Le fond ou la forme? Le contenu ou le contenant? Et si le plus grand malentendu dans notre conception du discours tenait dans cette dissociation, dans ce ou?
Prenez le type qui a escaladé la structure du pont Jacques-Cartier, à Montréal, pour faire valoir les droits des pères de famille divorcés. Sur le fond, il s'agit d'un important débat de société: les magistrats sont-ils justes lorsque vient le temps d'attribuer la garde des enfants aux deux parents? Les droits des pères – et des enfants – sont-ils respectés? Les mères tiennent-elles injustement le haut du pavé dans ces tribunaux?
La question se pose. Mais se pose-t-elle n'importe comment?
Un homme déguisé pour l'Halloween, grimpé sur un pont, bénéficie peut-être d'une attention médiatique hors du commun, mais aide-t-il vraiment sa cause? Pire encore, la pitrerie de son geste ne vient-elle pas même ridiculiser la détresse de ces pères qui souffrent de n'avoir pas bénéficié d'un jugement qui les prenne en compte?
Plus simplement, combien d'entre vous se sont dit en regardant les nouvelles: "Bon OK, je comprends, je compatis, mais crisse, as-tu vu le clown?"
"Il est de l'essence de l'émeute révolutionnaire, qu'il ne faut pas confondre avec les autres sortes d'émeutes, d'avoir presque toujours tort dans la forme et raison dans le fond", croyait Victor Hugo. Desperate times call for desperate measures, comme disent les Ouzbeks. Ou la fin – si elle est noble – justifie les moyens, aussi débiles soient-ils.
Je veux bien. Mais si les moyens discréditent l'intention, à quoi cela nous avance-t-il au juste?
Prenez encore le scandale des commandites. Je ne compte plus les amis ou connaissances qui, étourdis par l'intox de la politique, s'étaient désintéressés de la question nationale qu'ils jugeaient rétrograde, anachronique, ou tristement barbante, mais qui, depuis le début de la Commission Gomery, renouent avec une fibre souverainiste qu'ils croyaient évanouie dans le trou noir de leur cynisme.
L'idée du Canada, ils n'avaient rien contre, mais les moyens qu'on a pris pour leur enfoncer cette idée dans la tête, cela, ça les indigne. Ça les met hors d'eux. Ainsi, ce n'est pas en raison du fond qu'ils rejettent aujourd'hui cette idée que les libéraux tentaient de vendre, mais à cause de la forme. Celle qui veut qu'on puisse fourrer le monde en lui affirmant que c'est pour son bien.
Je vous disais que cette dissociation entre forme et fond était un malentendu, mais c'est bien pire. Ce malentendu, il s'enseigne, il s'institutionnalise, il est érigé en système. Et ça part de loin.
Prenez les épreuves de français à l'école. Une part des points accordée à la forme, un part au fond. Vous avez deviné, sur le fond, généralement, pas de problème, au contraire. Les idées sont là. Les élèves ne sont pas des demeurés. Mais leurs idées s'expriment tout croche, puisque c'est sur la forme, la langue, qu'ils s'écrasent encore. Toujours aussi lamentablement.
On a beau leur faire analyser des textes, leur montrer le rythme, la mélodie du langage et les figures de style qui accentuent une idée, qui l'élèvent, la soulignent, ils n'en ont cure. Pour eux, pour leurs parents, le langage est avant tout utilitaire. Fuck le style, fuck la poésie, fuck les champs lexicaux. Pas besoin de ça pour être ingénieur ou dentiste.
Tu m'as compris, c'est ça l'important, croit l'élève qui, par paresse ou désintérêt, écrit comme une valise.
Ben non, ti-cul, je peux pas te comprendre, je me rends pas à la fin de ton texte, c'est trop mal écrit. Je t'explique. Mettons que t'es le meilleur pilote de voiture au monde, que tu fais Paris-Dakar, mais que tu conduis une Renault 5 complètement scrape, si t'es toujours en panne, que ton véhicule peine à avancer, que tu n'atteins même pas la ligne d'arrivée, là où sont les journalistes, les photographes, qui va pouvoir constater l'immensité de ton talent?
Après un court moment de réflexion, combien vous pariez que cet étudiant me répondrait par une magnifique démonstration du lien intime entre le fond et la forme?
Une invective forte de sens, d'une efficacité redoutable, hautement métaphorique et qui fait exploser l'idée qu'elle sous-tend, réaction d'impuissance et d'humiliation: "Va chier." Pensez que je lui montrerais mon poing? Nan! Mais pas plus pédagogique, je poufferais de rire. Pour la forme.
Juxtaposer la forme et le fond, c’est immuable dans notre société de communication. L’appendice même de la réflexion se traduit actuellement par le biais des réseaux internets dépourvus de lexique et de ponctuations. Ce que nous voyons comme forme sur les réseaux, se situe, et j’improvise, un peu comme suit:
» T ou? Tu va ouare q le cho étai bon. la muse équerante pi g trip o bout » etc etc
Effectivement nous pouvons comprendre, en se forçant, le fond qui nous indique que le spectacle était très bien. En plus nous sommes en mesure de comprendre que la première partie n’était qu’une forme, car dans le fond. Son ami sait très bien ou il est! Sinon, lui aurait-il écrit?
Plusieurs pourront crier, OUTRANCE!. Devrais-je hurler mon désespoir de l’utilisation de ma langue? je n’en suis pas certain. Car je suis de la génération compréhension du fond (de texte). Je peux vous garantir qu’il me faut un texte fort laborieux pour que je ne puisse en retirer son essence. Par contre, côté forme. Je suis…j’oserais dire… étais des plus nuls! J’ai donc du composer avec cette lacune et essayer de la corriger en fonction de mon évolution dans la société.
Alors, je me dis, que peu importe la forme de mon discours. S’il est vide de sens, j’aurai beau l’envelopper dans la soie syrienne, point il ne sera compris.
Je m’explique donc cet épilogue comme ceci; le fond, représente la pensée de la personne la transmettant, alors que la forme, représente l’importance que l’on accorde à la personne qui reçoit notre pensée.
À vous de voir, si votre fond est assez considérable pour lui donner une forme agréable!
Un grand nombre de personne en voyant la forme de protestation qu’a choisie ce père supposément lésé pour exprimer son ras le bol de ses démarches infructueuses pour obtenir la garde de ses enfants se sont dit : » je comprends la mère de ne pas vouloir que ses enfants soient sous la responsabilité d’un tel clown. »
Pour un grand nombre de protestataires, la seule façon d’exprimer leurs revendications et la plus facile, c’est l’utilisation de méthodes qui au lieu de favoriser leur cause et la connaissance de cette dernière , indisposent tous ceux qui avaient une certaine sympathie et pouvaient les appuyer.
C’est une façon facile d’attirer pour un certain temps les caméras et les lignes ouvertes, mais, lorsqu’il sagit de sujets plus profonds et qui demandent un peu plus de recherche et de solutions, on s’écarte souvent du but principal.
Il y a alors plus de chantage que de démocratie, qui oblige souvent la majorité silencieuse à dire comme vous le dites: »VA CHIER ».
Le cynisme n’existe pas seulement dans les cirques pour faire rire le peuple. Il se déguise pour escalader un pont en utilisant une raison raciste (homme contre femme). Ce geste propulse la raison dans un corridor étroit et cul-de-sac. Simplement pour dire à tous: Les pères en ont marre des mères. D’abord, ces pères sont nés de mères, ils ont une mère qui se serait probablement démenée pour s’assurer que ses enfants soient élevés par elle. L’audace du grimpage de pont est une chose. Mais les enfants ne comprennent pas bien pourquoi papa monte sur un pont au lieu d’essayer de passer du temps de qualité avec eux.
Et le français parlé et écrit. Parlons-en! Il m’est arrivé à maintes reprises de corriger les erreurs d’ortographe et de style de nombre de professeurs de français qui ont enseigné dans les écoles que mon fils fréquentait. Si un prof ne sait pas écrire et inspirer les étudiants à écrire, les résultats ne peuvent être grandioses.
Oui, oui, oui, nous sommes au Québec. Notre langue de base est le français. Mais avouons-le, ce français a subi des transformations majeures sous le scalpel aiguisé de l’anglicisme maintenant introduit dans nos conversations régulières. Et le Québec est habité par des gens de toutes les nationalités, donc de toutes les langues. Écoutez parler un grec par exemple, une phrase en grec, une phrase en anglais, une phrase en français et vlan. Le français du Québec est imprégné par les diverses cultures qui l’habitent. C’est ce qui fait son authenticité, car ce qui demeure c’est la chaleur de notre langue, l’hospitalité de notre langue qui s’adapte aux influences internationales.
Au fait, ce qui doit débarquer de notre langue, ce sont les « tabarnak, osti d’câlisse » qui jadis nous représentaient si bien. C’est à ce jargon que les étrangers nous reconnaissaient.
Heureusement que tout doit évoluer. Le système d’éducation aurait également besoin de se métamorphoser afin d’offrir qualité d’enseignement et motivation aux étudiants.
Comme le dit ce cher David, c’est vrai que bien des jeunes se disent « phoque le style, phoque la poésie, phoque les champs lexicaux ». L’important, c’est le message ! Ce n’est pas pour rien que les cours de français sont sûrement dans le top 3 des cours les plus coulés au Cégep ! J’en connais en masse des exemples sur deux pattes de cégépiens qui en sont à leur troisième, quatrième session et toujours à leur premier cours de français. La plupart du temps, ils ne coulent pas parce qu’ils n’ont pas d’idées, mais bien parce qu’ils font trop de fautes ! En effet, 1 faute = -1 %, jusqu’à un maximum de 30%. Hum hum, peut-être que les cours de grammaire prennent fin un peu trop brutalement avec le secondaire, non ?
Et que dire de l’épreuve uniforme du ministère, sinon que c’est une vraie farce ? T’es pas assez bon, t’as eu un D ? Ben c’est pas grave, on va te recorriger ! Quoi ? Tu coules encore ? Allons-y pour une troisième correction… si après ça tu fait encore partie du 10 % qui passe pas, c’est que t’es vraiment, mais vraiment poche, là on peut plus rien pour toi, désolé !
Avec des critères de correction aussi laxistes, il n’est pas étonnant qu’on puisse obtenir son DEC en faisant plus de fautes dans une phrase qu’il y a de mots et en écrivant sa dissert n’importe comment… tant que tu dévies pas du sujet, t’es correct !
C’est sûr qu’il y a une part de responsabilité qui va au manque de motivation des élèves à bien écrire, mais vraiment, on ne peut pas dire que le programme les aide beaucoup…
On le sait tous, nous vivons dans un monde d’apparence. Il n’est donc pas surprenant de voir que pour attirer l’attention des médias, des pères aient décidés de faire des actes de désobéissance civile. Tout d’abord, je crois qu’il est important de noter que ce sont des actes bien gentils. Après tout, il n’y a pas de vandalisme et la vie de personne n’est mise en danger. Et si ça prend cette « forme » pour que les médias en parle, je ne vois pas du tout quel mal il y a à cela. J’ai vu à TQS après ça des lignes ouvertes et les gens ne parlaient pas de l’accoutrement du père mais bien du sujet qu’il voulait dénoncer, soit les injustices dont ils sont victimes. C’est peut-être dommage qu’il en ait eu à se rendre aussi loin, mais la société fonctionne comme ça !
Intéressant ce questionnement sur le fond ou la forme. Comme on dit, c’est l’intention qui compte, le fond quoi! La forme, elle, bof! Tous les moyens qui mènent au fond sont bons. Alors la forme on s’en fout pourvu que je sois compris sur le fond. Ok, si le contenant (la forme) est beau, artistique, inspirant, notre attention pour le contenu, (le fond) sera augmentée. On voudra y goûter, l’approfondir. Mais le contenant (même laid) publicisé à outrance attire aussi l’attention sur le fond.
Dans notre société hyper-médiatisée des questions de fond tel que la garde des enfants, la peine de mort, la pollution, l’éducation, la santé sont souvent traitées de façon univoque. Les voix discordantes ne font surface que le temps d’un clip publicitaire pour se fondre dans la redondance en continue des médias qui tournent en boucle et s’interpellent mutuellement. Imaginez le coté univoque du traitement des questions de fond quand les médias sont de plus en plus concentrés. Alors pour se faire entendre la forme doit être brutal afin d’attirer l’attention. « Hé le con sur le pont, tu fais chier les banlieusards qui ont leur journée dans le corps, pis qui doivent aller chercher les petits à la garderie parce que c’est leur tour de garde ». Bon attirer l’attention, les médias, quelque soit la forme, afin que la question de fond soit discutée ou ça compte. Malheureusement l’esclandre provoqué par la forme fait souvent des malheurs. Je ne peux me retenir de cité Witold Gombrowicz dans Ferdydurke : Ô puissance de la forme! Par elle meurent les nations. Elle provoque des guerres. Elle fait surgir en nous quelque chose qui ne vient pas de nous.
Mais je rêve, la constitution européenne d’essence libérale (le fond) frappe un noeud en France malgré le traitement univoque de tous les parties de gouvernement et des médias. Et la forme prise pour influer le fond, qu’on veut plus social et démocratique, est tout à fait pacifique, hourra!
Le fond n’a plus la même importance car il n’est que survolé dans l’information. Tout est prémâché à l’avance afin que chacun puisse digérer ce qu’on lui montre le plus rapidement possible. Pourquoi? Pour le rythme: faut que ça bouge, que ce soit saisissant. Bref, faut que ça paie!
Le problème dans tout ça, quand on a quelque chose de profond à dire, c’est qu’il faut se conformer à être bref et à être prêt à sortir une formule choc. Eh oui, aujourd’hui on ne fonctionne qu’à l’image, qu’au slogan. La faute à qui? Pas uniquement aux médias, mais aussi aux annonceurs.
Du coup, le réflexe est vite adopté. Pour fournir des informations aux médias, il faut que le contenu soit le plus possible dénué de fond. Ça prend des phrases choc, des chiffres choc, des images choc. Alors comment en vouloir à des pères voulant se faire voir et surtout entendre, que d’essayer de suciter l’intérêt des objectifs de caméra en commettant un acte d’éclat? Parce que c’est comme ça que cela fonctionne aujourd’hui.
La langue nous permet de s’exprimer, de s’extérioriser, de communiquer et d’échanger. Chacun ses mots, ses raisons d’être, son dictionnaire et ses idées. En mélangeant le tout, on retrouve une panoplie d’individus, tous aussi différents les un des autres et, c’est tant mieux. Les mots et la pensée se confrontent régulièrement au jugement des autres, chacun ayant son bagage et ses expériences l’appuyant.
Quant aux sujets d’actualité, comme le papa-araignée et les commandites, le zoom médiatique et l’intérêt public me dépassent fréquemment. En longueur et en largeur, en mois et en années, on brasse souvent les mêmes choses et se cassent les oreilles à en devenir sourd.
Quand on pense comment la commission et l’enquête sur les commandites coûtent et, combien elles rapporteront. Vaut mieux ne pas compter, car le gouffre n’a pas atteint encore toute sa profondeur. Le contenant et le contenu sont vides, mais très riches.
Dans la publicité québécoise, l’homme porte toujours l’habit du nigaud ou du clown, alors pourquoi s’offusquer de l’emprunter pour une bonne cause ? À ce que je sache, personne ne s’est plaint de l’infantilisation du mâle dans les médias. J’en conclus que ça convient aux deux parties : celui qui emprunte le rôle du superhéros ne sachant plus comment redorer son estime, et celle qui s’accommode bien d’un enfant de plus à la maison. Y a-t-il discordance entre la forme et le fond ? Je crains que non, malheureusement!
Autre cas, si un texte est mal écrit au point qu’il soit impossible de le lire jusqu’à la fin, comment savoir s’il présente ou non un problème sur le fond ? « J’ai le génie de Van Gog seulement je ne sais pas peindre. » Allons, peut-il y avoir discordance entre la forme et le fond ?
Ensuite, si vous êtes le meilleur pilote de voiture au monde, qu’est-ce que vous faites avec une Renault 5 toute scrapée ? Pire, si vous poussez la bêtise au point de vous inscrire au rallye Paris-Dakar avec ça, permettez-moi de douter de vos compétences de pilote.
Enfin, parlons de choses sérieuses : les commandites. N’est-ce pas là un bel exemple du partenariat public-privé. C’est tellement une belle réussite, qu’on l’a voté au provincial. Ne vous en faites pas, lorsqu’on aura aussi notre scandale provincial, vos amis ex-nationalistes devenus fédéralistes redevenus nationalistes redeviendront ex-nationalistes et fédéralistes. Et la valse à mille temps battra sa mesure jusqu’à la fin des temps avec ou sans maudites commandites.
Il y a au moins un million de bonnes raison de vouloir s’améliorer, je n’en vois pas une seule de mauvaise d’ailleurs!
En fait, en lisant ce texte, il y a eu au moins un million de questions qui me sont passer par la tête. Comme par exemple, est-ce qu’il est possible d’avoir un « bon fond avec une mauvaise forme »? Si l’on requiert un moindre effort de la part de nos jeunes dans l’étude de la langue française (et de tout en général), n’est-ce pas là une manière de leur demander une moindre qualité/résultats, que ce soit au niveau oral qu’ l’écrit ?! La langue française n’est-t-elle pas un peu comme l’éducation physique : si on veux s’améliorer ne faudrait-il pas plus la pratiquer?
Je trouve que dans la langue française (comme dans toute autre langue dailleurs), il y a des erreurs pardonnables et d’autres qui le sont moins. Mais, je trouve sérieusement que c’est le rôle des enseignants et parents de le rappeler aux plus jeunes surtout si on veut continuer à se faire respecter en tant que communauté francophone, surtout, par rapport aux autres pays francophones…
Je suis pas très vieux et je me considère pas trop mal en français. Du moins, c’est ce que croient l’université de Sherbrooke et HEC Montréal. J’y ai réussi les épreuves de français.
À 29 ans, je ne suis pas issu du cours classique et j’ai appris à écrire adéquatement. Je me rappelle qu’au secondaire au moins 10% des points étaient alloués pour le français (syntaxe, orthographe, structure) dans tous les cours. Ma meilleure note à vie en mathématique:96% et devinez quoi, c’était quatre fautes d’orthographes. Arrivé au CEGEP, fini tout cela, il était possible de faire dix fautes par ligne et d’obtenir 100%. Il n’y a pas de solution magique, il faut travailler et surtout être évalué de façon cohérente. Niveler par le bas ne peut être la solution.
Merci
Ne faut-il pas les deux? Le contenant et le contenu? C’est du moins mon point de vue. Il est vrai que les coups d’éclat des héros en collant ne sont pas de grands discours et de grandes réflexions sur le sujet qu’ils défendent mais ils font en sorte qu’on en parle. Ils ont le mérite d’ouvrir le débat, de le ramener sur la place publique. Ce ne sont peut-être pas eux qui discuteront du fond, mais la forme de leur intervention permettra que d’autres s’intéressent à ce fond et en discutent. C’est d’ailleurs déjà commencé. Les bulletins de nouvelles montrent Robin sur le pont mais ils parlent aussi du fond de la question. Le sujet de l’octroi des chèques familiaux uniquement à la mère a entre autres été abordé cette semaine. Ces chèques remplacent les crédits d’impôts qui bénéficiaient aux DEUX parents.
Par ailleurs, à chacun ses moyens. On fait parfois ce qu’on peut et lorsqu’une situation nous touche de trop près il est difficile de prendre de la distance. Les choses sortent de façon un peu croche, comme un trop plein, l’émotif prenant le dessus, donnant lieu à des réactions pouvant être disproportionnées. Mais le coeur est ainsi et c’est ce qui donne un côté humain qu’il est certainement nécessaire de préserver. S’il fallait être uniquement rationnel, je me demande ce que la vie serait…
Je ne vois absolument rien de mal, que ce soit Batman ou Robin qui grimpe sur un pont ou sur la croix du Mont-Royal pour attirer l’attention sur l’injustice des pères ou encore des étudiants qui bloquent les feux rouges pour dénoncer les mesures draconiennes de Fou-rien…. oups Fournier, dans le dossier du financement de l’éducation, dans cette volonté de vouloir recréer un monde plus égalitaire, plus noble et plus humain. Notre société, on dirait depuis l’an 2000, présentait des tendances individualistes cruelles, un cynisme triste, et un laisser-aller dangereux.
Le visage de la manifestation est, en droit de cause, sujet à devenir plus créatif et plus audacieux. J’ai pas besoin de le redire, mais je le répète néanmoins; parlez-en en bien ou en mal, mais parlez-en…
Moi, dans cette réflexion sur l’avenir du militantisme, de la dénonciation des causes cruciales, et de la justice, je n’est que des éloges à faire pour mes confrères et consoeurs québecois(es). La conscience sociale a été fortement ébranléE cette dernière année. À preuve, vous même très cher Monsieur Desjardins n’êtes pas sorti indifferent de cette vague franchement nécéssaire et tant magnifiquement rafraichissante. En effet, nous sommes un peuple qui a un réel besoin d’affirmation pour voir du changement s’exécuter dans les rouages de notre société. Une affirmation et un mouvement en continuel avancement si nous voulons voir ces changements faire naître au jour des résultats concrèts. Et c’est cette grande claque dans le visage du Québecois moyen que j’applaudis aujourd’hui. Il l’a enfin compris, il semble vouloir l’assumer et réagir en manière constructive au lieu de rester létargique et passif comme il le fait depuis trop longtemps!
Félicitons-nous pour être plus conscientS, plus alerteS, et surtout intelligentS dans ce mouvement. Nous n’avons pas recours à des moyens violents (comme ces tristes cas en Palestine et en Irak), nous prenons des moyens même drôles et tape-l’oeil. Bravo!
Dans le fond on comprend bien que toute la facilité dont on a doté nos enfants ne nous sont que nuisibles aujourd’hui . On paie pour la paresse des systèmes mis en place et pour le » Je m’en foutisme » qui caractérise notre société . La rigueur intellectuelle n’existe plus , les nouveaux systèmes d’éducation ne sont encore qu’embryonnaires et ne donnent pas encore les résultats escomptés . Aujourd’hui on favorise l’élite à la masse . Le sport-étude , les classes excellences , les classes performantes . Le pire c’est que même le système laisse tomber même ceux qui font partis de ces programmes mais qui ne domine pas dans leur groupe . La mentalité du petit québécois défaitiste . Un exemple ? Un étudiant qui maintient une moyenne académique de 80% mais qui en secondaire 3 n’obtient qu’une moyenne de 75% en mathématique ne pourra plus continuer son programme excellence parce que ce sont les mathématiques qui font foi de tout . Ce même étudiant ne pourra même pas s’inscrite en Math fortes parce qu’il est sûr d’échouer selon les statistiques . Un belle école de pensée de nos dirigeants pédagogiques . Comment expliquer à cet étudiant » Bravo mon garçon tu as obtenu des notes excellentes dans ton programme et tu as 15 points au dessus de la note de passage en mathématique , mais tu as échoué , tu es trop cruche pour pouvoir continuer parce tu es sûr d’échouer si tu continues dans le même programme » . Belle mentalité ! Après ça on se lamente que nos jeunes décrochent et se foutent de tout . Le français n’est pas si important pour moi et je peux parler et écrire comme une cruche car on vient de m’apprendre que j’en étais une . Avant de crucifier tous ces jeunes on devrait pouvoir se regarder dans le miroir et se demander : »Dans le fond est-ce que j’ai fourni tous les bons outils à mes jeunes ? ». Notre système évolué est-il si parfait que ça ?
Je sors d’une formation en marketing où, le plus sérieusement du monde, l’une des spécialistes les plus reconnus a affirmé qu’il fallait s’attendre à danser la claquette sur la tête pour obtenir l’attention des médias. Rien de très surprenant sur le coup, mais la crédibilité de la dame a le don de rendre l’affirmation plutôt inéluctable.
À qui la faute si, pour arriver à faire vendre du papier, il faut absolument avoir quelque chose de spectaculaire à raconter ? Des images choc à montrer ?
À qui la faute si on s’abreuve collectivement aux potins, aux histoires salaces, aux scandales épicés ?
Qui aurait écouté ces hommes qui revendiquent des droits dont ils se sentent privés ? Qui aurait consacré autant d’espace-média à un groupe de pères faisant une simple déclaration durant une conférence de presse ? Le journal communautaire du quartier que personne ne lit ? Et qui en parlerait encore ?
Alors sourcillez autant que vous voulez, levez un doigt indigné devant les acrobaties mal orchestrées d’un groupe qui cherche à se faire entendre. Sentez-vous interpelés par l’absurdité de la mise en scène. Et peut-être alors commencerez-vous à questionner sérieusement ces emballages qui polluent nos vies et nous détournent de l’essentiel.
Mais peut-être pas.
Ça me dégoute de voir à quel point la forme peut déformer le fond, mais dans un monde si superficiel, faut bien croire que c’est inévitable. Au lieu d’essayer de comprendre pourquoi ce père a grimpé la structure du pont, monsieur l’adepte de la forme va se dire «regardez ce singe, qu’il aille essayer de passer du temps avec ses enfants au lieu de grimper». Seulement, s’il s’était arrêté à regarder le fond à la place de la forme, il aurait sans doute compris que ce père désespéré monte justement sur ce pont car il ne réussit pas à voir ses enfants. Et si en plus il réfléchirait au lieu de chiâler, il pourrait ainsi vite comprendre que les médias ne s’intéresse qu’au sensationnel, donc si ce père aurait invité les médias à entendre sa cause devant un café dans le salon de son 3 et ½, il se serait sans doutes fait répondre : Nous n’avons pas de temps à perdre, des gens connus se font violer par d’autres gens connus et la sodomie est à la mode chez les adolescents.
Même chose pour l’obésité, personne ne veut savoir si Monsieur X qui a 35 kilos en trop aime ses enfants, si c’est un citoyen honnête, quel est son travail. Ce n’est qu’un gros lard qui mange trop de Mc Donald, il engorge nos hopitaux avec ses crises cardiaqueS.
Alors, j’encourage tout ceux qui lisent ce commentaire à faire cette réflexions. Si les 50 ans du micro-ondes sont plus importants aux yeux du reste du monde que votre amour envers vos enfants, monteriez vous le plus haut possible afin qu’on remarque que vous aussi avez quelque chose à dire ?
J’ai hâte que Julie Snyder se «pète» le petit orteil contre le mur pour que les gens comprennent qu’on ne voit pas où l’on va les yeux fermés! Si ce texte aurait commencé de cette façon : «Osti ke chu aboutte, pkoi ke lé jean armarque tout jour le font aux lieux de lé formes…» l’auriez vous lu ? Dernière chose monsieur David, dois-je conclure que pour vous l’opinion d’un dyslexique n’a aucune importance ?
Dans un rapport de force, la forme EST le fond.
Celui qui est en position de force refuse le compromis, l’évaluation au mérite, le bien public, l’intérêt de l’enfant et il impose son quant à soi, le caractère sacré de son droit à lui.
C’est exactement ce qu’a fait le masculiniste qui a bloqué le pont lundi en parlant du « lien sacré père-enfant » pour défendre le droit de n’importe quel mec à ne pas faire le moindre compromis face à de simples femmes, des enfants-propriété.
Ce genre de politique a un nom: cela s’appelle de l’intégrisme et ça se fait dans les formes, dans l’ordre du spectaculaire. Il s’agit d’impressionner, de fairexpulser l’autre pour se poser en super-héros. Ou en super-victime, ce qui revient au même..
Ce n’est pas différent de ce que faisaient les types du Ku Klux Klan qui se disaient victimisés par la déségrégation et défendaient, bidon d’essence en main, le caractère « sacré » du pouvoir blanc dans le Sud des USA. Eux aussi se cagoulaient pour faire leurs coups fumants.
Dans une société patriarcale où pas un journaliste n’a le courage de demander au mec exactement qui et quelle raison l’empêchent de voir sa fille depuis deux ans, dans une société patriarcale où son ex-conjointe risquerait sa vie à le dire, ce genre de ‘stunt’ marche au boutte.
On voit même les journalistes en remettre et tenter de rendre leur « reportage » crédible en spéculant sur un fond, sur une « souffrance » de types aux motivations habituellement bien plus simples: ils ont battu la mère ou agressé l’enfant, ils préfèrent disparaître dans la brume que payer une pension alimentaire, et pour faire tomber cette pension, ils réclament l’imposition à 100% des couples qui se séparent de la garde conjointe – une formule très complexe qui demande une collaboration rare entre les ex.
Les juges et les politiciens arriveront-ils à protéger l’intérêt de l’enfant comme critère de base dans les décisions de garde et de droit de visite? Pas sûr à voir la putasserie des médias.
Il faut faire attention lorsqu’on dit que les jeunes, et les moins jeunes, ne savent plus écrire le français. C’est vrai que certains d’entre eux ont de la difficulté, mais la majorité est encore capable d’écrire un texte sans trop faire de fautes, si on fait exception des pièges que cette langue nous réserve parfois. Et aujourd’hui, avec la technologie et les ordinateurs, les jeunes se sont habitués à faire appel à des outils pour s’assurer que leurs erreurs seront corrigées automatiquement. On pourrait argumenter que l’utilisation de tels outils leur feront perdre la capacité de bien écrire, et c’est peut-être vrai. Mais si on se fie à ce raisonnemement, le progrès, sous tout ses formes, n’aurait jamais dû avoir lieu car il constitue essenteillement le développement d’outils de plus en plus efficaces pour nous aider à accomplir nos tâches..
Mais j’avoue que cette même technologie est en partie responsable de la dégradation du français, principalement à cause des « chat » où les enfants apprennent à écrire de façon comprimée. D’un autre côté, il ne faut plus oublier qu’une langue, c’est une chose vivante qui évolue constamment. Et elle évolue pour refléter l’usage courant que les gens en font. Donc si la façon d’écrire le français des jeunes devient suffisamment courante, ce sera peut-être le français du futur…
Le fond ET la forme.
Le contenant Et le contenu.
Le pour Et le contre.
Le combustible Et le comburant.
Le flacon Et le parfum…
Il n’est pas question d’antinomie. Un seul exemple : la pensée ne peut s’exprimer, car elle s’exprime, qu’avec grâce, élégance, rigueur. Oui, la pensée peut être mathématique. La science peut-être exquise et raffinée.
Je pense que ceux qui ne jugent que de la forme sont fort probablement ceux qui jugent selon ce qu’ils voient, ce sont ceux qui ont plus souvent qu’autrement des préjugés…à tout le moins une plus grande facilité à en avoir.
Il faut avoir pas mal d’humilité pour se donner la peine de comprendre le message des autres sans juger du moyen qui est choisi pour s’exprimer…
Et c’est clair que ce n’est pas dans les gènes de tous que cette capacité d’adaptation, sinon le monde s’en porterait assurément mieux…
Bozo le clown nous fait bien rire, mais c’est tout. C’est la même chose pour ces pères au comportement d’ado. Croient-ils vraiment qu’en faisant les pitres, les juges vont les prendre plus au sérieux?
Je pense qu’il y a d’autres façons plus intelligentes de faire valoir ses droits, tout à fait légitimes par ailleurs. Je sais bien que ça ne sert pas à grand chose d’écrire une lettre à son député ou même au Ministre de la famille. Ils ont sûrement déjà tenté l’expérience des pétitions, des lettres d’opinion dans les journaux, etc. et sûrement sans succès. Ces père l’on bien compris, il doivent se faire remarquer… malheureusement ils s’y prennent plutôt mal.
Pour se faire remarquer et sensibiliser les juges à leur détresse, il faudrait pouvoir présenter des cas concrets. Des histoires à faire pleurer les Québécois. Oui mais dans ce cas, il faut rabaisser, presque détruire, au moins une personne…
Il n’y a décidément pas de solution facile.
Une mère chanceuse qui a la garde de ses enfants et de son mari.
Ah! mononcle Desjardins nous fait son sermon sur la piètre qualité du français des jeunes…Ça va donner quoi, à l’heure du clavardage, des jeux vidéos et des SMS?
Rien.
Et pourquoi s’en ferait-on avec ça? Je vois pas. On joue à se faire peur, alors. Pourquoi? Pour la forme. Intéressant, n’est-ce pas?
Les maîtres de l’écriture vont se lamenter sur le triste sort des jeuuuunes. Et ça, je suis désolé, « chus pus capable »! Parce que je sais écrire? Parce que je suis indifférent à leur sort?
Non, non.
Parce que je crois que nous exagérons l’importance de ce qui faisait hier un individu à part entière. Oui, au risque de paraître un peu trop avant-gardiste, je crois que la forme, on s’en fout un peu et qu’on a raison de s’en balancer.
Il est certain que de savoir bien s’exprimer dans sa propre langue démontre des aptitudes à penser correctement, à présenter ses idées d’une manière un peu plus fleurie et aide à communiquer son point de vue dans les journaux ou des sites internet culturels. Mais, au-delà de cette maîtrise, monsieur Desjardins, je crois que, contrairement à ce que vous pensez, il n’y a pas de pensée.
Il n’y en a pas de fond, cher monsieur. Désolé.
Et c’est ce qui est désolant.
Les jeunes que j’ai rencontrés et que je continue de fréquenter, EN GÉNÉRAL, par le biais de mon travail, s’ils ne maîtrisent pas la forme, c’est qu’ils n’ont pas de principes, pas de convictions et pas de jugement. Que des opinions.
Alors, à quoi bon qu’ils s’expriment comme Victor Hugo si on ne prend pas la peine de leur apprendre à penser au lieu de dépenser. Si on s’obstine à leur dire quoi penser et non comment réfléchir, à quoi ça sert de leur enseigner l’art d’écrire? Pour qu’ils deviennent creux et verbeux comme des politiciens? Ou des chroniqueurs en manque d’inspiration? Arrêtez! Vous allez me faire mourir de rire avec votre petit point en l’air, pour la forme.
Elle est ridicule et risible votre anxiété…
Parfois, il faut employer les grands moyens pour réussir à se faire entendre. Là-dessus, la manifestation de la semaine dernière de Robin et de ses confrères a très bien réussi son coup. On en a parlé. Le débat est revenu à la mode du jour pour une journée. Et maintenant, elle est retournée aux oubliettes. Les juges de la cour de la famille en auront-ils retenu quelque chose? C’est à espérer mais c’est rien de sûr.
Tu trouvais qu’il avait l’air d’un clown, toi? Moi j’ai trouvé qu’il avait une grosse voix pour se faire entendre. Chacun sa façon de voir!
Commençons par une anecdote: Des élèves d’une école aux États-Unis avaient un problème mathématique à résoudre.
Q: Si les Cowboys de Dallas gagnent 5 verges à leur premier essai, en perdent ensuite 6 puis en gagnent 3, en gagnent encore une et en perdent 7, combien cela fait de verges?
R: Pratiquement tous les élèves n’ont pas répondu correctement à cette question puisqu’ils s’attardaient plus à la forme qu’au fond de la question.Vous allez me dire que cela fait -4? Et bien, les élèves ont répondu « Turnover on downs » ce qui veut dire « perte de possession du ballon »! Si vous suivez un peu le football, vous savez qu’on ne dispose que de quatre essais pour franchir dix verges. Pourtant, le professeur n’y avait pas pensé et affirme haut et fort que le fond (le problème d’addition et de soustraction) primait dans ce cas.
C’est malheureusement aussi le cas avec les nouvelles. Pourquoi TQS a de fortes cotes d’écoute à l’heure des nouvelles et pas SRC? Les gens sont bien plus attirés par des images qui montrent des attentats qu’à ce qui se dit en même temps sur la confrontation entre Israéliens et Palestiniens! Du sensationnalisme et non du contenu recherché, c’est ce que la masse veut. Et ce, même si quelques irréductibles décrient la disparition d’émissions d’information.
Votre article est un pur délice! Je déguste vos paroles car le langage qu’il soit oral ou écrit est une aventure qui stimule les sens. Actuellement, on privilégie la forme, le contenant, le corps au détriment du fond, du contenu et de l’esprit. L’expression de la pensée, de l’émotion exige une compréhension, une connaissance des mots. Nos jeunes ont appris à parler au son, je me demande même si le français est leur langue maternelle, on dirait plutôt un dérivé du morse et du chinois dans le genre: c quoi, yo, lol, t qui toe! On en perd son latin! Nos bonnes vieilles grammaires ont été remplacées par des concepts incompréhensibles, c’est un recul évident, une détérioration progressive de l’apprentissage de notre langue qui soit dit en passant est une des plus belles. Les messages véhiculés par notre société sont renversants: les images défilent à une vitesse hallucinante, on prône la rigueur esthétique, on propose des formats bien vides de sens, on freine notre potentiel d’accomplissement au profit de l’ignorance. La commission Gommery a pris la forme d’un tribunal de justice mais dans le fond, nous savons tous que ces voleurs demeureront pour la plupart impunis! Le père désabusé du pont Jacques-Cartier a pris la forme d’un acrobate de cirque mais dans le fond, il cache peut-être une réelle souffrance! Je crois que forme et fond devraient être compléments et non conséquents; notre jeunesse est créatrice, elle apprend à un rythme vertigineux mais elle n’a plus les moyens de s’exprimer, elle ne trouve pas les mots pour nous le faire savoir! Pourtant, le pouvoir des mots est immense, il peut guérir de bien des maux! Aujourd’hui, la forme revêt une importance capitale car on veut convaincre, on désire provoquer et c’est souvent par l’image que les buts sont atteints: on VOIT des drames humains, on REGARDE les injustices se dérouler sous nos yeux, on VISIONNE des contenus absurdes, souvent les mots nous manquent quand il s’agit de dénoncer l’inconcevable.
Tous ces beaux exemples de divorces ne viennent pas de celui qu’occasionerait celui de la forme et du fond, mais bien de celui autrement plus pernicieux et subtil des intentions et des résultats, de celui dont les rejetons pavent tous les chemins qui mènent aux enfers et cela, peu importe les droits de passage payés en espèces sonnantes et trébuchantes aux passeurs, fût-il aussi fabuleux que le passeur de la mythologie, le célèbre Charon. C’est ce dont sont convaincus tous ceux qui rêvent de révolutionner les structures sclérosées qui forment leur barrages sur les parcours tortueux de l’Histoire et qui savent bien de quelles dérives ils sont capables. Mais alors, ce n’est pas d’un diviorce du fond et de la forme dont il s’agit, mais de la manifestation au grand jour des fonctions latentes et cachées qui s’incrustent au coeur de tous les projets explicites. S’il y a bien un enfer, ce n’est pas les autres qui en sont la cause, mais notre incapacité à les rejoidre clairement et sans ambiguité. L’exemple de cet alpiniste des projets est un cas de figure exemplaire de ce type de malentendu. Voulant dénoncer des décisions qui vont dans un sens trop sclérosé par les pratiques, il oublie de remonter le fleuve des causes et va se précipiter tout droit vers les barrages de l’incompréhension. Mais pour apprendre à remonter les courants vers leurs origines, il faut apprendre à nager et à contre-courant de surcroît, ce qui nécessite d’apprendre à penser avec autant d’ardeur et de rigueur que celles que mettent les athlètes pour performer dans leur discipline, ce qui est la démontration que la forme est nécessaire au fond, et inversement que celui-ci lui est tout aussi nécessaire.
Premièrement, je voudrais dire bravo à l’auteur de l’article. Je lis cette chronique à chacune de ses parutions et j’y ai constaté une forte tendance à faire du « chialer pour chialer » dans le passé. Enfin un texte qui a un sens, sans absolument casser du sucre sur le dos d’une pauvre victime !
Dans la société où nous sommes, l’important est bien plus de gagner que de participer! Si vous croyez que ce n’est pas vrai, demandez à Alexandre Despaties ce que les médias ont dit de lui quand il est arrivé en 4e place à Athènes. Il était quand même le quatrième meilleur au monde et avait gagné une médaille d’argent quelques jours auparavant mais les médias n’ont que dépeint la déception ! Demandez aussi au candidat pour un emploi à qui on a dit qu’il était le 2e candidat le plus intéressant. Ce qu’on retient, c’est qu’il n’a quand même pas eu l’emploi et ce, même s’il était intéressant et avait travaillé très fort.
Voilà ce qui explique peut-être toutes ces occasions où la forme est bâclée. Ce n’est pas souvent volontaire mais on nous apprend souvent à regarder le point d’arrivée plutôt que la route pour s’y rendre. Il faudrait enseigner à l’école à penser stratégiquement et à envisager plus d’une conséquence possible sur les actes effectués.
Bref, pour ce qui est de la situation du français, il faudra trouver un moyen de valoriser le fait de bien utiliser la langue, car dire que ça fait plus beau n’est pas le meilleur argument.
Il faut en convenir, la forme l’emporte souvent sur le fond. Quelqu’un a beau avoir de bonnes idées ou de bonnes causes à défendre, s’il ne réussit pas à les présenter d’une manière correcte, quand bien même le contenu serait génial, le message ne passera pas.
Toutefois, cette éternelle question de la forme et du fond ne se résout pas en une formule à l’emporte-pièce. Il s’agirait plutôt de l’examiner sous l’angle des cas d’espèce.
Il y a d’abord une théorie illustrée par une vieille stratégie au hockey, celle du goon de service, dont la mission consiste à malmener le bon joueur du côté adverse. À force d’être frappé et dardé de toutes les manières, ce dernier finit par perdre la tête et se venge par un coup illégal. Résultat: le bon joueur au banc de pénalité. Et c’est l’équipe alignant le bon joueur, qui perd au change. La leçon qu’on retire de tout cela, c’est que le provocateur a une bien meilleure marge de manouvre que l’imbécile de qualité qui croit plus important de suivre avant tout les règlements.
Ici, la forme l’emporte sur le fond, pas de doute. Dans cette loi du comportement, que j’appellerais «la loi du provocateur », le fils de pute (le goon) remporte la mise et l’honnête joueur ramasse les pots cassés. Le phénomène « Father 4 Justice » entre dans cette catégorie : le manifestant a perdu la tête, c’est donc un con.
À l’autre bout du spectre des possibilités, l’autre cas d’espèce, c’est l’épreuve de français, beaucoup plus simple à examiner. Le cancre, dans ce cas-ci, ne peut s’en prendre qu’à lui-même, car il n’arrive tout simplement pas à s’exprimer correctement. Ou bien sa pensée est fonctionnelle, mais n’arrive pas à être véhiculée d’une manière claire, ou bien sa pensée même est erratique.
Car dans bien des cas, la forme est le reflet du fond. Il s’agit donc de payer vos impôts et vous serez irréprochables quant à la forme, pendant que les corrompus, eux, se rempliront les poches et gagneront dans le fond…
Quand je vois ce genre de « spectacle » je me demande vraiment si les gens réfléchissent vraiment avant de faire ce genre de chose…? Il y a en effet de nombreuses causes culturelles et socio-économiques qui méritent d’être défendues mais pas n’importe comment et surtout, pas par n’importe quel singe de cirque! Il y a des façons beaucoup plus intelligentes et surtout beaucoup plus productives que d’escalader un pont, faire une randonnée nue à vélo, ce battre avec les policiers, saccager des bureaux gouvernementaux, et je’en passe. Ce genre d’action n’aide absolument en rien les causes à débattre. Elle ne fait que lui nuire et rien de plus!
Cela me fait toujours rire de lire des textes qui me donent l’impression que l’utilité première de l’auteur est de se lire et se relire et de se trouver bon en écrasant tout ce qui n’est pas « intellectuellement » acceptable.
Il est vrai que la forme et le fond sont deux choses qu’il ne faut dissocier. Cependant si je crois que l’auteur à besoin d’accrocher le lecteur s’il veut que ce dernier le suive. Et cela n’est pas le résultat d’une société inculte mais plutôt d’une société qui en se contente plus, qui n’écoute plus les gens mornes et sans couleurs. Si vous voulez que quelqu’un vous écoute aujourd’hui, mettex de la couleur à votre message. Certains diront que cela tend à diminuer le fond du message. Je crois que cela est totalement faux. Ça permet seulement de diriger les yeux de la population vers le sujet qui veut faire voir son sujet. Car peu importe le lexique et la syntaxe que l’on utilise, si le dernier déjeuner de Céline Dion semble avoir plus de poids auditif pour le journaliste, alors on vient de faire un coup d’épée dans l’eau. Donc il faut surprendre, attirer l’attention, faire parler de soi de manière pacifique.
Sortez vos costumes et ayez votre cause à coeur et je suis certain que tous les gens vous écouteront!!
« Cliquer » est entré dans le lexique de mon fils alors qu’il n’avait que deux ans. Dans sa petite tête de gamin génétiquement informatisé, le vocable avait un sens très large et il en faisait une utilisation très quotidienne. Je « clique » sur lui disait-il en pointant son biscuit préféré. Où est-ce que je veux en venir avec ma jolie intro? Je cherche un moyen d’attirer votre attention sur cette nouvelle génération d’enfants techno qui a grandi avec des moyens technologiques, qui initie la communication en utilisant des émoticônes et qui utilise un style de langue écrite directe très proche de la langue parlée. Lorsque Marshall McLhuhan a dit sa phrase célèbre: « le médium est le message », il nous a invités à regarder comment les nouveaux médias influencent notre vie quotidienne et quel impact ils auront sur cette nouvelle génération qui a pris l’habitude de recevoir l’information d’une manière instantanée , interactive et visuelle. Bien sûr que les jeunes écrivent plus spontanément sans égard à la forme. Si je me rappelle bien, notre génération a elle-même été beaucoup critiquée pour avoir passé trop de temps devant la télé et pour avoir appris à écrire selon la méthode du « Sablier » (aux sons).
La communication, je la regarde avec mes yeux d’orthophoniste habituée à jongler avec la forme et le contenu pour rendre le langage accessible à des jeunes en difficultés Loin d’être désespérée, je préfère au contraire m’ouvrir à la nouvelle réalité et y voir là une belle opportunité de leur enseigner les différentes façons d’adapter leur discours. Je ne critique pas les habitudes des jeunes. Je suis témoin d’un changement qui plutôt me fascine.
Je suis d’accord avec vous. La forme que prend le médium pour diffuser un message a un impact très important, parfois plus que le contenu. Certains ont vu un costume de héros. D’autres ont plutôt aperçu un clown. Intéressant de constater qu’on infère bien ce que l’on veut d’une nouvelle.
La forme et le fond sont inséparables. Dans la vie un roman peut avoir un sujet très intéressant mais être présenté d’une manière peu attrayante ce qui va désintéréser les personnes de l’oeuvre. Peu de gens vont lire un texte qui est tellement plein de fautes que même si le contenu semble intéressant on dépense plus d’énergie a tenter de décrypté les mots que ce qu’ils veulent dire… Ainsi, il me semble essentiel d’avoir des oeuvres qui ont un mariage harmonieux entre la forme et le fond.
Ce qui m’a surtout frappé dans l’article de monsieur Desjardins est le point sur l’utilisation du français chez les jeunes. Je tiens d’abord à préciser que je viens à peine de terminer mes cours de français collégiaux. Tout d’abord, oui, il y a des points alloués aux fautes de français (erreurs d’orthographe, de grammaire, de ponctuation et de cohérence); ainsi que des points alloués à la structure du texte (introduction, développement, conclusion, paragraphes, etc). Et j’y pense, cela vaut autant pour les cours de français que pour tous les autres cours qu’ils soient de base ou de programme. Il est certain que peut-être seulement 5 à 10% des points des travaux écrits dans les matières autres que le français seront alloués à la langue puisque la priorité est la matière en tant que telle et la compréhension. Toutefois, un texte peu cohérent perdra d’autres points puisque la compréhension de la matière semblera moins claire.
Étant monitrice au centre d’aide en français de mon cégep, je constate qu’il est vrai que beaucoup d’étudiants commettent trop de fautes. Toutefois, ces erreurs s’expliquent souvent par une incompréhension de la base de la langue, soit la nature et la fonction des mots. Par exemple, pour accorder un participe passé employé avec avoir, il faut cerner le complément d’objet direct du verbe, ou encore, pour éviter les erreurs d’homonyme, il est fondamental de connaître la fonction du mot: on pronom s’écrit o-n, ont verbe avoir, s’écrit o-n-t. Au primaire, on nous a appris la base en utilisant l’ancienne grammaire. Puis, au secondaire, les professeurs se sont mis à employer de nouveaux termes (la nouvelle grammaire) sans même prendre la peine de nous les «traduire». Pour ce qui est de la ponctuation, peu de professeurs s’y sont aventurés, ce qui laisse les règles vagues.
Finalement, rassurez-vous, on ne peut obtenir de DEC sans avoir préalablement réussi l’épreuve ministérielle de français (900 mots) et qu’à plus de 30 fautes, on l’échoue.
Les baby boomers comme moi se souviennent de ces ‘combats’ de mathématiques où nous nous affrontions , calculant dans notre tête pour donner le plus vite possible la bonne réponse à notre institutrice et montrer combien on était fin et bon . On avait la même chose pour des concours d’épellation .
Dernièrement dans un magasin suite à une erreur de la caissière , celle-ci , belle jeune fille , a du emprunter une calculatrice à une collègue pour faire une simple soustraction pour savoir combien de petite monnaie me remettre . Une chance que la caisse enregistreuse lui inscrit combien d’argent me remettre , parce qu’elle serait prise de panique ne sachant pas combien elle devrait me donner sans faire d’erreur .
C’est un peu le problême de chaque génération d’enfants à l’école . On se demande souvent à quoi cela va nous servir d’apprendre telle ou telle chose . Nous on avait ce qu’on appelait ‘les travaux manuels’ . Une fois par semaine nous nous trainions péniblement vers le sous sol de l’école où un professeur tentait de nous inculquer la base des outils . Que nous avons sacré à faire la maudite étagère à épices , toute croche . Des années plus tard , devant faire des rénovations , je me disais que j’aurais du écouter un peu plus attentivement , car je ne savais pas scier droit .