À travers la vitrine de la librairie, presque déserte en ce vendredi matin de décembre, le ravissement du défilé incessant des étudiantes de NYU se rendant à leurs cours, le pas rapide, tenant presque toutes dans leurs fines mains gantées un très grand café de chez Starbuck's.
Dans mes mains à moi, une copie en format paperback de White Noise, de Don Dellilo, et un exemplaire de Rules of Attraction, de Bret Easton Ellis, auquel je réclamerai timidement une dédicace, quatre heures plus tard, à la fin d'un entretien d'une soixantaine de minutes, non sans avoir l'impression de violer je ne sais quelle règle d'éthique journalistique.
Anyway, j'étais à Manhattan, dans une de ses plus belles librairies, malgré le soleil il faisait un froid de canard, j'étais vaguement nerveux à l'idée d'interviewer l'auteur d'American Psycho chez lui, et j'allais sortir quand je l'ai vu.
Couché sur le comptoir, juste à côté de petits carnets de notes que l'on vend à fort prix en précisant que ce furent les favoris de Hemingway.
C'était un livre minuscule, recouvert d'un carton rouge presque imperceptiblement gaufré, j'ai dû me pencher pour en lire le titre, écrit au bas, en fines lettres blanches: Litterature Is Freedom. En quatrième de couverture, aucune information, sinon le nom de la maison d'édition, Winterhouse, le code ISBN, et le coût, plutôt rédhibitoire vu la taille lilliputienne de l'ouvrage: 10 $US.
Il s'agissait en fait d'un discours de l'éminente intellectuelle Susan Sontag (décédée il y a un an), prononcé à Frankfort, alors qu'elle y recevait en octobre 2003 le Friedenspreis des deutschen Buchhandels, prix décerné dans le cadre de la foire du livre de cette même ville et qu'ont reçu, avant elle, les Vaclav Havel, Vargas Llosa, Hermann Hesse et Octavio Paz. Je l'achetai, malgré le prix, sans en avoir lu une ligne, sans trop savoir pourquoi, et surtout, sans imaginer que ses dernières pages résonneraient avec une incroyable force en moi, au point de m'inspirer pour cette chronique de fin d'année.
Qu'y a-t-il au juste dans ces dernières pages? Une percutante vision de la littérature, du monde. Une façon de comprendre la vie, les autres, à travers les livres. Une idée d'ouverture: celle, toute simple, que par les bouquins, nous changeons au contact de l'autre. Que les livres permettent d'ébranler nos certitudes. Mais surtout, il y a un témoignage, un touchant remerciement de la part de celle qui fut une petite fille, perdue au fin fond de l'Arizona, et qui par l'entremise d'un prof, M. Starkie, a découvert les beautés de la littérature, premier passeport pour la liberté; une clef pour sortir de la prison que représentaient le nationalisme débilitant, le provincialisme, une éducation plutôt pauvre et un destin houleux.
La littérature est aussi un antidote à l'actualité, aurait pu dire Sontag. Du moins, elle l'est pour moi. Quand un pape meurt et qu'on passe de longs jours à en faire l'éloge funèbre jusqu'à la nausée, quand la Nouvelle-Orléans patauge dans une fétide odeur de mort, que les tsunamis avalent des populations entières, que soldats et civils en Irak tombent comme les mouches sur les visages des enfants au Darfour, et que le Québec en entier ne parle plus que de politiciens cokés, de DPJ, de Jeff Fillion, de Nathalie Simard, du lock-out au hockey ou du scandale des commandites, au moins, il y a les livres qui permettent de vivre, ne serait-ce qu'un moment, en dehors de cette prison que peut parfois devenir l'information.
Aussi, comme le fait Sontag dans ce lumineux discours, je profite de cette fin d'année pour remercier quelques-uns de ceux qui m'ont donné, souvent sans le savoir, ce goût de la lecture au fil des ans. Ceux qui m'ont permis de m'extraire du quotidien débilitant, de cette violence qu'est la normalité telle-que-vue-à-la-télé.
Plus précisément: merci papa pour m'avoir laissé te piquer, entre autres, tes vieux recueils de poésie, tous tes Paul Auster, le fabuleux Cosmopolis de Don Dellilo et les textes complets dans la Pléiade de Camus. Promis, je te refile Brooklyn Follies – le dernier Auster – quand j'aurai fini, mais le Camus et le Delillo, je les garde. Merci maman pour m'avoir montré qu'on pouvait lire n'importe quoi, de Tolstoï à Ludlum, et que la lecture est une discipline qui se pratique au quotidien. Merci à Ann pour Bret Easton Ellis, et pour le Traité du zen et de l'entretien des motocyclettes de Robert Pirsig. Merci à Charles Robert pour Charles Bukowski, même s'il m'aura fallu 10 bonnes années pour enfin en saisir toute la puissance. Merci à l'Oncle D. pour Kaputt de Curzio Malaparte, d'autant plus que je ne m'en suis pas encore remis.
À ceux-là et à tous ceux que j'oublie qui m'ont transmis un peu de leur passion, je dois le salutaire bonheur de m'être extrait du monde pour ensuite y replonger avec une meilleure compréhension de cette existence, bien imparfaite. Celle dont Souchon dit, en empruntant le premier et le dernier vers à une célèbre citation de Malraux: La vie ne vaut rien/Mais moi quand je tiens/Là dans mes deux mains éblouies/Les deux jolis petits seins de mon amie/Là je dis/Rien rien rien/Rien ne vaut la vie.
« La vie ne vaut rien/Mais moi quand je tiens/Là dans mes deux mains éblouies/Les deux jolis petits seins de mon amie/Là je dis/Rien rien rien/Rien ne vaut la vie. »
En résumé, la vie n’est que l’accumulation des petites choses simples…
Mais ces petites choses simples sont tellement compliquées à voir, que des les accumuler devient difficile.
Combien de fois suis-je allé à Paris pour me promener , dans ma tête , sur les bords de la Seine ou alors que j’étais derrière une barricade de la Commune en y cotoyant Jean Valjean ou Gavroche ou revenant en Amérique pour fréquenter cette famille bizarre de l’Hotel New-Hampshire ou encore en tentant de percer ce fameux Code DaVinci ?
Le livre quel merveilleux moyen de s’enrichir . On peut se faire notre propres images . Souvent on va adapter un livre au cinéma et la magie s’envole ou nous sommes tellement surpris que nous voulons lire ce fabuleux livre qui a enfanté ce merceilleux film .
Nous devenons un peu trop paresseux ou nous n’avons plus le temps de nous installer pour lire une brique . Comme disait l’autre , j’attendrai qu’il sorte en DVD .
Je veux pour ma part remercier tous les historiens qui ont su cultiver ma passion ou ces auteurs qui dans un roman de fiction ont su intégrer l’Histoire . Un souvenir , L’Aigle s’est envolé . Un beau roman de guerre où des allemands veulent tuer Churchill mais qui sans être un fait historique amène quand même le climat de la Seconde Guerre Mondiale . Même nos bons pères jésuites avec leurs histoires du Canada de notre jeunesse qui nous ont donné des héros comme d’Iberville .
Il est tout à fait vrai que notre petit monde québécois est très nombriliste et fort loin des vrais problèmes qui rongent la Planète. Nous devons lire des livres qui dérangent, qui informent et nous incitent à passer à l’action, pas de grandes actions, mais de concrètes et répétives actions. Aller voter, sortir son bac de recyclage, faire du compost, réduire la vitesse sur les autoroutes, avoir une petite voiture, prendre le transport en commun, faire monter un voisin pous aller au travail; répondre par une lettre, un courriel ou un appel téléphonique à une décision contestable d’un élu; boycotter un poste de radio débile, une marque de produit qui exploite ses employés, une entreprise qui nous nourrit de sucre et de gras… Les occasions ne manquent pas d’exprimer notre conscience et SON pouvoir.
Lire ou relire Camus, Sontag, St-Exupéry est un exercice très nourrissant. Un livre que je recommande pour ceux et celles qui détestent l’Empire du fric et de la magouille : Les confession d’un assassin financier de John Perkins aux éditions ALTERRE. Confirmation de ce que l’on sait sans preuves…
Candidat du Parti Vert dans Beauport-Limoilou:
Très touchante et juste votre chronique M. Desjardins. Vous avez baigné dans l’art, la littérature et touché à la liberté de penser et d’imaginer. Tout le monde n’a pas eu cette chance dès le départ. Soyez reconnaissant envers la vie qui vous a privé d’un père qui ne lit que le journal de Québec ou d’une mère qui vous renâcle que l’important c’est d’avoir son steak, qu’il soit canadien ou américain. J’entends régulièrement dans mon milieu de travail le discours abrutissant de ces gens pour qui la liberté passe par la sécurité des aéroports, le magasinage chez Wall Mart ou le droit de tourner à droite sur tous les feux rouges de la ville. Des discours qu’ils ont ramassés à gauche et à droite sans s’interroger.
Tout s’apprend, même la connerie. Je crois que notre système d’éducation a failli à libérer l’homme moderne. Mais qui a le pouvoir de priver un enfant de la liberté de rêver ou d’imaginer ? On ne peut que l’abrutir à petit feu jusqu’à temps qu’il devienne un adulte intelligent et responsable, un honnête citoyen quoi !
Bien que tous les bouquins écrits depuis les débuts de la littérature méritent à divers degrés les louanges des légions de lecteurs de tous âges, races, niveau social, en quête d’évasion, de romantisme ou simplement de vivre intensément par procuration, toutes ces idées tissées de mots ne sont rien à côté des plaisirs simples de la vie qui est tout bonnement le plus beau des cinémas maisons. Ouvrons nos yeux et notre coeur et apprécions ces petites choses qui ne coûtent rien. Dans ce monde de vitesse et de consommation, ralentissons et goûtons à cette vie qui sans cela ne vaut effectivement rien.
Si on s’en donne la volonté, la meilleure lecture à proposer est celle de soi-même. Toute à son attention elle peut nous démontrer des choses au-delà de ce que l’on a déjà pu lire antérieurement. Généralement un tome est suffisant, celui-ci étant écrit serré pour ne rien oublier des évènements importants de notre vie. On peut lire et relire certains chapitres tellement ils sont pertinents et combien révélateurs à notre entendement intérieur. J’en vois déjà qui sont en train de souligner à gros traits des secrets connus d’eux seuls.
Cela exige une réflexion au préalable, du moins avant d’en connaître tous les mots et le sens réel qu’ils ont. Si on leur prête une lecture au premier degré, cela peut nous faire tourner en rond. Mais si on passe au second ou troisième degré, on peut se découvrir des états d’âme jamais avoués ou qu’on faisait fi d’ignorer. Rendu à ce chapitre quand les émotions deviennent trop fortes, il faut se détendre un moment, puis reprendre la lecture depuis le début. Il doit y avoir un mot une phrase sur lesquels on est passé trop vite.
Il serait non louable que de lire seulement les bons côtés de ce que nous sommes. Ce serait vouloir oublier complètement le but pour lequel nous avons entamé cette lecture, à savoir les aspects cachés de soi, les facettes non reluisantes de son moi.
Ce que j’aime dans ce genre de lecture ce sont les astérisques, les notes explicatives du renvoi. La plupart du temps on y découvre des détails qui ne se rapportent pas nécessairement au contexte, c’est seulement une parathèse qu’on ouvre et qu’on referme, question d’aérer le rythme du contenu. Ce n’est obligatoire de faire de la stylistique, mais on peut enjoliver c’est certain. Cependant il faut éviter de copier Edouard dit la Duchesse de Langeais de Michel Tremblay: « A quoi ça sert de raconter sa vie si on en invente pas des bouttes »?
C’est fatal de se mentir à soi-même. Ce n’est pas évident si on veut avancer et survivre. C’est ça la vie. Bonne lecture.
Comme le disait si justement Einstein : « L’imagination est plus importante que la connaissance rationnelle. Celle-ci est limitée, alors que l’imagination encercle le monde. »
Quel bel éloge, M. Desjardins ! Je ne peux que louer votre inspiration et votre indépendance d’esprit au sein d’une société programmée par les médias et rivée à une actualité qui la détourne non seulement de la multidimensionnalité de la vie, mais d’une saine réflexion sur l’essentiel et les chemins moins fréquentés de la souveraineté individuelle.
S’abreuver à l’éternel, à l’infini, à l’intérieur, à la beauté de la vie, même dans ses épreuves lumineuses pour la conscience et l’évolution, par le biais de la prose et de la poésie bien inspirées, nous ramène à la réalité dans sa complétude, contrairement à la croyance si répandue que les médias sont les porteurs de la vérité, alors qu’ils ne nous en servent que des fragments sélectionnés par des autorités dont les intérêts sont rarement humanistes. Les esprits sous l’emprise de messages orientés pour former, non pas des individus autonomes, mais des assistés capables d’avaler toutes les balivernes insipides, avec de rares intermèdes sur les vrais enjeux qui devraient retenir notre attention, comme le changement climatique, que l’on nous sert à longueur de journée, ne sont pas des mieux éclairés. Endoctrinement, propagande, publicité, désinformation, potins, drames, tripotage émotionnel, illusions…
Tiens ! Cette insistance maladive sur les côtés sombres de la vie ou ses apparences les plus trompeuses pour maintenir des chaînes avec la peur ou le sentiment de manque… devrait nous inciter à lire ou relire Le petit prince (Antoine de Saint Exupéry) ou à écouter les enfants qui ne sont pas encore programmés…
« Les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c’est fatigant, pour les enfants, de toujours leur donner des explications » … surtout qu’elles sont si occupées à distiller des croyances et des illusions.
J’étais certain en ouvrant mon hebdo que je serais tombé sur une de ces revues de l’année qui m’ennuient toujours durant la période des fêtes. C’est alors que j’ai eu l’agréable surprise d’avoir une réflexion sur la valeur de la vie et ce par des détours en littérature plutôt que sur l’actualité. Intelligent! En effet M. Desjardins il n’y a pas de meilleur moyen pour appréhender notre monde que de le regarder parfois à travers les yeux des autres. Notre monde souligné chaque jours au quotidien par les médias ne peut se comprendre sans une réflexion qui remet en contexte la trame qui le soutient. Pour parvenir à ce but, la lecture est une truchement nécessaire sinon le plus approprié.
Des livres tels que le Meilleur des Mondes de Huxley ou 1984 de George Orwell ont décrit le monde actuel mieux que bien des essais politiques ou philosophique. Ce n’est pas toujours facile de réaliser la valeur de la vie à travers des visions si apocalyptiques. Par contre c’est souvent à partir de tel lecture que se lève une opposition à une tel fatalité de la vie.
Devant l’effroi qu’il devait ressentir en Indochine, Malraux pouvait-il dire autre chose que la vie ne vaut rien? Souchon subjuguer par l’amour ne veut rien d’autre que de sentir palpiter la vie dans ses mains. Alors que vaut la vie? Entre ses deux opposés il y les amoureux de la vie et les fabriquant de canon, ces exploitants de la chair humaine. Et l’État du monde nous dit que les deuxième gagne. Pourquoi? José Saramago est celui qui m’a donnée la meilleure réponse avec L’Aveuglement. Un livre malgré tout plein d’espoir.
Comment donner sa pleine valeur à la vie? Car effectivement rien ne vaut la vie? Robert Merle dans Malevil montre tout le courage qu’il faut avoir après l’apocalypse. La vie c’est fort!
Comme le disait Shakespeare, via le personnage torturé d’Hamlet : » Etre ou ne pas être, la est la question. » Fort intéressante question, cela dit. Malheureusement, pour la génération comprise entre 0 et 15 ans, je crois qu’il me faut actualiser ce propos : « Etre ou paraître, la est TOUTE la question »…, parce que, l’accomplissement personnel, l’évotulion réelle, passe en premier lieu par l’intérieur.
Déplorable, que l’image prédomine. Affligeant, de voir que la plupart des enfants ne peuvent plus envisager le monde que par l’écran de leur grosse boîte carré ( la télé ), ce dévoreur de pensée et détracteur d’individualité.
Pendant que j’écris ces quelques lignes, en ce matin du 24 décembre, je m’interroge sur les activités en cours dans les autres maisons de mon quartier. Combien de familles recevront ( ou mieux encore, offriront ) un livre pour Noel, plutôt qu’un chemisier propret a la coupe en vogue pour cette année, ou encore le dernier dvd du plus récent remake cinématographique américain en liste? Bien peu, j’imagine…
Malgré tout, je suis heureuse de constater que votre dernière chronique est consacré a cette minorité de gens, ce petit groupe d’oiseaux rares qui ont su vous transmettre le plus inestimable des cadeaux : a savoir que la véritable valeur des choses ne peut être calculé monétairement, mais bien par le poids de tout les enseignements qu’elles peuvent nous apporter.
David, c’est bien voir merveilleux que de pouvoir remercier ceux et celles qui t’ont donné le goût de la lecture. Au fil des ans, j’ai lu un peu de tout, d’ici et d’ailleurs. Plus jeune, je sais que ne j’aimais pas lire. ni les bandes dessinées ni les romans. Alors, qui m’a donné le goût de la lecture? Les parents? Pas vraiment. La famille? Improbable. Un auteur incroyablement bon? Non plus. Je pense que c’est une jeune femme, connue lors des mes études au cégep au Vieux Montréal. Et oui. elle lisait Anaïs Nin, Miller, Sartre, Miron et bien d’autres. Je pense que ce fut la curiosité de la connaître davantage qui a réellement déclenché mon besoin de lire. Une femme. une femme. souvent à l’origine de bien des choses!
Le goût pour la lecture est un cadeau de soi à soi. C’est se donner la chance d’acquérir le savoir tout en faisant s’unir l’imagination et la transposition imagée. Autant de lecteurs, autant de scénarios disponibles, tous aussi valables les uns que les autres, qu’on peut entretenir à sa guise comme un jardin secret. Il ne tient qu’à soi d’en élargir l’éventail. Mon amour de la lecture s’est révélé très tôt dans ma vie. À l’âge où certains jouent à la poupée, je lisais et m’émerveillais devant ces yeux qui me révélaient les détectives en herbe du »Club des Cinq » d’Enyd Blython. J’étais une des leurs, amies à la vie à la mort, braves comme eux devant les magouilles d’adultes sans scrupules, capable de recouper les faits, analysant froidement les situations, j’étais invincible. Et ce sont enchaîné des lectures assouvant ma soif de tout connaître sur des sujets précis, lisant tout sur ce sujet. Peu de roman dans mon bagage, qui ne n’apporte que peu de connaissances profondes mais surtout beaucoup de livres de réflexions qui ajoutent un élément de questionnement sur la vie, la mort et la quête de l’étoile. Les réflexions du Dalai-Lama apporte un éclairage fort approfondi et dès plus simple, accessible à tous. La vie n’apparaît pas si compliquée après tout. Le bonheur tient à de simples petites choses.
J’adore les biographies qui me renseignent sur le chemin que certains ont choisis pour dépasser leurs événements-clés, communs à tout humain. La vie de Charlie Chaplin m’a le plus impressionnée de par les multiples talents dont il était porteur, de tous les tourments qu’il a su traverser et surmonter. J’inclus également la vie et l’oeuvre de Félix Leclerc, le roi heureux, qui disait que ses moments de déprime ne duraient pas plus de 5 minutes par année.
La lecture est une source intarissable, les auteurs prolifiques étant légion. Nous n’aurons pas assez de toute une vie pour faire le tour du propriétaire.et c’est tant mieux!!!!
C’est bien vrai que les livres, il n’y a pas grand chose de meilleur que ça. À condition que l’on sache les utiliser coorectement. Car un livre, c’est une porte vers la dimension de l’imagination. On peut tout faire, ou presque, avec un livre. On peut voyager, voir le monde, comprendre le monde, vivre une autre vie, vivre dans un autre monde, vivre dans le passé, vivre dans le futur, rire, pleurer, bref è peu près tout. Apprendre à quelqu’un à lire et l’intéresser à la lecture, c’est probablement le plus beau cadeau que l’on peut faire à quelqu’un. Et c’est bien dommage, en cet âge de gadgets électronique et d’ordinateurs, que les jeunes délaissent tant les livres pour ces autres activités car ils ignorent probablement la capacité et la puissance des livres. Et en plus, c’est littéralement la mémoire de l’humanité. Et c’est une source quasiment inépuisable de savoir et de divertissement. Non, franchement, on ne peut dire que du bon des livres et de la littérature, peu importe son genre, et ceux qui trouvent que lire c’est « plate », et bien ceux là n’ont rien compris du tout…
Fenelon le dit pourtant clairement dans Télémaque.
« L’ennui, qui dévore les autres hommes au milieu même des délices, est inconnu à ceux qui savent s’occuper par quelque lecture. Heureux ceux qui aiment à lire. »
Personnellement, je trouve très triste l’homme qui jamais n’aura ouvert son intérieur à la lecture. Ce monde renversant de sentiments qui traversent les âges sans pour autant vieillir d’un jour. Le cher Goriot à déjà 170 ans, Cosette elle 143, Usbek et Rica eux 284 printemps, tous vieillissent dans le vase clos du temps. Comment ne pas avoir cette envie de connaitre ces voyages magnifiques que la lecture traine derrière elle. Comment refuser de recontrer ces personnages qui au dela de leur invisibilité ont réussis à marquer les époques de leurs noms.
La lecture est une fenêtre ouverte ou l’esprit de l’homme peut se permettre de s’envoler tout en étant certain de retrouver son nid à son retour. De refermer cette fenêtre n’apporte en soi rien de mauvais sinon un refus de meubler son intérieur et le rejet sans aucune autre forme de condition de ce que nous appellons la culture personnelle.
Lorsque je lis, je réfléchis. Oui, je réfléchis bien plus que je ne peux lire. Chaque paragraphe me porte vers une pensée bien plus lointaine que le paragraphe suivant. Et dans les méandres de mes cogitations tourmentées, le fil de l’histoire retrouve l’aiguille de mes neurones. Le livre se ferme pour mieux s’ouvrir dans ma boîte crânienne. Serais-je, par le plus heureux des hasards, fou? Peut-être, enfin… fort probablement!
M. Desjardins, David pour les intimes, ou bref, pour ceux qui savent qu’il s’appelle David, a expliqué dans son texte du temps des fêtes, un tout autre temps. Celui qui s’écoule entre les lignes des plus grands écrits, tout comme celui qui défile entre les strophes des poèmes, même les moins langoureux.
Je ne suis pas un grand lecteur, vous l’aurez deviné. À chaque minute passée à glisser les pages entre mes pouces, je perds deux minutes à glisser entre mes deux oreilles. À ce rythme, il me faudrait une vie pour lire le dernier Harry Potter, ou neuf vies pour relire mes vieux Garfield. Toutefois, l’exercice demeure efficace, la littérature fait tourner la turbine de mon imaginaire à plein régime. N’est-ce pas là le but ultime d’un livre, à comparer du cinéma, par exemple, qui déballe la réalité avant même qu’elle ne soit appréhendée.
En cette fin d’année, je vais saluer les quelques bouquins qui ont tenu la route de mon esprit chaotique. Steinbeck, pour ses souris et bien sûr pour ses hommes. Baudelaire pour ses Fleurs du mal, un rendez-vous entre mots et maux. Fred Pellerin, ma récente découverte, ne serait-ce que pour sa capacité à repeindre le quotidien de sa folie. Il y a aussi «Liaisons dangereuses», une lecture obligatoire pour chaque collégien; merci à ma prof pour la bonne idée et à Coderlos de Laclos pour sa créativité inquiétante. Et pour clore le sujet, merci à David Desjardins, Richard Martineau et Stéphane Laporte, trois gars qui sont capables de rendre un journal, quel qu’il soit, intéressant, drôle, et intelligent.
J’achète parfois des livres pour les faire lire aux autres. Mon conjoint n’est pas un amateur de lecture, ayant un peu de difficulté avec la langue française et encore plus avec les autres. Jeme suis achetée dernièrement la suite de Et si c’était vrai qui s’intitule Vous revoir de Marc Lévy et sous prétexte de ne plus me souvenir du premier livre, je l’ai acheté (bien que l’hisotire soit toute fraiche en moi) seulement pour permettre à mon copain de savourer cette petite histoire légère qui saura lui plaire. Toutes les belles morales et leçons de vie que l’on puisse tirer d’un livre. Combien de fois, en ayant acheté un livre, j’ai dit à une amie : Lis-le, je n’étais pas pressée, je le lirai après toi, seulement pour lui faire découvrir cette passion de la lecture et de la partager. Chaque personne peut lire l’histoire différemment et surtout la vivre de sa manière. Cette passion est enrichissante et apprenez la à autant de gens que vous connaissez.
Je reconnais depuis que je vous lis, votre talent pour l’écriture. Vous avez su plus d’une fois, par vos phrases si implacablement bien construites, allumer dans mon esprit, et dans celui de nombreux lecteurs, cette flamme que seuls les mots judicieusement utilisés peuvent alimenter. Même lorsque vos sujets sont complètement nuls, vous réussissez à construire un texte qui recèle toujours de merveilleuses perles.
Vous avez mon cher Desjardins, une plume saisissante qui, malgré votre tendance à tout mettre sur le dos des profs, ne vient pas que de votre formation académique. Vous nommez généreusement les êtres qui ont su mettre sur votre route, ces oeuvres et ces auteurs qui ont façonné votre intelligence et votre sensibilité. Vous reconnaissez que la passion de la littérature n’est surtout pas qu’une affaire d’écoles et d’enseignement. Vous avouez enfin que votre amour de la chose littéraire, n’émerge pas d’un système, aussi pourri soit-il! Il vient avant tout de votre intérêt qui est devenu passion par une série de gestes posés par des gens qui vous voulaient du bien et qui ont cru en votre potentiel, votre capacité de saisir tout le sens des mots qu’on met à la portée de votre esprit. Au hasard de ces textes, vous avez érigé votre pensée comme un édifice solidement fondé sur le vécu et le senti de ces auteurs. Vous avez su trouver le sens là où d’autres n’ont vu que la forme.
Votre intention est noble. Vous reconnaissez tous ceux qui osent encore aujourd’hui, malgré la médiocrité ambiante, offrir aux jeunes esprits curieux et éveillés, la substentifique moelle de l’art et de la philosophie que représente la littérature. Celle qui transcende les modes et les époques. Celle qui construit le sens même de nos vies et qui détermine tous nos horizons.
Je m’incline devant cet acte brave et humble et vous encourage à donner à votre tour aux autres, ce trésor qu’on vous a remis. Et encourage tous vos lecteurs à faire de même. Donner au suivant qu’ils disaient?
On ne remercie jamais assez ses parents lorsque ceux-ci nous transmettent l’essentiel. Lorsque l’on naît dans un foyer où la bibliothèque tient une place centrale, on pense que c’est partout pareil. On trouve ça normal de voir ses parents un livre à la main ou le nez plongé dans un journal.
On n’a pas idée aujourd’hui du privilège que pouvait représenter à une époque où les bibliothèques publiques n’existaient pas, pour une petite fille de 5 ans, la fréquentation de la collection complète des contes de Perrault et de la comtesse de Ségur. De nos jours, l’abondance de collections et de recueils illustrés ornent les chambres d’enfants; d’une page à l’autre les aventures se multiplient. Les gravures en mettent plein les yeux, mais l’effort de lire ligne après ligne afin de comprendre le sens du récit me semblait ouvrir une fenêtre sur un univers dont j’étais seule à posséder la clef du royaume.
Cette bibliothèque familiale ne contenait pas de grands titres, des Delly, Max du Veuzit et autre romans roses, l’histoire sur papier glacé de la guerre 14-18, les encyclopédies de la jeunesse et une série de dictionnaires. Vers l’âge de 13 ans, une collection à la reliure verte, austère et lisse, attira mon attention. C’était l’histoire de collégiens américains, pensionnaires à Notre Dame. Tout un été à rire aux éclats, à m’attrister du sort des plus timides, de leurs bons et mauvais coups. Après, vint l’Histoire universelle dans la collection Marabout.
La littérature, les grands auteurs, je les fréquentai plus tard mais ce sont ces moments de l’enfance, les yeux fixés sur les rayons de la grande bibliothèque de chêne vitré qui demeurent gravés dans mon esprit. Je fus de longues années de ma vie active sans pouvoir lire. Lorsque je m’y remis, je réalisai l’inestimable héritage que représentait le goût de la lecture que mes parents avaient cultivé chez leurs enfants. Mais il était trop tard pour leur dire.
Lire c’est trouver.
Bien souvent,ce que l’on trouve est aux antipodes de ce que l’on cherchait.A la longue,plus je lis et plus je doute.Mes certitudes les plus tenaces se trouvent presque toujours en conflit avec celles
des écrivains que je fréquente.Même quand nous sommes d’accord,eux et moi,c’est rarement pour les mêmesraisons et de la même manière.
Lire c’est s’aventurer dans des chemins risqués, pour peu que l’on choisisse desauteurs qui ne suivent pas les modes et le fric qui vient avec,ou avant,comme c’est de plus en plus le cas ici au Québec.
Je lis très peu de romans québécois,parce qu’ils ne s’incarnent pas ou mal dans la réalité sociale ou géographique du pays.Les personnages de nos romans semblentavoir énormément de difficulté a penser le monde en dehors de la circonférence
de leur nombril,et cela m’apparaît d’autant plus dangereux dans un pays dont le territoire se vide de sa jeunesse.Un territoire inhabité a l’image de nos écrivainsles plus jeunes,souvent des exilés des régions,qui s’imaginent se refaire une
âme d’artiste plus intelligente a Montréal,ce nombril sédentaire d’un peuple bientôt
totalement étranger a l’espace,aux lieux,aux saisons qui le définissent.
Victor Lévy-Beaulieu a raison de s’en plaindre et il faut de toute urgence aller lire « Je m’ennuie de Michèle Viroly »,un chef-d’oeuvre,pour comprendre qu’il est impossiblede bien habiter une langue,de la posséder a son aise de la faire chanter et danser
jusqu’au délire de plus extravagant si on habite pas d’abord physiquement tout son pays.
On lit comme on écrit , comme on aime,comme on déteste.Et puis les vrais écrivains lisent d’abord dans la vie de tous les jours,dans les visages,les
corps qu’ils touchent,les lieux de leurs peines,de leurs bonheurs,tout ce dehors autour sur lequel ils n’ont aucun contrôle.La vie qui leur échappe,la mort qui rôde,toujours.
Lire non pas pour s’évanouir dans les mots mais pour s’armer jusqu’aux dents contre
le désespoir.
La lecture a toujours été pour moi un moyen de sortir de ma vie, de rêver en suivant l’imaginaire des écrivains. J’ai toujours pensé que la lecture était un moyen ultime de survivre de toute les souffrances de ce monde. Jusqu’à ce que je rencontre d’autre enfants qui eux, préféraient leur nintendo 64. Ça été pour moi la rencontre de 2 mondes complèment différents.
J’avais été élevé parmi les grands, les adultes. Je n’avais pas joué à la cachettes ou au Barbies comme les autres enfants. Non parce que mes parents m’en empêchaient, mais parce que je n’avais pas besoin de plus d’imaginaire. J’avais la lecture!
Les livres m’ont permi d’avoir un lien direct avec l’imagination, un lien que j’ai toujours aujourd’hui même si mes lectures ont changés. Et pourtant je ne suis pas bien différente de autres.
La lecture m’a ensuite amenée plus vieille vers un autre art, l’écriture. Que ce soit des histoires pour mes cours, des articles pour le journal de l’école ou peu importe, l’écriture me permet de m’exprimer si facilement.
Je remercie donc M. Desjardins de m’instruire, de m’intriguer, de me donner le goût de continuer à m’amélioré à un tel point qu’un jour peut-être je tiendrais mon propre journal.
Je veux aussi profiter de l’accès au lecteurs que j’ai présentement pour vous donner l’idée de donner des livres aux enfants de votre entourage, des livres qui alimentront leur imaginaire pour encore bien longtemps.
Sont ceux qui traitent de la poésie. Méfiez-vous des poètes. Apprenez à lire. Entre les lignes.
Les poètes sont des cons abscons. Leur language vous est inaccessible. Domino, les hommes ont chaud!
Turlututons. Turtulutons encore. C’est joyeux; ce n’est pas de la poésie. Méfiez-vous des traductions. Lisez-les in the text. Sinon, vous parlez aux traîtres.
Traductori. Traddittori!
Quelques citations:
-Que sont mes amis devenus?
-Son clair de lumière au châtain de vos mèches.
-T’en souviens-tu? Nous voguions en silence.
-Toi qui venais du Danakyl
Et que des Blancs pervers…
-J’ai tant de souvenirs que si j’avais mille ans.
-Quand Marie-Marie rit, c’est comme une fleur éclorant parmi les eaux putrides que le Saint-Laurent charroie.
Encore une fois enchanté par cette prose « journali- artistique » de M. Desjardins. Je comprends maintenant d’avantage mes pardons lors de ses sujets plus ou moins stimulants. Diantre que ces quelques lignes soigneusement choisies libèrent toute l’envergure d’un art si proche du paroxysme.
Le goût de lire semble si ardu et pourtant cache de si grands trésors que nous devons parfois être égoïste afin de maximiser notre propre satisfaction. Je ne suis pas un grand érudit de toutes ces ouvrages classiques. Par contre, je partage l’enthousiasme de lire avec tout ceux et celles qui me côtoient. Quand je découvre un livre, un poème ou un essai qui m’ennivre, je le partage. Il y a des période ou la lecture est légère et active, d’autre fois ou elle est triste et douloureuse, mais à chaque fois, je suis avec elle dans son monde sa vision des mots et des phrases.
Lire pour moi, c’est comme respirer, manger ou dormir, c’est un geste essentiel. Bien sûr, il y a la lecture obligée, les cours, les travaux et celle du travail qui est souvent lourde en technicalité. Malgré cela, le fait de re trouver mon livre, j’oublie le reste.
Je crois que le texte de M, Desjardins explique emplement mes émotions, j’ose même le citer. »La lecture est un antidote à l’actualité »
À mes yeux, la lecture représente la curiosité, une volonté de toujours vouloir en savoir davantage, d’amorcer une conversation, de lancer des débats, d’ouvrir nos horizons et de nous questionner sur le monde d’hier et d’aujourd’hui. Elle révèle même qui nous sommes et comment nous pensons.
Personnellement, je lis un peu de tout à la sauvette : un livre de recettes, un article à propos de la santé, un extrait d’un roman que je tente de finir depuis quelques mois, les guides d’utilisation pour assembler les jouets de mon garçon, et j’en passe. L’important, c’est le résultat de nos lectures. Est-ce que ça nous a fait rêvé ? réfléchir ? pleurer ? rire ? Ou encore, est-ce que c’était utile ? Ai-je appris quelque chose ?
Déjà, je laisse traîner de petits livres abondamment illustrés (il y a un début à tout) pour attirer le regard de mon bout d’chou. Ainsi, de fil en aiguille, sa curiosité sera sollicitée. Il pourra donc développer son propre jugement et se questionner à sa façon. La lecture est un élément incontournable à offrir aux générations futures, à toute la société de demain.
C’est bien de transmettre une telle passion à ses enfants, surtout de ‘grands enfants’ tels que David Desjardins qui semblent fortement reconnaissant…
Je pense évidemment que le goût de la lecture s’apprend par l’exemple, et l’exemple vient souvent de son propre milieu familiale. Je pense qu’il est important d’aider les enfants à développer ce goût de la lecture sous toutes ses formes car je pense que d’améliorer sa
culture générale est toujours un plus. En fait, je dirais même qu’il n’y a pas que les livres qui pourront faire en sorte que l’on puisse apprécier la lecture au fil du temps; il y plus: il y les Bandes dessinées, les CD-Rom, les livres en audio etc… L’idéal c’est de bien savoir exploiter toutes ces possibilités pour que les enfants aiment lire comme moi Mr. Desjardins…