S'il y a une chose que j'ai apprise en pratiquant ce métier, c'est à cultiver la méfiance. Face à une certaine rhétorique de la putasserie politique, bien sûr, mais aussi envers toute forme de discours alarmiste nous promettant chaque jour de nouvelles apocalypses, allant de l'effondrement des marchés boursiers aux énormes ravages imputables au virus du Nil.
Cette méfiance est évidemment incompatible avec le journalisme que l'on pratique de nos jours, puisque celui-là carbure trop souvent aux jugements intempestifs, à la peur, aux idées reçues, ressemblant de plus en plus à une tonitruante sirène d'alarme plutôt qu'à cet outil d'information et de réflexion qu'il devrait être.
Une sirène qui hurlerait en permanence, au point de devenir une sorte d'acouphène qui nous empêche de penser, d'aller au-delà des impressions, de l'émotion qui fait vendre.
Ce bruit qui étouffe le jugement explique peut-être que de nombreux médias de la capitale ont servi – avec une remarquable servilité – de porte-voix à la police de Québec qui, la semaine dernière, avouait non seulement avoir tenté d'empêcher la venue du rappeur 50 Cent au Colisée, mais en profitait pour mettre en garde les parents qui enverraient leurs adolescents dans l'enfer que pourrait constituer un grand concert de rap. Les gangs de rue en profiteront peut-être pour y régler leurs comptes, prophétisaient-ils, et d'ajouter, presque candidement: "On ne veut pas faire peur au monde, mais c'est sûr que de notre côté, on mettra tous les effectifs qu'il faut à l'intérieur et à l'extérieur [du Colisée] pour assurer la sécurité des gens." (Le Soleil, 8 décembre 2005)
Vous y voyez un avertissement important, une sorte de service public? J'y vois plutôt de la provocation, une invitation à la transgression, à l'affrontement, mais surtout, contrairement à ce qu'avancent les policiers, j'y vois la mise en œuvre d'une psychose instantanée, alimentée par le Journal de Québec qui, en bonne courroie de transmission, en faisait sans trop de surprise sa page couverture.
En résulte un beau spectacle. Un autre grand show médiatique qu'affectionnent tout particulièrement les forces de l'ordre, passées maîtres dans l'art de la mise en scène de la justice et de la sécurité publique. Des réalisations en supermenottoscope pour lesquelles les médias sont d'utiles collaborateurs. Pour ne pas dire des amplificateurs d'une stupéfiante docilité. D'ailleurs, s'ils n'étaient pas d'aussi fidèles alliés, pourquoi les avertirait-on à l'avance lorsqu'on s'apprête à arrêter une vedette, à procéder à une descente spectaculaire ou à couper des centaines de plans de pot dans un champ anonyme au milieu de Saint-Glinglin-des-Meuh-Meuh?
Longtemps malmenés par les médias, les services de police de toute la planète ont compris depuis un bon moment qu'il est préférable de les manipuler plutôt que de se faire tourner en bourrique. Dans ce cas précis, on comprend bien l'origine de cette initiative: les policiers ont visiblement la chienne, craignent le pire, sont confrontés à un événement d'envergure duquel ils ne savent trop quoi attendre, et donc, ils protègent leurs arrières.
Ainsi, s'il fallait qu'il n'y ait qu'une seule victime innocente d'une guerre de gangs à ce concert, ils pourront toujours clamer: on vous avait prévenus, na! Z'aviez qu'à pas y aller.
Je vous parlais de méfiance un peu plus haut. Un conseil. Méfiez-vous donc de ceux qui disent vouloir votre bien. Ils parlent du vôtre, mais c'est souvent du leur dont il est question.
Souhaitons seulement qu'autant d'énergie soit déployée pour assurer la sécurité des spectateurs à ce concert qu'on en a gaspillé pour les prévenir de sa dangerosité potentielle. Auquel cas, vous pourrez peut-être songer à laisser votre veste pare-balles à la maison.
C’est rendu le sport national de la police, des politiciens, des syndicalistes, des patrons, etc… On veut s’occuper de nous, on veut nous rendre dépendant, on ne veut plus que le citoyen décide par lui même. On veut nous diriger, nous dire quoi faire et quoi penser, faire peur aux parents. Je partage l’avis de M Desjardins, les policiers ont peur. On n’est pas à New York ou Chicago. On ose nous dire que le phénomène de gang de rue n’est pas présent à Québec et après on nous dit qu’on a peur de ces gangs, QUELLE CONTRADICTION !!
Étant un habitué de tout ce qui se présente comme show à Québec depuis les 30 dernières années, je peux affirmer que j’en ai vu de toutes les sortes et que ce qui vient en ville avec 50 Cent n’est pas nécessairement une bonne nouvelle et c’est ce que l’organisation de ce personnage souhaite dans chacune des villes visitées au cours de cette tournée…on jase marketing ici.
Mais de là à en faire un psychose, il y a une marge…
Je me rappelle un spectacle de Frank Zappa (fin 70, début 80) qui en fait de présence d’individus douteux au Colisée n’était pas piqué des vers…et il n’y avait pas de panique pour autant dans les rues de la ville, ni même dans les corridors du Colisée.
Ce qui me déstabilise un peu c’est qu’il n’y a pas si longtemps, à la police de Québec on nous disait qu’il n’y avait pas de gang de rue à Québec…alors là, ça me confirme que les grafittis que je vois pousser sur toutes les boîtes aux lettres de Postes Canada et coins de mur de mon quartier proviennent bien de qui je pense.
Finalement, faut pas oublier que les bandits les plus dangereux ne sont pas ceux qui s’affichent comme tel…ça peut être celui qui vous serre la main avec un sourire une fois tous les 4 ans…
Je sais qu’il ne faut pas vivre dans un climat de peur, ni avoir une mentalité «peur d’avoir peur», mais me semble que si toutes ses préventions là ne seraient pas prises, nous serions les premiers à dire que les policiers n’avaient pas fait leur travail. J’entends déjà les : ils auraient dû savoir, ils auraient dû faire…
On sait tous ce qui s’est passé ailleurs avec 50 cent. Bon, tout va probablement très bien aller ici, il ne faut pas paniquer. Mais je crois sincèrement que les policiers font leur travail en prévenant qu’il se peut que ça se passe autrement, et qu’ils seront sur place au cas où. Et je crois qu’on devrait apprécier, au lieu de critiquer, car vous allez tous être les premiers à monter aux barricades si jamais il arrive un événement malheureux, et que les policiers étaient absents.
encore et toujours, il faut se rappeler que si on ne s’occupe pas de politque, ce sera elle qui s’occupera de nous. Alors, que les 30 ou 35 % des gens (peut-être plus)qui n’iront pas voter se le disent. Et que ceux qui votent le fassent par conviction sans chercher à gagner leur élection. Ce n’est pas un concours et Loto-Québec ne remet aucun prix!
Et puis, si mes conseils vous dérangent, ne les écoutez pas. Je dois surement être à côté de la track après tout :)
C’est facile de dire, en tant que policier, que ce soir là, ils vont tout faire pour empêcher les jeunes de se tirer dessus et de ne pas envoyer nos enfants dans un tel endroit. Allo!!!
Sortez un peu, vous allez les prendre les bandits! Je vais prendre l’autobus des fois dans le coin de l’ancien mail st-roch, proche de la bilbliothèque Gabrielle-Roy et je me fais offrir de la drogue, je vois des prostitués, des gens avec des couteaux, des jeunes qui se battent, des touts-petits de 10-12 ans avec le joint dans la bouche… pourquoi vous ne faites rien? On les a dans le visage les gens qui vont se rassembler au spectacle de 50 cents. Vous savez, la soeur de mon amie aime ce chanteur. Elle ne fume pas, ne boit pas mais suit la mode de sa génération. On lui dit toi et tes amis corrects vous ne pouvez pas aller voir ce spectacle car ils va y avoir des jeunes méchants. Il y a problème à quelque part!!!
Je comprends que ce chanteur ne soit pas une bonne personne, qu’il parle de guerre, de gang de rue dont il a déjà fait partie et failli y laisser sa peau mais on n’était pas mieux avec des spectacles de Ozzy ou de Kiss… !!!
Les ventes de billets, de journaux, de disques et de vêtements générés par son passage, méritent une attention médiatique. Quant à la sécurité, il semble que le chanteur porte un gilet pare-balle constamment. Pour nous sécuriser?
Malgré les actions maladroites de la police et des médias, il demeure préférable de prévenir que de guérir. Sans croire aux émeutes à Québec, outre les 24 juin, les parents des enfants, fans de cet idole, méritent d’être conscientiser du passé brumeux de cet être adulé.
La violence comme un clip, comme un bonbon, comme une réalité ordinaire et quotidienne, demeure un point de vue. Une vision des choses, qui ne mérite pas de déploiement et pourtant. Colorée de sang rouge, d’affirmation socialement valorisée, d’habileté ou de façon de vivre défendable, elle trouve place partout. Doit-on faire comme si elle n’existait pas?
Ben oui, saviez pas ? On est en pleine guerre de gangs de rue à Québec. Pis pour être sûre qu’il y en ait, la police a pris le soin d’inventer une nomenclature où on retrouve 6 catégories, passant du groupe d’amis qui fument du pot au gang de rue criminalisé qui fait dans le réseau de prostitution par exemple. Alors tout le monde s’y retrouvent, y en a partout maintenant.
Et à Québec, toute cette paranoïa a débutée suite à l’affaire Wolf Pack qui avait été associé à ce moment là au milieu Hip-Hop. Dès lors, et encore aujourd’hui, soyez prévenue qui si vous êtes noir, jeune (15-25 ans), de style Yo, et qu’en plus vous êtes entourés d’amis qui vous ressemblent, il n’en faudra pas plus pour que nos amis policiers s’enquièrent de votre identité… profilage raciale ?
Cela dénote une réel méconnaisance de la culture Hip-Hop, du phénomène de gang chez les jeunes et fait surtout dépasser le jupon du racisme qui est bien présent au service de police de la ville de Québec.
N’en fallait pas plus que la venue d’un événement Hip-Hop d’ampleur à Québec pour faire paniquer le service de police… et les médias. La peur fait vendre, alors vaut mieux en profiter!
Le chef de la police de Québec disait qu’il n’y avait plus de gang à Québec depuis le démentèlement du Wolf Pack, et le syndicat des policiers pendant ce temps, ne sachant plus où trouver les preuves qu’il y en avait, s’informait auprès des organismes qui travaillent auprès des jeunes pour savoir s’il y avait des gangs activent dans leur milieu, tout en essayant de relier le moindre évènement au phénomène des gangs de rue. Rappelez-vous les incendies dans Saint-Roch, et maintenant le moindre tag ou graf est le signe de la présence d’un gang qui délimite son territoire… n’importe quoi.
Enfin, je ne dit pas que ce phénomène n’existe pas à Québec, et je ne souhaite pas non plus vivre ce qui se passe à Montréal, on en est d’ailleurs très loin, mais la situation actuelle ne mérite pas tout ce tapage.
Ces journaux qui font résonner les échos policiers sont aux faits divers, ce que sont les artistes paparazziés des journaux à potins. Reste à, soit lire entre les lignes, soit le prendre avec un grain de sel mais ne surtout pas prendre leurs propos au pied de la lettre. On en vient à banaliser la nouvelle puisque manipulée, désinformée ou simplement déformée. La collusion certaine entre tous ces gens n’a rien de bien sorcier à comprendre : la manipulation collective. Y a rien de nouveau sous le soleil, il y a belle lurette qu’existe cette tactique de tenter de faire peur en criant au loup. Un certain Elvis-the-Pelvis a été, parait-il, le rejeton de Satan au milieu des années 50 et nous tairons les noms de tous ces bands de rock des années subséquentes sous l’influence de substances quelque peu illicites. Il n’y a que les noms qui changent en haut de l’affiche pour le même discours de peur alarmiste. Mais les jeunes là-dedans, ceux-là même qui aiment les artistes hot de l’heure, ne l’oublions pas, sont les dignes descendants de tous ces suppôts de Satan devenus en majorité de bons citoyens, comme ils le seront sûrement à leurs tours. Ils ont mon vote de confiance pour la très grande majorité puisque je constate, en cotoyant quotidiennement plusieurs ados, qu’ils ont beaucoup d’allure, de bon sens et de bon jugement. Les médias veulent nous faire croire comme étant la norme, des cas de minorité. Tout n’est pas rose mais tout n’est pas noir non plus.
Ma grand mère était légèrement mythomane et ajouter à cela toutes les peurs que Dieu lui faisait vivre. Le curé puis l’isolement du village définissait son monde. Le curé en chaire pouvait faire trembler ses ouailles et particulièrement ma grand-mère.
Comme ma grand-mère avec ses grandes et petites peurs il semble qu’on ait besoin de ses petites et grandes peurs. Une petite cosmogonie avec son bien et son mal, les méchants et les bons.
Mondialisation oblige, le doigt directeur, celui qui inculque la peur et le sens du droit chemin passe par les médias, ces nouveaux porteurs de la parole.
Se servir de cette nouvelle chaire fut et est encore un ardent combat non pas entre catholique et protestant, mais entre la gauche et la droite sur la direction à donner à la société. On s’attarde régulièrement pour savoir qui sont les nouveaux curés et la religion qu’ils défendent.
Un peu comme dans le temps les marginaux sont encore montrés du doigts. Finalement on a encore notre mentalité de village. Aujourd’hui elle est nourrit par les médias à qui on reproche parfois leur religion univoque. On dit parfois que la presse crée l’événement. D’un affaire de rien on fait un tout un plat.
Je ne connais pas le rappeur 50 cent ce n’est pas de mon monde. Mon rap à moi c’est Nya avec Erik Truffaz.
Dans cet événement au Colisée on voit bien la collusion entre les Médias et la police. Celle-ci a fait grâce au médias l’événement. Y a pu rien pour le Rappeur. Il devient le second plan de l’événement la scène principale étant entre les gangs de rue et la police.
Les malabars et les grossiers de la police n’ont plus la cote depuis l’affaire Barnabé et celle de Jean Pierre Lizotte. La police demeure brutale mais elle sait mieux ce servir des médias.
Comme je suis à l’unisson avec votre petite cuisson M. Desjardins, je ne peux que louer votre vigilance pour nous débusquer ces nouveaux prêtres qui font nos nouvelles mythologies.
Peut-être que je me trompe, je ne suis pas une fan de 50 cents.. mais il me semble que tout cet univers de violence qui entoure le chanteur sent la machine promotionnelle à plein nez. Il joue là-dessus parce que ca fonctionne et lui attire un auditoire en mal de révolte et/ou de sensations fortes et/ou d’appartenance à quoi que ce soit. Si c’est le cas, le battage médiatique qui entoure chacun de ses concerts et les ridicules mises en garde des autorités policières ne font que le servir. Et son gilet par-balles? L’équivalent en mode rap des perruques de Christina Aguilera.
Le problème n’est pas tant dans la dénonciation de la venue de 50Cent que dans le manque de nuance. Sûrement que les gangs de rue seront présentes au concert. Après tout, 50Cent vise en partie cette clientèle. Mais les quelques milliers de personnes présentes ne seront pas immédiatement recrutés par ces gangs. Ces parents et policiers ont sûrement oublié qu’ils recevaient la même mise en garde de leur temps face à des artistes comme Elvis, les Beatles, Led Zeppelin. Des artistes qui les mèneraient directement sur le chemin de la criminalité, de la toxicomanie, de leur propre perte. Ceux qui choisissent d’aller au concert en sachant qu’ils vont s’y amuser avec des amis ne courent pas plus de risques que d’aller voir Gilles Vigneault. Par contre, les tentations seront plus grandes. Suffit de savoir y résister.
Dans les années 80, Ozzy Osbourne avait connu ce même battage médiatique en venant à Québec. À cette époque il venait de mordre une chauve-souris en plein concert et cette fois-ci, ce n’était pas les policiers mais bien les prêtres et les croyants qui voulaient empêcher la venue du prince des ténébres.
Je ne vois pas grande différence avec la venue de 50 Cent dimanche prochain et le battage médiatique qu’on en a fait. J’ai particulièrement aimé la photo de la page couverture du Journal de Québec: Le méchant 50 avec un gros bâton de baseball, l’air méchant et sauvage.
Finalement, le pire là-dedans c’est que, depuis ce temps, je vois, dans les annonces classées, des personnes qui essaient de se débarasser de leurs billets de 50… Fruit du hasard? Peut-être…
Si un groupe de musique scande des messages violents aux jeunes oreilles de nos enfants, c’est le rôle des parents (de la presse, de la police, etc.) de les prévenir, au risque de passer pour vieux-jeu, dépassé, etc. Et les parents jouent ce rôle depuis que la musique « violente » existe, et c’est correct! Ça n’empêche pas les jeunes d’assister à leurs spectacles. Mais quand ils y vont, ils savent qu’il y a quelque chose qui est socialement inacceptable dans le message, leurs parents les ont prévenus. Alors ils apprennent à utiliser leur jugement. Ben oui, ça s’apprend! C’est pourquoi ils ne deviendront pas des suppôts de Satan, mais des adultes équilibrés, qui préviendront leurs enfants contre la violence des prochains groupes du genre, au risque de passer pour vieux-jeu, dépassé, etc.
Selon moi, c’est important de lancer un avertissement aux jeunes spectateurs, sinon ils penseront que la violence et la criminalité sont inévitables, donc normales et acceptées!?! Même si elle sont trop présentes dans nos vies, s’il ne faut pas les nier, il ne faut tout de même pas les banaliser!
Bien sûr, si on a aimé Ozzy et Kiss, ça peut paraître contradictoire de blâmer 50 Cent. Mais il y a bien des contradictions entre la jeunesse et le rôle du parent…
Et les proportions que prennent ces avertissements, si elles peuvent sembler exagérées, ne sont pas inutiles. Pour arriver à rejoindre le maximum de gens, il faut en parler beaucoup. Évidemment, ceux qui écoutent les nouvelles à tous les soirs et lisent leur journal le matin et un autre au dîner en ont marre d’en entendre parler, mais bon, ce sont des consommateurs de nouvelles, alors c’est normal! Faut pas se surprendre de tout voir quand on regarde partout.
Oui, ceux qui veulent notre bien le veulent en entier. La mondialisation attire son lot de changement qui profitera aux biens nantis des pays riches. Il n’est donc pas étonnant que la liberté (nous vivons apparemment dans un pays libre) se manifeste par l’émergence d’un état policier. bien contrôler pour assurer la liberté de tous et chacun. En fait, nos droits et libertés sont de plus restreints, disparaissent petits à petits. Le gouvernement Charest est un bel exemple en la matière.
À ce sujet, lisez par exemple le roman Globalia de Jean-Christophe Rufin. Vous comprendrez en quelques pages là où nous nous dirigeons. Croyez-moi, c’était dans le but de notre bien.
Un neveu était fier de nous exhiber son billet payé au dessus de soixante dollars pour 50 cent au Centre Bell . Un peu comme la police de Québec , il se fait le prophète de malheurs . 50 cent c’est un ancien membre de gang de rue qui a fait de la prison pour tentatives de meurtre . Il se promène avec trente gardes du corps . Sa tête est mise à prix par les Crips ou les Bloods . Ces mêmes Crips et Bloods vont s’entretuer au Centre Bell .
J’en suis même rendu à me demander si les jeunes n’ont plus trop de ‘héros’ à valoriser ou imiter pour choisir Curtis Jackson un ancien vendeur de crack dans le Queens à New-York .
C’est aussi épais que cet annonceur-maison au Centre Bell , lors d’un gala de boxe , qui saluait au micro Mom Boucher qui venait d’être acquitter de deux meurtres sur des gardiens de prison en demandant aux spectateurs de l’applaudir bien fort .
Sauf que le bonhomme qui est riche maintenant a su renifler le bon filon . Victime de deux tentatives de meurtre , il ne chante pas dans la dentelle pour attirer sa clientèle pour qui la délinquance est encore quelque chose de rebelles menant la belle vie , sans danger .
Combien de jeunes se retrouvent en prison aujourd’hui , car ils pensaient à tort que de vivre comme un criminel n’apportait que du sexe , de la drogue et de l’argent ?
La seule chose que la police fait en avertissant du danger potentiel c’est de lui donner une visibilité et une publicité gratuite .
Simple question . Vous avez vu l’histoire de ces deux québécoises emprisonnées aux USA parce qu’une d’entre-elle trainait un casier judiciaire vieux de trente ans pour un vol à l’étalage et qu’on lui avait refusé l’accès aux États-Unis tandis que nous acceuillons à bras ouverts avec tous les honneurs un ancien vendeur de crack membre d’un gang de rue .
La belle affaire, 50 Cent qui vient faire un show au Colisée. Et probablement le dernier parce qu’aux dernières nouvelles, seulement 5000 billets avaient trouvé preneurs, et le producteur se dirige vers un flop monumental. Et ce n’est pas vraiment étonnant avec toute la publicité négative qui a été faite autour de la venue du rapper à Québec. Mais qui a raison dans toute cette affaire? Certains journalistes qui sont prêt à vous raconter tout les incidents qui se sont produit par le passé à l’occasion de spectacles de cette vedette, et par le fait même soner une alarme sans vraiment de fondement? Ou bien le producteur et les fans qui sont prêt à jurer sur n’importe quoi qu’il n’y a aucune chance qu’il se produise quoique ce soit de déplorable pendant le spectacle de Québec?
Très difficile à dire, mais être parent d’un adolescent qui désire assister à ce concert, je dois avouer que j’hésiterais. D’un autre côté, ce n’est pas une attitude propre à une ville cosmopolitaine qui peut attirer toute sorte de grosses vedettes.
Mais la faute principale en revient peut-être à 50 Cent lui-même, qui a volontairement propagé une image de criminel et de dur-à-cuire. Malheureusement, Québec n’est peut-être pas un marché assez important pour attirer en assez grand nombre un public prêt à passer outre aux risques potentiels…
Un « Ti-toiseau » de la campagne tombe du nid et se retrouve au pied de l’arbre dans une belle « bouse » de vache bien fraîche, n’en dépasse que sa petite tête. « Pit-pit » qu’il s’écrie, « Pit-pit, sortez-moi de là », deux, trois fois plutôt qu’une. Maître Renard passant par là entend la plainte de pauvre « Ti-toiseau », le flaire, constate qu’il pue, mais qu’il constitue, tout de même, un hors d’oeuvre. Du bout de ses longues dents, il le tire de la merde fumante et d’un pas leste trottine vers le ruisseau voisin, le lave avant de l’avaler avec une bonne lampée d’eau fraiche.
La morale de cette histoire, s’il y en a une, c’est « Qui te sort de la merde, ne le fait pas toujours pour ton bien. »
De nos jours, Maître Renard de son uniforme vêtu, de son pouvoir chargé, cherche à imposer sa loi avant même que « Ti-toiseau » soit tombé du nid. S’il pouvait, vraiment, imposer sa vision des choses, « Ti-Toiseau » n’aurait pas la moindre chance de « tomber du nid » et mènerait une vie rangée au nom d’une très plate sécurité qui excluerait toute excitation, toute expérimentation, potentiellement dangeureuse et illégale.
Et si notre police était une réflection de notre société, partisane de cette surprotection parentale quasi systémique, frisant la paranoïa, qui de nos jours afflige plusieurs de nos enfants dits rois. En voulant interdire la prestation du controversé personnage qu’est, à leurs yeux, monsieur « Cinquante Sous » la police de Québec se mêlait d’éducation et donnait franchement dans la surprotection.
Ce n’est bien sûr pas leur rôle, et je n’appuie en rien leurs actions. Mais dans la conjoncture actuelle, peut-on vraiment leur en vouloir..?
La vraie fonction de la police est de protéger, d’assurer, l’intégrité physique et les avoirs de ses concitoyens. Un vrai travail qui, convenons-en, conporte sa part de vrai danger. Je ne pourrais pas terminer ce commentaire sans offrir mes condoléances à la famille et aux proches de cette jeune policière de Laval tuée en service.
La mission de la presse écrite ou télévisée devrait être de remettre les pendules à l’heure, de questionner et de provoquer autant de questions demeurant ouvertes que celle de donner des tentatives de réponses. Bref, sa mission première est d’analyser les situations afin de permettre aux lecteurs ou aux auditeurs de mieux comprendre les débats en s’en faisant une opinion éclairée dans la mesure du possible. Or nous sommes souvent bien loin de cet idéal avec les informations que cette presse nous donne. Au pire, nous avons de l’information spectacle, de la manchette qui ment ou même pire encore, de la manipulation partisanne qui se fait la courrroie de transmission des pouvoirs, pas seulement policiers qui sont eux-mêmes manipulés par des politiques, mais aussi et surtout, des pouvoirs politiques et économiques. Bref, nous avons affaire dans le pire des cas à de l’information qui est d’abord idéologique ou purement mercantile, les deux ingrédients se manifestant au mieux avec le cas de 50 Cent puisqu’un député torontois se fait du capital politique avec ce cas et que la police de Québec tente d’en faire autant, probablement encouragée par des espoirs que la députation libérale des environs tenterait de faire de même. Dans le meilleur des cas, nous avons une presse qui s’aurtocensure et qui ne livre ce qu’elle sait qu’à cinquante cents dans le dollar, les rentrées de fonds des publicitaires demeurant pour eux la raison de tous les compromis. Alors, si nous disons que cette presse exagère, ce serait plutôt par rapport à ce qu’elle tait plutôt que par rapport à ce qu’elle dit, les pâles exagérations des propos démagogiques ne faisant vraiment pas le poids au regard des sombres exagérations des silences entretenus.
La police, c’est d’abord une affaire de gros sous. Et entre gros sous, on se connaît, on se reconnaît et on se complaît. Ça me rappelle le sommet des Amériques lorsque des millions de dollars ont été déployés pour la sécurité. Il ne se passait tellement rien aux barricades que la police a du repousser les manifestants jusqu’à la rue Cartier afin de provoquer un peu d’agitation. Dans la gestion publique, les budgets doivent être justifiés. S’il n’y a pas de danger, il faut en soupçonner l’existence à quelque part ; le prévoir ; voir même, le provoquer.
Quand la police fait une opération de relation publique comme celle-là, ça profite à tout le monde : ça justifie d’abord les budgets du corps policier, ça confirme l’image « hot » du rappeur, ça donne de l’importance aux gangs de rue qui aiment se croire menaçantes, ça sécurise les parents des fans qui n’auront pas a contrarier leurs ados et à les conscientiser sur les conséquences néfastes des propos sexistes, violents et racistes du rappeur. Et ça donne la chair de poule aux poulets et des frissons aux vilains petits canards.
Enrôlez-vous qu’y disaient…C’est ce qu’ils ont fait. En prenant la casquette, la badge et toute la quincaillerie qui vient avec le titre, nos bons flics ont joint les forces de la lumière contre celles des ténèbres. Et dans le coffre à outil qu’on leur a donné, en prime, il y a maintenant l’information, les communications et les relations publiques. Big deal! Nos zamis embrigadés ne doivent désormais plus juste savoir tirer sur tout ce qui bouge, il doivent aussi savoir tirer de la langue, parler, communiquer. Et là les copains, on est au début de la catastrophe. Que dis-je, de la tragédie grecque!
Imaginez, nos plénipotentiaires porteux de matraques ont toute la misère du monde à gérer la sécurité publique. Voilà qu’on leur demande de gérer l’image de la sécurité publique. Brrrr! J’en ai des sueurs froides dans le dos. Remarquez que c’est pas d’aujourd’hui que la milice fraye avec l’information. Ou si on veut être plus exact, avec la désinformation.
Parce que c’est de ça qu’il s’agit. Au nom de la loi, de l’ordre et de la sécurité, on avise maintenant le public des dangers qui le guettent. De manière préventive, dit-on…
Là on est devant un cas rare de complète confusion des rôles. Quand les forces de répression font dans la prévention, moi, j’y perds mon latin. Ne faites pas ceci, ne faites pas celà, moi, quand c’est celui qui tient le gun qui me dit ça, j’ai de la difficulté à m’imaginer qu’il veut m’éduquer, m’informer et prévenir. J’ai d’avantage l’impression qu’il veut me faire peur, m’intimider et me contrôler. Et J’aime pas trop. L’obtempération n’est pas mon principal but dans la vie. Je crois encore que la liberté est la seule véritable source de responsabilisation sociale. Parce qu’être libre, c’est aussi choisir, décider, s’engager.
Et si je veux, moi, aller voir cette casserole finie à 50 cents? Le jugement est la principale qualité que doit avoir tout citoyen. Et le jugement ça se construit seulement avec des expériences!
La police en théorie se doit de faire respecter la loi et l’ordre social. Souvenez-vous que les manifestations de paix pour faire cesser la guerre au Viet-Nam avaient dégénérées dans la violence quand les National Guards avaient tirés dans le tas.. et les manifestants anti-mondialisations, de grands criminels qui méritent la douche au cayenne.. bref pour certains, le droit d’exprimer ses convictions sont vues comme une menace par d’autres.
Contrôle de l’ordre public ou répression des opinions divergentes? c’est pas si clair. En théorie, la police sait que dans une situation de foule, les difficultés à contrôler l’incontrôlable sont grandes. Peut-être que la mauvaise influence du rapper attire des fans aux moeurs aussi anti-sociales, peut-être que c’est de la foutaise et qu’une majorité de bons citoyens, « normaux », sont des fans.. la police aime mieux décourager et prophétisant le cataclysme plutôt que taire ses préjugés.
Parce qu’en fait, j’ai beau écouter du heavy métal, j’ai pas le goût d’étrangler personne, de faire des messes noires, de foutre le feu dans des écoles..
Bref la police ne sait pas ce dont elle parle 75% du temps et les journalistes qui devraient minimiser les commentaires qui frôlent la provocation et le sensationnalisme se complaisent à renchérir sur les « cris au loup ». On veut vendre des journaux, la vérité, l’analyse froide et posée, ça n’a jamais été vendeur.
Alors est-ce que la police utilise sciemment son rôle social de promouvoir la paix publique, Oui à condition de ne pas être une minorité visible revendicatrice de droits et d’égalité, de contester mais en silence pendant que personne ne regarde. Le mieux serait de taire la liberté d’opinion, vive 1984 et sa société Orwellienne.
Les médias savent comment cultiver et entretenir la peur publique. Ils savent quoi dire et quoi faire pour faire peur au monde. Personnellement, je suis encore sous le choc du fait que le magasine Dernière Heure ait distribué, dans l’une de ses éditions, un masque de médecin afin que ses lecteurs puissent se protéger de la grippe aviaire. Sincèrement, où va-t-on s’arrêter après ça? Bientôt, dans les distributrices de bonbons et de chocolat, nous retrouverons du poivre de cayenne, des bombonnes d’oxygène, des masques à gaz, et j’en passe, histoire de se protéger contre une éventuelle attaque quelconque ou encore une guerre bactériologique.
Selon moi, plus on en parle et plus ça incite. Comme dans ce cas-ci, plus on parle du fait que les gangs de rue pourraient très bien régler leurs comptes à un spectacle de 50 Cent, plus éventuellement ils auront l’idée de le faire, non? C’est comme les publicités ça.. Ça nous incite à acheter des trucs dont on n’a même pas besoin, alors pourquoi n’en serait-il pas ainsi avec ce genre de promo?
Pauvres pauvres médias et corps policiers.. Plutôt que de démenteler des gangs de rue et de trouver des façons d’arrêter ces petits voyous, ils préfèrent faire peur aux gens en leur disant que ces dites gangs de rue vont peut-être faire rage dans un spectacle de 50 Cent.. Sincèrement, est-ce qu’on les paie vraiment pour être si cons ceux-là??
Encore de l’information traduite à grande échelle!
Cou donc, suis-je rendu assez sénile pour ne pas être en mesure d’évaluer ma capacité de voir un spectacle?
Suis-je rendu assez docile que les intervenants utilisent les médias afin de m’abrutir d’avantage dans mon stoïcisme ?
Suis-je rendu assez intoxiqué d’atrocités potentielles que le moindre remous me fait voir la vie en noir et déclenche mon instinct de survi?
Suis-je assez imbibé de commentaires désaprouvant l’insubordination que mes propres pensées se font cloîtrer dans l’étroitesse de ma cavité cérébrale?
Suis-je devenu le résultat d’une société ingérente à souhait ou l’autonomie et la prise en charge est un luxe que je ne puis plus me permettre?
Suis-je rendu au stade de la plante verte payeuse de taxe?
Suis-je collaborateur à cette mégalomanie informationnelle déclenchant les tremblements de terre aussi vite que la plume de l’auteur?
Suis-je réaliste face à ma propre existence?
Suis-je assez vivant pour m’opposer à cette endoctrinement?
Suis-je dépourvu de toute initiative et modelé de façon à répondre aux influences des médias?
Suid-je le dernier maillon d’une chaîne parfaite, gérée et polie par les biens pensant pensus?
Suis-je encore capable de respirer ma propre aire sans le consentement de mon journal?
Suis-je devenu le reflet de se que j’étais ?
Suis-je encore capable de m’enrichir ou dois-je être gaver comme la dinde de Noël remplie de farce?
Suis-je ce que je crois ou suis-je ce que je veux?