Une aire d'attente au CHUL. Dans la salle de jeux adjacente, deux p'tits culs garrochent des jouets par terre en riant. Une vidéo joue à la télé. Caillou, genre.
Assise à côté de leurs parents, une femme à l'air dépité accompagne sa fille, trisomique. Toutes deux font la même moue. La même exaspération se lit sur leurs visages, semblable à un couple qui se serait engueulé dans l'auto avant d'entrer au restaurant. Elles ne se parlent pas, n'échangent pas un regard. Quand le médecin appelle la petite, elle se lève, y va, la mère ne bronche pas. On voudrait fondre dans le plancher.
Puis, une famille arrive en bande. Un petit troupeau. C'est mercredi après-midi et presque tout le monde est là: la mère et ses trois enfants. Il y a un p'tit rappeur grassouillet, l'air drôle et un peu nono. Il y a une ado assez mignonne, mais fringuée en guidoune, comme la plupart des filles de son âge. Et il y a leur sœur, dans un fauteuil roulant, fort probablement atteinte de paralysie cérébrale. Paralysie du genre sévère, hardcore. Quel âge a-t-elle? Difficile à dire. Ses traits sont un peu déformés, comme tirés sur les os saillants de son visage. Elle pourrait avoir 16 ou 17 ans, peut-être un peu moins ou un peu plus. Elle baragouine des sons, des petits cris d'impatience par moments, tannée qu'elle est d'attendre.
Autour d'elle, sa famille parle, discute, sourit. Tout le monde s'arme de patience.
C'est la vie. Leur vie. C'est le courage au quotidien de gens ordinaires. Mais, aux yeux de ceux qui, quelques secondes plus tôt, se faisaient une fin du monde d'un rapport d'impôts, d'une rage de dents ou d'un changement de pneus, cela prend d'étourdissantes proportions.
Comment font-ils? Sais pas, mais ils font. Sont-ils épuisés, pleurent-ils parfois de désespoir le soir, ou même le matin? Sans doute que si. Trouvent-ils leurs enfants beaux malgré leur difformité? Ben oui, Chose, et c'est un peu là leur drame. Jamais personne d'autre qu'eux ne percevra cette beauté-là.
Ils sont environ 20 000 au Québec, atteints de paralysie cérébrale à divers degrés. Rappelons que ce n'est pas une maladie comme telle, mais une infirmité causée par une lésion au cerveau. Cela n'est pas dégénératif, et dans plusieurs cas, grâce à la physiothérapie ou encore aux traitements en chambre hyperbare (même si le Collège des médecins n'a pas encore statué sur l'efficacité de la chose), des progrès peuvent être faits en ce qui a trait à la motricité.
D'ailleurs, parlons-en de la fameuse chambre hyperbare. Pas encore sur la liste des traitements couverts par l'assurance maladie. Des parents hypothèquent parfois la maison pour l'offrir à leurs enfants, à raison d'environ 5000 $ ou plus par an pour deux traitements. Des soins qui, au dire de plusieurs, font faire des bonds de géant à leurs enfants qui en ont bien besoin. Pendant ce temps, le gouvernement, s'il vient tout juste d'accorder des déductions fiscales à ces familles, tarde pourtant à faire le grand saut vers la gratuité. Money talks, dites-vous? L'argent parle, certes, et Dieu sait s'il tient parfois des propos obscènes.
Mais ceci n'est pas un téléthon. Il n'y aura pas de chanteuse plate ou de magicien amateur venu connaître son unique moment de gloire en carrière avant de retourner à son abrutissante job de préposé à l'entretien d'un stationnement souterrain. Il n'y aura pas de mini-documentaire larmoyant, interminable suite de plans au ralenti exacerbant le pathétisme de chaque histoire vécue, pas de larme qui tombe au sol avec le fracas d'une bombe.
Ici, il n'y a que la vie d'une famille anonyme aux prises avec un accident de la nature. Du monde ordinaire, je vous ai dit.
Il y a une mère, sûrement un père, un frère et deux sœurs dont une qui, en apparence, pourrait incarner la parfaite représentante de cette génération g-string que journaux et télés nous écrasent à la gueule, sans relâche. Jeans à taille basse, t-shirt explicite, chromée. Une fille que vous verriez dans la rue, au centre commercial ou dans l'autobus en vous disant à vous-même: p'tite pute.
Et pourtant… Elle est belle. Elle tient la main de sa sœur, la réconforte, lui dit de prendre son mal en patience, lui balance des jokes un peu chiennes, mais qui désamorcent une situation autrement intolérable. Ma p'tite vieille, qu'elle l'appelle en faisant gigoter sa main molle, ce qui n'indigne personne, tellement cela transpire la tendresse.
Elle qui devrait être, à en croire les médias, un monstre d'égoïsme adolescent, prend la menotte atrophiée de sa sœur et la rassure. Elle l'aime. Elle lui montre.
Après ça, vous viendrez me dire que la vie n'est qu'une salope.
La plupart d’entre nous ont une vie bien rangée et bien organisée. On a nos choses à faire de façon régulière, que ce soit le magasinage, les activités des enfants, le ménage, le travail, l’école, etc… Alors, lorsque survient un évènement qui sort de l’ordinaire, ça bouleverse toujours un peu qu’on le veuille ou non, et qu’on aime ça ou non. Et c’est aussi vrai pour toute ces familles qui doivent s’occuper d’un enfant atteint de paralysie cérébrale. D’accord que leur quotidien est probablement très différent du mien ou du vôtre, mais il ont aussi leur propre routine. On trouve qu’il ont du courage, et c’est assurément vrai, mais je suis sûr que si vous le leur demandez, ils vous répondront que non, qu’ils font tout simplement ce qu’ils ont à faire. Et vu de l’extérieur, on a de la difficulté à envisager d’être dans la même situation qu’eux. Mais si c’était le cas, la grande majorité des gens feraient la même chose, et ne s’en sentiraient probablement pas plus mals pour autant. L’être humain possède une capacité d’adaptation au changement assez extraordinaire, et c’est heureux car je n’oses ce qui en serait si c’était autrement. Le plus découragent dans cette situation, c’est souvent l’avenir de ces enfants malades car lorsqu’on se met à imaginer le futur de ces enfants, on commence à manquer de courage…
À maintes reprises dans ma vie, je me suis sentie jalouse de ces gens que vous décrivez. Comment parviennent-ils à cultiver un bonheur qui rayonne alors que mes difficultés personnelles minent mon humeur et m’anéantissent. J’ai bien tenté de relativiser, de me dire que, comme eux, j’ai mes moments de grâce et que, sans doute, ils doivent parfois tâter du désespoir.
Et si certaines personnes avaient simplement plus de talent que d’autres pour le bonheur ? Ou si, après avoir craint le pire, l’inadmissible devenait un cadeau de la vie ? Je ne sais pas.
Je sais cependant que tout être humain négocie, jour après jour, avec son quotidien. Personne ne le fait exprès de saboter son existence. Chacun veut sa petite part de bonheur et s’efforce d’y accéder. Et tout le monde se plante par moment. Certains se relèvent plus facilement que d’autres. Allez donc savoir pourquoi, moins échaudés par la vie ou, au contraire, si écorchés qu’ils ont appris à se contenter de peu pour apprécier la vie ?
Et puis, en référence à la petite pute de votre histoire, il est indubitable que chaque être humain possède son coté obscur. Cela ne l’empêchera jamais d’être foncièrement habité par La force.
M. Desjardins,
Les parents ont raison quand ils affirment que le traitement en chambre hyperbare améliore certaines capacités de leurs enfants. Cependant, dans l’étude du Dr Collet, les enfants du groupe de comparaison s’amélioraient autant. Les témoignages des parents sont essentiels pour inspirer la recherche scientifique, mais ils ne valent rien dans l’évaluation scientifique d’un traitement. Si on ne se fiait qu’aux témoignages anecdotiques, n’importe quel traitement serait jugé efficace. L’insistance des parents a fourni une motivation pour une étude scientifique, mais après les faits doivent prévaloir sur l’impression que laisse le traitement.
Aujourd’hui, le traitement hyperbare n’a pas encore de fondement scientifique, sans compter qu’il comporte des effets secondaires.
La force, on la puise en soi, quand on arrive face à une situation difficile. Ce n’est pas toujours évident et c’est très lourd à porter comme fardeau, mais je suppose, cette difficulté arrive à prendre sa place au quotidien et s’installe au frais de l’habitude de chaque jour qui passe.
Il y a quelques mois, on m’annonçait que mon bébé que je porte avait des risques d’être trisomique. À ce moment là, le ciel nous tombait sur la tête, à moi et mon conjoint et nous avions peine à s’imaginer vivre avec ça au quotidien. Il a même été question d’interruption de grossesse. Pour ma part, je me disais à moi-même que je réussirais à passer par-dessus, que mon enfant serait tout de même la plus grande réalisation de ma vie et ma plus grande fièreté, malgré une malformation ou un handicap quelconque. Toutefois, la décision devait se prendre à deux et… on attendait les résultats. Ma fille est en santé et sera normale, mais nous ne sommes à l’abri de rien et vous tous non plus!
La vie nous apporte tout plein de surprises, des bonnes et parfois des mauvaises, mais chacun puise sa force et grandi à travers ces épreuves. N’est-ce pas de cette façon que nous devenons des gens meilleurs, des gens plus près des vraies valeurs de la vie. Autant, la p’tite pute dont vous parliez, autant la femme de riche la plus snob, que la mère ou le père de famille « ordinaire » qui attend à l’urgence pour des soins pour son enfant.
J’ai beaucoup d’admiration pour les personnes qui vivent ces épreuves et qui passent à travers avec force et courage, comme si tout était normal. C’est quand on s’assoie à l’urgence pour notre p’tit bobo qu’on se replace les deux yeux en face des trous! On a pratiquement honte d’être là et on descend tous de notre piedestal.
J’ai déjà entendu un témoignage dans un téléthon où une adolescente malade d ‘une maladie dont je ne me souviens pas, que si une personne en santé se retrouvait une heure dans sa peau à elle, elle voudrait donner des millions pour que cesse la douleur tellement celle-ci est forte.
C’est ce qu’on devrait peut-être se dire quand on ne peut s’empêcher de regarder du coin de l’oil, en faisant semblant de rien, quand une personne handicapée, trisomique ou visiblement malade est dans notre champ de vision. Tous ces regards que les malades et leur entourage doivent subir et que nous détesterions voir se lancer vers nous dans l’hypocrisie la plus totale.
Lorsqu’on devient parent, on le devient pour toujours. Il y a toutefois des cas où toujours peut se révéler plus éternel qu’à d’autres, où le répit ne viendra jamais. quand on ne sent plus l’odeur de l’hôpital tellement on y va souvent et quand on a toruvé mille truc pour tuer l’attente dans les centres de santé, car celle-ci y est toujours soit constamment longue ou croissante.
Pour toutes ces personnes, ces aidants naturels, on devrait avoir une pensée quand vient le temps de faire un don où quand l’occasion d’aider se présente. Car, derrière la misère quotidienne de la douleur, il reste toujours celle de l’incompréhension ou l’ignorance des autres.
C’est à croire que Martineau et Desjardins se sont donné le mot : cette semaine, c’est l’hommage aux gens ordinaires. Pendant que Richard nous fait l’éloge des citoyens normaux, qui travaillent à calibrer l’encre dans une imprimerie, ou à déboucher le trône d’une salle de bain miteuse, David étale les doux plaisirs de la simple tendresse d’une famille et son drame. Vraiment, je vous admire de désamorcer vos fusils, souvent pointés vers le cirque politique, pour lever le drapeau blanc, et faire couler l’encre pour quelques lignes d’humanité. Mes félicitations…
En cette semaine antistress (2 au 8 mai 2005), je crois qu’il est important de s’arrêter un peu pour regarder passer le train de la vie sans s’accrocher à l’un de ses inlassables wagons. Lorsqu’on prend une minute pour fixer le ciel, deux minutes pour respirer et trois minutes pour réfléchir à la vie, l’existence prend un tout autre sens.
Il n’y a pas que le travail, l’argent et le beurre… Mais pour s’en rendre compte, il faut oser prendre le temps…
Mon cher David vous venez de mettre du baume sur mon coeur . Comme vous , j’aurais pensé en voyant cette adolescente délurée le nombril à l’air et le g-string qui dépasse en arrière : voilà une petite pute . Il ne fait jamais se fier aux apparences . Maudits préjugés .
Elle aura la chance de faire sa vie , son habillement deviendra plus classique , elle travaillera , vivra en couple et expliquera plus tard à ses enfants pourquoi ma tante est en chaise roulante et vit en institution .
On a souvent tort de penser que les adolescents sont méchants de nature . L’été dernier à la campagne , arrive un gros garçon , jeune vingtaine , trisomique . Un groupe d’adolescents qui chahutent avec les filles . Mathieu se rend près du groupe . Je me dis : il va se faire virer de bord assez vite merci . Je me trompais . On riait avec lui et non de lui . On l’acceptait sachant qu’il était différent . On l’acceptait sachant que son travail se limiterait pour le reste de ses jours à compter des épingles à linge et en placer cinquante dans un sac .
Je me posais aussi la question comme vous . Comment font les parents ? On a toujours l’espoir que nos enfants grandiront et feront leur chemin dans la vie et qu’ils nous combleront avec des petits enfants . Sauf que pour eux , ces enfants ne grandiront jamais , n’auront pas de descendance et seront à leur charge jusqu’à ce que mort s’en suive .
Merci monsieur Desjardins de m’avoir permis de revivre ces beaux souvenirs qui prouvent qu’il y a encore de la bonté chez nos jeunes .
Le choix repose dans les mains des dirigeants de notre société. Celui qui fut posé récemment d’arrêter les subventions aux interventions chirurgicales d’esthétique (excluant les traitements qui relèvent de la santé comme la réduction mammaire pour les cas extrêmes de danger pour la santé du dos et de la colonne) était attendu. Lorsqu’il est impossible de tout subventionner au maximum, selon des contraintes financières, il demeure tout à fait normal qu’un traitement couteux, pour les enfants handicapés intellectuellement, atteints de paralysie motrice et physique soit sinon couverte par l’assurance maladie gouvernementale, sinon du moins en partie subventionnée.
Les améliorations sont significatives et progressent pour les enfants dont les parents ont les moyens d’aller les faire soigner en clinique privée. Le système deux vitesses existe déjà pour ces cas pires qu’on ne soigne pas en urgence. Des gens qui ont des intérêts à ne pas dévoiler toute l’information au public tentent de camoufler des rapports approuvant ces traitements. Entre vous et moi, une société qui doit choisir entre le futur de ses enfants et de sa jeunesse ou une amélioration des conditions de vie (ou de mort) d’un artiste déjà au terme de sa vie, malgré qu’on reconnaisse ses qualités et son avancement de la culture au Québec, devrait penser à son avenir? Ces enfants aujourd’hui seront des vieillards demain, et des adultes non autonomes et donc à charge pour sa famille et la société en général pour une bonne partie de leur vie…
Les grands prématurés qu’on sauve aujourd’hui grâce aux avancements de la médecine, et qui mourraient il y a à peine 15 ans, il faudrait peut-être s’en occuper… Ce ne sont pas uniquement les soins hyperbares auxquels il faut penser, mais aux conséquences éthiques des avancées de la médecine, et aux recherches conséquentes pour améliorer les conditions de vie des gens qu’on a recappé de la mort. Sinon à quoi bon…
On ne sait jamais comment on va réagir avant d’être face à l’épreuve. Pour ma part, je crois que j’aurais beaucoup de difficultés à accepter de vivre une telle épreuve. Mais d’un autre côté, ceux qui y sont plongés involontairement s’adaptent et semblent souvent apprendre à en tirer le meilleur parti.
On ne sais jamais quand ça peut nous arriver. Aujourd’hui tout va bien, demain un automobiliste dans la lune pourrait me frapper et me laisser infirme pour la vie. Tout le monde le sais, mais personne ne veut y penser. Où lorsqu’on y pense, on se dit qu’heureusement on a pris des assurances pour ce genre de situation.
On ne sait jamais qui sera le plus heureux: la personne qui est infirme et dont nous avons instinctivement pitié ou la personne qui est en pleine santé, à qui tout semble sourire et dont l’avenir est prometteur…
Il ne faut toutefois pas oublier que ce ne sont pas toutes les familles qui acceptent aussi bien leur épreuve. Bon nombre de personnes se débarrasse de leur responsabilité ou pire l’endure en le faisant sentir à tout leur entourage et à la personne qui est handicapée. Il ne faut pas non plus idéaliser les familles qui aiment leurs enfants handicapés. On a l’impression que ces personnes sont plus courageuses, plus humaines et plus charitables que la normale. Probablement avec raison, mais je dirais qu’elles savent surtout profiter des bons côtés d’une situation moins avantageuse.
Ces réalités de la vie remettent bien des choses en question. Pourquoi de tels fardeaux, alors que la vie pourrait être si belle? Quand ce n’est pas le corps, il arrive que la tête dérive et d’autres, qui n’ont rien de tout ça, meurent de cancer, alors qu’ils avaient tous les espoirs devant eux. La vie est absurde. Rien à comprendre, les contrastes de la vie nous dépassent.
Quand on se figure être un grain de sable dans la vie, nos perspectives changent. Nos problèmes de tous les jours deviennent moins lourds et la relativité joue son rôle, on s’abandonne. On peut chercher pire ou mieux, mais le sens premier de nos vies revient et d’en profiter au maximum demeure primordiale. Ceux qui y arrivent, peu importe leur condition, allument l’esprit des autres.
La perte du sens des valeurs dans notre société, où le taux de suicide est le plus élevé au monde, fait réfléchir. En espérant que ces gens, dont la condition de vie est plus difficile, continuent à nous supporter, dans tous les sens du mot, afin que tous réalisent, que chacun a sa place dans la vie et que nos relations peuvent générer, un tissu humain nous permettant de mieux vivre nos pertes individuelles.
Cela doit prendre tellement de courage pour surmonter tous les sentiments qu’on doit ressentir lorsqu’on apprends que notre enfant a un handicap comme la paralysie cérébrale. On doit se sentir coupable, être triste, déçu. En fait, je ne sais trop par quels gammes des émotions on peut passer. J’ai trop de difficulté à me l’imaginer. Je n’ai pas encore d’enfants et il m’arrive de penser à ce que je ferais dans un cas pareil. J’imagine que comme ces parents, je trouverais le courage de m’occuper d’eux au meilleur de moi-même. Cela doit se faire tout seul parce qu’après tout, cela demeure notre enfant. Ce texte remet bien des choses en perspectives. Au moment où j’ai commencé à lire ce texte, j’avais un air de boeuf avec tout le monde parce que j’avais un petit mal de ventre. Et oui, j’ai un peu trop mangé de pizza hier. Rien de dramatique dans le fond. Quand on a un petit problème, on a tendance à en faire une montagne. Il nous suffirait pourtant de penser un peu aux autres. La vie est belle. Oh que oui qu’elle est belle. Au moment où on s’en entend le moins, elle nous réserve souvent de belles surprises. Il ne faut pas perdre espoir voilà tout. Bonne journée !
C’est vrai que c’est difficile d’aller au delà des apparences et au delà des préjugés que l’on porte au sujet des bien portants et aussi des malades et des handicapés. Au sujet de ces derniers, cet article a suscité une réflexion sur les personnes qui naissent avec un handicap plus ou moins grand. Bientôt la science permettra avec probablement l’ingénierie génétique en tête de réparer de plus en plus l’être humain (et sans doute de permettre la reproduction par clonage). Je sais qu’il y a beaucoup de personnes contres ces techniques, mais l’homme étant ce qu’il est, le progrès n’arrêtera jamais et ça se fera que nous le voulions ou non. À nous de décider si nous voulons en faire du bien et peut-être redonner une meilleure vie à ces gens et par le fait même à ceux qui les entourent.
Après tout la reproduction et le pouvoir de guérison « naturel » de l’espèce humaine nous prouve que la nature est loin d’être sans failles et la pharmacopée moderne cause parfois plus de problèmes qu’elle n’en règle. En attendant la promesse de meilleurs soins, nous aurons encore besoin de beaucoup de tendresse et de compassion pour éloigner le désespoir.
Je compatis avec cette famille et avec toutes les familles qui ont des enfants avec cette maladie. Dans mon adolescence, j’ai eu un copain trisomique de naissance, il marchait du mieux qu’il pouvait et parlait aussi comme ça voulait bien sortir même si parfois ça pouvait prendre 10 minutes avant de pouvoir dire ce qu’il voulait dire mais il ne lâchait jamais et il finissait toujours par y arriver. Il ont un courage hors du commun et même si je lui ais souvent demander comment il fesait pour survivre à tout ça avec le sourire je ne suis pas capable de faire comme lui à tout les jours sauf que je me rappelle souvent ce qu’il me disait: »Je ne connais pas autre chose alors ça ne me manque pas, pour moi je me sens aussi normal que toi » c’est pour dire que peut importe comment nous sommes nous ne pouvons envier autre chose si nous ne le connaissons pas.
Pour ce qui est de ses parents il est certain qu’ils ont vécu dans le « drame » pendant quelque année mais quand ils ont vu le courage et le goût de vivre de leur fils ils ont compris qu’il fallait qu’ils prennent exemple sur lui et en famille ils ont appris à vivre avec cette maladie qui n’est pas toujours facile et souvent très douloureuse psychologiquement. Je sais que ce n’est pas toujours aussi beau dans toute les familles et que le quotidien n’est pas toujours facile mais quand nous vivons à côté de ces gens malades nous apprenons à nous ouvrir et à écouter et surtout nous apprenons l’amour….l’amour de soi et des autres.
Le bonheur n’est pas une situation de fait. C’est un état d’esprit. Tout comme le courage n’est pas de sauver un peuple de son dictateur ou de grimper l’Éverest. C’est d’accepter la vie et la vivre sans s’abandonner à la tentation facile de se complaire dans ses malheurs. Le bonheur et le courage n’ont pas d’âge ni de nom. Ni de sexe ni de religion. Le mot tolérence cotoie compassion. Le mot amour déteste le jugement. Si on pouvait seulement apprendre parfois les vertus de la simplicité… nous sommes tous humains après tout !!
Il y a de ces évènements qui vous reportent dans une autre dimension de la vie, de la société qui nous entourent.
Que ce soit à la naissance ou sur le tard, quand cela frappe, l’être humain se dédoublent, il s’adaptent…c’est l’instinct de survie qui fait surface et c’est le seul animal du royaume qui réagit comme ça.
Autrement, les plus faibles après avoir été écartés de la meute…meurent dévorés par les prédateurs qui rôdent…
Je ne sais pas du tout où je veux en venir, ou ce que je veux vous expliquer…
Je tente juste de communiquer la force qui nous habite pour rassurer ceux qui vont vivre cela ou qui viennent tout juste d’être frappés….
Il y a des gens qui en plus d’avoir élevé une famille de six enfants en ont adopté un autre parce qu’il était épileptique et que ses parents d’origine ne pouvait pas s’en occuper.
Il y a des gens qui en plus d’avoir vu aux besoin de leur nombreuse famille ont accueilli sous leur toît d’autres famille entières en détresse.
Il y a des gens qui travaillent tous les jours auprès d’handicapés physique et mental.
Il y a des gens qui ont perdu leur fils par le sida et qui ont surpassé un cancer.
Il y a des gens qui veillent sur les vieillards et parviennent même à les faire rire.
Il y a des gens qui ont frôlé la mort dans un accident et qui travaillent depuis à transmettre de l’espoir auprès de ceux qui se trouvent dans la même situation.
Il y a des gens qui se retrouvent seuls avec des enfants à élever, rongés par la pauvreté et qui continuent de lutter pour assurer leur survie.
Des cas exemplaires, il en existe une multitude. Dans ce tourbillon de tourments incessants, ceux que la vie flagèlent de coups persistants sont plus grands que les grands de ce monde. Inconnus et méconnus, ils ont développé cette faculté de l’être humain engloutie sous la mare stagnante de l’indifférence, l’amour.
Rien ne surpasse la force de l’amour. Ni titres, ni statut social, ni comptes en banques.
L’amour s’installe le plus souvent là où le confort n’est pas basé sur l’aspect extérieur des choses. Si nous prenions le temps de redécouvrir la puissance de l’amour dans les gestes quotidiens, nous serions en mesure de s’approprier assez de puissance pour défier les puissances néfastes qui nous gouvernent.
Ces gens, ce sont nos enseignants. Devenir comme eux, c’est d’avoir enfin accès au portail invisible qui mène à la liberté.
Le système de santé québécois – et canadien – est une aberration, une insulte à l’intelligence humaine. Comment un gouvernement sain d’esprit peut-il expliquer que la chambre hyperbare n’est pas assumé par l’état alors que l’augmentation mammaire donne droit à des crédits d’impôt ou encore que les détenus ont le droit de se faire tatouer gratuitement pour des raisons de santé…?
Comment comprendre la logique derrière laquelle certains médicaments pour des maladies sérieuses et difficiles, dont entre autres pour le SIDA, ne sont pas couverts par la RAMQ alors qu’il est possible d’obtenir une bouteille de shampoing prescrite… la même bouteille qui se trouve sur une tablette grand public dans la pharmacie?
Où se cache la logique qui veut que l’insémination artificielle n’est pas couverte par l’État alors que ce n’est pas la faute des parents s’ils ne peuvent pas avoir d’enfants alors que l’avortement est couvert?
Bref, pour revenir à la question du chroniqueur, comment font-ils? Je ne le sais pas. Ce gens, ces familles sont nos super héros des années 2000. Ils font tout ce qu’ils peuvent pour survivre à ses injustices sociales. Remarquez qu’il y a toujours un fonctionnaire, un professionnel ou un cadre derrière chacune des ces anomalies évidentes. Il y a toujours un fonctionnaire, un professionnel, un cadre du gouvernement ou un député qui ne veut pas changer ces évidences… jusqu’au jour où cela lui arrive.
Le gouvernement mériterait de recevoir, à sa porte, le magnifique message des Témoins de Jehovah : Réveillez-vous! En fait, la population demande simplement que le traitement de tels cas soit logique, qu’il y a de la place pour du cas par cas.
Nous, qui n’avons pas vécu ce genre d’expérience, ne savons pas comment nous réagirions en de telles circonstances. Probablement très différemment de ce qu’on s’imagine en dedans de nous-même.
Cette jeune fille, ne serais pas la même sans sa sour atteinte de paralysie cérébrale. Sûrement que ça l’a rendue meilleure. Je ne dis pas qu’elle aurait été une mauvaise fille mais je suis prête à parier qu’elle ne se moque pas des autres comme plusieurs filles de son âge. Elle l’aime sa sour, malgré son handicap, et ça fait prendre conscience que les gens peuvent être différents sans qu’on sente le besoin de se moquer d’eux.
Les gens on beaucoup de force en dedans et ne s’en rende parfois jamais compte, d’autres sont confrontés à cette dure réalité et font ce qu’ils ont de mieux à faire sans se poser de questions. Ils sont les héros de leur famille, de leur entourage et les héros d’un jour des inconnus qui les rencontrent sur leur route.
Votre propos de cette semaine, cher David, vous honore! Quand on sonde. ne serait-ce qu’un peu les aspects de votre article, Seigneur que je me sens gourde! Je devrais être la première à faire mon mea culpa: mea culpa quand je porte un jugement hâtif sur les gens et les situations; mea culpa quand j’ai conscience des injustices mais que je ne réagis pas; mea culpa quand un monde crie au désespoir et que je fais la sourde oreille. Des fois, je m’en veux d’être si contradictoire, rechercher cette beauté plastique alors que la vraie n’est pas visible; en vouloir encore plus alors que d’autres ont les mains vides. Parfois, j’ai l’impression que mes actions trahissent mes convictions profondes, peut-être suis-je en train de me faire engloutir par la consommation excessive, par l’information et la désinformation abusive où la réflexion n’a plus sa place?
A chaque jour,je prends le bus (par choix) pour aller au boulot, de temps à autre, j’y vois monter un jeune homme, un lainage à moitié déchiré sur le dos, une casquette à rebord porté arrière, un boucle à l’oreille. Mon premier jugement, voici probablement un autre raté de notre société, un autre qui en arrache! La deuxième fois, quand je j’ai vu monter, c’est un visage sympathique qui m’est apparu, il avait un éclat dans les yeux, une tendresse dans le sourire, j’ai dû me retenir pour lui dire bonjour (pourquoi donc?) Pourtant, j’aurais juré que…..mais ce sont des apparences, des murs qu’on érige soi-même pour ne pas voir de l’autre côté……Une moitié du monde pense du mal de l’autre moitié, on a de plus en plus de difficulté à gérer les situations de crise. Je lève donc mon chapeau à tous ces parents, à tous ces frères et soeurs, qui inlassablement tentent d’ensoleiller la vie d’enfants handicapés, car ceux-ci dans l’acceptation de leurs souffrances, sont déjà de beaucoup supérieurs (en courage) à bon nombre d’entre nous. Alors, pourquoi attendre je jour du jugement dernier pour régler nos comptes?
C’est bien connu et dommage que notre société en général est reconnue de se plaindre sans cesse. Non mais c’est vrai. Regardons-nous dans un miroir! Les gens ont un bon emploi, des sorties culturelles à outrance, une piscine dans la cour où parents et amis s’éclatent les jours où Galarneau est au rendez-vous accompagné d’une canicule du tonnerre durant notre été. Sans parler des terrasses constamment bondées l’été dans le Vieux Québec.
Lorsque nous allons à l’hôpital ou dans un autre lieu public et que nous sommes en présence de gens avec des enfants handicapés nous sommes bien compatissants de ce qu’il vivent. Ces gens ne reçoivent pas suffisament d’aide de l’Etat. Mais nous dans notre confortable salon que faisons-nous pour aider ces gens-là? Le bénévolat semble exister seulement lorsque nous avons l’âge de la retraite et encore! Vraiment n’ayons pas en plus le culot de nous plaindre dans nos petites vies dorées…
J’ai 25 ans, je n’ai pas d’enfants et je dois dire que parfois j’ai très peur d’avoir des enfants. Peur parce que l’on ne peut jamais prévoir et que lorsque l’on a un enfant, on l’aime mais cela fait si mal de voir ce qu’ils doivent endurer lorsqu’ils sont atteints d’une maladie comme la paralysie cérébrale. Une famille doit être très forte pour pouvoir survivre à un tel drame mais on en voit de plus en plus et cela m’encourage! J’aime voir le courage et tout l’amour qui se lient dans les yeux de leurs parents! Oui, vouer sa vie à un enfant malade, est un beau geste et ces gens méritent que l’on les admire! Ces gens mènent une vie de sacrifices et plusieurs nous disent que ce que leur enfant leur a fait comprendre est vraiment un trésor inestimable!
Il n’y a pas de geste plus altruiste que celui de se donner entièrement à un être dont la condition est handicapante. Ce geste, je l’ai pourtant vu plus d’une fois dans ma vie et je l’ai moi-même posé à quelques reprises. Prendre en charge une personne handicapée physique ou intellectuelle n’est cependant pas si rare dans notre société. Ils sont nombreux à s’occuper d’un proche que la vie a marqué par la malchance de naître différent.
Les personnes qui posent ces gestes si généreux sont rarement reconnus par les bien-portants. On aime les plaindre et voir en eux des mères Thérésa mais au quotidien, ces personnes sont comme vous et moi. Ils aiment leurs enfants, leurs frères ou soeurs pour ce qu’ils sont. Ils ne voient pas en eux que le handicap. Ils voient d’abord la personne. Celle là dont les limites sont plus évidentes mais qui recèle aussi des capacités insoupçonnées.
On ne dit pas assez que les personnes souffrant de handicaps ont des potentiels énormes qu’il suffit d’apprécier. L’un de ces potentiels est d’abord de nous faire prendre conscience de la fragilité de tout ce que nous prenons pour acquis. Marcher, voir ou entendre est pour nous quelque chose qui va de soi. La privation de ces choses nous fait tout de suite imaginer que la vie est nécessairement moins complète quand il y manque un attribut. Et c’est là que naît le malaise. On pense que de celà doit nécessairement découler une peine irrémédiable et on se répend en pitié.
Mais ce n’est pas à celà que pensent les aidants naturels. C’est en premier lieu aux petites joies qui animent ces visages d’êtres humains différents. Certes, il n’y a pas que des bonheurs. Mais il y en a et c’est ça qu’on ne voit pas assez. Les personnes handicapées ont une vie. Et comme toutes les vies, elle s’accompagne de joies et de tristesses. C’est notre regard qui handicape le plus ces personnes. Pour elles, le handicap fait partie de leur vie. Il doit donc faire aussi partie de la nôtre si nous voulons les aider.
Ce qui nous aide à survivre, ce n’est pas le système de santé ou notre culture d’égocentriques finis. C’est plutôt cet amour si fort, qui cimente les liens de famille dans des cas graves, comme la maladie.
J’ai une cousine qui a la paralysie. Sylvie. Je ne la vois plus autant que je le voudrais. Ça fait si longtemps…Mais j’ai le souvenir de tous ces beaux après-midis où on s’est baladées dans les musées, les parcs et le Jardin Botanique. Oui, il y avait les clappings douloureux que je devais lui administrer. Oui, il y avait cette fatigue qui lui tombait dessus plutôt vite en fin de journée. Ça aurait été bien plus simple de me tenir avec les autres ados et jouer au Sega. Mais Sylvie m’a fait grandir. C’est grâce à elle, si mes priorités ne sont pas le prochain beau petit top que je pourrais m’acheter ou avoir un beau gazon devant chez-moi. Il y a d’autres enjeux pas mal plus importants….
Sylvie à chaque rhume, elle lutte pour sa vie.
Elle est fragile; mais elle m’a fait comprendre qu’après tout, on l’est tous un peu…beaucoup. On n’a qu’une vie, il faut en profiter et aimer ceux qui nous entourent.
Je ne sais pas comment elle fait pour aimer la vie sans pouvoir lever une tasse. Je ne sais pas comment elle fait pour manger sa nourriture en purée, parce que les médicaments lui ont bousillé les dents. Je ne sais pas comment elle fait pour vivre avec une barre de titanium implanté dans le dos, qui la fait souffrir tant sa peau maigre et trop mince se fend à la nuque avec le bout de ce bâton. Mais elle vit ! Elle veut vivre ! C’est le soutien autour d’elle qui la porte.
C’est de cet amour-là, qu’on a besoin. Qu’on devrait se partager plus…
Que de degrés différents dans ce mot d’humeur! Certains y voient un plaidoyer « pro » chambres hyperbares, d’autres un message d’espoir sur le bonheur malgré tout, et d’autres (comme moi) sur le jugement que l’on porte trop rapidement face à autrui…
Toutes ces réponses sont bonnes! M. Desjardins, les pistes de réflexions provoquées par votre chronique de cette semaine sont multiples et toutes très pertinentes.
Chacun peut faire son propre constat face aux nombreuses situations où l’on juge l’autre par l’image qu’il projete. Ah oui, on aime penser que : « Non, nous on n’est pas comme ça! » Mais même si c’est bien dommage et triste à admettre, il est très facile de tomber dans le panneau de la sacro-sainte première impression.
Juste pour le moment d’arrêt que ce commentaire a provoqué chez chaque lecteur, chapeau!
Chapeau pour ce texte qui nous oblige à nous arrêter pour nous sensibiliser sur le sort des plus démunis. Après une lecture comme celle-ci, je n’osais plus me plaindre de mes petits problèmes quotidiens et je me suis même surprise à remercier le ciel pour ce merveilleux cadeau que j’ai reçu à ma naissance qui s’appelle « la santé ». Je me suis également dit que nous devrions obliger tous les « chialeux » de cette terre à aller passer une semaine dans un milieu hospitalier pour comprendre que les problèmes majeurs de notre société ne sont pas toujours ceux que l’on pense. Tant qu’à y être, pourquoi ne seraient-ils pas accompagnés par nos chers ministres qui n’ont pas l’air de savoir quoi faire de notre argent…
C’est grâce à des chroniques comme celle-ci que les mentalités des gens vont changer. Cela risque de nous inciter un peu plus à nous impliquer dans notre collectivité car, même si nous sommes au courant des malheurs que vivent nos concitoyens, il est bon de se les faire rappeler, et cela fréquemment. Dans le tourbillon de cette vie de plus en plus égoiste que nous menons, on oublie vite le sens de l’entraide et du partage. Se servir de sa plume de manière positive et sensible, comme vous l’avez fait, est selon moi un premier pas dans la bonne direction… Merci!
…jusqu’à ce que je vois quelqu’un qui n’avait pas de pieds. C’est vrai que la vie est plus dure pour certains.
Je suis tout à fait d’accord sur ce point qu’il y a des montagnes de courage dans la vie de chacun. Que l’épreuve dévoile des gammes d’émotions, de qualités et de forces qu’on ne soupçonne pas avoir quand la vie est plus clémente.
Ceux qui apprennent que la maladie les frappe et qui se voient diminuer jusqu’à l’ultime abandon, jusqu’à finir par lâcher prise et chercher le soulagement dans la mort s’excusant d’abandonner les leurs, attendant la permission de ceux qu’ils aiment pour partir. Ou encore ceux qui s’effacent lentement, leur corps seulement est encore là. Au travers des crises plus ou moins longues de la maladie d’Alzheimer ils ont perdu le contact avec la vie, reculent de plus en plus vers des endroits inquiétants d’où ils ne reviennent brièvement que pour se culpabiliser en réalisant à quel point ils sont un fardeau pour leur entourage.
Et pourtant les proches de tous ces malades, ceux qui les aiment, jamais ils ne diraient qu’ils sont un fardeau. Ils disent que c’est accaparant, épuisant émotionnellement mais pas un fardeau. Parfois même ils pleurent de joie quand ils vivent un bon moment avec les malades qu’ils aiment. Est-ce qu’on pense à pleurer de joie dans la vie de tous les jours? Est-ce qu’on pense à apprécier un bon moment pour ce qu’il est, un cadeau de la vie? Les malades nous donnent des cadeaux comme ça.
Monsieur Desjardins, j’aimerais vous dire que quand je vois une jeune habillée comme vous dites je ne dis pas : p’tite pute, ni qu’elle est habillée en guidoune. J’essaie de me rappeler mes 15 ans où j’ai dû me battre pour simplement porter un jeans. Et que les vieux, 25-30 ans en montant, nous regardaient de travers en nous jugeant selon leurs critères à eux.
Et j’aimerais ajouter qu’une job n’est abrutissante que si on la laisse l’être.
Il est important, de temps à autres, de lire un texte tel que celui proposé cette semaine. En effet, ça remet les choses en perspective et ça nous fait apprécier le fait que nos proches ainsi que nous-mêmes sommes en santé. Mais ça nous incite aussi à éviter de nous plaindre le ventre plein! Il y a des gens qui vivent des drames beaucoup plus importants que nos simples vicissitudes de la vie quotidienne et qui passent au travers de leur malheur avec stoïsme et dignité.
Il n’empêche aussi qu’on ne peut qu’être découragé et franchement écoeuré lorsqu’on considère tout l’argent que les politiciens donnent à leurs petits amis et qui feraient le bonheur de ces enfants, en leur permettant d’accéder à des traitements spécialisés gratuitement. Quand on dit qu’à la commission Gomery, les virements frauduleux ont été faits à coup de millions de $$, on en vient à considérer que ça paierait beaucoup de traitement en chambre hyperbare!
Dans le fond, les jeunes que vous avez vus ont un avantage sur d’autres car ils ont l’amour de leurs proches, je vous entends vous scandaliser par ce propos, et bien laissez moi vous expliquez que pas trop loin de nous … IL y a des jeunes qui vivent dans l’hôpital Marie Enfant ils n’ont jamais de visite ou presque . C’est des jeunes qui ont des handicaps assez sérieux, mais que les parents par bonté , et ne se sentant pas capable de s’occuper des enfants , et ils les laissent là. Ces jeunes, ne demandent pas grand chose une visite de bénévole de temps en temps, et un miracle pour eux quelqu’un les sortira dehors… Oui, la vie est salope mais c’est encore pire lorsqu’on voit des jeunes abandonnés , et tout ce qu’ils font de leurs journée c’est de regarder le temps passer. Je comprends que certains adultes n’ont pas la force de vivre avec un enfant handicapé, mais c’est peut-être à nous socièté de prendre soin de notre avenir, et oui la réalité n’est pas si loin de nous…
Un beau texte que voila qui nous questionne sur le sens de la vie. Quand nous avons la santé, nous sommes d’une richesse infinie. Nous n’avons besoin de rien d’autre. Alors pourquoi chialer parceque nous n’avons pas les derniers gadgets à la mode?
Bravo à ces gens qui continuent à fonctionner malgré la maladie et les difficultés de tout les jours.
Dans la famille de mes voisins immédiats, il y avait deux personnes très handicapées physiquement mais pas intellectuellement, qui me marchaient pas et dont l’une était difforme. Je les ai cotoyés presque quotidiennement durant environ 30 ans et comme vous, Monsieur Desjardins je me suis longtemps demandé comment des gens faisaient pour vivre cela. La seule réponse que je n’ai jamais trouvée c’est qu’il n’y a que l’amour qui puisse faire tenir ces personnes, l’amour qui donne la force, le courage et la patience pour supporter ce qui était un don total de la part de ces parents, qui – on parle ici du milieu du XXième siècle à la campagne – ne pouvaient compter que sur l’aide de leurs autres enfants et encore. Ils y ont laissé leur santé. Et pourtant, quelle peine ils ont eue lors de leurs décès, peine que nous avons d’ailleurs partagée parce que ces personnes nous ont apporté beaucoup, ne serait-ce que par leur bonne humeur et leur accueil chaleureux. Quelle leçon de vie !
Il existe des équipements qui peuvent soulager les personnes handicapées, comme la chambre hyperbare. Pourquoi nos charmants élus tardent-ils à rendre ces soins gratuits? Si l’un des leurs avait besoin de tels soins, ils auraient le moyen de lui payer avec tout l’argent qu’ils nous volent carrément…
Il est réconfortant de constater que les ados ne sont pas que déplaisants ou égoistes malgré leur accoutrement bizarre. Car si la première impression qu’on a d’une personne et visuelle, il faut souvent observer plus attentivement. Une perle se cache bien dans une vilaine huître… Et la jeune fille dont vous parlez Monsieur Desjardins, utilise peut-être ce moyen pour attirer l’attention de ses proches, attention qui est mobilisée en grande partie par leur enfant handicapé, sans qu’ils en soient nécessairement conscients.
Je me servirai d’un petit bout de Spartacus afin de démontrer comment la société fonctionne. L’Homme marche difficilement quand il lui faut porter sur ses épaules son avenir. C’est une chose très connue que celui qui revient vers hier trouve sa route moins pénible que celui qui s’avance vers demain, de même qu’il est toujours plus agréable de descendre une pente que de gravir une cîme en escaladant les rochers, en trébuchant et en grelottant.
La vie est faite d’obstacles et aussi de surprises. Regarder en arrière et comparer notre vie aux autres ne fait que nous coincer dans notre misère. Je compatis moi aussi avec tous ces gens qui vivent avec des maladies et autres problèmes, mais nous mêmes ne savons pas de quoi demain est fait. Je crois qu’il faut foncer dans la vie, peu importe notre état.
Ce texte de Monsieur Desjardins est tellement imagé, que je la vois la jeune fille atteinte de paralysie cérébrale, je vois aussi sa soeur le nombril à l’air, qui a l’air d’une guidoune mineure de la rue Ontario, la scène démontre qu’il y a aussi de l’amour dans l’air, la petite main molle agitée transpire la connivence et la sincérité de l’accompagnement. Le courage au quotidien des gens ordinaires qui meublent leurs problèmes dans les salles d’attentes des cliniques médicales ou des CLSC, se mesure au jour le jour, ils sont patients ou exaspérés, épuisés ou désespérés, mais leur calvaire ne fera pas la manchette des journaux, ce n’est pas comme si la chanteuse québécoise résidente de Las Vegas se cassait la gueule dans son immense escalier en marbre, la merdique nouvelle se répandrait dans tous les médias, Céline défigurée, figurez-vous que je ne verrais pas la différence, tous les plus grands spécialistes de la terre seraient à ses pieds pour lui redonner une tête, mais les nobodies restent dans l’ombre sans répie à soigner bénévolement leurs malades, les soins à domicile sont servis dans les urgences, la famille transite d’un hôpital à un autre, des médecins s’aménagent des cliniques privées accessibles qu’aux bien nantis, ils entraînent leur infirmière préférée dans leur secteur privé et donnent de bons services rapides et efficaces à quelques centaines de personne atteintes de la paralysie cérébrale qui ont le porte-feuilles bien remplis, alors qu’ils sont 20,000 avec ce même andicap, c’est un peu comme au golf, un très grand terrain pour quelques privilégiés, alors que les enfants d’Hochelaga-Maisonneuve ou de Pointe Saint-Charles jouent sur le trottoir et se poussent dans la rue. Dans la vie les putes de luxe se piquent avec l’argent de ceux qui en ont, il n’y a pas que les roues des chaises roulantes qui roulent et grincent, il y a les injustices, mais çà rend service à personne, même à ceux qui prétendent avoir de la classe.
Que peut-on dire devant tant de vie. Oui oui! Simplement la vie! On ne parle pas ici de générosité, d’altruisme, d’humanité, de dévouement, non! Nous parlons de la vie, celle qui s’écoule comme le sable dans son sablier qui laisse passer chaque grain comme unique mais faisant parti d’un tout!
Le temps, les circonstances, les étapes de notre vie sont soient pleines de modestes présents, de joie ou de tristesse. Mais tout ceci est filtré par le regard de nos perceptions face à notre vie. Plusieurs crieront famine s’ils doivent couper une soirée resto. Alors que d’autres hurleront buffet à la simple vue d’un restant de nourriture sur le coin de la rue! Notre perspective de la vie est souvent proportionnelle à notre réalité.
Alors la vie comme ça, dans le monde simplement ça veut dire pour moi qu’elle est belle la vie, simplement parce qu’elle est la vie ….si peu…..mais tellement à la fois!
Il y a beaucoup d’humanité dans vos propos et j’aime bien quand vous avez ce genre de réaction. Dans mon quotidien, je côtoie ces familles qui vivent avec un enfant handicapé. Je tisse des liens avec ces mères et ces pères extraordinaires qui vivent d’espoir et qui confrontent mes théories et m’invitent à revoir mes pronostics. Je connais ces familles qui ont hypothéqué leur maison pour un traitement en chambre hyperbare, une opération aux U.S.A. ou une aide technique coûteuse. A chaque fois, je me répète que si j’étais à leur place, je tenterais probablement le coup moi aussi. Dans certains cas, l’impact mesurable sera nulle ou peu significatif et sans preuve tangible, le gouvernement n’agit pas. Pendant ce temps, les parents,eux, se regroupent, s’informent, discutent avec des scientifiques du monde entier. Ils cherchent des solutions pour améliorer la qualité de vie de leur enfant. Dans leur cheminement, ils vont vivre avec la frustration des listes d’attente de un an ou même parfois deux ans pour obtenir des services de réadaptation. Et la réalité, c’est que le gouvernement coupe exagérément dans les dépenses destinées aux services d’adaptation en milieux scolaires. L’an prochain, on nous a annoncé des coupures monstres dans les services professionnels. Je connais une mère qui a renoncé à un emploi parce que la direction de l’école de sa fille handicapée ne pourra plus assumer l’ aide pour les dîners et le transport adapté . C’est ça la réalité.
Les professeurs ont fait la grève dernièrement. Aviez-vous fait le lien? Comme si les médias avaient oublié d’expliquer pourquoi les enseignants ont décidé d’aller aux barricades. Les intervenants en milieu scolaire ont demandé plus de services pour intégrer les enfants en difficulté. Et le pire…c’est que la réalité s’annonce encore plus difficile à vivre pour les parents et les profs…
Merci M. Desjardins, Vous avez le regard de celui qui comprend.
Et je vous lis pour ça…
Car, il ya deux sujets. La chambre hyperbare, faites-la isobare, ou hypobare. Les bonnes intentions, dont l’enfer est pavé; la commisération, la compassion, le soi-disant humanisme, dont vous et vos lecteurs semblent se gargariser me laissent froid.
Il est aussi question de rappeur grasouillet, de p’tite pute à demi-vêtue.
-Vêtue, puis revêtue, à quoi pensais-tu, dévêtue? (J.Prévert)
La guidounerie, je crois, _mais je peux me tromper_ en ce siècle, n’est pas forcément la mode. Depuis quand existent les mini- et les micro-jupes? Les uniformes se portent joyeusement, chez les ados, mâles ou femelles. B. Spears, P. Hilton, Marie-Chantale Toupin, Clara Furey, Carole Laure sont toutes des putes, si je me fie à vos élucubrations. Je n’ai rien contre les putes, ni contre les rappeurs grassouillets. En passant, vous n’avez pas défini ce qu’est un rappeur grassouillet. Ni ce qu’il fiche dans le tableau.
Si vous avez remarqué, ils s’habillent pareillement. Le tissu adipeux, les jambes hénaurmes, les culs à la J. Lopez. Les fines et nerveuses aussi. avec ventres plats. Les jeans innommables, casquettes, vastes T-shirts…
Les souffrances des autres ne m’atteignent pas. Je dois déjà composer avec les miennes.
Il suffit de s’aimer et de souffir. A chacun sa croix.
N’oubliez-pas: we come from nowhere and we are heading to nowhere. Souviens-toi, ô homme, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière.
Pleurez… au sinistre parfum des choses?
Pleurez plutôt sur votre misérable condition humaine. Ou faites comme moi, soyez stoïques. Mais, je suis un mauvais exemple. Ou un phare.
Les lieux communs me comblent. Ils attestent du vacuum de la pensée circumstantielle.
Il y a dans cet article toutes sortes de projections, celles d’un cinéma maison qui passerait en boucle les images de deux films en même temps, un jouant sur la corde sensible d’un mélodrame et l’autre, sur les images suggestives d’un film réservé au plus de teize ans. Le tout culmine avec des gros plans sur cet appareil que certains disent miraculeux et qui se nomme chambre hyperbare. Je suis de ceux qui réprouvent le peu de souci des gouvernements et particulièrement du nôtre, pour le financement des services de santés publics et payés à même les impôts des citoyens sur des bases démocratiques, mais je reste quelque peu pantois quand ces critiques se portent en priorité sur des appareils dont il n’est pas certain que nous ayons toutes les guaranties de leur véritable efficacité. Par ailleurs, je ne suis pas certain que la compassion à l’égard de ceux qui ont des handicaps doivent nous les faire voir comme des êtres qui ne peuvent aspirer à aucun bonheur, tout comme ceux qui les entourent qui ne le pourraient pas non plus, qui ne peuvent rien espérer de la vie. Il faut avoir envers ces personnes une vraie compassion, soit celle qui ne réduit pas leur personnalité au point de ne la voir que par rapport à des normes qui seraient les nôtres et qui feraient d’eux une catégorie de sous-humains. Cette fausse compassion est réductrice et pour tout dire, condescendante, d’autant plus vraie dans le cas de personnes atteintes de paralysie cérébrale qui ont pourtant un intellect qui fonctionne très bien par ailleurs. Quand je vois une personne atteinte de paralysie cérébrale, je ne m’imagine pas au départ qu’elle est moins intelligente et quand je vois Chantale Petitclerc, je ne pense surtout pas que je pourrais aller aussi vite qu’elle.