Dimanche soir dernier, je suis allé voir Elvis Gratton XXX.
Pour tout vous dire, je ne m'attendais à rien. Le précédent épisode des aventures du King de Brossard, Miracle à Memphis, m'avait particulièrement ennuyé et j'avais la ferme impression que la critique de la pensée convergente des journaux de l'empire Gesca, de Radio-Canada et du Parti libéral que propose Falardeau allait en faire autant.
Je n'avais qu'à moitié raison.
Et qu'à moitié tort. Car bien qu'assez lourdaud, mal dégrossi et additionnant sans compter les métaphores scatologiques, le nouveau Elvis Gratton frappe un peu plus efficacement sur le clou que son prédécesseur. J'avais aussi à moitié tort parce qu'il renferme quelques séquences absolument désopilantes, et puis j'apprécie tout de même que, dans une société où règnent la pensée unique et la rectitude politique, quelqu'un vienne scratcher le disque.
Sauf que le lendemain, je suis allé voir Fahrenheit 9/11 de Michael Moore, et Elvis a pris une tabarnak de débarque!
Car tandis que d'Elvis Gratton XXX, on ressort indécis, se disant que c'était pas mal, mais un peu trop long, parfois ennuyeux, et que les attaques parfois vicieuses de Falardeau ressemblent bien plus à un règlement de comptes entre collégiens qu'à un véritable réquisitoire, on sort de la projection du film de Moore carrément survolté. Absolument ébahi devant le talent de ce cinéaste à rassembler des faits, des témoignages et des histoires pour dénoncer une situation politique insoutenable.
En fait, ce film est d'une telle efficacité que, sur le chemin du retour, je me suis mis à imaginer ce qui se produirait si Falardeau laissait tomber la comédie burlesque à tendance politique pour affronter le taureau les yeux dans les yeux, à la manière de Moore, plutôt que par mille détours plus ou moins imbéciles.
Que voulez-vous, la satire et la caricature sont souvent d'efficaces vecteurs d'idées, mais en mêlant la farce grotesque d'Elvis Gratton et la dénonciation de la manipulation des masses par les médias, Falardeau perd au change plus qu'il n'y gagne.
De son troisième essai grattonien, en fait, on retiendra surtout que le réalisateur considère les journalistes comme les rebuts de la société, que les médias sont tellement merdiques qu'il s'est senti obligé de littéralement les plonger dans le caca, et une citation éculée de San Antonio: "La télé, c'est des cons qui interviewent d'autres cons."
Mais si, plutôt que de nous ramener son gros épais favori – remarquablement joué par Julien Poulin -, Falardeau s'était appliqué à faire la preuve par quatre de ce qu'il avance, soit que le Parti libéral, Power Corporation et Radio-Canada marchent main dans la main pour tripoter l'opinion du public, là, il aurait peut-être convaincu quelqu'un.
Pour l'instant, il ne prêche qu'aux convertis.
S'il avait parlé à des journalistes, à des auteurs, s'il avait colligé les faits, les concours de circonstances plutôt louches, s'il avait enquêté, joué sur le montage et la musique comme le fait Moore, montrant tous les liens unissant l'empire des Desmarais, le bureau de Jean Chrétien et la direction de la société d'État, Falardeau aurait pu provoquer un véritable raz-de-marée.
Malheureusement, Elvis Gratton XXX ressemble plutôt à une vaguelette dans l'océan.
Mais peut-être que la vérité est trop évidente pour Falardeau? Qu'il lui paraît inutile de faire la preuve d'une manipulation dont on peut chaque jour constater les symptômes?
Si c'est le cas, c'est là que l'antiaméricain fumeur de Camels sous-estime son ennemi et surestime un public qui oublie trop vite tellement on le bombarde d'informations.
Ainsi, Pierre Falardeau ne réussit qu'à moitié là où Michael Moore excelle, la dénonciation du premier se perdant dans les grosses farces épaisses, tandis que l'humour du second donne encore plus de corps et d'humanité à son message politique.
Pire encore, Falardeau ne parvient qu'à entretenir le cynisme du public, alors que Moore lui donne des envies de révolte.
D'ailleurs, lorsque j'ai assisté à la projection de Gratton, les gens sortaient rapidement pendant le générique, un petit sourire aux lèvres, sans plus, alors qu'à la fin de Fahrenheit, ils applaudissaient!
Syndrome du colonisé, dirait peut-être Falardeau?
Possible. À moins que ce soit seulement vrai "qu'ils l'ont l'affaire, les Amaricains"?
Si les gens avaient deux sous d’intelligence, ils sauraient à l’avance au moins la moitié du film de M.Moore. Parce qu’il suffit d’écouter un peu la radio et par « radio », je sous entends des postes de radio de nouvelles sérieuses (faut pas se tromper avec certaines radio qui prennent leur nouvelles des chaînes américaines (ce qui fait que vous n’entendez que ce qu’ils veulent)), un peu de télé (TV5) et divers médias comme « Le Journal Diplomatique » (je vous dis pas de le lire au complet non plus). Si les gens s’intéressaient d’eux même à ce qui se passe sur la planète, si il sortaient un peu de chez eux, si ils cessaient d’écouter TVA et TQS et bien peut-être qu’ils ne serraient pas si surpris par le film de M.Moore. Je l’ai vu et c’est vrai qu’il y a des choses que je ne savais pas, mais je trouve personnellement que « Bowling for Colombine » était mieux réussi et plus frappant.
Pour ce qui est du film de Falardeau, c’est assez évident comme message et si les gens ne peuvent même pas capter quelque chose d’aussi simple et bien on peut dire adieu à toute indépendance. Il a choisi de faire passer son message par la comédie et alors…c’est bien de se marrer en réfléchissant. Puis de toute façon, il fait aussi ça pour avoir des sous et pouvoir réaliser d’autres films pour lesquels il n’aura pas de subventions. En passant il a déjà fait des documentaires (à propos du Beaver club) M.Desjardins, vous devriez vous renseigner un peu plus.
Falardeau n’a pas l’objectif de faire du grand cinéma. C’est plutôt un grand plaisir qu’il s’offre en travaillant à faire ces films avec son grand ami Poulain. On n’a pas à comparer farhrenheit 9/11 et Elvis Gratton. L’un est un film humoristique et l’autre est un film pour susciter des réactions et des réflexions sur la société. Il y a une place pour tout et je crois que c’est bien pour cela. On a quelquefois le goût de rire et de ne pas trop réfléchir et quelquefois on veut réfléchir et porter un regard plus critique sur notre société. Il y a un temps pour chaque chose!
Justement dans un de mes commentaires sur « Voir » à propos du film « Elvis Gratton », je traçais moi aussi une comparaison entre Moore et Fa(la)rdeau dans laquelle je notais également la supériorité du premier sur le deuxième.
De votre texte, je soutiens particulièrement cette phrase : « les attaques parfois vicieuses de Falardeau ressemblent (…) à un règlement de comptes entre collégiens ».
Et pourtant, ce Falardeau chauvin et imbu, peu impressionné des prix qu’a remporté « Fahrenheit 9/11 », déclare à la Presse que ce long métrage n’en demeure pas moins un film fait par un Américain (comprendre « biaisé »), comme s’il s’agissait une lacune indubitable. L’antiaméricanisme primaire, quant à moi, demeure une tare plus grave que l’autocritique.
Quant à l’argument voulant que les gens un tant soit peu renseignés connaissent déjà le contenu du documentaire de Moore, est-il nécessaire de répéter une fois de plus ce que le réalisateur lui-même se tue à nous répéter, à savoir que les bulletins d’information américains ne sont guère comparables aux bulletins d’informations canadiens et que nos voisins du Sud ignorent (faute d’avoir accès à TV5) la majeure partie de ce qui se passe en Irak, question de propagande ? Le long-métrage aura donc été réalisé afin de contrer l’ignorance dans laquelle les médias des États-Unis entretiennent le peuple.
Pour moi, Falardeau est un homme qui critique beaucoup de choses mais pas de façon constructive; il n’apporte jamais de solutions. Il râle sans arrêt, mais pendant ce temps là, que fait-il pour soutenir les causes qui lui sont chères? Quels gestes concrets fait-il pour faire progresser la société? Je me souviens encore de son pamphlet incendiaire suite au décès de Claude Ryan. Et ça lui donnait quoi de cracher sur un mort?
En tout cas, s’il pense faire avancer sa cause avec des Elvis Gratton à l’image du 2e et du 3e, j’ai des petites nouvelles pour lui! Il repassera! En attendant, je préfère voir des documentaires solides tels que celui de Michael Moore plutôt que de gaspiller mon argent à voir les inepties de Falardeau.
Je trouve qu’au contraire de critiquer la manipulation, que ce soit d’ordre politique, médiatique ou social, avec comme tremplin un ton humoristique, c’est intéressant.
Moi, mon problème avec Falardeau c’est de voir un gars visiblement très conscient, très intelligent se comporter comme un vulgaire gars d’la rue.
Est-ce pour se donner un style, pour avoir l’air proche du « vrai » monde?
Est-ce pour attirer l’attention?
Ou encore, est-ce vraiment ce qu’il est?
Je crois que c’est un peu des trois… Il a un style bien à lui, avec ses éternelle clopes, un dialogue de bucheron sans retenue, et une attitude très désemparé du monde qu’il voit.
Ces films touchent d’abord et avant tout les « ignorés » de ce monde; les pauvres, marginaux, durs, les brigands. Il est un exemple pour dénoncer la démarche croche de la société. Avec des films comme Le Party, il avait réussi de montrer le visage humain des plus petits et plus crasseux bandits.
Il fait ses gestes et dit des mots pour choquer, avec des sacres qui ferait gémir le plus habitué religieux. Il déclare incessament les mêmes dialogues indépendantiste, et les mêmes messages d’une gauche naïve qui dénonce tout le temps les USA sans même se rendre compte qu’il y a des bonnes choses issues de ce pays en crise. Il est le clown que veulent bien vouloir présenter les médias.
Et d’un autre coté, il est un artiste sans compromis, qui ne fléchi devant rien. Son intégrité façe à son art est, d’après moi, ce qu’il a de plus précieux. Je suis certain que souvent ses positions l’ont mis dans des positions où il ne pouvait s’exprimer, il n’a néanmoins jamais baissé la tête devant ses réfractaires.
Et c’est un excellent point que Michael Moore a. Ce dernier n’a lui non plus jamais accepté la défaite devant ses « ennemis ». Avec son pouvoir maintenant, un pouvoir que personne ne sait combien de temps il va durer, il jouit d’une certaine immunité par rapport aux choses qu’il veut partager. Une histoire à suivre…
Falardeau essaie d’utiliser l’humour pour faire passer ses messages. Malheureusement pour lui, son humour laisse un peu à désirer, et de toute façon on connait à l’avance le message qu’il veut nous faire passer.
Pour ce qui est de Michael Moore, c’est clair en partant qu’il ne veut pas passer par l’humour pour faire son message. Il possède des faits démontrables, et il les utilise adroitement comme appui à son message.
Vouloir comparer Falardeau et Michael Moore, c’est comme vouloir comparer des pommes et des oranges, ou pour être plus réalistes, des raisins secs, et des melons d’eau. L’envergure n’est pas la même. Falardeau ne vise que le Québec, alors que Michael Moore vise le monde selon les américains, donc les United States of America, et ses dirigeants.
Les buts sont identiques, c’est-à-dire contester les autorités en place, mais à ce chapître, le Québec n’en mène pas large comparé aux États-Unis.
Ceci étant dit, j’ai bien de la misère avec Falardeau. On n’attire pas les mouches avec du vinaigre, comme dit le dicton. Si Falardeau veut attirer des gens à sa cause, il ferait mieux d’offrir une meilleure image de lui-même. Alors que Michael Moore apparait comme un être sensé, articulé, intelligent, qui sait de quoi il parle, Falardeau nous donne une image de gros moron qui n’a qu’une idée derrière la tête. Un peu comme son Elvis. Il devrait évoluer un peu si il veut devenir crédible pour la majorité des gens.
Faut pas comparer Elvis Gratton XXX à Fahrenheit 9/11, comme il ne faut pas comparer Stéphane Dion à Gilles Duceppe, on n’en sortirait ni satisfait ni rassasié. Pierre Falardeau est un chialeur invétéré, il conteste, il méprise, il condamne, tout, les médias, les politiciens, les journalistes, les critiques, en fait tous ceux qui ne pensent pas comme lui, c’est de la merde, alors il en met dans son dernier film, et les sacres alimentent les dialogues vides de mots sensés et français, c’est bien beau dénoncer à tord et à travers, mais Monsieur Falardeau on attend tous vos solutions, à tout détruire et à faire la guerre à tout ce beau monde, quand arriverez-vous à quelques parts, expliquez-nous-le votre nouveau départ,
votre monde idéal. Il y a des gens prêts à vous suivre comme Moïse dans le désert, mais offrez-nous des options plus convaincantes que les images de votre ami Elvis Poulin, le respect attire le respect. Quant à Michael Moore, il n’est pas du tout enfumé, son documentaire est percutant, clair, précis comme son but: propagande antiBush tout au long du documentaire et les moments qui font rire ou sourire sont le fruit du naturel des personnages réels exposés à sa caméra. Il ne met pas des cadenas partout, non il ouvre les portes avec ses clés de vérité, il réveille les spectateurs et arrive directement à ses fins, soit faire en sorte que le président George W. Bush ne fasse qu’un seul mandat et que la planète entière se méfie d’un tel personnage.
À la question de savoir si le portrait d’un colonisé peut-être le même que celui d’un colonisateur, la réponse vient d’elle-même et n’a même pas besoin d’être précisée. Malgré touts les liens qui unisssent le colonisateur au colonisé et vice versa que nous connaissons bien depuis les analyses d’Albert Memmi et qui font que le colonisé se regarde dans ce miroir que lui tend le colonisateur, il demeure que l’un et l’autre sont fondamentalement différents par leur situation et par leur profil psychologique ou culturel. Les portraits que nous trace Michael Moore étant ceux d’une puissance colonisatrice ne peuvent donc pas ressembler à ceux de Falardeau qui eux nous dépeignent des comportements de colonisés. Les convergences que dénoncent l’oeuvre de celui qui braque son objectif du côté du premier ne peuvent donc pas être dénoncées de la même façon par celui qui le fait en le pointant sur le second. Par aiilleurs, le matériel documentaire disponible pour dénoncer le premier type de convergences est beaucoup plus facile à réunir que celui qu’il faut essayer de trouver pour dénoncer le second. Les méfaits qui touchent les colonisés ne laissent en général que peu de traces si ce n’est dans les consciences de ceux qui les subissent tandis que les bottes des armées des colonisateurs arrivent beaucoup moins bien à ne pas signaler leurs passages. Il faudrait tout une armée de l’ombre au service des colonisés pour arriver à mettre à jour toutes les ramifications qui les gardent dans les filets finement tressés de leurs prisons. D’ailleurs, l’oeuvre de Falardeau doit être regardée comme un tout. Son matériel qui a trait aux colonisateurs, il l’a trouvé facilement et cela nous a valu les Ordres et son beau film sur les Patriotes. Son matériel pour nous monter les colonisés, il doit l’inventer et c’est dans des sketchs caricaturaux qui nous montrent les effets néfastes des agissements des colonisateurs sur ceux-ci qu’il le trouve. Ce sont les deux moments du même combat.
À une époque ou Bono, un chanteur, se fait porte-paroles politique en faveur de l’élimination de la dette des pays du Tiers-Monde. Lorsque Angelina Jolie se fait l’ambassadeure des habitants des différents camps de réfugiés à travers le monde pour le compte de l’Organisation des Nations Unies. À une époque ou, plus près de nous, Richard Desjardins, Richard Séguin et Roy Dupuis, par exemple, adoptent la cause de la préservation de nos forets, de l’eau et des rivières; peut-on demander à un cinéaste de fiction de faire dans le documentaire pamphlétaire?
Peut-être. Mais, ce faisant, nous prenons le risque d’entretenir une tendance dangereuse: celle de laisser entre les mains des seuls artistes la sauvegarde des principaux acquis, des principales valeurs, et des principes essentiels de notre société. Et ce, en laissant les journalistes professionnels continuer à se désengager de leurs responsabilités essentielles: celles consistant à endosser leur rôle d’enquêteur, de protecteur et de remise en question de toutes les formes de pouvoirs établis. Que ce pouvoir soit politique, économique, religieux ou autre.
Donc, laissons Pierre Falardeau faire ses comédies brutales et ces drames politique poignants.
Et encourageons l’émergence d’un domaine du cinéma québécois qui a gagné ses lettres de noblesse au cours des années ’70 et ’80, avant d’être laminé par les coupures tous azimuts de l’État canadien et québécois. Car, la formule est simple: arrêter de restreindre les réalisateurs à un format, un minutage ou un sujet particulier puisque faire du documentaire n’est pas un travail de commande. C’est un travail de longue haleine qui demande de la patience, de la minutie et un sens de la synthèse extrêmement développé. Sans parler du sens critique, qui évite justement d’avoir de très mauvaises critiques, une fois arrivé en salle.
Finalement, la charge à fond de train peu nuancée de monsieur Falardeau envers les journalistes n’est-elle pas amplement méritée?+$?
On a beaucoup voulu faire des comparaisons entre ces 2 auteurs et ces 2 oeuvres. J’ai maintes fois commenté les uns et les autres et je ne me répéterai pas. Cependant, que les personnages autant que les films soient comparés pose une questions très directe. En quoi sont-ils comparables?
L’un est un supposé documentaire qui s’inscrit en continuité dans la démarche de son auteur. Tous les films de Moore utilisent le même procédé et ont une même cible. En ce sens, ils font partie d’une oeuvre cohérente qui véhicule un message cohérent et coercitif.
L’autre est une supposée comédie qui s’inscrit dans une série, elle-même inscrite dans la démarche de son auteur. Tous les Gratton se ressemblent, ils procèdent des mêmes mécanismes et visent toujours les mêmes cibles. Cohérence et coercition. Voilà les ressemblances.
Mais pour ce qui est des qualités des oeuvres et des artistes, il y a peu de comparaisons possibles. Disons qu’elles sont bien différentes…
Le travail de Moore mise sur le traitement choc d’une information présumée cachée. Il utilise la forme du documentaire choc, qui veut faire vrai, bien plus qu’il ne l’est en réalité. C’est une façon toute américaine de faire. On veut faire intelligent. Mais on utilise des procédés de dupes pour y arriver. Ça traduit assez bien la perception que Moore se fait des spectateurs. Il croit, comme Bush qu’il est une matière manipulable. Il n’a pas tout à fait tort.
Par ailleurs, Falardeau, dans cette partie de son travail utilise le procédé de l’ironie, de la caricature sociale pour piquer et dénoncer bassement des faits qu’il croit vrais. Ici on ne veut pas faire vrai. On veut faire rire. Et pas de manière intelligente. On veut faire rire gras parce que Falardeau croit que c’est un de nos traits de carractère. Il n’a pas tout à fait tort.
Alors, à part le fait que les deux personnages sont plus grands qu’eux-mêmes et qu’au fond c’est d’eux qu’ils nous parlent, on a affaire à deux experts en mise en marché.
Faut-il qu’il n’y ait rien d’intéressant dans l’actualité brûlante pour que vous nous pondiez un texte sur ce gros lourdaud de Québécois caricaturé à outrance qu’est Elvis Gratton ? Il me semble que Voir en parle abondamment ces temps-ci… Êtes-vous « sponsorisé » par Falardeau ?
En ce qui concerne le phénomène Elvis Gratton, j’avoue que je ne le comprends pas. Il y a quelques années, je me suis essayée à regarder le premier Elvis. J’ai décroché après le premier quart d’heure. C’est lourd, pas franchement hilarant, et d’après tout ce que j’ai pu lire ensuite sur cette « fameuse » série de Falardeau, il semble que le gars se serve quelque peu de ses films pour régler ses comptes avec ses très nombreux ennemis. Dénoncer ce qui doit être dénoncé est une chose, mais le faire en prenant ainsi les cinéphiles pour des cons, non merci.
De plus, d’où diable vous vient cette idée de faire un parallèle entre Falardeau et Michael Moore ? Si Moore n’est peut-être pas tout à fait honnête en nous offrant une oeuvre partisane, mais ô combien nécessaire, il ne se cache aucunement d’avoir pour but d’empêcher la réélection de Bush. Falardeau, lui, semble avoir des raisons purement personnelles d’écorcher toutes sortes de personnes dans ce qu’il dit, qu’il écrit ou qu’il tourne. Michael Moore est sympathique et humble quand Falardeau est condescendant et mesquin. Alors cessons-là les comparaisons farfelues, disons au revoir à Elvis et concentrons-nous sur autre chose…
Comparer Falardeau et Moore, c’est comme les pommes et les oranges.
Moore appuie ce qu’il fait et dénonce, Falardeau rit dans sa barbe.
Falardeau m’a décu énormément depuis l’histoire Ryan, il ne me fait plus rire.
Ce manque d’humanité à l’égard des proches de Ryan,
même s’il n’était pas mon idole et loin de là, m’a profondément choqué.
Impardonnable de se mettre en vue sur le dos d’un mort, qui ne peut répondre
et en ignorant sa famille qui vit un deuil.
Quant à Moore, que des éloges pour cet homme, qui participe à la conscience du peuple avec ses éclairs de génie, sa vision simple et sa communication efficace.
Même Cannes l’a reconnu avec la Palme d’or.
Pensez-vous vraiment que le public québécois va voir ce troisième épisode d’Elvis Gratton pour réfléchir sur la situation politique et la convergence?!
Demandez aux québécois de vous parler du premier film, ils vous sortiront sûrement plus des expressions grattonniennes comme « Pasta dental. Lindâ, c’est d’la pâte à dent! » qu’une réflexion sur cette caricature du québécois fédéraliste.
À force de vouloir caricaturer, Falardeau manque probablement sa cible ou plutôt, il s’enrichit sur l’incompréhension du grand public. Combien dans son public n’y voient qu’un gros épais pogné avec une chaise de plage, l’emballage d’un vélo stationnaire, une limousine ou un système de réponse vocale automatisée.
Maintenant qui, dans ceux ayant été voir « Fahrenheit, 9/11 » s’attendaient à voir un gros épais ridiculisé si ce n’est le président américain? Le sujet y est traité avec un humour différent et l’intention du public est probablement différente également.
Le succès d’un film n’est pas toujours redevable à sa qualité. Combien de fois un documentaire a attiré autant les gens au cinéma? « Fahrenheit 9/11 » a donc profité d’une bonne mise en marché et d’un timing excellent. Sinon, il est probable que le film aurait atteint un public de répertoire et qu’on n’en aurait pas entendu parler dans les médias.
Bref, un mauvais timing pour Falardeau et son Gratton.
De la politique et du pouvoir, les deux parlent de la même chose… Le point de vue est partisan, et la vendetta est personnelle, le propos est intelligent ou pas dépendant où on se situe personnellement. Massacres à la tronçonneuse cinématographique plus ou moins nécessaires c’est certain, les politiciens et homme de pouvoir peuvent souvent se mettre par eux-mêmes dans l’ambarras.
Le documentaire de Mr. Moore est partisan, et son génie surtout humoristique. D’ailleurs, il ne faut pas se méprendre, plusieurs américains sérieux et informés considère Mr. Moore comme un bouffon, rien de plus. Idem pour Mr. Falardeau ici… La façon de faire est bien sûr bien différente, un faisant dans la satire, l’autre dans le docu-pamphlet. Ce dernier fait plus sérieux, comme le montrent ses récents succès critiques et commerciaux.
Mais le but visé est le même. Le combat du pouvoir en place. Sa radicalisation même en pays démocratique est significative. Les voix discordantes ne sont plus admises, et se font aussi de plus en plus rares. D’où le mérite de nos deux bouffons du roi…
Et le succès populaire, qui fait du bien à la masse, fatiguée du mode de pensée convergent, d’un peuple Nord-Américain en évolution et de plus en plus prêt à changer sa façon de faire étant conscient de sa place dans le monde. De moins en moins prêts à le dominer et l’exploiter, conscient des conséquences néfastes de ce type de rapport.
Vive Falardeau, vive Moore, et les autres qui viendront après, dire ce qu’ils pensent sur la place publique.
C’est dans la nature des Québécois de se compliquer la vie pour exprimer son opinion sur la société qui nous entoure et sur la société mondiale en général. Ce que je reproche à M. Falardeau, si on n’est pas d’accord avec son opinion, il nous renvoi dans les oubliettes, et avec une qualité du français parlée qui est médiocre. Je crois qu’il pense, si nous sommes des vrais québécois, nous devons nous exprimer dans un langage de piètre qualité. Je considère que d’ avoir dans une société saine des personnes qui puissent émettre des avis contraires ou qui illustrent une partie de la population sans pour autant dénigrer l’autre.
Dans le cas de M. Farlardeau, se qu’il réussi à faire et à bien le faire, c’est de susciter la contreverse sur l’avenir du Québec. Par contre, il gâche le reste en insultant les opposants à ses idéaux. Dans le milieu des biens pensants, ils sont très peu qui osent lancer des débats sur le pour ou contre des gestes que nos gouvernements posent à un moment donné. C’est dommage!
Pour les Américains c’est différent. Ils sont dans une période de leur histoire où la contreverse devient un état permanent. Les gestes et les décisions posés par leur adminstration amènent à la réflexion plusieurs Américains sur la nécessité de la décision finale. Dans un pays où ditons est situé le nombril du monde, ce peuple réalise en voulant être ce nombril, qu’il s’expose à de vives critiques et aussi à une perte d’une sensation de sécurité intérieure.
Que les opinions se disent par les philosophes, les cinéastes ou le peuple en général, de grâce; respecter notre langue et les opposants à vos idées.
Je crois au débat mais dans le respect et la légitimité des idées émises.
J’ai beau chercher et chercher mais je ne comprends pas le lien ici. Cet épisode des comparaisons entre 2 films si différent me surprend, on chercherait ici à couler le bateau de Falardeau qu’on ne s’y prendrait pas mieux. On adule Fahrenheit 9/11 partout en Amérique du Nord, mais il y a pourtant un os dans cette adulation. Quand on à besoin d’un film pour comprendre ce qui est évident on ne peut que se demander dans quel coma profond étaient ces gens.
Et j’ajouterai que quand nous en sommes rendus à repiquer ici et la des extrait déja diffusés plutôt deux fois qu’une sur diverses chaînes y ajouter un petit côté personnel et appeler le tout un film je me sentirait bien à l’aise s’y j’était Falardeau.
Tout comme Morre, Falardeau dénonce, d’accord pour les gags faciles mais on ne regarde pas un Falardeau en s’attendant à y retrouver un Oscar potentiel, on regarde un Falardeau pour le ridicule et la dénonciation.
Combien de gens militent pour que le côté intellectuel québecois sorte, on le réclame depuis des années. On encense celui-ci par son manque de visibilité dans plusieurs causes sociales. On s’enflamme et on traite ces intellos d’individualistes, de personnages égoistes qui ne pensent qu’à eux et regarder ce qui arrive lorsque un de ceux-ci dénonce. Falardeau fait partie de ces intellos qui demeurent présents, pouvez vous blamé les autres de ne pas vouloir se mouillés face au traitement recu par Falardeau.
Ici ce n’est malheureusement pas le coma qui frappe certaines personnes c’est la maladie de la complaisance, oui ici on se complait dans son petit bonheur, son petit appartement, sa petite vie quoi. Pourquoi déranger lorsque nous pouvons demeuré à la maison à regarder bien assis dans son fauteuil Radio-Cadenas.
Aller voir Farenheit 9/11 8.50$
Aller voir Elvis Gratton 3 8.50$
Regarder les gens sortir de leur torpeur suite aux visionnement de Farenheit 9/11, c’est triste et du même coup gratuit.
Peu de gens semble se souvenir de ce documentaire sur le Beaver Club. Pourtant, la recette fait beaucoup penser à celle de Moore. Falardeau réussit à faire parler l’image. Le traitement réservé au membres du Club rappel celui que Moore réserve à Bush. Pourquoi Falardeau ne fait plus de documentaire comme « le temps des bouffons » ? Il faudrait le demander au cinéaste. Le financement et la difficulté de diffusion font probablement partie des raisons. Rappelons que pour distribuer son film, Falardeau a permis la copie et la distribution par les particuliers.
En ce qui concerne le propos de Falardeau, le problème provient du fait qu’il ne réussit pas à proposer une alternative à l’image du québécois colonisé. Lorsque Moore rêve de liberté, il rêve du Canada. On pourrait croire que Falardeau rêve d’un Québec indépendant, mais il refuse de nous le faire imaginer. Tous les films de Falardeau parle d’emprisonnement, mais aucun ne parle de liberté. En fait, il dénonce la colonisation du québecois, la caricature, mais semble s’y résigner. Falardeau a accepté que son moron soit éternel.
Ce serait disproportionné que de faire un film à la Micheal Moore pour les minus problèmes qui nous troublent. Micheae Moore s’attaque à un géant, qui contrôle une bonne partie de la planète. Son film se devait d’être sérieux parce que vu par la majorité des nations de ce monde. Les administrations étasuniennes ont tués des milliers de vies au cours des vingt dernières années, ont imposé leur loi, ont exploité des ressources.
Je crois que l’humour grotesque et absurde qu’utilise Falardeau représente aussi l’importance des problèmes canadiens par rapport à ceux de nos voisins. C’est sûr que la concentration de la presse est quelque peu importante mais si on la compare avec les problèmes qui assaillent nos voisins du sud, c’est de la petite bière. Alors pas de quoi en faire tout un plat avec un documentaire. D’abord, ça serait drôlement plate.
Falardeau veut conscientiser mais aussi veut divertir. C’est réussi selon moi