Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais.
Pour faire écho aux célébrations du 60e anniversaire du jour J, j'allais voir mon grand-père, un vétéran de la Royal Canadian Air Force, afin de tirer une chronique ou un truc du genre de notre rencontre.
Je croyais sans doute qu'il allait me servir une leçon sur l'honneur ou sur le courage, dont je pourrais ensuite vous parler. Ce courage dont les journalistes ont tellement causé ces derniers jours. Celui qui s'accompagnait de stupeur, de tremblements, de haut-le-cœur, d'angoisse et d'une peur bleue.
Mais ce sont plutôt des histoires abracadabrantes qu'il m'a racontées. Des bijoux que l'écrin de sa mémoire, bien qu'elle fléchisse peu à peu, n'a fort heureusement pas évacués.
Comme le récit de cette attaque d'un site d'envoi de missiles allemands V2 par son escadron de Typhoons. Une mission (sa 57e) qui a bien failli tourner au drame quotidien de la guerre, l'avion de mon grand-père, touché par des tirs ennemis, devant atterrir sans moteur, se déglinguant en se frayant un chemin entre deux arbres avant de glisser sa carlingue sur quelques mètres en territoire ennemi.
Pendant trois mois, il vivra dans la clandestinité, échangeant sa montre contre des faux papiers, se cachant chez différents fermiers: dans le foin, sous terre, dans des granges, parfois même à quelques pas de troupes allemandes hébergées, elles aussi, par ces mêmes cultivateurs.
Et pour tout vous dire, quand il a terminé cette histoire qui finit par la libération du secteur de la Hollande où il se cachait, j'étais complètement "flabbergasté".
Mais pas comme vous le croyez.
J'étais sidéré qu'il me parle de la guerre comme d'une aventure rocambolesque. Comme de la fugue de Tom Sawyer et Huckelberry Finn.
Était-ce par pudeur? Par humilité? Ben non: par franchise.
"Écoute, me dit-il, faut être jeune pour faire ces choses-là. Quand on est jeune, on se croit invincible, alors on n'y pense pas trop et on continue, on avance."
Je lui parle de courage et il me regarde en éclatant de ce rire que je lui connais depuis toujours, et dit: "Pour avoir du courage, il faut avoir peur, et je n'ai pas eu peur très très souvent."
J'étais scié.
Au volant de ma voiture, revenant chez moi, je me demandais bien ce que j'allais écrire.
Car sans le savoir, mon grand-père venait de foutre ma chronique en l'air. Et ce n'était pas sa faute. C'était la mienne.
La mienne parce que je m'étais mis en tête de vous parler de courage avec la finesse d'un sergent instructeur.
J'esquissais mentalement des parallèles entre la guerre et notre époque molle afin de démontrer que, dans notre confort béat, le courage se résume à aller chez le dentiste sans chigner ou, dans le pire des cas, à accepter la maladie ou une mort naturelle. Rien à voir avec l'idée que je me fais de voir ses potes qui explosent sur des mines et continuer à avancer.
Aussi, je voulais en rajouter et vous dire que j' "haïs" les éducatrices nunuches et les psys à la noix qui croient à l'effet néfaste de la violence à la télé. Que je vomis les bien-pensants et les adeptes du wishful thinking cucul la praline qui croient aux bienfaits des Télétubbies, des jeux sans contact ni impact et d'un système d'éducation sans résultats scolaires autres que des commentaires sur l'intégration sociale.
Je voulais en remettre encore en ajoutant que j' "hayiiis" notre société de particip'action, que le courage s'apprend justement dans l'échec. Dans ceux que l'on vit au quotidien comme dans ceux de l'humanité face à elle-même.
Mais j'ai vite compris que je divaguais en voyant le sourire de mon grand-père qui racontait ses "aventures". Un sourire qui en disait long sur l'inconscience du jeune homme qu'il avait été, tandis que mon ignorance se reflétait dans ses yeux brillants.
La seule chose dont j'étais désormais certain, c'était qu'on ne peut pas même commencer à comprendre ce qu'est le courage. Et surtout pas celui des autres.
Donc encore moins l'utiliser comme argument pour faire la morale à une société comateuse.
Toujours sans le savoir, mon grand-père m'a foutu un bon coup de pied au cul.
Et je l'en remercie.
J’ai écouté avec une certaine émotion les cérémonies du jour « J » et tous les documentaires relatant des faits en liens avec les débarquements en Normandie ou à Dieppe.
J’ai toujours aimé recevoir les émotions de ces personnes parties à la guerre pour autre chose que le patriotisme…d’aucun pour un peu d’argent (car à $1.30 par jour, c’est pas cher pour se faire tirer dessus), un autre à cause d’un conflit avec un beau-père etc…
Tous avaient une histoire et une raison différente pour se rendre disponible dans l’armée à cette époque, mais bien peu par patriotisme.
Toujours est-il que lors des cérémonies, deux historiens (un français et un canadiens) commentaient les activités du débarquement en lui-même, les déplacements des troupes etc…quand l’animatrice leur posa comme question: « Vous servez-vous des témoignages des vétérans dans vos recherches sur les évènements du passé? ».
La réponse est venue très rapidement… »NON ».
Selon eux, la vérité est déformée rapidement après les faits et ils certifient que chacun des vétérans modifient les évènements, peut-être involontairement, et ceux-ci sont romancés de façon évidente preuves à l’appui après validations. C’est l’expérience du chercheur qui avait parlé…
J’ai été tellement déçu de cette réponse…je leur en voulais de m’enlever une grosse part des émotions que ces vétérans me passaient au travers de l’écran…
Je pense que je ne ferais pas un bon historien!
La jeunesse a toujours eu une inconscience qui lui est propre et on ne peut pas lui en vouloir. Plus on vieillit, plus on a de responsabilité et plus on mesure le prix de nos actions. En ce temps là , c’était un devoir de combattre et un homme qui avait peur n’était pas un vrai homme, tout comme ils ne pleuraient pas. À force d’être ainsi conditionnés, les hommes ont fini par y croire. Je crois quand même que ces hommes ont conservé dans leur mémore la peur qu’ils ont cachée bien loin dans leur mémoire. Ils restent des cicatrices indélébiles. Maintenant, les choses changent. On apprend aux hommes qu’ils peuvent avoir des sentiments!
Je comprends très bien ce sentiment d’avoir le goût de dire qu’on est fier d’eux, eux ces soldats un peu fous, un peu naïfs et très braves, que la guerre c’est l’enfer, et que derrière chaque conflit se cache un enjeu plus noble. J’aimerais bien pouvoir dire que ce sentiment est encore présent aujourd’hui, mais hélas, dans notre maudit XXIème siècle c’est le sensationalisme cheap qui prédomine.
Avec une guerre en Irak que bien des gens ne comprennent pas l’enjeu et un ennemi abstrait comme le « terrorisme », notre ère guerrier a bien changé. Fini le sentiment de noblesse de faire un acte pour le bien de l’humanité, en effet maintenant la guerre semble fait pour la simple excuse de l’agenda de certains hauts placé qui ne pensent qu’à leur intérêts et qui n’ont même pas le guts d’aller eux même se battre et mourir pour les protéger. Non, ils envoient des pauvres jeunes mourrir pour une cause perdue, une cause sans fond, une cause sans causes.
Et voyez comme les choses ont changé dans notre sale monde maintenant, la guerre est devenue même un divertissement. Les médias se battrent entre eux pour avoir le meilleur scoop, les meilleures images du front, les plus larmoillant témoignages… C’est dégoûtant!
Un autre cas dégeulasse, la guerre créé des jobs. Des « soldats » indépendants de pays, des renégats sans autorité supérieure et surtout des mercenaires qui ne se battent pas dans les « normes » de la guerre, celle établie par la convention de Genève, sont en Irak et créent un scénario encore plus chaotique dans un pays complètement déchiré. On est loin de cette cause légitime et de cette envie de rendre le monde meilleur…
Quel monde aurons-nous dans cinquante ans ???
Bref, les temps ont changé…
Comme David Desjardins, j’ai un jour été secoué par une rencontre avec un « vétéran » de la 2ième Guerre Mondiale: un vétéran de l’autre côté de la médaille par contre, quelqu’un qui a subi la guerre, un Autrichien juif que des militaires canadiens français, membres du Royal 22ième Régiment, ont libéré du camp de concentration où il était emprisonné.
J’étais guide touristique à la Citadelle de Québec et, tout au long de la visite, l’émotion se lisait dans les yeux et les mots de cet homme. Souvent, je l’ai laissé prendre la parole devant le groupe car ce qu’il racontait avait tellement plus de poids et de signification que les simples dates que j’énumérais…. Je me trouvais simplement privilégiée d’avoir droit à ses récits.
Quand la visite s’est terminée, le vieil homme s’est retrouvé devant un jeune soldat à qui je donnait à peine 20 ans, une recrue qui ne connaissait certainement la 2ième Guerre Mondiale qu’à travers les films de Oliver Stone. Le vieil homme s’est arrêté, s’est mis au garde-à-vous pour saluer ce jeune soldat un peu étonné. Il lui a serré la main et, en français, lui a dit « Merci ».
C’est bien simple, à chaque fois que je me rappelle cette rencontre, j’en suis encore toute retournée. Comme quoi le témoignage de ces vétérans est précieux, d’autant plus qu’il va en s’éteignant. Je ne crois pas que ces témoignages servent à prouver quoi que ce soit, si ce n’est qu’à nous montrer la grandeur que l’être humain peut parfois atteindre. Dans mon esprit, ce survivant est ce que j’appelle un GRAND homme, qui se mérite toute mon admiration pour la gratitude qu’il a conservée intacte à travers les années pour les hommes qui ont donné leur vie afin qu’il puisse vivre la sienne.
Le courage!
Il s’agit d’un bien grand mot qui se fait souvent entendre de la bouche de ces gens qui croient que tout peut être une marque de courage. Votre grand-père a tellement raison de dire que quand il n’y a pas de peur, il n’y a pas de courage, puisque le courage s’alimente dans le tourment incroyable que cause la peur. La peur qui s’active et qui au lieu de paralyser devient comme une bombe à retardement et force à activer et marcher droit devant, et plus loin encore.
Je me souviens avoir quitté le Québec à 19 ans pour l’Australie, seule entre mon ignorance et ma naïveté (pour un temps indéterminé) et combien de fois j’ai entendu (avant, pendant et après que je piétine ce pays magnifique), que j’étais courageuse de faire une telle chose. J’entendais ça de la part de ceux qui ne l’auraient jamais fait j’imagine. Mais je sais que ça ne m’a pas pris une once de courage pour faire ça. Je le voulais tout simplement très fort. Et dans mon innocence je me suis envolée pendant 6 mois.
David Desjardins je l’ai fait, un peu comme votre grand-père qui n’a pas eu peur une seconde parce qu’il devait le faire comme ça sans broncher, puis sûrement qu’il y a pris goût et que c’était devenu pour lui comme un jeu perpétuel sauf qu’il pouvait mourir n’importe quand. Mais la vie c’est ça aussi, on peut toujours vivre ou mourir, ou échapper à la mort et survivre un jour de plus.
Je crois que le courage c’est autre chose qui se défini plus comme quelque chose que l’on accompli sans le vouloir vraiment, comme un devoir qui ne plaît pas et auquel on ne s’habitue pas, un devoir auquel on voudrait se rétracter. Ceux qui font la guerre savent très bien ce qu’ils font et pourquoi ils sont là. La plupart on fait le choix de défendre la nation.
Tout ça, ce n’est qu’une question de perception, et il est vrai de dire que le courage s’apprend dans les échecs, ceux qui nous mènent sur les chemins du devoir à accomplir…
Le devoir que l’on a pas choisi.
Je remercie RDI pour nous avoir retransmis les cérémonies du 60ième anniversaire du Jour J, et, également à tous ces vétérans interviewés. J’ai aimé ce rappel du passé qui nous a replongé dans l’histoire.
Il est difficile d’avoir un jugement sur le courage ou l’esprit d’aventure de nos vétérans, mais, ce dont on est certain, c’est que leur action en Normandie a précipité la défaite des Nazis.
On leur doit un gros merci, et, de la reconnaissance pour leur action.
Cette célébration fut un retour sur le passé, elle nous a fait redécouvrir à la fois leur courage et aussi la sottise humaine.
Merci à tous ces vétérans qui ont osé.
Je pense qu’avec le temps, on en vient souvent à idolâtrer les anciens combattants parce que souvent ils ont risqués leur vie pour soutenir notre pays ou du moins nos valeurs (quoique de nos jour avec la guerre en Irak ce n’est pas vraiment vrai). Mais on oublie souvent que ces personnes sont avant tout des hommes qui nous ressemblent et qui allaient dans l’armée souvent pas par souci d’héroïsme mais bien parce qu’ils n’en avaient pas vraiment le choix. Donc, ce n’étaient en général pas des gens plus courageux que la moyenne mais uniquement des gens qui composaient avec la situation. Je ne dis pas cela pour réduire leurs accomplissements mais bien parce que c’est la réalité. J’ai trouvé toujours un peu pathétiques ces cérémonies. Je pense que dans une guerre, il n’y a jamais de gagnant. C’est la leçon qu’il nous faut retenir.
Comme plusieurs d’entre-vous, moi aussi j’ai regardé avec attention les célébrations entourant le « Jour J. » Et ce qui m’est venu en mémoire, fut le commentaire d’un survivant de la deuxième guerre qui disait: « Si nous nous rappelons ce jour, c’est pour commémorer nos compagnons qui sont mort sur le champ de bataille, en venant au secours de peuples à qui ont voulait renier leur droit de liberté, et aussi, pour montrer aux jeunes l’horreur de la guerre, afin qu’ils n’aient jamais à vivre une telle expérience. » Je me souviens aussi d’un certain Mr. Nobel (celui des prix), qui participa à l’élaboration de la première bombe atomique. Son but: « Créer une arme si redoutable, qu’elle rendrait impensable, toute forme de guerre. »
En regardant la commémoration du Jour J, je me suis demandé si nous avions vraiment compris le message. Aujourd’hui, les armes ce sont sophistiquer; financiaires, médiatiques, nucléaires, bactériologiques. Qu’en penserait Mr.Nobel?
Je me souviens aussi d’une charte des droits et liberté, qui fut appuyer par la majorité des pays de ce monde. Pourtant, il y a encore des peuples à qui ont refuse ce droit. Que font les grandes nations?
Devant la menace, que représente aujourd’hui l’investissement aveugle pour les jouets de destruction massive, et le peu de moyen qui sont investies pour la préservation de la vie, je ne suis pas certains que le message, véhiculer par le Jour du Souvenir, ait été saisi. Combien de mort avez-vous encore de besoins avant de réaliser que c’est la vie qu’il faut préserver.
Vos jouets sont bien réels, et le risque, planétaire. Si vous avez oubliés, moi, je me souviens. Il vous faudra du courage, beaucoup de courage, pour oser reconnaître les erreurs du passé, et moi, c’est à vous, dirigeants de ce monde, que je voudrais donner le coup de pied au cul, pour que vous appliquiez d’autres méthodes que la guerre et la menace, pour régler les conflits. Vous avez besoin d’aide? Je suis là.
Sommes-nous vraiment des patriotes de notre patrie. Sommes-nous mieux que les patriotes qui logeaient cette plage de la Normandie…avant le débarquement de nos troupes.
Ces terroristes qui bombardent sans avertissement… et que les caméras sont sur place pour tout capter…
Finalement, pourquoi les têtes dirigeantes de ces patries ne sont-t-ils pas eux, capables d’être aussi vigileants et efficaces que ces caméramans ?
Alors le patriotisme c’est du terroriste en lui même, pourquoi ces guerres, si nous ne savons pas la différence entre ces deux termes…
Depuis que je participe au voir.ca, je réagis aux articles de M.Desjardins et je remarque que vous avez tendance à cracher sur tout ce qui est possible de cracher. Vous devez être un type qui est toujours en colère contre tout ce qui vous entoure et ce ne doit pas être facile touts les jours. Bien sur moi aussi je suis en maudit contre plein de truc dans la vie. Mais certaines choses en valent plus la peine que d’autres. Et si on passe son temps à en vouloir à la planète, on devient quelqu’un d’aigri, de sombre, de triste. Je sais aussi que c’est votre boulot de critiquer, mais si des fois vous pourriez nous sortir quelque chose de plus joyeux. Vous faites un bon travail, mais il se résume souvent à caler quelqu’un ou quelque chose (ce qui vous rapproche parfois de certains média de qualité douteuses).
Pour ce qui est de votre grand-père je voudrais le remercier, car c’est grâce à des types comme lui que les choses ne vont pas trop mal pour nous aujourd’hui.
Par contre je veux dire que je suis convaincu que certains soldats ne voyaient pas ça comme un Indiana Jones grandeur nature et qu’ils avaient vraiment peur de ce qui était en train de se dérouler. Je ne suis pas sûr qu’ils ont tous vu ça comme une chouette aventure. Non mais !
Qu’ils ne sont pas nombreux les vétérans du débarquement de Normadie, on pouvait les compter sur nos doigts… C’était cette année probablement la dernière fois que l’on pouvait les écouter raconter leurs histoires, parce que la prochaine commération de l’évènement du jours J ne sera probablement pas avant quelques années et vu l’âge de ces hommes il est évident que bon nombre d’entre eux ne seront plus parmis nous. C’était quelque chose pour ces hommes de participer au délivremnet de la France, ce pays qui nous avait jadis colonisé, mais c’est encore plus grand aujourd’hui de pouvoir entrendre raconter ses évènements auquels notre pays à participer, les hommes qui ont participer fait la guerre ont acquis du courage et ils ont encore plus de courage aujourd’hui à se remémorrer le terrible souvenir que la guerre peut-être! Bravo à tous!
Mon grand père était Louis Philippe Gauthier député de Gaspésie( Sainte-Anne des Monts ) avec Sir Wilfrid Laurier. Au début de la première grande guerre le Premier Ministre ne voulait pas passer de loi imposant la conscription et a demander des ¨volontaires¨. Mon grand père était gynécologue donc médecin et a accepté d’aller au front.Il ne se cachait pas dans un gros hôpital à l’abri des bombes lui, il allait sur le champ de bataille pour rescaper les blessés sans discrimination des couleurs de l’uniforme.Un jour un soldat Allemand très blessé lui a tiré une balle dans le ventre. Mon grand père a été capturé par l’ennemi emprisonné puis s’est échapé pour se cacher dans les bois sans nouriture pour plus d’ un mois.Il a été recapturé et ramené au camp de prisoniers.À la fin de la guerre son estomac ne pouvait presque plus digérer de nouriture.Il ne pouvait plus être député et a été nommé sous greffier au Sénat.
Ma mère m’a raconté ces histoires de mon grand père …que je n’ai jamais connu sauf pour les photos…
David Desjardins; apprécie ton grand père! Tu es bien chançeux d’en avoir un à qui parler .
« Écoute, me dit-il, faut être jeune pour faire ces choses-là. Quand on est jeune, on se croit invincible, alors on n’y pense pas trop et on continue, on avance. »
Quel réalité! Je me souviens d’avoir fait certaines « cascades » qui aujourd’hui me font sourire. Toutes mes « victoires » et mes « défaites » sont directement responsables de l’adulte que je suis. Je remercie mes parents de ne pas m’avoir couvé mais de m’avoir consolé lorsque je rentrais en pleurs à la suite d’une chute ou d’un échec.
En regardant les jeunes autour de moi, j’ai peur. La société et même les parents empêchent les enfants d’explorer leur environnement et surtout leur potentiel par crainte qu’ils vont échouer. Non, je ne veut pas qu’ils se tuent en essayant de grimper un arbre, mais je ne crois pas qu’un enfant peut devenir un adulte bien équilibré et fonceur sans quelques égratignures.
Je ne veux pas que les adultes de demain soient trop timides pour créer et explorer. Avez vous remarqué la quantité de personnes célèbres et/ou riches qui n’avaient rien lorsqu’ils ont commencé. Ils avaient confiance en eux et ils n’ont jamais lâché.
Un ami hollandais faisant partie de la marine lors de l’après-guerre mondiale me racontait qu’il en a bavé pendant la durée de son temps. Tous les hommes appartenant à son unité (de même que pour les autres en poste), étaient forcés quotidiennement à visionner des films où seule la violence faisait office; scènes de tuerie, barbarie avec têtes coupées, cadavres putréfiés bref, uniquement que des horreurs. Une sorte de pédagogie pour qu’ils deviennent de vrais matelots ou de le rester devant la douleur, la mort ou de tout autre sentiment. Toutes manifestations émotives étaient interdites et les larmes honnies. Le moindre manquement devenait suspect; il fallait être brave, viril, courageux, patriotique etc.
Aujourd’hui poursuit-il, en revoyant tous ces films d’archives à la télé, je n’éprouve plus rien du tout. Toutes ces images sont comme des redites et n’ont aucun effet sur moi. Sans être devenu un robot dans le sens primaire du terme, je suis conscient que quelque part j’ai été traumatisé psychologiquement (sic lui-même avec ses propres mots et son petit accent).
Monsieur Desjardins je vais suggérer à cet ami de vous lire, c’est sérieux. Sans prendre quiconque pour le sauveur du monde, on peut espérer qu’après vous avoir lu cet ami pourra se découvrir plus libéré devant le néant de son existance.
On ne s’arrête que trop peu de nos jours a prendre le temps, ce temps qu’on ne comprend pas et que tous prenons pour acquis. Aujourd’hui c’est la maximisation maximisée, plus de matériel, plus d’argent, plus de travail. Mais en réalisant le tout, on termine souvent par n’avoir que peu de principes, peu de valeurs morales et aucune once de cette sagesse que seuls nos ainés peuvent nous transmettre. Oui aujourd’hui c’est difficile de rendre visite à nos ainés, on n’est pas seulement occupés, on se trouve des excuses pour les évités. On prends ces visites comme étant un chemin de croix auxquel nous sommes contraints de nous soumettre.
Cette source intarissable que représente ces gens ne devrait elle pas être exploitée à sa juste valeur, jusqua être tariée. Des coups de pieds au cul comme ceux ci on devrait tous en prendre quotidennement, et plutôt deux fois qu’une. Ceux ci nous font grandir intérieurement et nous permettent de mieux apprécier ce qu’on appelle le présent, avec tout le comfort qu’il nous apporte. Ce présent que l’on considère trop souvent comme étant acquis n’est que trop peu apprécier, n’est ce pas cette inconscience sociale qui souvent mène aux confrontations, à la guerre.
Si nous prenions le temps comme eux l’on fait d’apprécier ce que chaque jour nous apporte ne serions nous pas dans un monde meilleur, je croit que oui. Alors pourquoi ignorer ces gens qui détiennent la clé mais n’on plus la force de l’utilisée, mais qui rêvent silencieusement de nous la remettre.
Cette histoire concernant un membre de la Royal Canadian Air Force durant la guerre ne m’étonne pas. Ce récit est celui d’un membre d’équipage d’un bombardier et il est donc fort différent de celui qu’aurait pu racconter un pilote de chasse, tout rocambolesque qu’il soit. Il ne m’étonne pas parce que les récits des membres des forces de l’aviation qui sont d’ailleurs les seuls à parler de leurs souvenirs de guerre parce que s’ils ont vu la mort de près, ils n’ont en général pas pu voir s’ils en sont revenus, ni les morts ennemies, ni les morts dans leur camp. Ils n’ont gardé de ces combats que leur côté aventurier, du moins, celui-ci est resté dominant. Je le sais parce que des récits de ce type, j’ai pu en prendre connaissance dans mon tout jeune âge, à celui que l’on a quand on ne fréquente pas encore l’école, mais que l’on sait écouter et surtout retenir les paroles de ceux qui ont vécu ces aventures, et suffisamment pour savoir ce qui distingue un pilote de chasse d’un pilote de bombardier qui lui sait fait preuve d’un courage patient et moins intempestif que celui d’un pilote de chasse. Ces récits où il avait été fait mention d’éclats d’obus qui se logent dans le parachute situé sur le dos du copilote, je m’en souviens comme s’ils m’avaient été raccontés la veille et je comprends parfaitement en me les remémorant les paroles du grand-père de David. Sauf son respect, je n’en suis aucunement « flabbergasté ». Ce qui me sidère encore par contre, c’est le courage de ces hollandais qui ont permis à ces gens d’avoir la vie sauve, eux qui devaient manger des bulbes de tulipes pour survivre. Il n’est pas étonnant que les amitiés canado-néerlandaises soient demeurées si vives après ce conflit.
La guerre, la guerre c’est pas une raison pour se faire mal. Simple tirade de la guerre des tuques mais révélateur d’une société devenu simplement étranger à ce genre de drame.
Le texte de monsieur Desjardins m’a démontrer que l’on à idéaliser le soldat imaginaire qui se cache en chacun de nous. Nous nous somme vu jouer a des jeux vidéo et regarder des films et on s’est dit que ca ne devais pas être plus difficile que cela. C’est une erreur. Nous ne pouvons a peine imaginer ce que peut être que de jouer avec sa vie et de se demander minute après minute si nous allons mourrir prochainement.
Je crois aussi qu’on a banaliser la guerre en elle même. N’entendons nous pas continuellement dans la bouche des sportifs qu’une tel : » va à la guerre: » pour signifier son incroyable intensité?
La guerre c’est sale et anti civilisé. Les gens meurt ou sont torturés. Je suis certain que personne ne voudrait se battre s’ils en avaient le choix.
Je crois qu’il faut montrer du respect envers tous ceux qui ont traversé l’Atlantique pour défendre la liberté. Et ce respect comprend autant les volontaires (certains faisaient sans doute preuve d’un courage naturelle qui dépasse aujourd’hui notre entendement, pendant que d’autres fuyaient des conditions insupportables ici même au Québec) comme ceux qui se faisaient pousser dans le dos à coups de baillonnette.
On leur a donc rendu hommage à juste titre sur les plages de Normandie. Certains de ceux-là étaient encore là, comme 60 ans auparavant, témoins vivants d’une folie qu’on souhaiterait disparue à jamais de la surface de la terre. Parmi les dignitaires qui ont pris la parole pour leur rendre hommage, il y avait G. W. Bush, celui-là même qui a envoyé son armée en Irak pour des raisons qu’on a encore peine à comprendre.
Si j’avais été un journaliste sur place, j’aurais demander aux vétérans ce que cela peut leur faire de recevoir des félicitations de la part d’un pleutre qui s’est planqué dans la Garde nationale pendant la guerre du Vietnam. Les contacts de papa…
C’en est désolant. Quand le courage n’est pas sur la tribune, mais sur le parterre…
Les récits de guerre se ressemblent tous. Ceux de mon oncle aujourd’hui décédé qui avait survécu au débarquement avec une jambe en moins étaient toutefois moins légers que ceux de votre grand-père, monsieur Desjardins. C’est peut-être qu’ils viennent du sol. Où plutôt de la mer, en attendant de débarquer, là où l’ennemi attendait de pied ferme et où il a vu son propre frère tomber devant lui, sans savoir s’il était encore vivant. Droit devant. C’était la destination pas si lointaine mais combien difficile d’atteinte.
Quand la porte tombe, il faut foncer dans l’eau, à travers les tirs ennemis, entre la chute des corps qui s’accumulent sur la plage dans un mur de fumée et le bruit des obus qui font revoler les membres des confrères moins chanceux. Pendant que d’autres qui tombent du ciel au bout le leur parachute deviennent des cibles passives qui n’attendent qu’une balle perdue. Pas moyen d’éviter.
Et puis un grand bruit sourd, plus proche que les autres. Et on se retrouve par terre à regarder le ciel avec de curieux picottements à la jambe gauche. Tout le monde passe à côté de vous presque sans vous voir. Vous voulez vous relever pour les suivre et vous mettre à l’abri mais soudainement vous vous rendez compte que quelque chose cloche. Et c’est le constat dur et cruel. Vous n’avez plus de jambe gauche. Vous êtes condamné à rester là. Qu’une balle vienne finir le travail.
Le temps est long, le bruit dure et quand tout se calme, c’est les plaintes des mourants jonchant le sol qui prend toute la place. Les appels à l’aide auxquels quelques vaillants porteurs de croix rouge tentent de répondre dans un tumulte incroyable.
C’est dans ces mots ou à peu près que mon oncle nous racontait ses exploits militaires. Comme un film vu 1000 fois. On a peine à croire que c’est vraiment arrivé. Mais quand, petit enfant, je m’assoyais sur sa jambe de bois je n’osais même pas douter que ça s’était bien passé comme il le contait. Et j’en avais des nuits à ne pas dormir.
De tout temps, la guerre a permis à des gens ordinaires de commettre des actes de bravoures sans que pour autant ils ne se considèrent comme des héros. Mais il faut reconnaître que ces gens avaient de l’adrénaline et le goût de relver des défis extraordinaires. Ainsi, c’est un peu ce que tentent de faire ceux qui pratiquent des sports extrêmes de nos jours! Et l’une des conséquences de ça, aujourd’hui, alors qu’il n’y a plus de guerre et de moyens de valorisation physiques, à quelques exceptions prêts, c’est qu’une partie de la population ne trouve plus d’intérêt dans notre société. En effet, aujourd’hui, dans une société qui valorise les études universitaires et la gestion de l’information, on ne fait plus beaucoup de place à ces guerriers nés!
La contrepartie, c’est que du temps de la guerre, à l’inverse, ces valeureux guerriers étaient heureux de leur sort, un peu comme votre grand-père, M. Desjardins. La société leur fournissait exactement ce qu’ils recherchaient. Des défis, des frissons du danger… Il n’y a qu’un hic! Pendant ce temps, d’autres, qui auraient été plus contents à faire des études et recherches universitaires, travailler comme financiers, comptables, etc. se ramassaient dans un bateau, en sachant très bien qu’ils avaient de bonnes chances de mourrir. Et si votre grand-père avait été l’un de ceux-là, je suis convaincu qu’il vous aurait décrit une toute autre situation: les tremblements, la peur, les haut-le-coeur, bref, ce que vous vous attendiez à ce qu’il dise. Il faut donc être prudent de ne pas trop généraliser. Oui, certains étaient heureux de leur sort et ils seraient fort probablement malheureux dans la société actuelle. À l’inverse, d’autres (et je crois qu’ils sont nombreux) ont vécu un enfer et auraient mille fois plus préférés se retrouver en 2004, à coocooner!
Je pense qu’il y a plusieurs façons de vivre un événement, mais il y en a aussi plusieurs de s’en souvenir et de le raconter. La façon dont les soldats sont accueillis quand ils reviennent de la guerre y fait pour beaucoup dans la manière qu’ils perçoivent ce qu’ils ont fait. Les soldats de 14-18 et de 39-45 ont été reçus en héros, fêtés comme des libérateurs. Les souvenirs qu’ils gardent de ce qu’ils ont subi ou fait subir à l’ennemi en ont été renforcés ou modifiés, ou même carrément déformés et embellis pour suivre l’opinion que les gens avaient d’eux.
Je me souviens que les soldats qui revenaient du Vietnam et qui tombaient dans la dure réalité des manifestations anti-guerre en ont pris un coup pour ce qui est de l’héroïsme et du courage. Un très grand nombre de ces soldats ont dû être soignés pour des troubles psychologiques et il y a eu beaucoup de suicides parmi eux. La même chose arrive pour les guerres dites modernes.
Je ne comprends pas votre parallèle entre le monde confortable en temps de paix, aller en voyage ou faire des cascades et le fait de jeter un mec en pleine guerre pour aller tuer ses semblables et lui dire marche ou crève. Accepter la maladie et la mort, il y en a qui le font avec courage et d’autres pas. On ne le sait pas avant d’avoir le nez dedans. Au combat, c’est pareil. Certains soldats ont dû pleurer, être lâches, avoir peur par moments et à d’autres, être courageux et héroïques. Et, lesquels de ces souvenirs raconteront-ils?
Qui peut bien décrire ce qu’est le courage, qui peut prétendre savoir ce qu’est véritablement le courage. Même les plus courageux ne savent pas qu’ils le sont. Le courage a une définition comme tout les autres mots dans le dictionnaire. Mais le vrai courage se passe de définition. C’est propre a chacun, depend de ses forces et faiblesses qui decidera ce qui est courageux pour lui.
Pour l’un le courage c’est une troupe de soldats qui s’en vont dans un pays, ou ils n’ont pas leur place, faire une guerre au nom de la liberté. Pour d’autre ces même soldats sont des cons.
Pour l’autre le courage c’est une maman qui a la force d’assumer toute seule sa famille malgré un handicap, physique.
Pour l’autre encore le courage c’est d’avoir la force d’exprimer ses opinions de femmes dans des pays où il vaut mieux être homme.
Je crois simplement que le courage c’est la force que tous et chacun possèdent pour affronter ce qui est plus grand que lui. Et les gens vraiment courageux ne s’apercoivent que très rarement de leur courage.
Pour avoir du courage, il faut avoir peur. C’est drôle, mais je ne l’ai jamais vu de cette façon, en fait le courage j’ai toujours cru que c’était de ne pas avoir peur. Je dois dire que c’est encore se que je pense.
En fait je crois que de n’avoir peur de rien c’est plutôt de l’insouciance. Peut importe la façon que nous voulons définir le courage, une chose est certaine, quand des personnes ayant fait la guerre nous parle de leur expérience, on ne peut qu’être abasourdi et admiratif de ce qu’ils ont fait. D’autant plus quand c’est notre grand père. Je dois dire qu’en lisant ce texte c’est le sentiment que j’ai eu. Les exploits de ton grand-père et bien je les admires, ça il n’y a pas de doutes. Je suis moi même officiers des forces armées canadienne et les sacrifices et exploits des militaires ne sont jamais assez reconnus. En ne voulant pas avouer qu’il avait du courage, je crois qu’il a fait preuve d’une grande humilité, mais quelques fois il faut les prendre les fleurs quand on les mérite.
Pour le reste, la violence a la télé, les commentaires sur les bulletins de l’école et le reste je suis d’accord avec toi, surtout pour les bulletins. Pour la violence à la télé, un certain contrôle devrait tout de même être fait. Les GI joes étaient violent et je crois que cette violence devrait être la limite dans les dessins animés. Pour le reste le classement des films a toujours été et sera toujours, il faut juste être conséquent et ne pas présenter des films de 16 ans et plus à l’heure ou les enfants écoutent la télévision, c’est illogique.
Félicite encore ton grand père, c’est bien mérité!
Le courage en 2004 est plutôt la vie que le courage lui-même. Ne pas rester au banc de la société, avoir 18 ans et se trouver un emploi d’été au lieu de faire le légume qui se dore au soleil en demandant des sous à papa pour aller « brosser » avec un autre p’tit-gars-à-papa. Décider de terminer ses études secondaires même si c’est parfois long et ennuyeux en pensant aux autres qui l’ont fait avant nous même si eux aussi ils trouvaient ça long et ennuyeux. Aller voter au lieu de dire « je comprends rien là-dedans ». Se lever du divan pour aller aider ses parents qui en plus de travailler comme des fous font le lavage, le ménage, la cuisine. Décider de se tenir debout, de vivre quoi! Le courage, c’est ça mais il me semble que la génération des pôôôôôvres jeunes opprimés l’ont oublié. Combien de fois on entend dire des « matantes » : « c’est pas facile pour les jeunes aujourd’hui »? Ben voyons donc… comme si ça avait été plus facile pour ceux qui entendaient des balles leur siffler autour de la tête dans une guerre qui a été dure et longue! Comme si ça avait été facile pour ceux qui ont vécu avant l’arrivée de l’électricité, dans des fermes de « fond de rang » où ils devaient marcher une demi-heure pour se rendre à l’école froid pas froid. Comme si ça avait été facile pour les femmes qui devaient avoir 12 enfants sous peine de se faire taper sur les doigfts par le curé… On dirait parfois que dans nos merveilleux temps modernes, trop facile devient parfois difficile…Levez-vous donc et écoutez donc ce que les « vieux » comme vous les appelez ont à raconter, ça va peut-être être le coup de pied qu’il vous faut pour affronter la vie comme eux l’ont fait!