"Je crains qu'un jour, il ne reste plus qu'une seule station de radio, qu'une seule maison de disques (…) Je suis déjà allé dans un endroit comme cela, autrefois. Ça s'appelait l'Union soviétique. Il est d'une terrifiante ironie de constater que le capitalisme se dirige vers le même type de contrôle de la pensée, non?"
– Billy Bragg, auteur-compositeur-interprète
Au Québec, on n'enferme personne pour avoir dit ce qu'il pense. Si c'était le cas, je vous écrirais sans doute depuis le goulag de Forestville. Ou plutôt, je n'écrirais plus.
Et bien avant qu'on me fasse la job, on aurait déjà séquestré les Foglia, Vastel, Arthur, Arcand, Martineau, Provencher, Dutrizac, Boisvert, Gagné, Sansfaçon, et plusieurs autres.
Parmi nous, gageons qu'on compterait aussi les humoristes et auteurs cosignataires de la lettre d'appui à Louis Morissette, publiée dans quelques quotidiens samedi dernier.
D'autant plus que si le Québec était une véritable dictature, qui serait le mieux à même de le diriger, sinon l'infâme PKP? Et comme responsable de la propagande, il pourrait sans doute compter sur Luc Lavoie, actuel porte-parole de Quebecor, dont la lettre démentant la "rumeur de l'affaire Morissette" qui accompagnait celle des humoristes dans les pages d'opinion de samedi avait justement des airs de "discours officiel du parti".
Au Québec, donc, on n'enferme personne pour avoir dit ce qu'il pense. Mais on peut l'empêcher de travailler.
On peut aussi faire régner un régime de terreur, s'élever en détenteur du monopole du bon goût. On peut commettre un geste comme celui qui a été perpétré à l'endroit de Morissette et, même en niant l'avoir fait, envoyer un message clair à l'ensemble des artistes et des journalistes: vous êtes avec nous ou contre nous; si vous riez de moi ou de ma famille, vous ne travaillerez jamais dans MA station de télé, MES journaux, MES magazines… Autant dire qu'à moins de bosser pour le peu qui reste de la concurrence, vous êtes condamnés au chômage.
Révoltant? Un peu, quand même.
Mais au-delà de ce scandale, savez-vous où se situe le vrai problème?
Chez vous, chez nous, chez matante Gertrude et mononc' Gaston.
Parce qu'on aura beau saluer le courage de ces humoristes qui mettent leur tête sur le billot pour dénoncer l'apparente ingérence du patron du plus gros empire médiatique québécois, on aura beau hurler d'indignation, se rouler dans la bouette en criant des insultes à tout rompre; et le syndicat des employés de Quebecor pourra bien quant à lui organiser toutes les conférences de presse en appui à cette cause… tout le monde s'en sacre.
Apparemment, la liberté, la justice et l'éthique sont de ces choses que l'on tient pour acquises et dont la population attend généralement la disparition complète avant de réagir.
Pour preuve, après cette affaire, je vous parie ce que vous voulez que les ventes du disque de Star Ac' et des billets de la tournée ne s'en ressentiront pas d'un iota. Pas plus que ce fameux reality show de mariage que devait animer le Mec comique et dont les cotes d'écoute atteindront probablement des sommets inégalés.
Les Journal de Québec et de Montréal continueront de vendre des premières pages scabreuses où règnent le scandale cheap et l'écrapou, tandis que les revues à potins disparaîtront toujours aussi rapidement des comptoirs des marchands de journaux.
Alors Pierre-Karl peut dormir tranquille et, entre deux dodos, continuer de bichonner son caniche hystérique, faisant, de l'autre main, tomber des pions d'une simple pichenotte sur son jeu d'échecs en marbre de Carare. Rien n'y fera.
Remarquez, il n'est pas le seul à profiter de cette apathie. Comme le disait Franco Nuovo, y allant d'une joke plutôt mal patentée en se portant aveuglément, tel un ange vengeur, à la défense de son patron, "Gesca a aussi son Star Académie, c'est le Parti libéral".
Ce qui n'indigne personne non plus. Ou sinon, quelques mongols comme moi qui crient dans le désert.
Que voulez-vous, le bon peuple dort profondément, rêvant à son nouveau spa et à son pulvérisateur de chez Canadian Tire.
Et vous savez quoi?
Il ne souhaite surtout pas qu'on le réveille.
Ce bon peuple québécois est prêt à accepter n’importe quoi à condition de ne pas être touché personnellement. On n’a même pas besoin d’impêcher les gens de parler car ça ne dérange personne de savoir toute la magouille qui se passe en autant que sa petite vie n’en est pas dérangée. Nous sommes trop inofensifs. On nous mange la laine sur le dos et on a hâte qu’elle repousse pour pouvoir en offrir encore. Le prix de l’essence a beau augmenter de façon excessive, on en parle quelques jours puis c’est fini. On nous impose des taxes temporaires qui sont là depuis vingt ans, ce n’est pas grave, c’est déjà oublié. C’est de notre faute si tout va mal car on ne se tient pas debout. En autant que nous ne nous sentons pas touché, ce qui arrive à notre voisin ne nous intéresse pas. C’est désolant, mais c’est ainsi.
Vous avez raison…les gens sont davantage préoccupés à jouer à remplir leur cabanon de « cossins » plus gros que le voisin si possible et à agrandir son téléviseur de 2 pouces tous les six mois. En ce qui concerne les questions d’équité et de justice…tant que ça ne dérange pas leur petite personne… il ne se sente pas concerné…tant qu’il pogne encore le câble…
Quand on cherche à protéger ses intérêts personnels sans égard aux intérêts de notre nation, on peut penser que le somnifère est puissant!
Ce qui est alarmant en fait, c’est cette tendance à l’individu et plus encore, cette tendance à ne pas chercher à voir plus loin que le bout de son nez. C’est plus facile d’éviter de réfléchir et de remettre en questions les informations véhiculées que de gober tout sans se questionner. Et pourquoi pas une petite séance d’abrutissement devant son émission de télé-réalité préféré, question de vivre par procuration…pour être certain de ne pas avoir besoin de ses cellules.
Une seule station de radio deviendrait très néfaste car nous nécessitons de la diversité et du divertissement. C’est cela qui développe l’esprit créatif de l’homme. C’est un signe d’évolution. Si l’on commence à censurer les radios interdissant tel animateur, tel chanson, tel style de musique, ca provoquerait surement des rassemblements invoquant les droits de la liberté d’expression. Et si jamais on en venait qu’à arriver là, mais j’arrêterais tout simplement d’écouter la radio, car écouter une station qui joue que du Britney Spears, qui parle que de Star Académie pour parler de ce qui s’est déroulé la veille ne m’intéresse pas. J’ai besoin de diversité, de quelque chose qui provoque, de quelque chose qui fait bouger. Pourquoi est-ce qu’à Québec une des station les plus écouter est CHOI? Parce qu’il n’ont pas peur de provoquer et de choquer. C’est peut-être malheureux direr vous, mais c’est ce que le peuple recherche de nos jours.
C’est un bel effort Monsieur Desjardins, mais le bon petit peuple dort au gaz et ça prendrait plus que ces quelques lignes pour lui faire ouvrir ne serait-ce que le coin d’un oeil. C’est bien plus facile de se révolter contre quelque chose qu’on ne peut pas changer comme la température, que de vraiment se prendre en main et penser à agir face aux vrais problèmes.
Je ne suis pas encore très vieille et j’ai peur. Très peur même. J’ai peur du monde dans lequel je vis. Je regarde dériver la société et les pires images d’horreur me viennent en tête quand j’ose penser un peu à l’avenir qu’on nous réserve.
Cette semaine, il me semble que c’était la journée internationale de la liberté de presse. Est-ce qu’on peut vraiment se permettre de célébrer cette liberté ici à Québec? Je n’en suis pas convaincue. Oui, à Québec, personne ne sera enfermé ou tué pour ce qu’il a dit, mais les gens qui se sentiront attaqués par ces paroles, ceux qu’on dit « importants », enfin, ceux qui ont l’argent et les contacts pour le faire, lutterons jusqu’à ce qu’ils aient réussi à faire taire ces langues sales comme ils le disent. La ligne est mince entre le Québec et l’Union Soviétique, ce n’est qu’une question d’apparences.
À Québec, on essaie de faire taire Arthur et Fillion. À Montréal, on vient de virer Louis Morissette. Next?? Parce qu’il va y avoir d’autres c’est certain. Nous ne sommes pas assez méchants, nous sommes des petits moutons. On peut parler bien fort et dénoncer les pires injustices, mais même l’écho de nos cris ne dépasse jamais bien bien notre salon. Nous en sommes rendus à laisser passer n’importe quoi… On n’a qu’à penser au scandale des commandites, au réseau de prostitution juvénile à Québec, à la hausse faramineuse du prix de l’essence. Par notre inaction et notre naïveté, le seul message qu’on réussit à faire passer à ceux qui sont en haut est le suivant: « continuez, on est encore capable d’en prendre! »
C’est bien vrai que ça fait mal de se faire dire ses quatre vérités en plein visage… Sauf que parfois, c’est nécessaire et en plus, mauditement satisfaisant !
Je suis excessivement d’accord avec vous, très cher M. Desjardins, cette semaine. Oui, on est loin des vraies purges de l’armée rouge, de la censure étouffante du régime du petit père du peuple, on est chanceux d’être dans un continent soi-disant libre.
Je suis d’autant plus d’accord avec votre opinion, cette semaine, parce qu’il vient coincidentellement(?) après un fait troublant qui s’est produit chez nos très cher amis du sud…
Eux aussi sont « hot ! » dans leurs « logique », si vous me permettez cet élan d’ironie…
Michael Moore, ce documentariste récipiendaire d’un oscar pour Bowling for Columbine, dénonciateur parfois très précis, parfois très fanatique, termine et présente sa dernière ouvre, « Fahrenheit 9/11 », un document semble-t-il très critique à l’égard de notre ami fidèle, Georgie W….
Eh bien, figurez-vous donc que maintenant le film fini, la compagnie Disney qui finançait le projet décide tout bonnement et à la dernière minute qu’il ne veulent pas que ce film soient distribué, d’après Moore, c’est pour ne pas blesser la pauvre petite famille Bush, qui a promis une petite fortune (des dizaines de millions) en support de taxe.
Certainement, Disney nie tout. Tout comme le grand document 11 Septembre 2001, film collectif sorti l’an passé, le fait demeure que son film ne verra peut-être pas le jour là-bas.
La leçon a retenir, ici, mes amis, c’est qu’on ne doit pas laisser ces grands et puissant PDG nous dire comment nous devons vivre notre démocratie, notre liberté… Nous devons prendre cet exemple chez nos voisins pour réveiller et voir que notre liberté d’expression est encore un prestige qui doit être préservé avec grande attention.
Sans rien enlever au courage des humoristes et autres personnalités qui se sont portés à la défense de la liberté d’expression avant celle de Morissette, il faudrait remettre les pendules à l’heure. La plupart des humoristes participent justement à cet effet de pendule qui endort le bon peuple. Il ne nous reste plus que quelques pourfendeurs donnant dans l’humour politique ou encore dans la critique sociale. Avec des jokes pipi caca poils et un humour bien gras, les autres contribuent à la société du spectacle et endorment consciemment ou non le bon peuple. Qui leur en voudrait? Le bon peuple paie rubis sur l’ongle pour consommer leur produit.
Comme le souligne ici David Desjardins, il faut chercher la responsabilité de cet état de fait en nous, consommateurs. Le problème, le phénomène à dénoncer a pour effet secondaire d’empêcher cette dénonciation en vertu de l’apathie qu’il engendre. Le parallèle avec l’Union soviétique est éloquent: le modèle à la 1984 d’Orwell a échoué chez l’Oncle Joe, battu en brèche par celui à la Brave New World d’Huxley qui prospère chez l’Oncle Sam.
J’aimerais vous rassurer et vous dire que non, le peuple n’est pas aussi pire, que vous en rajouter un peu, mais je ne le peux même pas.
Dans les journaux qui traitent de l’actualité, l’information nous arrive fractionnée pour faire un peu de sensationnalisme et faire augmenter les ventes. Comment voulez-vous que les gens (majoritairement endormis) sachent qu’on leur donne une actualité « trafiquée » ? Adolescente, je n’allais pas chercher plus loin l’information plus loin, je croyais être « informée ». Heureusement, au collège, on nous apprends à ne pas nous contenter de ce que l’on peut lire et aller chercher nos informations à diverses sources.
D’autres sont de toute évidence allés à une autre école.
Je trouve dommage de voir que tant de gens sont en désaccord avec les politiques et les méthode de gestion des grandes entreprises et ne trouvent pas le moyen de se faire prendre au sérieux. Bon sang, les manifestations et les grèves ne les effraient même plus! Ils attendent tout simplement que les émotions se tassent pour remporter la mise. Ayons donc un peu de suite dans les idées et arrêtons de nous laisser distraire par des stupides simili-vedettes et mettons-nous à l’oeuvre pour que NOUS soyons gagnants.
Bonne fin de sieste !
Il ne fait aucun doute que David Desjardins touche cette semaine un point chaud de notre société (et des autres aussi, mondialisation oblige)! En effet, ce n’est pas qu’ici que l’argent peut tout acheter, même l’information, même ce qui peut être transmis au commun des mortels comme information. Il suffit de regarder Walt Disney, propriétaire de Miramax, qui cette semaine interdit à la compagnie de cinéma de produire le nouveau film de Michael Moore qui critique le gouvernement Bush. Pourquoi? Le »pourquoi? », on s’en fout, mais faudrait commencer à penser au »comment éviter ça? » Pour ma part, je pense qu’on exagère un peu »l’affaire » Louis Morissette. Si le grand boss de la compagnie qui l’a licencié était quelqu’un d’autre, on n’en parlerait même pas. Mais voilà: critiquer PKP ça fait du bon journal. De grâce, Voir, ne tombez pas là dedans!
Le bon peuple n’est pas si endormi que tu le dis mon vieux. J’en connais des tas de mononc gaston et de matante Gertrude qui s’indignent comme toi. La différence c’est que toi, tu as une tribune et que ton métier consiste à t’adresser au monde. Le gars qui travaille sur la construction tu ne l’entendras pas parceque lui son auditoire c’est ses collègues de travail, sa famille et ses chums de bowling. T’es pas tout seul à crier dans le désert, mais si tu te mets sur une colline au dessus des autres, les nuages vont te cacher ce qui se passe en dessous.
C’est des gens comme toi qui nuisent aux actions collectives qui pourraient peut-être, même si j’en doute, rendre ce monde un peu moins glauque. Je le lis moi le Journal de Montréal parceque c’est le papier qui touche la plus grande partie de cette population que tu dépeins dans ton texte. Les nouvelles internationales sont les mêmes que dans La Presse Libérale et dans Le Devoir parcequ’elles viennent toutes de l’AFP et de l’APC. Je donne de l’argent à PKP, comme quand j’achète un disque de Richard Desjardins où des Cowboys Fringuants d’ailleurs, et oui ça m’écoeure. Cependant, j’aime mieux prendre le pouls de la masse, dont toi et moi faisons partie, que de la mettre au vestiaire et penser, à tort, que je vaux mieux qu’elle.
Pour pouvoir porter des jugements aussi arrêtés, tu dois avoir trouvé le moyen d’encourager des artistes québécois sans acheter leurs disques (ils sont presque tous avec Select distribution), utiliser ton auto sans acheter d’essence provenant des pétrolières sans scrupules, acheter des vêtements qui ne sont pas conçus dans des pays du tiers monde qui ne respectent pas les droits des citoyens, ne pas voir de films qui proviennent des compagnies maîtres de la propagande (Bowling for Columbine vient de AOL Time Warner), etc…. Si tu as réussis ça, je veux ton truc. Sinon, laisse tes jugements à la taverne avec tes chums.
La population a l’impression que les cris et les insultes, surtout lorsqu’ils sont menés par des chefs syndicaux, sont partisans , et, ne sont faits que pour mousser leur popularité.
Trop souvent, hélas, ces spécialistes des lamentations déchirent leur chemise devant nous, et par contre font la même chose que ceux qu’ils dénoncent.
Faudrait il croire , que par leur autorité ils veulent le bien de tous les québécois?
Je n’approuve pas les méthodes de PKP, je n’achète pas ses journaux à potins ni le journal de Québec.
Lorsque j’écoute Arthur, sans cautionner sa vulgarité et toutes ses opinions, j’écoute des opinions différentes et je peux choisir. J’approuve souvent son courage à s’exprimer à contre courant, et à s’attaquer à n’i^porte gros nom, influent ou pas.
C’est bien vrai qu’ici au Québec les nouvelles n’intéressent personnes plus de deux jours. C’est bien malheureux car nous sommes un peuple facile à endormir. Quand l’émission des mariés sortira plus personne ne se rappellera de qui aurait du animé ce show réalité. Par contre, ont se souviendra longtemps de qui était les couples de mariés. Ici au Québec si on se fait exploiter si facilement c’est parce que nous n’avons aucune mémoire. Sa rentre sa fait le tour sa ressort. Notre société serait bien meilleur si nous serions juste la moitié mieux conscientisé et réveillé. Mais je divague car jamais rien ne changera dans ce monde.
M. Desjardins s’offusque de l’apathie du bon peuple dans l’affaire de la concentration des médias. Bien sûr, on aimerait que tout le monde embarque et se fende en quatre pour défendre la cause qui nous est chère, mais chacun a sa cause et ne réagit pas aux mêmes stimuli. C’est vrai qu’un grand nombre n’ont aucune cause à défendre. Et quand ils embarquent et font des manifestations pour défendre un point de vue, ils se font critiquer par ceux qui ne défendent pas la même cause, comme on l’a vu dans l’affaire Scorpion. Il y aura toujours des gens pour chiâler, d’autres pour chiâler que les autres ne chiâlent pas et d’autres encore qui ne veulent pas entendre les chiâleux.
Je suis tout à fait d’accord: le problème dans tout cela c’est la population. Au lieu de s’outrer, de réagir en s’indignant devant un scandale, on devrait plutôt agir. Pierre Karl n’a pas besoin d’une tonne d’employés, il a besoin du public…d’une bonne cote d’écoute. Si les gens se décidaient d’agir en cessant d’écouter TVA par exemple, il serait bien malpris le petit ou plutôt devrais-je dire le GRAND Pierre Karl. La solution réside dans le bon sens de la population. C’est bien beau de crier haut et fort mais il vient un moment où il faut passer à l’action et ce moment semble être venu. Pensons simplement aux conneries que ce cher homme avec sa chère Julie se permettent de faire…prendre des ambulances pour les jeunes de Star Académie. On a laissé ca passer comme si rien n’était arrivé. Oui l’argent peut tout acheter. Je crois que maintenant, on peut même dire avec certitude que l’argent peut acheter le bon sens…à condition qu’il existe bien entendu! Dans la vie, il y a des meneurs et il y a des suiveurs, Pierre Karl est un meneur. À la population de décider si elle veut continuer de se laisser mener, de suivre ou de prendre les rennes!
Je suis parfaitement d’accord avec votre article… Que nous reste-t-il pour montrer notre mécontentement ?? Rien… Moi personnellement j’essaie de ne plus enrichir le coffre fort de Québecor. Je n’ai jamais écouté Star Académie car je trouve que dans le concept, ils imposent des artistes qui ont peut-être des voix mais qui sont embrigadés dans un contrat où ils ont les poings liés. Ils n’ont aucune liberté sauf celle que leur accorde PKP. Lorsque le citron sera pressé et bien ces artistes seront laissés à eux seul. D’après leurs études, l’espérance de vie d’un gagnant doit être de 5 ans et cela doit expliquer la longueur de leur contrat avec ces petites stars imposés à la population qui dort. Que faire d’autre ?? Je n’ai pas renouvellé mon abonnement au journal… C’est bien peu mais c’est ce que j’ai de plus concret à faire pour échapper à cette concentration…
Je vois un certain réveil du côté des artistes. On a entendu Pierre Curzi dénoncer la problématique causé par l’affaire L. Morissette. Les humoristes ont poursuivi dans la même veine. J’espère que ces dénonciations réveilleront une partie de la population car c’est celle-ci qui décide des artistes qu’elle veut bien voir… il ne faut pas sous-estimer le pouvoir qu’elle a…
Je toruve que certaines personnes utilisent leurs pouvoir afin d’écraser les gens. Parfois, oui, on se croirais presque en Union Soviétique. Les gens sont rendus qu’ils disent n’importe quoi pour attirer l’Attention et quand quelqu’un donne son opinion ou fait une blague qui déplait aux dirigeants, on lui fait des menaces ou on le congédie.Mais où est passer cette liberté d’expression et se respect d’autruit? Une blague reste une blague et il faut entendre à rire. Si les gens ne sont pas en mesure de rire d’eux, il y a un problème et ils n’ont pas leur place dans le domaine public! Je crois que les gens se prennent pas mal au sérieux.On est vraiment dans une société de gens coincés et accusateurs!
« Du pain et des jeux »voilà une des plus belles phrases de tous les temps. Il avait compris que si les besoins primaires du peuple étaient satisfaits, il pourrait faire ce qu’il veut. Aujourd’hui les choses n’ont pas changé, même que ces dirigeants ont à leur disposition des armes plus performantes : McDonald, Wal-Mart, Holywood, etc… Mais il y a quelques petites choses encore plus essentielles pour diriger un peuple. Du sucre et du gras pour titiller leur sens les plus près de leur petite personne et les asseoir dans un beau et grand confort à leur échelle. Voilà, et le gens se disent, tant que je pourrais commender de la pizza et boire ma caisse de 24 avec des chums devant le télé tout peut passer. Tant que le peuple à un confort minimum, tout peut être fait et il s’en offusquera 1 ou 2 jours, pour ensuite retourner à ses petits plaisirs quotidiens.
Le peuple ne veut pas être dérangé et Québecor ainsi que d’autres multinationales, l’ont bien compris. Dormez et laissez vous prendre votre fric…dormez…fric…star académie…fric… dormez…
Monsieur Desjardins, savez-vous que lorsque j’écoute les nouvelles, et que je me réveille, d’ailleurs ça arrive à chaque fois, il me vient une envie de balancer des cocktails Molotov, d’aller saccager TQS et TVA, de brûler le consulat américain rue St-Alexandre (dans l’édifice de SNC-Lavallin, des fabriquants d’explosifs!). Vive la révolution quoi. Mais est-ce bien sage? Quelles solutions avons-nous réellement? Voter? Jean Charest est au pouvoir parce qu’on est allés voter. Si on n’y serait pas allé, ben il serait au pouvoir quand même parce qu’annuler son vote, ce n’est pas considéré sous un angle politique. Au fédéral, Paul Martin est premier ministre, il se prépare à des élections qu’il va probablement remporter et il est riche, riche, riche. Ses bateaux sont enregistrés au Panama, et la majorité des gens vont voter pour lu pareil. Pour qui d’autre pourraient-ils voter? Le Bloc est un parti régional. Le NPD est trop à gauche et les conservateurs de tous acabits sont trop à droite.
Qu’est-ce qu’on peut faire quand on est réveillé? Se plaindre dans un journal et se rendormir le soir, après un bon six-pack (de Sleeman ou d’Unibroue!), en se disant qu’on a fait sa part. Tant qu’on n’aura pas faim, on va se laisser manger la laine sur le dos. Quand il n’y en aura plus assez pour nous, eh bien ces messieurs se «retrouveront les premiers contre le mur le jour de la révolution» (D. Adams, le Guide Galactique)
Je suis entièrement daccord avec votre opinion du peuple… Il ne fera rien. Ce serait bien trop leur demander que d’arrêter d’acheter leur journal ou de manquer une seule nouvelle de Star Académie (et j’en connais quelques uns).
Je ne vous demande pas de ne plus jamais acheter le journal ou de ne pas encourager vos nouvelles idoles mais si il n’y avait pas de journaux ou de disques qui se vendaient pendant, disons une semaine, ça ferait peut-être réfléchir PKP.
En passant, je ne lis jamais les Journal de Québec ou de Montréal et je n’ai jamais écouté volontairement Star Académie donc mon boycott n’a pas beaucoup d’impact et ça ne change pas grand chose à ma vie de continuer.
Le bon peuple dort peut-être profondément, mais faut-il vraiment le secouer et le réveiller pour une cause aussi futile que celle-ci ? Morrissette se fait renvoyer par Québecor, et on oublie la guerre en Irak, le scandale des commandites et tout ce qui, aux yeux de quelques personnes bien réveillées, avait encore de l’importance avant que ne sorte l’Affaire !
À en lire certains journalistes, étrangement tous liés à un empire concurrent de Québecor, le congédiement de Morrissette signe l’arrêt de mort de la démocratie, le retour du communisme, la fin de la liberté d’expression et, tant qu’à y être, la fin du monde ! Oh là, peut-on revenir un peu sur terre et remettre cette histoire dans son contexte ?
Nuovo s’est mouillé pour tenter d’expliquer le dérapage d’une embauche trop rapide et contestée par la suite par les dirigeants de « l’empire démoniaque ». Il a eu le courage de le faire, même s’il sait pertinemment qu’on le taxera longtemps d’avoir voulu simplement défendre son boss. Il a offert une vision différente de celle que les médias concurrents de ceux de Québecor ont tenté de nous imposer. Qui sont les plus partiaux dans ce combat journalistique ? Nuovo, qui n’a pas hésité à critiquer ouvertement son employeur en d’autres occasions, ou ceux qui tapent à grands coups de marteau sur Québecor dès que la plus petite occasion se propose en invoquant des raisons qui ne sont pas forcément les bonnes ?
Ok, Morrissette s’est moqué de PKP. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui reconnaissent que le sketch dans lequel Véronique Cloutier singeait Julie Snyder était méchant, stupide, et fleurait le règlement de compte à des km à la ronde. Facile donc de beugler que cette farce plate du 31 décembre est la seule et unique raison du renvoi du Morrissette. Inutile aussi pour beaucoup de tenter d’aller voir s’il n’y a pas des motifs moins litigieux. Québecor = PKP = convergence = aucun droit à l’erreur, et aucune excuse ! Et on parle encore de démocratie ?
Que dire de cette segmentation sociale qu’on appelle « classe ». Comme à la petite école il y à les grands et les petits, les génies et les cancres, ceux qui déjeunent et ceux qui ne peuvent pas. Mais au royaume des aveugles le borgne est roi et ce borgne c’est PKP.
Nous avons maintenant à compter parmi nous PKP Ier, digne successeur de ces dictatures à sens uniques que l’histoire nous aura donnée. Père nouricier de ce peuple qui à force d’avoir été gavé par cette moulée abrutissante a peine à faire la différence entre la culture et la clôture. L’aveugle de naissance n’est aucunement malheureux de sa condition, il ne connait pas mieux.
PKP Premier, grand pourvoyeur de cette médiocrité télévisuelle et éctrite, baron de la presse à scandale qui malgré son slogan n’est aucunement lu par plus d’un million de lecteurs, il n’est que feuilleté.
Et pendant qu’on est sur le sujet, est ce que la CRTC, ce chien de garde de l’écrit et de la parole ne demeure pas inactif en ce qui à trait à cette convergence qui n’en serait pas une mais qui la sent à cent lieux. Je ne sais trop comment la CRTC peut fermer les yeux, ah j’oubliais les soupers de PKP.
À trop dicter PKP se retrouvera un jour à être jugé pour ses actions comme l’ont étés les dictatures passées. Est ce que le bon peuple saura pardonner, je ne le sait trop mais ce que je sait c’est que les gens qui pensent ne le feront pas. Ceux ci peuvent voir au dela des justifications futiles et du rabaissement moral de sa garde, pauvre Franco, tu aura perdu quelques plumes à avoir tourner le dos à la vérité.
À toujours frapper sur le même clou on risque se foutre le marteau sur le pouce un de ces jours, faudrait surtout pas manquer de menuisiers. Mais que voulez vous, il y aura toujours quelques lèches culs pour qui la vérité sera représentative du salaire verser.
Bravo à ceux qui possédent les outils pour dénoncer et s’en servent, pour ce qui est des autres, vous ne méritez qu’un bon coup de pied au cul.
PKP se prononce-t-il contre Guy Cloutier, par l’entremise de son beau-fils ou conjoint de sa fille Véronique? Veut-il tasser leur famille et l’éloigner de la sienne?
Ha! La famille et les émotions! C’est une blague!
Reste que Guy et Véronique ont habituellement des contrats très lucratifs avec Radio-Canada, de gros chiffres.
Les gens de pouvoir aiment bien démontrer ce qu’ils peuvent faire et, ainsi, vérifier leurs supporteurs et amis potentiels pour distribuer ensuite des récompenses.
Monsieur Desjardins n’a pas le goût de travailler pour PKP?
Peut-être aura-t-il plus de chance avec Guy, Véronique et Radio-Canada?
Ha! La famille!
La famille a perdu une place importante parmi les valeurs sociales et personnelles.
Peut-être est-elle devenue trop dispendieuse, ou trop axée sur l’argent plutôt que l’amour?
Y a-t-il sur cette planète un peuple satisfait. Des individus conscients de leur société, des raisons pour lesquelles leur vie est ce qu’elle est et s’en satisfont? Je ne crois pas et c’est même illusoire que de prétendre que même cela se peut.
Plus le volume de personne sest important plus on s’individualise. Dans un petit village, tout le monde se parle, tout le monde se connaît et tout le monde est au courant des moindres faits et gestes de leur semblables. Ce n’est pas le cas dans les villes. Voilà l’une des raisons de la popularité des émissions télé-réalité. Imaginez! On peut savoir ce qui se passe dans la vie personnelle de quelques personnes sans avoir à divulguer la nôtre ou avoir peur que toute la populace nous pointe du doigt parce qu’on a osé se mettre le sien dans le nez. C’est génial… pour certains; pour d’autres, comme moi, c’est abject à l’image de notre société que nous voulons ainsi et s’en complaisons.
Abject: adj. qual. Qui suscite le mépris par sa bassesse.
Voilà une définition qui se passe de commentaire.
C’est en attendant mon tour chez le barbier que j’ai lu moi aussi dans le Journal de Montréal la chronique de Franco Nuovo dont vous faites allusion. Selon lui le congédiement de Louis Morrissette diffère quelque peu de la version officielle (une parodie sur le couple PKP et Julie Snyder en fin d’année 2003 que je n’ai pas vu). Ce serait un câdre inexpérimenté qui aurait commis la bourde dont tout le monde parle en ce moment mais toujours d’une manière éthérée. Il faut se souvenir que la semaine dernière votre collègue abordait à peu près le même sujet ici-même à voir.ca.
De plus, je suis tombé de mon siège quand j’ai appris que Monsieur Martineau avait tenté de se placer les pieds au Journal de Montréal dans le but sans doute d’y faire carrière. Il en avait le droit évidemment, mais on ne donne pas la raison pour laquelle il n’a pas obtenu le poste. Dois-je donc déduire que c’est une histoire en chaîne qui se produit, celle d’une claque pour une autre claque et ainsi de suite. A vrai dire depuis que j’ai lu la chronique de Monsieur Nuovo (c’est un pur hasard), je me demande finalement si un jour nous aurons droit à la vraie vérité sur ce duel épique des ondes.
Quand un doute subsiste le ver est déjà dans la pomme.
« Et c’est pas fini, ce n’est qu’un début » il y en aura encore des prénoms d’académiciens à donner à nos enfants, des tonnes de prénoms de nobody vite oubliés, si on a encore les moyens et le goût de se reproduire. Car notre population actuelle, à travers toutes les générations, s’en va chez le diable: Les enfants-rois, s’ils ont survécu au stress de leurs parents quand ils perçaient leurs dents, mordent tous leurs caprices à même les deux salaires de leurs géniteurs absents, aucune discipline à la maison, la clé au cou, la garderie
en prime et l’école pour apprendre à trafiquer et à taxer, autrefois on bûchait pour apprendre. Les ados, çà leur prend des vêtements griffés, 100 chaînes de télé, un salaire pour aller jouer dehors, des condons et des boules de star, les servants de messe et les Jeannette se font rares, la foule se défoule tassée dans les arénas, les Wilfred et autres vents pires envoûtent leurs désirs de création en récréations spectaculaires, ils veulent tous faire carrière dans la chanson, c’est le rêve ou la déception qui est le plus en danger? Puis on passe vite de la trentaine à la cinquantaine, en accumulant des biens, en fourrant son voisin ou sa voisine, la compétition, la domination, le laisser-aller, les dépressions, les divorces, les démons du midi à l’assaut du viagra tout le week-end, les faces remontées et les greffes de cheveux, des exemples, il y en a des tonnes de copies, et c’est chacun pour soi, on a le choix, les traditions de la corvée, des jardins communautaires et de la galanterie au volant, oubliez çà, le progrès ne retourne pas en arrière. Et les aînés, ces vénérables personnes âgées, ses sages à consulter, ils sont en back order, trop occupés à prendre toutes sortes de pilules miracles, à jouer leurs dernières années au Casino ou à rêver à devenir riches en achetant toutes les variétés de gratteux, la mémoire flanche, ils oublient que la mort s’en vient, et comme pour tous leur spiritualité dort profondément.
Si le peuple dort ce n’est sûrement pas avec une prose aussi timide que la levée des boucliers se fera. Cette liberté de presse touche celui qui par les mots arrivent à passer un dégoût ou une joie, une idée, une opposition. Vous savez lire quatorze coups de couteaux dans le dos, c’est facile, imagé, sanguinolent. Mais comprendre pourquoi mille poètes, journalistes, objecteurs de conscience enfermés dans des trous puants parmi les criminels sont privés de leurs mots, de leurs paroles, cela demande un effort de compréhension du monde qui nous entoure. On crie haut et fort sur un Morissette quelconque mais pour un clown (pas dans le sens péjoratif, j’aime les clowns) viré au Québec, dix génies sont torturés. Cette liberté de presse n’a jamais été menacée, cette liberté de lire et de comprendre n’est pas brimée ici. C’est sûr que le « cover-up » d’une épidémie d’ineptie est vraiment amplifié mais j’aime mieux lire que la p’tite voix de, mettons Ambroisie, est enrouée, que Desjardins vient de se faire emprisonner. Tout est question de vue, longue, à distance. Vive la liberté, je l’ai, je n’ai qu’à tourner une page.
Y en a-t-il encore des gens qui croient que la la concentration de la presse et des moyens d’information dans les mains de consortiums n’a aucun effet sur la liberté d’information, que les empires financiers, qui possèdent entre autres des journaux et des télévisions comme véhicules pour faire rendre du profit à leurs investissements, ne considèreront pas ces media comme n’importe quelles autres marchandises, soit comme des choses que l’on vend et que l’on achète. À mon avis, cette attitude qui fait fi de la liberté d’expression des journalistes n’a rien à voir avec la personnalité des possesseurs des moyens d’information qui obéissent tous à des règles de mercatique pour vendre leur produit, selon qu’ils visent telle clientèle en fonction de son niveau de scolarité, de son revenu, de son sexe ou de son âge. Cette vérité qui n’est pas bonne à dire dans des régimes politiques qui font foi de défendre la liberté sous toutes ses formes, y compris sous celle de la liberté d’expression, est pourtant la triste vérité. La liberté d’expression est tolérée à l’intérieur des limites des paramètres que lui reconnaissent les propriétaires de ces moyens d’expression qui confient le rôle de cerbère de leurs intérêts à un éditeur ou à un chef d’antenne. La même logique vaut pour les télévisions publiques avec en plus comme empêcheurs de penser en rond, les politiques aux vues partisannes. Il n’y a d’ailleurs pas de frontières étanches entre ces deux mondes qui s’entendent à merveille et qui communient aux mêmes offices partisannes, surtout à l’heure de la quête auprès des fidèles dont on dépose le produit dans l’escarcelle du parti. Que les gens du peuple ne soient pas au courant de ces manoeuvres, permettez-moi d’en douter. Qu’ils ne se rendent pas bien compte des effets pervers que cela entraîne pour eux et leurs enfants, permettez-moi de le croire. Qu’ils ne sachent pas très bien comment y remédier, permettez-moi d’en être certain.
Quand on est un personnage public . on doit s’attendre à être caricaturé . Combien de fois le papa de Pierre Karl a été ridiculisé ? Qui ne se souvient pas du Surprise Surprise avec le poste de péage et la voiture qui explosait pour ne pas avoir payé ? On n’a pas fusillé Béliveau .
Que dire aussi de cette courageuse fonctionnaire fédérale du Ministère du Patrimoine qui n’était pas assez patriote étant présidente du Bloc Québécois dans son comté et qui a été congédiée . On croirait que Pierre Karl est aussi à Ottawa .
Oui c’est vrai le bon peuple dort au gaz sauf quand on touche à sa poche . Le bon peuple s’est légèrement réveillé cette semaine quand il a constaté l’augmentation de l’essence et dire que l’été et les vacances ne sont pas encore commencés . Mais que voulez-vous , à moins de vous creuser votre puits de pétrole et de raffiner votre essence vous êtes à la merci de toutes ces pétrolières . Un peu comme nous le bon peuple sommes à la merci de l’empire PKP pour nos journaux et notre télévision . Restez endormi , car si Pierre Karl se fâche vous n’aurez pas votre ration de Star Académie en 2005 .
Vous avez entendu parler de la petite île perdue au fin fond du grand nord, objet de convoitise de plusieurs nations ? L’île appartient au Canada, mais le Danemark la revendiquerait pour sienne. D’après ce que j’ai compris, personne ne vit sur l’île, elle ne recèle aucune ressource minière extraordinaire et ne fait que quelques kilomètres de diamètre. Un bout de glace, en somme. On pourrait laisser border, la laisser filer, comme ça, sans rien faire. Sauf qu’il y a un hic. Qui possède l’île possède également des droits sur les eaux territoriales. Et une fois qu’on a la chaloupe dans la place, autant revendiquer les droits de pêche, décider d’amener des flottes armées dans le coin, mener des expériences de toute sorte. La liberté crasse. À deux pas de chez soi.
L’affaire de Louis Morrissette me rappelle cette histoire d’île. Pour nous tous qui avons des préoccupations simples du genre « s’arracher le coeur pour vivre », qu’un humoriste se face montrer la porte n’a pas de quoi nous tirer une larme. C’est trop loin de nos réalités quotidiennes, ça ne semble pas avoir d’influence directe et palpable sur le prix du pain qu’on mange, sur nos malades maltraités, sur nos jobs qui ne sont pas assurées. Et on n’a pas tort de le croire : c’est que l’on vit.
Là où le bat blesse, c’est que le « si chacun fait son métier, les vaches seront bien gardées » n’a pas valeur de vérité. Faire son métier cache des dimensions plus ou moins nobles, comme agrandir l’empire sur le dos des plus petits, faire un max de fric en dépensant le moins possible, afficher un grand sourire pendant qu’on poignarde en douce le concurrent. Bref, tous ces petits gestes doux qui font partie de la game.
S’indigner du congédiment de Louis Morrissettte, c’est dénoncer la game et protéger nos acquis. C’est se rendre compte que nos îles sont en train d’être grugées. Et que demain matin on sera peut-être malades d’avoir bouffé un pain qu’on n’avait pas vu venir.
Heureusement, il y a une sous-couche de la population qui ne dort pas si fort! Je parle du vent de protestation pour la sauvegarde de Télé-Québec. Plusieurs citoyens se sont levés, des pétitions se signent, et il semble qu’on va peut-être faire comprendre à notre gouvernement que la différence de télé-québec nous est chère.
C’est encourageant non?
J’ai pas complètement perdu espoir en la nature humaine pour ce qui est de dire c’est assez lorsque c’est assez. Évidemment, l’état presque neuro-végétatif dans lequel la plupart d’entre nous est plongé est navrant. C’est vrai que la société individualiste dans laquelle nous évoluons est dure sur l’esprit de collectivité, sur la sociale-démocratie.
Mais ça c’est la nature humaine. Depuis la nuit des temps que l’humain exploite l’humain. Et aujourd’hui, on a trouvé des moyens extraordinaires pour le faire, sans que ça fasse mal!
Une ou deux questions que je me pose cependant, comment PKP a t-il pu s’approprier tout cet espace médiatique sans qu’aucun organisme n’intervienne? Que reste t-il de nos médias d’information et de divertissement si on enlève ce qui vient du gouvernement et de PKP. N’est-ce pas complètement effarant? Comment, démocratiquement parlant, peut-on réparer les dommages causés par une telle concentration?
Si quelqu’un a une solution autre que de tout casser, je veux l’entendre.
Pour la plupart nous sommes nés dans la liberté, un peu comme Obélix qui est tombé dans la potion magique étant petit. Sauf que contrairement au personnage de Goscinny, nous ne savons plus que nous perdons peu à peu cette liberté qui nous a pourtant été donnée dès le début en abondance. Lentement nous acceptons de petits compromis, à même notre conscience, en se faisant accroire que ça fait partie d’un « package deal ». On se convainc en se disant qu’on se comporte comme de bons et loyaux joueurs. Ne pas faire de vague serait devenu la norme. On ne comprend pas que chaque recul en ce sens, i.e. en achetant la paix, on cède de notre libre arbitre.
En apparence, cette société évolue sous l’enseigne de la liberté d’expression. Formellement, il n’y a aucune loi limitant l’échange des idées et des convictions, en autant que ce n’est pas une incitation à la haine. Normal. Pourtant, quelque chose d’inconscient nous retient. Comme si on ne voulait pas s’isoler du troupeau, la majorité d’entre nous préfèrons suivre la vague tout en espérant récolter une partie des fruits du grand marché de la consommation. C’est par la complaisance que nous nous limitons dans notre liberté, tandis que dans l’ancienne URSS, c’était par la contrainte, celle-ci beaucoup plus facilement criticable en raison de son côté ouvertement injuste.
À l’heure actuelle, on nous demande de faire partie des grands ensembles (méga-fusions, blocs économiques, le consensus à tout prix, etc.) et de sacrifier les particularités locales pour le bénéfice, apparemment, du plus grand nombre. C’est la liberté dans une société voulue calme et sans discours critique. C’est la liberté démocratique endormie au Librium. Il n’y a de liberté que dans le mot…
Ils sont des matantes Gertrude et des mononcs’ Gaston quand ils ne réagissent pas devant les concepts de «la liberté, la justice et l’éthique» qu’engendre l’Empire Québécor.
Ils sont «une bande de mongols à batterie» quand ils réagissent devant une audience publique du CRTC pour soutenir la liberté d’espression.
Bref, Desjardins est pour la liberté juste pour les personnes qui ont les mêmes idées que lui.
De la belle grande démocratie gogo gauchiste à 5 roubles.
Tiens! Ça me rappelle une théorie vue à l’université et où l’on indiquait que même si une décision est impopulaire auprès du bon peuple, son inertie est trop grande et la mesure finira par être acceptée non sans grognements, mais sans incidents graves. Il en est ainsi des hausses de taxes que nous avons subies dans les dernières années et qui, bien que nous ayant fait gronder, ont quand même été implantées.
À l’inverse, la théorie mentionnait qu’un petit groupe de pression bien organisé peut faire pencher une balance, que ce soit bon ou non pour la société en général. Les syndicats en sont un bon exemple. Dans ce cas-ci, un groupe d’artistes qui se révoltent pour l’un de leur pair, aura une visibilité plus grande dans les médias et aura plus d’influence sur le peuple. Le problème, c’est que la vie de tous les jours est pleine de ce genre d’injustices. Pensons à tous ces gens qui ont tenté de se syndiquer dans les McDos et WalMart de se monde, et à qui on a montré la porte, mais qui n’avaient pas de groupes organisés pour les supporter. Même situation, mais beaucoup moins de tapage dans les médias!
À travers tout ça, je suis d’accord avec David Desjardins. Vous désirez exprimer votre mécontentement? Soyez conséquent et cessez d’augmenter les cotes d’écoutes des médias de PK Péladeau. Art TV et TV5, pour ne nommer que ceux-là, ont d’excellentes émissions. Et depuis que Bernard Derome est revenu à Radio-Can, on peut enfin revenir au bon vieux TJ. Et puis, une soirée à lire un bon livre, une fois de temps à autres, avec un peu de musique classique en fond, ça change pas le monde, mais…
Par contre, si vous, qui critiquez la situation, n’êtes pas prêt à faire votre part en boycottant les produits de PKP, cessez de rechigner. Ça ne changera rien!
À vrai dire, M. Desjardins met le doigt sur un malaise généralisé qui touche bon nombre de Québécois, peut-être moi le premier! Il se sert d’un exemple flagrant -la concentration des médias dans les mains de détenteurs d’influence dont le nombre devient avec le temps de plus en plus réduit – pour poser un diagnostic avec lequel il m’est difficile d’être en désaccord. À la façon du taon qui harcèle le cheval en été, son commentaire visait à aiguillonner la conscience des lecteurs pour leur rappeler que certaines valeurs qui sont propres à la démocratie méritent d’être préservées et qu’en bout de ligne nous sommes perdants, tant sur le plan individuel que collectif, à force de les dénigrer ou, pis encore, de ne même plus les considérer. Je suis ni futurologue ni nostalgique du passé, mais chose certaine, je suis affligé de voir comment, avec le temps, j’ai baissé les bras pour devenir, à ma façon, un «dernier homme». Certains lecteurs reconnaîtront l’origine de l’expression ou son créateur; au fond, cela ne m’importe peu, car elle garde une touche des plus actuelles parce que non seulement elle permet de me reconnaître, à titre de jeune homme las, mais aussi d’identifier ma collectivité aux traits somnambuliques. Aussi désolant que cela puisse l’être, tant et aussi longtemps que nous continuerons d’ingurgiter cette «espèce» de narcotiques dérisoires et vains qui nourrissent l’apathie collective, je crois avec M. Desjardins que la liberté, la justice et l’éthique demeureront en dehors du champ des préoccupations moyennes des derniers hommes, et ce même si ces valeurs sont à tout le moins des conditions de possibilité de la société qui rend leur règne effectif. Mais dans une ère relativiste où toute prise de position sonne dorénavant comme une atteinte à l’extrême sensibilité de chaque Narcisse qui m’entoure, sûrement qu’il vaut mieux se taire que de chercher un homme en plein jour avec une lanterne à la main comme le faisait d’ailleurs le vieux Diogène de Sinope.
Dans un pays comme le nôtre, le Québec je veux dire, une attitude de contrôle comme celle que le groupe Québécor veut implanter, via Pierre-Karl Péladeau, est tout simplement inacceptable. Et c’est pour cette même raison qu’une telle attitude ne sera tout simplement pas tolérée. D’accord, à quelques occasions, ça peut peut-être passer, en étant tout naturellement décrié par les autres médias, c’est-à-dire tout ceux qui n’appartiennent pas au groupe (en reste-t-ils…???). Mais une fois l’histoire connue, quel humoriste, artiste, animateur, etc… acceptera de s’embarquer dans cette galère en sachant très bien qu’il sera baillonné tout au long de son contrat, et même pour combien de temps après? C’est sûr qu’il y en aura, mais j’ose croire qu’ils ne feront pas partie de l’élite artistique du Québec. Et même si ce n’est pas le cas, la majorité du public public ne sera pas dupe, et refusera de se faire ouvertement bourrer de contenu contrôlé. Alors, un tel contrôle mènera inévitablement à la déperdition dudit groupe.
J’avoue que c’est peut-être un scénario peut-être un petit peu trop optimiste, mais je suis convaincu que c’est ce qui va finir par se passer, et cela grâce à la compétition. Les autres médias ne laisseront pas Québécor s’en tirer aussi facilement. Et éventuellement, si le groupe veut continuer à faire ses affaires au Québec, on assistera sans nul doute à un revirement de situation.
Les premiers à crier à l’injustice contre des histoires comme celle de Louis Morissette, ceux qui disent haut et fort que l’on ne doit pas se laisser faire par les trop « big » de ce monde, ceux qui semblent se soucier des problèmes de cette société que l’on dit « maudite », avec la concentration de la presse et autres insalubrités de ce monde, demandez-leur dont à ces personnes la « vedette » de star académie qu’ils préféraient, et écoutez bien ce qu’ils vous répondront…. Car ils répondront, pour la plupart… Mais le problème part quand même de là, de nous petits citoyens qui approuvons tous à l’unissons que ce genre de phénomène se produise…Si personne n’écoutait ces programmes, nous en serions même pas à en débattre… et louis morissette n’aurait peut-être pas plus eu son programme puisque tva ne serait pas si « big », et ainsi de suite…
Ce n’est pas encore un grand réveil, mais les gens commencent à se révolter et à émettre de plus en plus leurs opinions. On assiste de plus en plus à des manifestations. Les gens se laissent de moins en moins marcher sur les pieds. Que l’on prenne juste les employés d’hopitaux qui viennent de voter pour une grève, il y a longtemps que ça ne s’était pas vu. C’est certain que l’on n’est pas prêt à mourir pour nos opinions mais on évolue et l’on ne prend pas tout pour acquis. On commence à crier en cas d’injustice.