Ça a commencé par un gros préjugé. Mais aussi par une idée. Celle que le roman est le condensé de l'expérience humaine, qu'en le mettant de côté, on se fie trop sur la télé pour nous raconter notre histoire, puis celle des autres, qui nous permettrait de ne pas recommencer les mêmes conneries trop souvent. Ou de comprendre que nous ne sommes pas les premiers à les faire.
Le préjugé, lui? Il s'alimente du fait que les élèves de première année de lycée (environ 15 ans) en France abordent des pans entiers de la culture littéraire que nous n'effleurons pas avant le cégep. Ou même jamais. Il se base sur notre éternel retard, sur notre aversion institutionnalisée pour la culture, pour ce qui apparaît comme inutile pour les futurs travailleurs.
C'est un préjugé qui cherche des coupables et qui veut que les profs qui devraient transmettre la passion de la lecture ne lisent plus eux-mêmes. Qu'ils s'en moquent.
Mais ce qui a commencé par un préjugé et un désagréable complexe du colonisé s'est mué en prise de conscience.
Ou plutôt, il a bifurqué.
Claude Simard, le doyen de la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université Laval, même s'il n'attendait pas mon appel, m'attendait pourtant avec une brique et un fanal.
S'il se souvenait du papier assassin que j'ai écrit à propos des étudiants de sa faculté (L'École des nuls, février 2003), il n'en a d'abord rien dit, se contentant de me soumettre une implacable thèse: les nouveaux enseignants sont les héritiers de notre système d'éducation. Ils sont aussi le miroir de notre société. Et surtout, a-t-il insisté: cessons de dévaloriser la profession!
Sauf que c'est plus fort que moi, Monsieur Simard. Dans mon esprit plutôt étroit, un prof devrait être une sorte de mutant, quelque part entre sœur Marguerite, qui m'enseignait en deuxième année, le père de Marcel Pagnol, fier et strict, et Alain Roy, un gars franchement sympathique, mais ferme, qui est presque parvenu à me faire aimer les mathématiques.
Dans le meilleur des mondes, je voudrais des profs assez pédagogues pour comprendre que la pédagogie n'est pas une finalité, et ainsi montrer aux élèves que la littérature peut vous vriller l'estomac comme un épisode de Jackass, peut être aussi tendre qu'une mère, mais pas nécessairement plus complexe que le dernier volet de la série du jeu vidéo Final Fantasy.
Mais on ne peut pas aller à l'envers de tout un climat social, m'a rappelé le doyen Simard.
Par climat social, il entendait sans doute les parents. Ces imbéciles heureux qui veulent voir leurs enfants réussir à tout prix. Même à celui de voir une société adopter la pointe de tarte et le nuage gris comme système de notation.
Et si les chiffres leur font peur, imaginez les mots.
En fait, les profs, s'ils en veulent, méritent tout mon respect. Surtout parce que je n'aurais pas le courage de faire leur job au salaire et dans les conditions de misère qu'on leur impose. Parce que je ne pourrais souffrir la rigidité syndicale qui n'est pas de nature à encourager le dépassement, alors encore moins à assurer une amélioration d'un système qui mériterait qu'on contrôle la qualité de l'enseignement (en plus d'y injecter des moyens, du personnel, du matériel). Et puis je me ferais sans doute virer après quelques jours pour avoir pété la gueule d'un p'tit con de 17 ans qui m'aurait menacé comme il menace sa mère, sa sœur, son père et ses amis.
Le problème, pour revenir à mon idée de départ, c'est que malgré tout l'optimisme et la lucidité qui habitent Claude Simard, je n'ai pas trouvé l'ombre d'une piste pour nous sortir de ce bourbier idéologique que constitue la place de la culture dans l'éducation.
Contrairement à cet homme qui, lui, garde espoir et tente de jeter des ponts de part et d'autre d'un fossé qui s'élargit chaque jour, je ne vois rien d'autre qu'une grande noirceur où des profs avancent à tâtons au bord du précipice, souvent bien malgré eux, puisqu'ils sont eux-mêmes les fruits de cette éducation approximative.
Et inutile de chercher un interrupteur pour éclairer leur parcours, ou au moins, celui de ceux qui suivront. Le ministère de l'Éducation et les parents d'élèves ont sans doute la main plaquée dessus.
On touche à quelque chose de gros quand on parle de notre système d’éducation…
On touche aux fondements de notre société, on touche à ce qui sert à mouler les générations qui viennent selon le modèle à la mode qui est finalement décidé par les « décideurs ».
C’est simple comme concept, mais c’est comme ça que je l’ai compris…faut pas être trop bon ni trop mauvais…faut juste être comme tout le monde, être bien installé dans les rangs.
D’ailleurs un peu plus tard dans ma vie j’ai appris qu’il ne faut pas être différent des autres, sinon on se fait cataloguer de ceci ou de cela…finalement je m’y suis habitué et ça me plait de faire chier…me prouvant peut-être ainsi ma différence d’avec la masse, d’avec mon voisin.
Et c’est là à mon avis toute l’histoire… »on ne peut aller à l’envers de tout un climat social »…
Ainsi, on assure une paix sociale…une fausse paix parce que à l’intérieur de chacun de nous…individuellement, il y a une petite révolte contre la société que plusieurs gardent bien cachée de peur de sortir des rangs!
Mes études primaires, par des religieuses d’une petite école en campagne,
m’ont donné le goût de la langue et de l’écriture.
La dictée, une méthode par excellence et efficace, devenait une activité quotidienne,
agréable et désirée. La rigueur des religieuses, dans des conditions très humaines,
nous présentait l’école comme un milieu privilégié en quête de perfection.
La vogue vers le langage avant les mots,
qui donna concrètement, l’écriture au son,
brisa la chaîne des récompenses qui suivent les efforts.
Désirant la récompense immédiate, les mots ont perdus leur sens,
n’ayant plus d’ancrage.
La langue n’est pas un casse-tête et peut-être un jeu des plus agréables,
lorsque les bases nous sont inculquées à l’âge de la découverte,
comme une possibilité de se rapprocher des autres, d’échanger,
de s’exprimer en étant bien compris.
La dérive des services sociaux, de plus en plus déshumanisés,
tant pour la santé que l’éducation, ramène à l’acte chaque geste posé,
sans perspective d’aboutissement ou de réalisation à long terme.
On dicte aux intervenants, la nécessité de répondre à l’urgence et l’image
et au diable, le reste. Que deviennent nos rêves?
À mon avis, la présence de la culture au sein de l’éducation ne peut être dissociée de l’enjeu plus large qu’est la présence de la culture au sein de notre société. Dans un monde de consommation rapide et facile, la culture a bien de la misère à trouver sa place; il s’agit simplement de regarder notre mode de vie pour comprendre comment la culture se trouve marginalisée, sinon anéantie en certains endroits! Et je n’ose même pas aborder l’aspect de mondialisation et de conservation de notre identité dans l’espace culturel planétaire!!!
C’est à mon avis toute la société qui a la main sur l’interrupteur et non seulement le ministère de l’éducation et les parents. On se déresponsabilise trop facilement du problème en accusant le système d’éducation de ne pas former et ouvrir nos jeunes à la culture. En fait, les jeunes sont le miroir parfait de la société dans laquelle ils vivent et non seulement des duplicata de leur enseignants! Ils consomment ce qu’on leur offre voilà tout.
Mais tout n’est pas complètement noir et il y a bien quelques personnes qui tentent de tourner la « switch » à « on » pour faire tourner le vent et redonner la place qui revient à la culture au sein de notre société et, par le fait même, au sein de l’éduction des jeunes: les artisans du milieu dans un premier temps; puis les consommateurs et tout ce et ceux qui gravitent autour. Il s’agit pour ces gens non seulement de repenser mais auss de dynamiser la place de la culture et peut être même la forme de celle-ci au sein de notre société afin de la mettre au goût du jour?!
Je ne crois pas que la situation soit si terrible que cela et je n’aime pas le fait que l’on soit en compétition avec le système d’éducation de la France. Je crois que pour beacoup de jeunes, le goût de la culture se développera avec l’âge. ce n’est pas parce que l’On est pas cultivé à 14 ans que l’on ne le sera jamais. Oui, il est vrai qu’il y a de nombreux enseignants qui n’ont vraiment pas la passion du métier et que cela va se ressentir sur les intérêts que vont développer les étudiants. Les enseignants ont une grande influence sur le futur des étudiants et c’est pour cette raison que les exigences devraient être plus élevés avant qu’ils puissent exercer un tel métier. Il est vrai que cela sonne une autre cloche, il faudrait que le salaire soit aussi en conséquence. C’est un dilemme d’on ne se sort pas.
Si j’ai bien saisi le propos, l’auteur du texte ci-haut dénonce le fait que le système d’éducation d’aujourd’hui est inapte à transmettre la culture.
Je n’ai nulle intention de défendre ce système dont les failles sont évidentes pour tous. Là où je me questionne, c’est dans son rôle vis-à-vis la culture. À mon sens, il faut faire une différenciation entre culture et savoir. L’école doit transmettre la connaissance. Si une parcelle de culture en émerge, on ne pourra que s’en réjouir.
La culture, pour sa part, se glane ici et là, en autant que l’on fasse preuve d’un minimum d’ouverture d’esprit. En ce sens, elle peut vous attendre au détour de n’importe quelle conversation ou même sur internet. Un mot, une image, une allusion peuvent piquer la curiosité face à un sujet donné, et voilà la porte grande ouverte.
Et puis, comme le disait si bien mon père : La culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié…
Pour enseigner aux élèves la culture littéraire (et les arts en général) il faut des profs qui ont le feu sacré. Pour conserver le feu sacré il faut de la motivation et/ou un intérêt véritables. Et pour entretenir et/ou encourager tout cela il faudrait avoir recours au mécénat. Une fois ce système bien en place il faut poursuivre par des encouragements, de la stimulation et continuer d’avoir du « pep » pour avancer dans cette voie. Malheureusement les profs sont à bout de souffle, les syndicats veulent garder la mainmise sur le contrôle de leurs troupes, et le gouvernement Charest ne fait plus le poids.
Les rares profs qui ont encore le feu sacré se font rabattre le caquet si d’aventure ils font du zèle dans l’enseignement. Les représentants syndicaux sont bien trop préoccupés à garder leur gros cul bien assuré par un emploi à perpétuité. Quant a Jean Charest, il sait que ses jours sont comptés, alors pourquoi vouloir déplacer des montagnes? D’ailleurs il bafouille constamment, ce qui n’en fait pas un modèle à suivre.
Mais les élèves, eux, que font-ils à travers tout cela? Seuls les plus « accros » aux connaissances peuvent s’en sortir parce qu’ils veulent apprendre. Parmi les autres, c’est-à-dire ceux qui ne sont là que pour user leur fond de culotte sont à décompter. C’est triste et brutal de le constater, mais à peine 1% parmi eux parviendra à un standing enviable. Les 99% qui restent s’ajouteront à la kyrielle de jobines incluant à plus ou moins long terme au chômage et pire, au BS.
Je connais personnellement deux mécènes qui seraient prêts à entrer dans la danse. Mais on leur a fait comprendre gentillement de laisser tomber. Le geste serait interprété comme du favoritisme biaisé pour ne pas dire larvé.
Autant ici dans le monde de l’enseignement qu’ailleurs, les divers potentats en place sont jaloux de garder la cote, la gouverne de leur petit univers respectif et si hermétique. Oui c’est vrai qu’il y a encore une foule de préjugés à démythifier.
Le problème fondamental de cette histoire, c’est que dans notre société, l’école n’est pas un lieu de culture mais d’éducation. On y apprend à être fonctionnel, à plier l’échine devant les nécessités du marché et à recracher ce qu’il faut pour obtenir les sacro-saints papiers, mais on y apprend guère à apprivoiser le monde, pas du tout à l’envisager sous un angle autre que celui de la réussite sociale, et encore moins à réfléchir.
Les cégeps et les universités sont pleins de ces incultes hyper-scolarisés. Qu’on se risque une seule seconde à prétendre qu’un diplômé universitaire n’a pas de culture et on se verra répondre : « Hey ! man ! J’ai deux bacs et une maîtrise moi ! ». Ça sait manipuler un microscope ou un stéthoscope, mais ça ne sait pas que le train n’existait pas au temps de César. Ça sait construire des ponts mais ça ne peut pas vous dire qui s’affrontait durant la Deuxième Guerre Mondiale; mais n’essayez surtout de poser la question, car on vous rétorquera, l’oeil luisant, que ça ne sert à rien de savoir ces conneries : « Tu parles, man, ça va-tu me donner une job de savoir ça ? ». Le point est final : si ça ne sert pas concrètement, ça ne sert à rien. Et la culture, ce n’est pas pratique. On peut bien sûr s’amuser en allant au cinéma, en lisant quelques livres que des critiques littéraires ont encensés dans le dernier journal de samedi, et même, pour les plus audacieux, en allant au théâtre ou au musée. C’est bien connu, si on consomme de la culture, on est cultivé… Arrêtez, Monsieur Desjardins de regarder le doigt qui pointe la lune et rendez-vous à l’évidence : comme disait l’autre, « on ne peut pas aller à l’envers de tout un climat social » !
C’est donc tout le climat qu’il faut renverser. Donnez plus de livres et moins de médias, plus de réflexion et moins de… J’arrête ici, je me répète inutilement.
Monsieur Simard je ne vous connais que de nom et ce depuis environ quelques minutes mais en peu de temps vous aurez réussi à créer un certain effet négatif. Je repique ici quelques mots qui vous sont attribués du texte de David Desjardins.
« Les nouveaux enseignants sont les héritiers de notre système d’éducation. Ils sont aussi le miroir de notre société. Et surtout, cessons de dévaloriser la profession! »
Quelqu’un m’aurait dit les mêmes paroles que je n’y aurait probablement porté qu’une faible oreille mais quand ces paroles viennent d’un homme qui porte aussi le titre de doyen de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval elles me semblent prendrent une toute autre importance.
En qualifiant ceux-ci héritiers de notre système d’éducation, et prenant en considération que notre système souffre d’un certain laxisme vous semblez qualifier ceux-ci d’ordinaire, au pire des enseignants corrects. Vous poussez même la note en mentionnant qu’ils sont le miroir de notre société !!! Avez vous ouvert votre fenêtre dernièrement, notre société est semi-consciente et ne demande qu’à être abattue pour pouvoir mieux renaitre.
Monsieur Simard, en paroles vous affirmez ce que du même geste vous nous demander de ne pas faire, dévalorisé la profession. Le portrait tracé par David Desjardins est pourtant très représentatif, pourquoi le renié sinon par manque d’honnêteté.
En continuant d’ignorer la culture dans le système vous continuez à maintenir celui-ci dans son état semi-végétatif. Comment expliquer que la majorité des pays développés incluent déjà cette culture au système et ce de plus en plus tôt alors qu’ici on le fait le plus tard possible sinon jamais.
Alors sur ce Monsieur Simard je ne peux que croire que votre constat est personnel car s’il s’avère être partagé il est plutôt triste d’être conscient d’un problème mais de choisir l’ignorance face à celui-ci.
La société de consommation et le système de l’éducation ne sont pas les seuls à blâmer pour le manque d’intérêt de la jeunesse pour la culture. La culture s’est marginalisée elle-même avec son attitude froide et élitiste, son jargon incompréhensible et sa condescendance envers le « petit peuple ». Elle s’est barricadée de la masse verbalement, psychologiquement et même, physiquement. On ne la retrouve que dans les journaux semi-alternatifs, les revues spécialisées et dans les pages obscures de la section « Arts et Spectacles » des journaux généralistes du samedi. On la voit de temps en temps à Télé-Québec et à CBC sous forme d’émissions d’une demi-heure. Il y a des « ghettos culturels », comme par exemple, le secteur de l’École des Arts Visuels en basse-ville et la haute-ville avec ses nombreuses petites librairies. La culture est devenue hypocondriaque. Elle déteste tellement la masse qu’elle s’en est isolée, convaincue que si elle s’en approche trop, elle va attraper sa maladie et ne s’en remettra jamais.
Avec une telle attitude, il ne faut pas se surprendre si la société en général prend ses distances avec la culture. Le manque d’ouverture et de communication, le snobisme et l’isolement de celle-ci ne fait que contribuer davantage au problème.
Pour moi, c’est au cégep qu’il existe une alternative de changer les choses. Et je sais de quoi je parle, j’en sors. Et là, ce n’est pas la motivation qui manque. Peut-être devrait-on simplement revoir la série des cours « obligatoires ». Sans retirer les élémentaires cours de français et d’anglais, je crois que c’est là qu’on devrait introduire des cours d’introduction à « la culture » en tant que tel. Peut-être même en offrant à l’étudiant l’alternative d’un type de littérature qu’il aimerait mieux connaître, un forme d’art qui l’attire plus particulièrement et dont il voudrait connaître les précurseurs… Un cours de plus pour la culture, donc, pour faire plus que passer un mois à disséquer un livre jusqu’à en être complètement dégouté.
Un cours de plus aussi en histoire du vingtième siècle. Parce que j’ai eu l’occasion de prendre ce cours lors de ma dernière session au cégep, et que je crois qu’il s’agit de fait que tout le monde devrait connaître. Les deux guerres mondiales, la Corée, le Vietnam, les génocides de notre époque, l’ONU, son fonctionnement, les droits de l’homme… Parce qu’on n’a pas le choix de s’y intéresser, de savoir d’où l’on vient, toutes les choses terribles que l’homme a accomplies. Un cours qui, avec un professeur comme celui que j’ai eu la chance d’avoir, est tout simplement captivant!
Deux cours qui, selon moi, seraient un premier pas vers une nouvelle génération plus « culturée » ;) Et qu’on n’aille surtout pas dire que nous ne sommes pas intéressés!
Je suis étudiante au cégep et je peux dire que le système à de grandes failles au niveau de l’apprentissage de la culture surtout au secondaire et au primaire. Au cégep, l’apprentissage de la culture est omniprésent dans tous les profils. On le retrouve notamment dans le cours de philosophie et d’écriture et littérature. Mais au secondaire, pourquoi attendre en secondaire 4 pour apprendre l’histoire de notre pays!!!! Et encore là je suis certaine que la majorité des élèves ne se rappellent des grandes lignes… Bref il a de grandes révolutions à faire au niveau de l’enseignement de la culture, mais avant tout il faudrait que les profs aient de la culture non???
Je voudrais juste répondre simplement.
Parce que je ne crois pas que le problème se situe seulement au « secondaire ». Oui il faudrait voir à la lecture des jeunes, mais aussi et surtout leur offrir la possiblité de trouver une littérature qui leur plaît.
Les professeurs choississent toujours les mêmes oeuvres souvent sans intérêt direct avec les jeunes et d’une difficulté de lecture trop grande pour s’y intéresser. Ou sinon on leur « passe » les versions traduites de l’américain ou des nouvelles de Maupassant.
Même au cégep, les professeurs présentent aux étudiants des oeuvres restreintes non pas susceptibles de faire grandir leur passion, mais bien dans le but de les faire disserter scientifiquement. Parce qu’à l’ère des science, en 2004, l’idée de faire vivre une véritable fusion entre le texte littéraire et le jeune lecteur n’est plus envisagée.
J’aimerais pouvoir enseigner, mais présentement je suis désepérée de voir que pour y parvenir, je devrais étudier toutes les oeuvres classiques du terroir québécois et continuer la tradition d’enseignement figée par les grands classiques, les genres et la théorie littéraire.
l’enseignement est un institut.
une machine à société
Je suis découragée de constater que certains parents et la société en général se tournent encore vers notre pauvre système d’éducation pour transmettre la culture à leurs enfants. Ça me fait penser à tous ces parents qui jettent leurs rejetons à la garderie en se disant que les éducatrices vont se charger de leur éducation.
Je me considère comme une fille cultivée (par rapport à l’ensemble de la population) et mes parents ainsi que moi-même n’avons jamais compté sur l’école pour m’apprendre ce que j’ai et ce que tous avons à savoir au point de vue des connaissances culturelles. Si j’aime lire c’est parce que ma mère me lisait une histoire chaque soir quand j’étais enfant. Et si maintenant je suis une passionnée de cinéma, c’est bien parce que mon père m’a transmis sa passion pour le 7e art dès mon plus jeune âge en me faisant regarder autre chose que des films pour enfants ou des films américains. Mes parents m’ont ouvert l’esprit et je pense que c’était exactement leur rôle. En effet, comment un jeune de 15 ans peut-il soudainement avoir le goût de dévorer un bouquin de 500 pages quand chez lui il n’y a même pas de bibliothèque et que ses parents accordent autant d’importance à la culture générale qu’à la température qu’il fait au Nunavut? Je veux bien croire que l’État a le dos large mais de là à l’accuser de tous nos maux!
Mais je dois avouer que nous les québécois, connaissons bien mal notre histoire. Mais encore là, est-ce par manque d’intérêt ou tout simplement est-ce à cause de nos éternels problèmes d’identité? Sommes-nous vraiment un peuple qui se sent bien défini au niveau de l’identité ou faisons-nous juste semblant de se sentir forts et bien décidés à être indépendants? En considérant les choses ainsi, comment pouvons nous s’intéresser à notre histoire si au départ on n’y croit pas ou plus… Comment transmettre aux jeunes la conviction « qu’il faut savoir d’où on vient pour savoir où on va » si de notre côté, on en est de moins en moins convaincus?
J’ai passé ma scolarité dans une école française en Allemagne. Nos cours et notre enseignement étaient absolument identiques à ceux que recevaient les enfants de France. Dans nos classes de français, nous étudions les Excercices de style de Raymond Queneau, Vipère au poing d’Hervé Bazin, La guerre des boutons ou les oeuvres des grands poètes. Ce sont tous ces textes fabuleux qui m’ont donné l’amour de cette langue qui est la nôtre et qui m’ont permis très jeune de me faire un devoir d’apprendre et de retenir toutes ces règles de grammaire et ces fautes d’orthographe à éviter qui sont si nombreuses dans notre français compliqué.
Même si le destin ne m’a pas permis de faire de grandes études et d’aller à l’université (ce que je n’ai jamais regretté), ce que j’ai appris au primaire et au secondaire m’est toujours resté précieux et formidablement utile. Ce n’est pas en éloignant la culture, et surtout les grandes oeuvres littéraires des salles de classe que nous donnerons aux enfants d’aujourd’hui l’envie d’aimer leur langue maternelle et de lire autre chose que des bandes dessinées en dehors de l’école.
Je remarque de plus en plus à quel point la qualité du français perd des plumes au Québec, malgré qu’on veuille par tous les moyens nous persuader du contraire. Beaucoup de jeunes sortent de l’école sans savoir écrire correctement et ne semblent pas s’en formaliser. C’est ainsi qu’on voit sur les portes des dépanneurs des affiches sur lesquelles est écrit : SVP fermé la porte…
Puisque nous avons conscience du fait que l’enseignement du français dans les écoles québécoises n’est pas adéquat, qu’attend donc M. Simard pour cesser de balancer ce coupable « cessons de dévaloriser la profession » et pour inviter les professeurs et les commissions scolaires à étudier la manière de rendre la profession d’enseignant plus valorisante et plus enrichissante pour les élèves ?
Depuis le début des années ’60, le secteur de l’éducation au Québec a connu une séquence ininterrompue de changements. C’est comme si le Ministère recherchait la formule magique consistant à rendre faciles les apprentissages de base. L’instruction comme partie de plaisir…, alors qu’en réalité ce processus peut être pénible.
Du côté des parents, l’instruction publique était perçue, et l’est encore très certainement, comme une étape devant servir uniquement à former des diplômés prêts pour le marché du travail. Ce qui allait être appris dans les établissements publics devait donc l’être sous le signe de l’utilité.
De toute évidence, l’arrimage entre parents et institutions publiques ne s’est pas réalisé. Pire, dans un cas comme dans l’autre, personne ne s’est sérieusement arrêté pour réfléchir sur le contenu scolaire. Des générations d’écoliers et d’étudiants sont passés à travers le réseau sans avoir appris des notions essentiels d’histoire, de littérature, de français écrit et encore moins de philosophie…
Le jeune diplômé, grosso modo, hormis sa spécialité technique, ne connaît pas vraiment le monde qui l’entoure, encore moins celui qui l’a précédé. Et on lui demande par ailleurs de s’exprimer sur des problèmes politiques à l’occasion des élections! On l’a formé à régler des problèmes concrets – ce qui n’est pas à négliger -, mais dans quelle mesure peut-il participer aux débats publics portant sur des enjeux sociaux?
Pas étonnant qu’il y ait un phénomène de « décrochage ». C’est comme si la seule approche utilitariste avait étouffé l’enthousiasme, fermé les horizons mentales, minimisé l’importance des questions collectives et ne laissant comme seule possibilité un monde darwinien.
Dans son roman « Lundis bleus », Arnon Grunberg traduit bien ce malaise de la jeunesse livrée à elle-même, faute d’avoir des parents allumés et un réseau à la hauteur de leurs attentes.
Moi je crois qu’une des raisons pourquoi peu de gens s’intéresse à la culture c’est particulièrement dut à l’approche austère employé pour le communiqué. Moi je viens d’une famille ou la culture est importante, mon père me la beaucoup transmise de façon intéressante et c’est pourquoi aujourd’hui je mis intéresse fortement.
Par contre, dans les écoles secondaires et même collégiales ont nous montres la culture d’une façon tellement «Plate» que c’est difficile de vraiment si intéresser, j’ai même dut faire mes études pré universitaire en Histoire et Civilisation au Cégep de Chicoutimi pour parfaire cette culture que je n’avais qu’en surface au secondaire.
Un autre point intéressant qui ressort souvent c’est la comparaison systématique avec la France comme si c’était le seul système d’éducation valable. De plus, dans toutes les comparaisons fait avec le système français un point ne ressort pas du tous, Les Français ne sont cultivés qu’en surface ils vont avoir lut un Molière, un Ionesco ou encore un Roman Gary et ils vont croirent qu’ils connaissant tous sur la littérature et sur l’oeuvre de l’auteur. Mais comme vous savez la culture moins ont en as plus ont l’étant.
Donc, cessez de nous baratiné avec le système français et apprener que le système québécois est le système qui favorise le plus le jeune au marché du travail avec ses nombreux stages et travail d’équipe et c’est le vrai point important de l’école préparée des jeunes étudiants à faire le métier qu’il veut faire pour passé une vie qu’il aimera peut être tous a fait in docte mais heureux.
M. Desjardins,
Je dois avouer que je ne sais trop que penser de votre chronique. Je suis étudiant de 4e année en enseignement en adaptation scolaire et sociale et je réalise présentement mon stage final. Donc, dans moins de deux mois, je serai moi aussi un prof.
Il est selon moi primordial que l »on cesse de dévaloriser la profession d’enseignant dans les médias si l’on souhaite que des gens intelligents et compétents continuent de s’orienter vers ce domaine qui est, avouons le, assez important. en effet, je passe beaucoup de temps par semaine avec mes élèves. J’ai donc, inévitablement, une influence sur leur avenir. Dans mon école de stage, je vois chaque jour plusieurs enseignants intervenir de façon très appropriée avec les élèves. Des bons projets, des trucs d’actualité, il y en a des tonnes dans une année. L’enseignement par projet est l’une des approches les plus en vogue de l’enseignement d’aujourd’hui.
Malheureusement, on en fait rarement état dans les médias. on préfère parler des étudiants qui coulent leur test de français. Maudit qu’il ne savent pas écrire les jeunes… il est évident qu’il est facile de critiquer. toutefois, avant d’écrire des choses qui forgent l’opinion publique sur notre profession, les journalistes pourraient se donner la peine de se rendre dans différentes classes pour y voir ce qui se passe.
M. Desjardins, ma porte de classe vous est grande ouverte.
Pour ce qui est de la culture, je ne suis pas d’accord. je considère qu’elle est présente dans les écoles. Je ne parlerai que de ce que je connais mais, en cheminement particulier, je connais au moins 10 enseignants qui vont la lecture à voix haute de roman à leurs élèves en difficulté. Pourquoi? Dans l’unique but de rendre accessible des romans à ses élèves qui n’auraient pas la capcité de les lire. Pour tenter justement de leur montrer que ça peut etre aussi cool qu’un épisode de jackass..
J’espère que vous aller considérer vous renseigner sur l’enseignement actuel.
Si vous n’aimez pas le système d’éducation aujourd’hui, attachez bien vos tuques, vous l’aimerez encore moins demain! Car il n’y a pas grand-chose à aimer d’un système saigné à blanc et envahi par la commandite corporative.
Jetez un coup d’oeil sur les classes de nos voisins du sud. Des classes turbulentes où une partie de la journée est passée à regarder des annonces à la télé pour quelques minutes d’émission pertinente. Où la bouffe est fournie par des méga-corporations, qui préfèrent donner des croustilles plutôt que de la soupe pour sauver sur l’électricité. Où la population locale doit participer financièrement pour que les jeunes aient des cours d’éducation physique.
Voyez ce qu’on a fait au système de santé; à force de couper partout pour devenir aussi compétitif que nos voisins on a tout bousillé. Même mourrant un individu est mis face à des délais astronomiques. Alors imaginez un instant le même effet sur une école. L’étudiant pauvre ou en difficulté peut aller se rhabiller. Si le parent n’a pas les moyens ou la capacité de compenser pour les difficultés didactiques de son enfant, c’est mieux de le garder à la maison!
Et la culture dans tout ça? Comment peut-on avoir l’ombre d’une parcelle de culture quand l’école est en mode survie? Comment insuffler aux jeunes un respect de la nature quand les documentaires sur la biologie sont truffés d’annonces sur comment l’industrie des pâtes et papiers crée de l’emploi durable?
Oser comparer le Québec à la France dans une telle situation relève de la malhonnêteté intellectuelle. Tant qu’il règnera un vent néo-libéral sur le Québec on ne peut pas s’attendre à ce que notre culture soit considérée. On préfère créer des individus spécialisés que des individus polyvalents. Mais il y un prix à payer. À ce rythme, il ne faudrait pas se surprendre si d’ici 50 ans le Québec soit un pays stérile où des légions de comptables à la retraite s’entassent dans des salles de bingo …
Alors encore une fois nous sommes aux prises avec des problématiques que personne n’ose s’occuper. Même les doyens se discréditent en faisant des énoncés comme celle de M, Simard. On attaque la classe ouvrière ! Hey ! Chacun d’entre nous joue un rôle dans se qui nous arrive. Alors cessez de pelleter vos problèmes dans la cour du voisin. Lui aussi il en a par dessus la tête !
Ce n’est pas nécessairement de la faute des professeurs d’aujourd’hui. Je me souviens que les miens ne mettaient pas d’emphase non plus sur la culture dans son sens large. On peut bien trouver les français prétentieux et imbus. Ils nous parlent de culture comme nous leur parlons de hockey !! Méchante différence ! L’histoire, notre passé les grands explorateurs, les génies de nos ancêtres nous aient garoché en dernier recours ! Connaître nos penseurs et leur philosophie très peu pour nous. Pourquoi? Je n’en ai aucune idée ! Mais une chose est certaine, ouvrir l’horizon de jeunes étudiants à l’ensemble de la culture Québecoise, canadienne et même mondial, pourrait que leur apporter d’avantage de contexte dans leur prise de décision futur.
La culture n’est pas seulement une forme de connaissance, mais la réflexion effectuée hier qui nous permet de mieux choisir celle de demain!
Nous ne pouvons passer sous silence notre fameux monde de l’éducation. Lui aussi est passé de l’édification de la connaissance à la syndicalisation du savoir ! Je ne suis pas un anti syndicat, calmez-vous ! Par contre, les conditions mur à mur peuvent éteindre les flammes de stimulations individuelles par des fluorescents collectifs. Alors les étudiants écopent de formation broyé et peu motivante!
Vous savez avoir de la culture c’est un plus dans une vie! Ce n’est pas souffrant et vous permet d’échanger d’avantage avec vos semblables ! Alors M. Simard, vous n’êtes sûrement pas inculte !? Alors n’encouragez pas cette « inculture » à la génération qui devra reprendre le flambeau de notre futur!
Si l’on se fie aux propos de Claude Simard rapportés par David Desjardins, le professeur d’aujourd’hui serait devenu le « miroir » de notre société (!!!)
Navrant. Du temps où j’allais à l’école, nos professeurs devaient se comporter de façon à donner l’exemple aux jeunes gens que nous étions. Un être en formation, tant académique qu’humaine, a besoin d’un modèle à suivre. Ces professeurs nous enseignaient donc leur matière, mais au-delà de cela, ils nous parlaient de la vie, établissaient des points de comparaison avec d’autres cultures. Hé oui, ils pouvaient se le permettre puisqu’ils étaient CULTIVÉS. Et si, à cette époque, l’idée saugrenue leur était venue d’agir comme nous le faisions, c’est-à-dire comme de vulgaires miroirs plutôt que de donner l’exemple, ils auraient été invités à « prendre la porte » puisqu’ils n’auraient pas fait leur travail correctement.
Le constat qu’établit M. Desjardins est douloureux, mais cruellement exact, et M. Simard dit la pure vérité. En effet, les nouveaux professeurs sont devenus les miroirs d’une société inculte qui a mis l’analphabétisme sur un piédestal. Il est difficile de dévaloriser la profession lorsque j’apprends, un jour, que ma nièce, qui avait écrit « je suis allée chez grand-maman » s’est fait rudement rabrouer par la jeune prof, qui a « corrigé » ledit texte comme suis « j’ai été chez grand-maman ».
Vous avez raison M. Simard, cessons de dévaloriser la profession, juste un peu de pitié fera l’affaire !
D’abord entendons-nous la culture elle-même n’existe pas.
C’est les gens qui l’entretiennent qui la definit, ceux qui ont une opinion sur la question. Avoir de la culture c’est s’intéressé à une ou plusieur manifestation culturel, soit : l’Art en général. Tous on un opinion sur au moin un type d’art, notamment la musique. La véritable carence de notre socièté moderne c’est que les gens (ou jeunes) ne s’intéresse plus au Art classique tel que l’opéra, la danse, le théâtre voire même la poésie. Alors que jadis la plupart de ces diciplines était pratiqués quotidiennement par tous et chacun. Maintenant, la masse préfére rigoler de ceux qui pratique ces activités de « fif » plutôt que de rechercher leurs valeurs. Ces formes d’art n’ont pas été classé classique pour rien elle font partie d’un regroupement très select de discipline où tout l’être est nécessité en entiers pour la pratiqué. Aujourd’hui beaucoup de jeunes choisissent l’unicité en ne manifestant plus leurs goût, intérêt ni passion. Pourtant c’est avec ces détails que la culture prend son envol, puisque c’est la convergence d’idée qui mène à un état culturel collectif. Nous somme tous déjà cultivé, et c’est avec cet apport de chacun qu’emergera la culture.
Fréquentant moi-même le cégep, je me permets d’affirmer ceci : l’intérêt envers les arts reconnu par le Ministère est en chute libre tandis que l’art un peu plus « underground » est en pleine expension. Je le sais je fais partie des 5% qui aime ses cours de Français. Pour remédier à cela il faudra nombreux metteurs en scène et compositeurs innovateurs pour que la classique rejoigne la modernité.
Vaut mieux ignorer et ainsi éviter de débattre autour de sujets concrets, primordiaux et nécessaires. Vaut mieux ignorer aussi, pour mieux se laisser bourrer par tous les Jeff de ce monde, parceque lui il sait les choses !! Je l’entends presque textuellement, ces mots venant d’universitaires dont l’objet principal est d’étudier pour boire, fêter, et peut être, un jour voir les baby-boomers prendre leur retraite et ainsi récolter la mâne sans effort. Car au fond, ils le savent très bien. Ils se font dire quotidiennement par leur prof qu’il y aura pénurie sous peu. Alors à quoi bon s’éduquer davantage… de toute manière on aura une « job » quand même. J’ai 32 ans, j’ai pris la décision à 22 ans de faire un bac en histoire, puis un certificat en histoire de l’art, puis un autre en sociologie. Avant l’université je n’avais lu aucun livre. Pourquoi, étudier ? je me trouvais ignorent. Vous savez quoi? je me trouve toujours ignorant, et ce plus j’apprends. Mais le pire, c’est que notre relève universitaire ne sait pas son ignorence. Et surtout, ne pas leur dire, il pourrait être fâché, et crier leur LIBERTÉ. Je suis inquiet, très inquiet sur l’avenir de notre société…
Je ne sais où vous voulez en venir cette semaine, avec votre papier, mon cher Desjardins. Que déplorez-vous au juste? Que nos jeunes du secondaire ne lisent pas les grands clasiques? Que les profs ne lisent pas assez? Que le sytème d’éducation ne répond qu’à des impératifs de boulot et de carrière? Et vous dites que c’est différent en France?
Savez-vous ce que les Français en disent de leur système? Ils disent que c’est un système basé sur le « par coeur ». Qu’on n’y apprend pas à aimer la littérature, qu’on y apprend des noms, des dates, des phrases clichées…Qu’on veut faire beau dans un salon mais que la littérature dans les écoles ne s’en sort pas mieux qu’ici au fond.
Peut-être n’avez-vous pas entendu parler de cette jeune fille de 11 ou 12 ans de Montréal qui travaille à regarnir la bibliothèque de son école? Il est là le goût de lire. Dans cette jeune tête qui aime les livres et qui veut partager cet amour avec les jeunes de son âge. Chez-elle, on lit. Ses parents aiment la lecture et c’est là qu’elle en a pris le goût. Pas à l’école. Et pourquoi devrait-il en être autrement? On va à l’école pour apprendre des choses, beaucoup de choses…Pour y apprendre à lire entre-autres. Pour y lire? C’est moins certain. Ce geste de lire, de s’approprier un texte et un auteur, il faut savoir l’apprécier. Avoir été stimulé certes mais aussi en avoir fait l’expérience. Et cette expérience, c’est à la maison qu’elle se fait. C’est là que le goût naît et se développe.
C’est certain que dans les foyers où la télé hurle à tue-tête quasi 24/24, où l’enfant n’a pas un lieu tranquile à lui, pour se retirer et lire, là c’est plus difficile. Là où les parents s’engueulent à longueur de journée, que le nintendo buzz toute la soirée ou que les jeunes passent leurs soirées et week-ends dans la rue, c’est pas plus facile.
Vous croyez pas qu’on devrait viser plus souvent les chaumières quand il est question de lecture et de littérature? Les profs on en parlera après OK?
Les profs d’aujourd’hui sont moins cultivés ? N’est-ce pas à cause de l’éducation et de la culture qu’ils ont eux-mêmes reçus, de leurs professeurs, mais d’abord et avant tout de leurs propres parents ?
En tant que futur parent (d’ici 6 mois), ma plus grande crainte est de ne pas être en mesure de renverser la vapeur avec mon enfant. J’espère pouvoir lui inculquer le respect. La curiosité. De l’intérêt pour tout ce qui l’entoure et qui dépasse nos frontières québécoises et canadiennes. De l’intéresser à tous les médias, mais surtout, de faire grandir son intérêt pour le contenu davantage que le contenant. Et ce au plus bas âge possible, comme mes parents ont tenté de le faire. Et ils semblent avoir assez bien réussi.
Alors, mon enfant, comme tous ceux de sa génération pour qui mes semblables auront aussi accompli le même travail, pourra peut-être devenir un enseignant cultivé, capable d’inculquer toutes ces mêmes valeurs à ses élèves. Sinon, les transmettre au moins à mes petits-enfants…
L’attitude passive du doyen Simard est certes déplorable, mais elle est encore moins que celle de bien des parents qui attendent les bras croisés que le gouvernement fasse le sale boulot à leur place, pour ensuite pouvoir lui reprocher les erreurs et manques qu’ils auraient eux-mêmes commis.
Ce sujet m’a toujours passionné: la séparation de l’instruction et de la culture. J’ai eu la chance de grandir dans un milieu où j’ai eu l’occasion de posséder les deux. La réforme de l’enseignement au Québec ( et dans le monde entier) a exacerbé cette apparente dichotomie. Je crois qu’on accorde trop d’importance aux institutions d’enseignement. La famille et partant les gènes y jouent un rôle important. En plein écartèlement du système d’enseignement, ma fille a su se tirer d’affaire, en ce qui concerne la maîtrise de la langue française. Quel rôle a joué l’École d’éducation internationale de la Rive-Sud? Quels rôles nous avons joués, sa mère et moi? Ce que je sais, c’est qu’imitant mon père, je m’amusais à lui donner des dictées, jeu auquel elle se prêtait volontiers. Elle ne commettait pas de fautes à six ans déjà!
Un chevalier maure disait à son cheval maure: si tu mords ton mors, eh! bien, tu seras mort.
Parents, retroussez vos manches, si vous le pouvez!
Endiplômez des minables. Les universités sont trop fréquentées depuis l’avènement du programme: Diplômes pour tous que livrent les universités du Québec à Saint-Loouis-du-HA-HA. L’honnête homme est celui qui sait tout sans avoir rien appris.
Je n’ai jamais eu de mentor. J’ai tout appris moi-même.
Je suis tout à fait d’accord avec la puissance des mots livrés aussi tôt que possible. Pour moi ce n’est pas à l’université que j’ai appris à les aimer, mais dès mon jeune âge par la lecture de contes, par les chansons avec lesquelles on me berçait.
Il faut donner à l’enfant le goût de lire, lui donner en main de beaux livres colorés au début pour lui que plus tard il aie envie de lire ceux ‘sans images’ et se faire ses propres images bien à lui.
L’imaginaire est une source de réconfort et de plaisir illimité, encore faut il avoir habitué son cerveau à aller dans ce sens. Ça s’apprend je crois. Toujours dans le plaisir, pas dans les obligations d’un cours seulement.
Et le vocabulaire s’enrichit avec les auteurs avec lesquels nous faisons connaissance.
Mais l’enrichissement ne s’arrête pas là car je crois que toute forme d’art est en soi un moment privilégié pour apprendre.
Le théâtre une autre forme pour tâter de la puissance des mots et du gestes, la peinture, sculpture pour nourrir l’imaginaire de l’oeil.
Donnons le goût de lire à nos jeunes, donnons leur des moments de détente, des lieux privilégiés pour lire et des moments pour partager ce qu’ils auront découvert.
On est jamais seul avec un bon livre, et l’on peut apprendre sans douleur à mon avis.
Le système d’éducation a ses torts; quand une directrice d’école envoie aux parents une lettre bourrée de fautes d’orthographe et de syntaxe, c’est révélateur. Rigidité syndicale, oui. Trop d’élèves par classe, oui. Climat social peu propice à l’effort, oui. Perpétuels changements dans la façon d’enseigner, oui itou.
Devant cette situation, il ne faut surtout pas abdiquer. Lire incite à lire, lire mène à la discussion; aller au musée, n’importe lequel, tous si possible. Que l’enfant s’y ennuie, adore ça ou reste de marbre, peu importe, il en restera quelque chose un jour: le goût d’y retourner. Ecouter de la musique, toutes sortes de musiques et en parler, comparer, l’explorer. Cinéma: encore là, explorer, explorer, explorer. Ne pas en rester aux films hermétiquement classés pour enfants. Et toujours, en parler souvent, à tous moments. Et ainsi, un jour, un prof de cegep évoque les Marx Brothers devant des jeunes de 18, 19 ans et il est tout surpris d’apprendre que l’un d’eux, non seulement les connaît, mais a vu tous leurs films. Tout ça parce qu’à la maison, à 6, 8 ou 10 ans, on ne regardait pas seulement des « Walt Disney » à la maison.
Cette attitude porte indéniablement des fruits. Et pourtant, il ne s’agit en rien de cours magistraux. Que des conversations naviguant entre la passion et le « en passant ». Et plus tard, comme ça, mine de rien, on constate que certaines petites graines semées ça et là se mettent à germer (ou n’ont jamais cessé de germer au cours des ans).
Alors imaginez si en complément on avait affaire à des profs passionnés. A quelle déferlante contagion nous ferions face! Des profs qui nous décortiquent un film plan par plan pour nous faire voir ce que nous n’avions pas vu, qui nous traduisent nos visions de sorte que nous en devenons accroc à ce film. Qui nous plongent dans Rimbaud pour goûter au-delà du « on comprend rien à ce qu’il raconte ».
Rêvons un peu que chacun, à son rythme, s’efforce de foncer. Il y aura récolte.
Tout le monde connaît l’adage qui veut que « la culture, c’est comme la confiture, moins on en en a, plus on l’étend ». Et on sait ce que ça donne dans la réalité comme effet. L’ignorance, dans son ardent désir de plaire et de paraître tout le contraire de ce qu’elle est vraiment – de la stupidité pure – développe alors d’une manière médiatique et relativiste un discours qui lui est propre et qui, à la longue, justifie peu à peu sa médiocrité sous couvert de notoriété. On est un peu con mais on est beaucoup à le reconnaître et à en être fier.
Et c’est l’école de pensée qui veut que ce qui a le plus de valeur est ce qui attire le plus grand nombre, ce qui génère le plus de retombées économiques, qui finit par assassiner la volonté, la diversité et la vivacité culturelle.
Ce n’est pas l’école qui peut expliquer ou défendre à elle seule la place que doit occuper la culture dans une société comme la nôtre.
L’attrait de culture est et réside toujours dans l’importance que chacun lui accorde dans sa propre vie, dans le rayonnement particulier de ceux qui la crée, et dans la manière dont on la cultivent: avec amour, passion et conviction.
Ce n’est pas la culture du par coeur qui sauve un poème, c’est la capacité d’y avoir accès et le goût que l’on peut avoir de le transmettre… et c’est la sensibilité nécessaire pour le rechercher et le ressentir.
Enfin, le problème est peut-être dans notre manière de flairer la qualité, l’essentiel et le nécessaire? Tout le monde en parle? Ça doit être bon! Ça sent la controverse? Ça doit être intéressant! C’est nouveau, ça vient de sortir et ça va me faire rire, jouir ou moins souffrir? Par ici, j’en veux un, j’en veux deux, j’en délire!
Ce qui tue la culture, c’est la paresse, la volonté d’exister dans un Présent tout-puissant. C’est l’absence de curiosité et la culture du moindre effort qui veulent prendre racine et occuper tout le terrain.
Bref, pour se cultiver, il faut en avoir le goût, c’est tout…
Si, comme un témoin de Jéhova, je frappais aux portes de mon quartier, pour faire une étude ou un inventaire des livres à domicile, je pense que je trouverais quelques revues convergentes à la Péladeau, un vieil Almanach du Peuple, 3 ou 4 romans Arlequin et le vieux guide de restaurants de Francine Grimaldi. Mais la bibliothèque en majorité sera meublée de films en cassettes vidéo et pour les plus nantis, ils auront acquis un lecteur DVD. Tout cela pour dire que la lecture est passée de mode et d’habitude comme écrire une lettre, la mettre dans une enveloppe, y apposer un timbre et la poster. Je vais même plus loin, ma voisine est animatrice dans un centre de la petite enfance, on se voisine beaucoup, quand j’optiens 30 jetons pour un commentaire ou réaction, je lui fais lire à haute voix et souvent cette jeune femme de 31 ans diplômée de l’UQAM baffoue à chaque ligne tellement comme d’autres elle n’a plus la pratique de la lecture, on dirait que le cerveau de biens des gens réagit aux images et bloque devant les lettres et les mots écrits, imaginez quand vient le temps de composer un texte, c’est rendu un défie que seuls les contributeurs de Voir semblent relever, ainsi que les auteurs de chansons et de romans, sommes-nous rendus dans une société de poètes disparus où la télé et l’ordinateur nolisent et controlent notre pensée, sommes-nous en phase de robotisation planétaire?
Bonjour M. Desjardins,
Alors selon vous, la matière enseignée, ceux qui l’enseignent et les parents de ceux à qui on l’enseigne posent problème. Oh, c’est vrai, j’allais oublier le petit con de 17 ans à qui vous ne manqueriez pas de faire un mauvais parti…
Toujours selon votre chronique, la solution repose dans l’apprentissage, par des jeunes de 15 ans soutenus dans leurs efforts par des professeurs que vous voudriez semblables à Mentor, de »pans entiers » de la culture littéraire.
Un problème si vaste réglé si simplement. Vous m’impressionnez, M. Desjardins! Mais qu’attendiez-vous donc pour nous éclairer de votre sagesse?
Et que dire de votre style? »Aversion institutionnalisée pour la culture », sans compter ce »désagréable complexe du colonisé »! On serait à même de se demander d’où vous viennent ces locutions assassines?!
En vous lisant, il m’est revenu quelques images de cégepiens convaincus qui se cachaient sous le fallacieux prétexte de vouloir changer le monde, alors qu’ils n’étaient en fait qu’à la recherche de provocations intellectuelles.
Plutôt navrant!
Dans mes souvenirs de lecture d’adolescent, il y a cette phrase qu’Henry Miller avait utilisée, citant lui-même un autre (Blaise Cendrars, je crois, mais peu importe). Ça disait ceci : »Un livre est un livre est un livre ».
Et ça s’arrête là, M. Desjardins.
Ne vous méprenez pas, je comprends votre passion pour la littérature et partage votre souhait quant à son rayonnement. Mais de grâce cessez d’en faire la panacée qu’elle ne saura jamais être! Il n’y a d’ailleurs qu’à ouvrir le dictionnaire à la page 1339 (et là, mon but n’est ni d’accuser ni de condamner) pour constater qu’aucune littérature n’a jamais empêché la France de participer à un conflit guerrier, de fomenter une révolte ou d’exacerber des sentiments racistes.
Finalement, parce que l’anecdote sert bien mon propos, rappelez-vous Rimbaud, M. Desjardins.
C’est difficile pour les étudiants de respecter les enseignants si partout dans les médias on dénigre le contenu qu’ils ont à nous enseigner!
En fait, le problème dans les écoles en ce moment, n’est pas le programme du ministère de l’éducation, lorsqu’on prend le temps de le lire; le problème, ce sont les cotas dans les classes qui ne sont pas respectés! Il est difficile pour un professeur de donner toute la matière qu’il a à couvrir durant l’année scolaire, s’il a dans sa classe des gens qui comprennent moins vite, d’autres qui comprennent vite et qui perturbent le reste de la classe.
Même à l’université, les professeurs sont devant nous et nous mentionne que les cotas sont trop élevés en maternelle et au secondaire, pendant que nous, nous sommes 180 dans une classe à essayer de comprendre le sens de ce que le prof nous dit. Avec autant d’étudiants, le prof n’a pas le temps de faire un suivi personnalisé et n’a pas le temps de tout couvrir le contenu escompté. Il va à l’essentiel, laisse tomber des vidéo, des stages et des lectures complémentaires. Bref, on suit un programme universitaire à moitié, on obtient un diplôme et on est enseignant. Mais est-ce qu’on est compétent autant que désiré après quatre ans? Permettez moi d’en douter…
J’ai de gros doutes vis à vis la formation donnée aux futurs enseignants. Il devrait y avoir davantage de stages afin de préparer les étudiants aux différentes réalités, puisque c’est inquiétant de constater que le quart des diplômés en enseignement changent de carrière après 5 ans de pratiques. N’étaient-ils pas assez préparé à voir les enjeux de la profession? Ils sont allés à l’université quatre ans, pour constater après cinq ans de pratiques, que ce n’était pas pour eux. Ils auront donc consacré 9 ans de leur vie à un métier qui ne leur convenait pas…
Une suggestion simple: faites des groupes moins nombreux à l’université, les étudiants étouffent…
Je ne suis pas certaine de comprendre le fond de ce débat car pour moi culture ne rime pas du tout avec système scolaire.
La culture naît de la curiosité, de l’ouverture d’esprit, du désir de comprendre les choses et d’explorer différentes façons d’exprimer la réalité. Ça, ça ne s’apprend pas à l’école. J’ai eu la chance de rencontrer un ou deux profs particulièrement inspirants mais cela n’était pas, n’est pas et ne sera jamais la norme. Enseigner est une profession, une job, pas une vocation du temps des écoles de rangs.
Je crois que les gens, individuellement, sont eux-même responsables de leur propre enseignement au sortir de l’école. Le rôle de l’éducation est de nous équiper de « techniques » nous permettant de comprendre ce à quoi on s’intéresse. Que le sujet de notre intérêt soit la mécanique automobile, l’agriculture ou les arts reste une affaire de goût et de choix personnels.
Bien sûr la France est différente car elle a près de 2000 ans d’erreurs derrière elle à étudier. Ici, au Québec, on fait des choix différents….
Il est décevant d’être, comme dans mon cas, aussi à même de constater l’étendue du problème. Je suis étudiant dans un cégep toutafait quelconque et je subis a tous les jours les effets pernicieux du nivellement par le bas.
L’incapacité des professeurs à vraiment instaurer le rapport positif de maitre a élève en est a mon avis la principal cause. Non pas que les étudiants manquent de respect a leurs endroits, au contraire, à mon cegep on aime à se conformer. Non, ce qui détonne c’est l’insulte que les professeurs se portent a eux-même. Par leur trop grande volonté à établir un climat de communication et de bonne entente où tous ont leurs chance, ils dénature toute l’enseignement magistral. Ils privilégie de beaucoup trop la forme au contenu et a force rammolir la matière, ils la banalise et forment des élèves blasés et désinteressés. on entretien la culture de l’ignorance où il est pratiquement mal vu dans savoir et de vouloir en savoir davantage.
Les parents dans la plupart des cas sont loin d’aider car ils se soucient d’abord des notes et peu de ceux qui les donnent.La qualité ou la médiocrité d’un enseignement les laissent a peu près indifférents, tant que ce dit enseignement nous accullent vers quelconques diplômes.
Nous avons voulu une société démocratique où tout est régie par la charte des droits de l’homme et où tous sont égaux! Malheureusement, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne dans la nature! Nous ne l’avons pas compris, nous nous sommes entêtés à poursuivre dans le chemin vertueux dans lequel nous croyions nous promener, mais qui, en réalité, était une voie en pente descendante qui nous rapproche du nivellement pas le bas.
Résultat? Il n’y a plus d’autorité! Les parents n’osent plus affronter leur enfants et donc ces derniers se pointent en classe avec un problème d’autorité pour lequel le prof ne peut rien. Et s’il essaie un tant soit peu de résister, les parents rappliquent pour le remettre à sa place!
Autre conséquence: nous assumons que tous ont droit d’aller à l’école et donc les portes de tous les niveaux doivent s’ouvrir à tous. Par contre, les plus faibles retardent les plus forts. Afin de faire passer les étudiants, la complexité des examens doit diminuer d’année en année et ce qui fait que nous apprenons des choses au Cégep qui pouvaient être apprises au secondaire avant. En plus de ralentir tout le monde, un tel comportement démotive les plus forts. Par chance il reste les écoles privés pour corriger un tant soit peu la situation, mais même ce bastion est attaqué de toutes parts. En attendant, ce que M. Simard mentionne est vrai: comme nous avons formé avec moins de rigueur les enseignants ils se retrouvent maintenant à un poste critique de formateur sans avoir tous les atouts pour remplir correctement le poste.
La solution? Elle existe, mais elle est très complexe et demande un travail de longue haleine, puisqu’elle implique une révision complète du système scolaire en partant du primaire pour aller, étape par étape, jusqu’à l’université. Malheureusement, nous n’en sommes pas à notre première réforme, et tant que celles-ci seront concoctées par des fonctionnaires-bureaucrates, le véritable problème sera escamoté.
Je crois que la base du problème est en fait de savoir si la culture n’est pas un choix d’individu plus qu’un devoir. Quelqu’un peut vivre avec le minimum de culture si ça lui est égal. Je m’efforce de parfaire ma culture et je dois dire que ce n’est pas chose facile, il y a tellement à connaître que je ne m’étonne pas devant les gens qui préfèrent ne pas se poser de questions et vivrent sans ce besoin de savoir. La question du devoir émerge du fait, selon moi, que la culture joue souvent un rôle sur la prise de décisions importantes. Par exemple, on ne peut voir la guerre en Irak de la même façon avant et après avoir prit la peine de consulter d’autres discours que celui de ce cher Bush. L’opinion se forme en puisant constamment dans la culture et dans les valeurs. La culture vient donc donner un coup de pouce pour une opinion plus éclairée. C’est cette opinion éclairée qui peut venir changer les résultats d’un référendum par exemple. Les répercussions des opinions des gens sont trop importantes pour être prises à la légère, c’est pourquoi je crois que nous nous devons, ne serais-ce que par respect envers soi, d’être informé et par le fait même cultivé.
Oui, il est bon de rester vigilant car si on laisse aller les choses, Dieu sait (et nous aussi, on s’en doute) de quoi aura l’air notre société de demain.
Et pourtant, ce discours apocalyptique, chaque génération en a usé en parlant de celle qui la précédait… N’oublions pas qu’il n’y a que 50 ans, la plupart d’entre nous parcourait les champs et ne lisait que l’Almanach du Peuple… et seuls quelques séminaristes zélés pouvaient se targuer d’en savoir plus que le bourgeois moyen. Notre société urbaine est très récente, contrairement à la plupart des capitales du Vieux Continent… Ce n’est pas demain la veille où, au Québec, on atteindra la masse critique nécessaire pour engendrer une culture forte qui sait s’auto-alimenter. Et ce, malgré une abondance de talents créateurs.
Pour que la culture exerce un certain attrait chez les gens de la classe moyenne (le vrai monde, diront certains!), il faut une locomotive assez puissante pour tirer vers le haut le train de l’éducation ready-made et de la culture de pacotille. Aucune loi, aucun programme du Ministère ne feront bouger les choses si le climat social ne s’y prête pas. L’appétit vient en mangeant, c’est vrai. Mais il faut quand même avoir de quoi à se mettre sous la dent :)
Il y a bien une désafection générale pour la culture au Québec. Elle ne passe pas seulement par l’indifférence et la passivité populaire envers la litérature mais également par un oubli délibéré de ce que constitue le plaisir de la connaissance. Les Québecois semble avoir perdu le goût de la découverte simplement intellectuelle. Il semble aujourd’hui que le plaisir des sens suffise à satisfaire nos contemporains. Plus personne ici ne s’extasiera au son de la poésie ou devant les subtilités d’un jeu de mots habile. L’auteur de ceux-ci n’aura bien souvent droit qu’à un sourire poli ou à compliment maladroit.
Face à cette ignorance entretenue et même défendue je ne peux faire autrement que m’interroger. Sans doute, la modernité, l’accélération de l’histoire et des évènements, nous pousse à mettre de coté les enseignements d’hier afin de se mettre à ceux du jour. Le temps manque pour se perdre dans les délires et les rêves d’auteurs ou de penseurs attachés à une autre époque. Par contre, il faut lire et avoir lu pour comprendre que personne n’a réinventer la roue et que tout ayant déjà été écrit, le livre demeure un espace intemporel.
En Russie, la culture littéraire est vécue. Le quotidien transpire le poids de l’histoire. L’importance accordée à la connaissance s’étend à tous les domaines et à toutes les sociétés. Les Russes apprennent plusieurs langues à l’école, ils s’intéressent à la littérature et à l’art de partout dans le monde.
Je ne sais pas s’il faut accuser le système d’éducation ou les parents, tout ça me semble vain . La question fondamentale m’apparait plutôt de comprendre comment le savoir, l’amour de la connaisance, le développement de la culture et surtout le partage de celle-ci est devenue péjoratif dans notre société, comment quelqu’un d’instruit est devenu «un péteu de broue» et aussi comment on peut en venir à avoir honte de citer un auteur dans une discussion de peur de faire prétentieux.
Il faut garder l’espoir pour nos enfants et petits enfants. Il y a bien de l’amélioration à apporter dans notre ministère de l’éducation. Je trouve que les changements dans ce milieu sont lents et souvent très peu productifs. J’ai toujours pensé que le choix d’un professeur lors d’un engagement à l’emploi était une décision de haute importante car c’est lui qui fera toute la différence pour donner à l’enfant de goût d’apprendre et il sera choisi pour plusieurs années alors on ne doit pas faire d’erreur lors de son évaluation car c’est toute une génération qui devra payer pour. Il faut absolument que ce professeur soit un passionné dans sa discipline et qu’il garde toujours en lui le goût d’apprendre. Comment veux-tu donner ce goût d’apprendre à un enfant si tu ne l’as plus pour toi-même et c’est souvent le cas pour plusieurs professeurs qui attendent passivement la retraite.
Pour rêver d’une culture aux Québec, je pense qu’il faille avant tout utiliser le bon engrais. Et le bon engrais est avant tout un parent pourvoyeur de culture et non pas l’école quoiqu’elle ait une part importante dans l’acquisition de cet intérêt.
Je peux rêver d’un Québec cultivé. D’un Québec qui aura compris que la culture est le premier véhicule de l’Histoire d’un peuple. Combien de parents n’ont jamais été aux musées ? Combien de parents fréquentent les théâtres. Je nous vois pâlir…
Certes, une entente de partenariat devrait être établie non seulement entre les commissions scolaires et les bibliothèques municipales mais aussi avec les maisons de la culture, ces lieux qui sont indispensables pour la diffusion de tous les arts.
Je peux bien rêver d’une école ouverte. Je peux bien croire qu’elle existera cette école dans laquelle le français s’apprendra par un cours de théâtre, que dans le cours d’arts plastiques on y fabriquera, peindra des décors et que le cours de musique servira de prétexte à cette pièce de théâtre. Je peux bien rêver à cette école dans laquelle développer des compétences transversales ne consistent pas seulement à apprendre à manipuler internet ! Je peux bien rêver d’une école dans laquelle l’on dispensera des connaissances théoriques et historiques aux cours de musique ou d’arts plastiques.
Cependant, quoique le professeur n’ait pas à tenir le rôle qui m’est imparti, je m’attends à ce qu’il mette au calendrier de sorties éducatives des activités culturelles et qu’il encadre ces sorties pédagogiques par un contenu théorique ou encore pratique. Je ne m’attends pas à ce qu’il soit un passionné de la culture mais bien un passionné de l’enseignement.
Certains dénigrent la culture sous prétexte qu’elle ne sert à rien. C’est qu’elle ne fleurit pas pour tous. Mais moi je rêve. Je rêve d’un électrochoc de culture !
En attendant, je vous quitte. Je rentre à la maison : à ma Maison de la Culture.
La télévision est devenue une des activités favorites non seulement des québécois mais de tous les occidentaux en général car elle « manipule » notre temps et notre pensée, d’après les statistiques les enfants y passeraient facilement 2-4 heures devant. Et après, on s’étonne de toutes les répercussions que cela pourrait entraîner sur notre culture, car en lisant cette article on a l’impréssion qu’on ne fait pas grand-chose pour l’améliorer.
Prenons le taureau par les cornes, et agissons! Il est temps d’agir surtout par rapport à l’éducation de nos enfants car si l’enfant n’apprend pas à « aimer » la lecture dés son plus jeune âge, je ne pense pas que ses habitudes changeront à l’âge adulte, un véritable cercle vicieux qu’il faut changer !
À mon avis, c’est évident que pour garder notre culture québécoise, il faut commencer par l’entretenir, non ?!
Je dois malheureusement être d’accord avec cette vision sur le système d’éducation, la faculté et les enseignants qui en sortent. Il faut cependant faire attention de ne pas généraliser et traiter tous les profs d’imbéciles illettrés et incultes. Évidemment, certains enseignants correspondent aux ratés d’un système d’éducation qui se cherche dont le nivellement pas le bas est le nouveau modus operandi; ils sont quand même des
produits de ce même système.
L’enseignement est un métier de passion, le désir profond de vouloir aider les gens. Contrairement à d’autres domaines, les salaires ne sont pas assez intéressants pour attirer les meilleurs éléments, qui se dirigent vers des domaines plus payants et moins difficiles…
La faculté d’éducation est une farce terrible: 4 ans de pédagogie où l’accent est mis sur la psychologie de l’enfant plutôt que sur la manière d’enseigner… et comme la pénurie empêche de faire une meilleure sélection, on nivelle, là aussi…
Dans d’autres provinces, on doit posséder un baccalauréat dans son domaine d’enseignement avant d’être accepté en éducation… De toute façon, un incompétent le restera même s’il fait plusieurs années universitaires en pédagogie.
Cependant, il reste des enseignants fiers et compétents qui se tuent à l’ouvrage et cherchent à allumer une étincelle chez les jeunes. Cessons de croire que l’école est une institution de bourrage de crâne. Il doit avant tout désirer apprendre! Il y a évidemment un minimum à posséder, mais je préfère voir un élève dont l’esprit critique a été stimulé qu’un jeune qui puisse me parler pendant des heures sur la valeur artistique intrinsèque de Gide.
La culture ne s’apprend pas à l’école… c’est le désir de s’y intéresser qui l’est. Pendant longtemps les profs ont évalué les élèves sur leur capacité à associer un auteur à ses oeuvres, en a-t-on fait des gens cultivés pour autant? Le désir de découvrir s’apprend aussi à la maison, avec des parents… présents!
Je trouve que c’est un peu facile de dire qu’on n’enseigne plus la culture dans nos écoles. Moi, j’ai fait deux ans dans le système français alors que j’étais dans une école internationale en Afrique et je peux vous dire une chose, les élèves s’en foutaient carrément de Rousseau ou de Sartre ou de n’importe qui qu’on pouvait étudier. La presque totalité se contentaient d’apprendre quelques phrases passe-partout qu’ils réécrivaient dans leur dissertation. Bref, je me rappelle aussi que lorsque j’étais au secondaire, on m’obligeait à lire des livres, mais on me les laissait choisir. Je pense que c’est un bon départ pour initier les jeunes à la lecture. Il ne faut pas commencer par quelque chose qu’ils n’aiment pas. Oui, c’est vrai qu’on n’insiste pas assez sur la culture et sur les livres, mais ce sont des choses qui jusqu’à un certain point, je trouve, doivent s’apprendre par soi-même. Après tout, c’est triste à dire, mais on ne peut pas tous être des amateurs.
Commençons par le commencement. Fort de cette belle lapalissade, je voudrais faire une première distinction entre ce qu’est la culture au sens large d’une part, et la culture savante d’autre part. Ceci, simplement pour monter que les avatars de la culture savante ont pour principes ceux de la culture au sens large. Et quelle est-elle cette culture première. C’est tout bêtement celle qu’il nous reste quand on a tout oublié, ou que l’on ne peut pas citer correctement le nom d’un auteur. C’est celle que l’on a intériorisée profondément même quand on a quitté les bancs de l’école très tôt, parce que l’on était trop turbulent ou parce que l’on avait pas les moyens d’y user trop longtemps ses pantalons. Cette cultur- là, elle ne se cite pas, ele s’apprend. Et pour l’apprendre, il n’y a pas cent mille chemins. Il n’y en a qu’un et c’est celui de la réflexion, le plus souvent à contrecourant d’ailleurs, quand ce n’est pas dans la révolte et la contestation. Cette culture, elle peut être celui d’un simple ouvrier qui ne pourrait pas vraiment vous citer des auteurs, mais dont la culture vivante ferait paraître comme un illétré le petit bourgeois prétentieux qui voudrait lui en remontrer quand il s’agit de raisonner juste. Cette culture, il ne faudrait pas croire qu’elle se transmet sur les bancs de l’école. Elle a du populaire et ne fréquente pas forcément les salons de la bonnne société. Mais nous voilà justement au coeur du problème. Pour qu’elle existe en toute liberté, il faut que la liberté existe dans ce milieu. Plus il est étouffant et moins elle n’y croîtra. Quant à la culture savante, elle y sera d’autant plus vivante et étoffée que la culture au sens large le sera aussi. L’une ne va pas sans l’autre. Mais tous les colonisés pensent qu’il peut en être autrement.