrée. Tout le monde y perd.
Pour ce qui est de créer un salon qui descende dans la rue, il ne me semble pas que ce soit une très bonne idée. Il y a déjà un grand nombre de cafés qui se dédient à ce type d’activité à l’année longue et ce serait sonner le glas de leur indépendance. La formule salon est une bonne idée pour le grand public, mais il faut que ce soit démocratisé et qu’il y ait un peu moins de préoccupations marketing.
Quel plaisir y a-t-il à se promener dans les salons du livre? Des dizaines de maisons d’édition regroupées dans un Palais des congrès présentant les dernières nouveautés inconnues d’auteurs qui le sont tout autant. Le plaisir de bouquiner, c’est de pouvoir choisir entre les livres les plus populaires, tomber sur le best-seller dont on a entendu parler, fouiller pour des trouvailles à peu de frais. Un salon du livre, ce sont des entreprises qui vendent leurs bouquins à gros prix, cherchant à publiciser l’auteur à succès qui rapporte les meilleures dividendes. On ne trouve rien, on tombe souvent sur ces écrivains qui plaisent à la masse ou que nous avons déjà lus. On ne peut se fier aux commentaires des kiosques, cherchant à se débarrasser du plus grand nombre de livres possible.
Pendant ce temps, on rencontre des auteurs qui signent sans arrêt leur dernier roman à côté de jeux débiles pour «stimuler» la lecture chez les enfants, on rencontre ces adolescents fatigués de devoir traîner autour des mêmes kiosques pendant des heures pendant que leur enseignant fait semblant de trouver son compte chez Gallimard. Ils flânent, courent, crient, se chamaillent entre deux personnes âgées qui s’ennuyaient à regarder les infopubs à la télé et qui ont décidé de se déplacer.
Des conférenciers qui parlent dans le vide, des vendeurs fatigués de ces longues heures et des hordes d’écoles où les professeurs ont décidé de se donner une journée de congé. Nous sommes dans le contre commercial du livre. De tout et même temps, rien!
On ne stimule pas la lecture par ce genre d’activité annuelle! Posséder des livres pour remplir une bibliothèque, c’est inutile. On le fait en montrant l’exemple, en lisant, en proposant, en prenant le temps. La librairie et la bibliothèque sont les meilleurs endroits pour faire des découvertes. Rien n’est plus beau que de voir un enfant, les yeux brillants, arriver au comptoir de la bibliothèque anticipant son plaisir de lire… et ça ne coûte rien!!!
À lire ces propos de David Desjardins, j’ai peur que ce soient bien plus les ravages de la télévision, et leur influence sur les habitudes de tout comprendre à l’aide des images, que les idées dans le formol des baby-boomers qui aient été pernicieuses sur les habitudes de lecture des populations plus jeunes. Apprendre à lire pour devenir un lecteur suppose bien plus que l’apprentissage de l’alphabet. Les habitudes qu’il faut développer pour y parvenir demandent des efforts, de la discipline et pour le dire clairement, de l’endurance à la souffrance quand l’on s’est mis en tête de comprendre ce que l’on lit. Or ces qualités athlétiques demandent bien plus d’efforts que celles qui consistent à s’écraser devant un écran de télévision auquel on demande de plus en plus d’images pour se divertir, le rêve ultime étant d’être télétransportés dans leur monde onirique comme nous l’ont apris des miliers de treckers post baby-boomers. C’est tout le contraire des qualités qu’il faut développer pour devenir lecteur et qui demandent autant d’effort que celle d’apprendre à marcher ou celle de monter à vélo, au lieu d’avoir à simplement ouvrir les yeux pour regarder l’écran. Heureusement qu’il y en a quand même qui ont su garder le meilleur de ces deux mondes parce sinon, il y aurait lieu de désespérer et pas seulement des salons du livre à l’ancienne.
Apprendre à aimer la lecture doit se faire très jeune. J’ai grandi avec trois soeurs. Nous avions accès à toutes sortes de livres (de la BD aux grands classiques) et à 9 heure, nous étions dans notre lit… deux options… dormir ou lire. J’en ai lu des B-D (et des romans lorsque j’était ado), mes soeurs aussi. Aujourd’hui, je suis la seule qui lit pour moi-même de façon régulière mais mes soeurs lisent à leurs enfants à tous les jours et je peux vous garantir que d’aimer lire nous a bien aidé lors de nos études… Essayez de passer au travers d’un énorme bouquin de psychologie si vous n’avez pas l’habitude de lire…
Un salon du livre c’est bon mais il faudrait qu’il soit plus vivant et plus axé vers les jeunes. Car même si lire lorsqu’on est jeune n’est pas une garantie d’aimer lire plus vieux, les conséquences de ne pas lire lorsqu’on est jeune peuvent influencer plus que notre amour de la lecture en vieillissant.
Le salon du livre, c’est un peu comme un gala. toujours les mêmes qu’on y retrouve avec quelques découvertes de l’année. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’auteurs qui donnent dans le populaire. Les autres, ceux qui vendent 400 exemplaires de leur roman et qui n’ont pas toujours les moyens de se payer la visibilité d’un salon, on les retrouve dans les librairies du coin, celles où ça sent bon les livres et où il y a rarement foule.
Bref, c’est l’occasion de vendre les mêmes auteurs et de forger une image de la littérature. On devrait se pencher sur cette image, car d’ailleurs, elle ne semble pas si efficace quand on se fie sur la situation financière des auteurs d’ici.
Bref, si on peut convaincre le public d’acheter les babioles de la boutique TVA, on peut certainement trouver le moyen de faire vendre plus de livres dans les librairies à longueur d’année et non seulement lors des salons.
M. Desjardins, je suis totalement d’accord avec vous en ce qui a trait aux relais littéraires qu’on devrait avoir. Ça serait plus intéressant que de passer l’après-midi enfermée à la Place-Bonaventure, fouillant un peu partout pour dénicher des nouveaux livres et auteurs. Même que j’ajouterais à votre suggestion de changement un «Festival montréalais du livre». Il me semble que moi, ça m’intéresserait vraiment! Aussi, des tournées dans les écoles, ou «whatever», n’importe quoi pour promouvoir le plaisir de lire qui se fait de plus en plus rare chez les jeunes de mon âge.
Pour moi, manquer le Salon du livre de Montréal, c’est comme manquer mon anniversaire! Mais j’avoue que c’est parfois décevant quand on rencontre un auteur qu’on aime beaucoup. Ils ne sont pas que somnolents, mais parfois très snobs, aussi. Dans le fond, des fois, c’est mieux de garder l’idée qu’on a d’eux sans leur parler. Mais ils ne sont pas tous comme ça, détrompez-vous! Aussi, on y fait de belles découvertes.
Sauf que, il me semble, un salon du livre, ce n’est pas le salon des auteurs. On devrait aller découvrir des livres sans subir l’influence de l’auteur qui est présent ou pas. C’est sûr que ça fait une publicité monstre, mais qu’en est-il du vrai pouvoir de la lecture? On devrait acheter un livre en voyant sa couverture et en lisant la quatrième de couverture, et non en voyant si l’auteur l’ayant écrit est gentil ou non.
Donc, «let’s go», je vous appuie complèment dans votre idée. Sauf que c’est bien beau chialer comme ça, mais si on veut de quoi de bien, il faut de l’organisation. Êtes-vous vraiment partant ou c’était juste pour critiquer?
Quelle critique cassante. Ça me fait penser à ces gens qui trouvent tous les défauts du monde aux organisateurs d’un événement mais, lorsque vient le temps de s’impliquer pour ce dit événement, ils déguerpissent !!!!
Il est vrai qu’une formule rajeunie donnerait un souffle de vie au Salon du livre mais il n’en demeure pas moins vrai que la disparition de ce salon, serait une perte en soi et ce, pour la personne âgée qui y trouve une sécurité, le baby-boomer qui ressasse ses vieilles affaires dites-vous et également pour ce jeune qui vient quérir un autographe d’un »animal prépubère » – vous y allez un peu fort avec ce terme d’ailleurs…
N’oubliez pas que l’avenir est dans notre jeunesse et que cette jeunesse a le droit d’avoir des idoles de son âge quel qu’il soit… De nos jours, il y a des idoles un peu moins reluisant… pourquoi détruire cette vision d’avenir même si entre nous, adultes, nous savons que cette vitrine est un peu promue par l’appat du gain. L’idée c’est de susciter une curiosité qui, espérons-nous, se transformera en besoin et peut-être en passion.
L’idée de descendre le savoir dans la rue, chez les libraires… ça va… mais dans les bars… cela me fait sourire un peu et finalement, je me dis qu’il n’y a pas de sottes suggestions… quoique vous en avez cité de bien meilleures… comme quoi tous les goûts se retrouvent dans la nature et il faut savoir les respecter. On apprend cela aussi dans les livres.
Changer avec douceur…. voilà la suggestion pour ne pas perdre les habitués qui permettent que survivent ce Salon.
Je suis une adepte du Salon du livre et comme plusieurs je constate une dégradation du contenu et du contenant. Je ne suis pas aller à celui de cette année mais à celui de l’année dernière et j’ai été très déçu.
Pour commencer, le moment de le faire; pourquoi favoriser la métropole?
Les lancements de nouveaux livres sont rarement faient à Québec.
Comme le texte le précise, d’organiser des évènements ailleurs, dans des endroits peu propice à la lecture, c’est une excellente idée.
Des lectures publiques, nous avons une collection de bibliothèques à Québec, Pourquoi ne pas les utilisées?
Mais par-dessus tout, c’est le choix des auteurs et des éditeurs qui me surprend à chaque fois. Si les directeurs de ce Salon ont de la difficulté à attirer des écrivains québécois et des écrivains de best-sellers, ils devraient penser de le faire bi-annuel.
Mais de toute façon, peut importe les directeurs ou les décideurs, ils prendront toujours la part de la métropole.
Il existe un syndrome » pas dans ma cour « ; en ce qui concerne les évènements littéraires, j’ai plutôt le syndrome » je le veux dans ma cour « .
Ouvrir un livre et le lire n’est pas naturel, et ce pour personne. Ça nous prend tous un petit coup de pied. Certain le coup vient des parents à un tout jeune âge et d’autres plus tard par diverses personnes ou occasions. De mon côté, j’ai eu la chance d’avoir un M. Bouchard, professeur au secondaire qui m’a fait découvrir la littérature québecoise à travers Michel Tremblay. Depuis, je ne cesse de découvrir la littérature québecoise et étrangère. Un salon du livre est une excellente fenêtre pour la littérature mais qui est souvent gaspillé par son format tel que décrit par M. Desjardins. Donc je suis d’accord avec vous, M. Desjardins, qu’il faudrait diversifié les fenêtres et l’idée du parcours littéraire est excellente car nous avons tous besoin du petit coup de pied et cela permettrait de faire connaître toutes les facettes de notre culture.
Pourtant, il s’agit d’un sujet TRÈS important.
Qui pourrait même être captivant pour quiconque s’intéresse à la pensée humaine et son expression.
Un sujet qui est toujours d’actualité et à propos duquel on a beaucoup vu se lancer de grandes controverses. Et qui n’est d’ailleurs pas prêt de cesser d’en soulever.
Quoi que puissent en dire tous ceux qui voudraient bien voir le livre disparaître au profit du « fast-think » offert au bars des nouveaux médias, ces comptoirs pour boulimiques de la pensée rapide où, pour un prix unique, on vous invite en clamant « think as much as you can! »
Je trouve le ton , le contenu et les allusions aussi vides qu’hors propos de l’auteur tout à fait navrantes!
Pourtant l’idée d’aborder la problématique sous l’angle de la curiosité n’était pas inintéressante, loin de là!
Mais finalement il est assez difficile de commenter plus longuement un texte qui tout en brillant plus par son peu de contenu réel réussit à décocher ses meilleures flèches mesquines et gratuites, soit aux aînés sans en avoir l’air ou aux méchants baby-boomers, ces maîtres-coupables de service auquel on peut toujours reprocher tout, n’importe quoi et bien d’autres choses encore!
Haro sur cette génération de gens trop nombreux, trop bruyants et qui s’incrustent encore après avoir marqué au fer rouge la culture du 20ième siècle en tentant de la redéfinir dans une « contre-culture »!
Heureusement que la génération qui l’a suivie, la génération du virtuel, n’aura pas cette ambition: le mot virtuel, emprunté à la physique des particules, ne définit-il pas une particule dont la durée de vie est trop courte pour que les physicien ose la qualifier de réelle…
Je suis une groupie des auteurs et les salons du livre dans leur formule traditionnelle me comblent parfaitement. Cette année, le salon du livre de Trois-Rivières a changé de décors et s’est installé dans un musée pour attirer la clientèle. Nouveau concept qui ne m’a pas impressionnée outre mesure. Car peu importe le lieu, le décor, les activités. les conférences, les débats…Moi, c’est le contact avec l’auteur qui me plaît. Je ne fréquente pas les milieux littéraires. Alors, ces occasions d’échange sont des moments privilégiés. J’aime sentir la passion des auteurs. J’aime ressentir leur motivation, connaître leur inspiration. Il est probablement plus facile de créer ce contact loin des grands centres et des salons d’envergure.
Les salons du livre doivent faire une grande place aux jeunes auteurs. A mon avis, l’ événement littéraire par excellence n’a pas besoin d’innover par des approches technologiques. Il crée l’intimité entre l’auteur et le public…tout simplement.