Une émission sur les humoristes, animée par un humoriste où l'on interroge presque seulement des humoristes qui en profitent, à la fin, pour régler leurs comptes avec les méchants chroniqueurs qui trouvent qu'il y a trop d'humoristes.
C'est ce que j'ai retenu de la première émission d'une série intitulée Humour PQ, que diffuse le Canal D en ce moment: ses cinq dernières minutes concernant l'immense place réservée à l'humour chez nous. Il y a aussi été question de fric, sujet sur lequel presque tout le monde a patiné avec la grâce plutôt incertaine d'une bande d'hippopotames qui pratiqueraient leur double salto machin chose. Et il a été question d'agents, dont on aura retenu qu'ils sont, comme dans tous les domaines artistiques, des amis qui profitent parfois d'un lien de confiance privilégié pour crosser leurs amis. Nil novi sub sole, comme dirait l'autre.
Mais revenons sur cette question, même si elle paraît un peu vaine: y en a-t-il trop, ou pas? Ah et puis non. Occultons la question pour l'instant, et observons d'abord la réaction de tout ce beau monde lorsqu'on la leur pose: pour la plupart, des visages graves, des moues dégoûtées, même Stéphane Laporte y va de sa pire grimace, affirmant qu'il s'agit là d'un faux débat.
Vraiment?
Oublions les innombrables incursions d'humoristes dans d'autres domaines que le leur, chacune d'entre elles devant être jugée à la pièce. Laissons à Christian Bégin le soin de s'indigner de ces intrusions répétées sur son terrain de jeu, et soulignons plutôt qu'environ soixante-quinze pour cent du marché culturel au Québec appartient au domaine de l'humour. Les trois quarts! Ce n'est pas gros, c'est énorme. Monstrueux.
Oublions la question, disais-je, à savoir s'il y a trop d'humoristes ou non, et demandons-nous plutôt: pourquoi le genre est-il si populaire? Pourquoi se sent-on obligé de mettre de l'humour partout, d'en faire la confiture universelle de toutes les tartines télévisuelles et radiophoniques du Québec, au point où cette confiture finit par n'avoir plus aucun goût, puisqu'on l'a constamment sur la langue?
"Il n'y a pas trop d'humoristes, disait Guy A. Lepage dans ce segment de l'émission qu'anime son ami et collègue André Ducharme, il y a trop d'applications d'humour."
Bonne réplique, mais pourquoi? Pourquoi faut-il que tout soit nécessairement drôle, marrant? Que chaque petit truc soit enduit de ce lubrifiant universel qu'est le rire? Si je vous pose la question, c'est que je n'ai pas de réponse. Ou peut-être le début d'une idée qui puisse expliquer que vous soyez si nombreux à vous rendre à ces spectacles dans lesquels vous vous reconnaissez, puisque ce dont on y parle, c'est de votre quotidien, de votre beau-père qui a l'air d'un pouf quand il s'habille en cuir, de votre voisin qui parle à sa tondeuse.
Un début d'explication qui se résume en un mot: l'ennui. Le vôtre. Et comme une sorte de malaise généralisé, mais je ne parviens pas encore à mettre le doigt sur sa cause exacte.
Je disais que vous êtes nombreux à assister à ces spectacles d'humoristes, à avoir joui des blagues de curé de Guy Mongrain pendant au moins 500 ans à Salut bonjour, à jubiler devant le fif des Mecs Comiques qu'on nous sert à toutes les sauces. J'y reviens, car c'est souvent cet argument qu'on nous écrase à la gueule pour expliquer la prédominance de l'humour dans les médias: la demande. Le nombre. La foule. Et ce qui vient avec, le plébiscite.
Cela nous ramène à cette éternelle question: donne-t-on aux gens ce qu'ils réclament, ou leur impose-t-on, à grandes lampées de ce marketing qui fait tout reluire, des choix qui ne sont pas vraiment les leurs? Et cette foule, cette popularité, est-elle synonyme de qualité pour autant?
Ça me fait penser à cette joke que j'ai lue dans une vieille chronique de Foglia qui, lui-même, y citait un chroniqueur français dont je massacre la phrase pour l'adapter au sujet, d'autant que je ne l'avais pas notée: Il y a des milliers de personnes qui prennent l'autobus à tous les jours, ça ne veut pas nécessairement dire que c'est drôle.
Et si l'idée vous prenait de me demander s'il y a, oui ou non, trop de chanteuses au Québec, je vous répondrai que Natasha St-Pier célèbre cette semaine son retour au pays et que Marjo vient de faire paraître un nouvel album. Enough said.
ooo
Encore de l'humour.
Ma blonde m'appelle au bureau, je suis en train de zigonner cette première chronique de retour des Fêtes dans un état d'hébétude totale.
– As-tu lu le Journal de Québec?
Elle lit le Journal de Québec en lunchant, et de temps en temps, quand elle y voit un truc ahurissant, elle m'appelle pour me le citer, sachant que je ne le lis qu'un jour sur trois, surtout les histoires de meurtres, la colonne de Samson et les chroniqueurs sportifs auxquels je ne comprends jamais rien.
– Quoi? Qu'est-ce qu'y a?
– Ils parlent d'Alain Dubuc, il aurait reçu des cadeaux d'Option Canada.
Autre parenthèse. Ma blonde sait toute l'affection que je porte à ce chroniqueur, non pas pour ses opinions, mais pour cette suffisance qui lui permet de s'élever tout en haut de l'échelle des êtres, et qui ressemble à s'y méprendre à ce qu'on appelle le mépris.
– T'as pas vu ça? Attends que je le retrouve… OK, page 2: "Option Canada a payé à Alain Dubuc, qui était alors éditorialiste en chef du journal La Presse, un billet d'avion de 2616,41 $ en classe affaires pour Calgary et Vancouver, du 17 au 21 avril 1996." Allo, es-tu là?
J'ai eu comme un hoquet. On aurait dit le rire d'une hyène.
Le problème du trop plein d’humoristes est qu’il y a trop de monde qui les trouve drôle et les écoute. Il est vrai que ce qui est drôle pour quelqu’un ne les peut être pas pour un autre. Une reprise d’un Festival juste pour rire doit atteindre le même auditoire que la première fois qu’elle est passée à la télévision. Malheureusement beaucoup de ses émissions ne sont pas très drôle et on continue de nous les repasser. Un point que j’aime bien: « Un début d’explication qui se résume en un mot: l’ennui. Le vôtre. » Beaucoup de gens ne s’amusent pas au Québec. On ne sort pas beaucoup.
De là j’adhère aussi à ce qui est mentionné dans le texte: « donne-t-on aux gens ce qu’ils réclament, ou leur impose-t-on, à grandes lampées de ce marketing qui fait tout reluire, des choix qui ne sont pas vraiment les leurs? »
Lorsque l’on se réveillera et que nous commencerons à aimer ce qui est bon au lieu de ce qui nous est imposé, le nombre d’humoriste platte déclinera et la sélection naturelle vaincra.
Bien sûr qu`il y a beaucoup d`humoristes, et pas seulement au Québec. Parce que dans mon jeune temps, il n`y en avait pas ou très peu.
C`est d`ailleurs la même chose pour les chanteurs, les musiciens, les artistes, les écrivains. Aujourd`hui on ose faire carrière dans un domaine que l`on aime, Pas dans mon jeune temps,
De toute façon, il n« y aurait pas assez d`emplois pour travailler en usine comme nos parents avant nous ou même s`il y en avait, ça prend presque des études supérieures pour travailler sur une chaîne de production alors aussi bien tenter notre chance…..dans le monde du spectacle qui a l`air si attrayant.
Or, abondance ne veut pas nécessairement dire qualité. Nous avons le choix d`aller entendre le meilleur, de regarder les meilleurs à la télé et de payer pour les meilleurs.
L`autoroute du showbiz est là, beaucoup de monde embarquent mais heureusement il y des sorties régulières pour ceux qui manquent de talent, de persévérence ou de qualité. Marjo et Nathasha s`enlignent pour en sortir bientôt…..
L’humour autant que le burlesque sont encore mal vus. Cela décoiffe les trous de cul de ces supposés intellos. Le petit peuple les dégoûte. C’est grotesque qu’ils disent afin de s’élever un peu plus haut dans leur échelle sociale. Quand cessera-t-on de comparer l’humour à l’opéra? Etre humoriste c’est un autre genre de métier. C’est vrai que des milliers de gens prennent l’autobus chaque jour, ce qui n’est pas nécessairement drôle je l’avoue, mais c’est drôlement pratique comme moyen de transport surtout en milieu urbain.
Je crois comprendre qu’au Québec il y a des « majors » pour décider quel genre d’humour peut pogner en ce moment. Je ne crois pas que MM Laporte et Cie écrivent uniquement à partir de leur talent ou de leur immagination. Si c’était le cas ils éprouveraient autrement plus de plaisir à le faire et on le sentirait. Au contraire, ces messieurs reçoivent des commandes spécifiques sur des thèmes également tout aussi particulier. Personne ne supporterait des redites au Festival juste pour rire. Il faut se renouveller sans cesse, quitte à développer des sections d’humour plus ou moins plates, mais qui marchent au boutte, toujours selon l’instinct des majors québécois.
Les associations de toutes sortes, les congrès d’entreprises et même certains hôpitaux ont recours à l’humour pour mousser leur produit. Est-ce à dire que ces gens-là sont tous des nigauds de la finance, des ignorants du haut savoir? Il n’est pas donné à tout le monde de faire rire (sic) Gilles Latulippe. C’est Jules Renard qui écrivait: « Humour: pudeur, jeu d’esprit. C’est la propreté morale et quotidienne de l’esprit ». Qui dit mieux?
Et puis il y a toujours cette rivalité scabreuse entre les divers paliers du milieu artistique. Si quelqu’un se démarque par son talent dans un domaine type, c’est certain que les autres étoiles se sentiront pâlir. L’humour est un business honorable quoique en pensent ou qu’en disent les intellos. C’est un remède au stress et un bon stimulant à la vie.
Je ne trouve pas qu’ils soient trop nombreux les humoristes au Québec…
Je trouve que ce sont les humoristes de piètre qualité qui sont trop nombreux. Je trouve que l’ont a trop d’individus qui tentent de nous passer des blagues qui n’en sont pas. De tenter de passer des messages qui n’en sont pas… Si on parle de qualité de message, Guy Nantel par exemple est à mon avis un des meilleurs.
Je ne jouit pas du tout des individus qui ne font que décrire les aléas de la vie…comme si c’était drôle…et en plus ils le font dans une vulgarité rare. Prenons l’exemple de Cathy Gauthier…d’une vulgarité incroyable qui semble-t-il reflète les femmes de son âge…ça me surprendrait bien gros qu’il y ait tant de femmes que ça qui lui ressemble en terme de language, entre autres…ah oui…Marie Saint-Laurent ex-CHOI et « bien-aimée » collabo de Jeff Fillion.
Un des problèmes est aussi que bien des acteurs et/ou comédien se lancent dans l’humour parce que c’est payant et que ça ouvre des portes sur d’autres volets comme le cinéma, le théâtre etc…
Ce qui me dérange ce n’est pas tant l’omniprésence des humoristes que la dictature de l’humour.
Cette quasi-obligation sociale de cacher ce qui dérange derrière une pseudo dérision. J’ai de la difficulté à accepter que le malaise que suscitent certaines situations nécessite parfois le recours empressé à l’humour pour mieux banaliser ou prendre les choses avec »philosophie ». L’humour masque parfois aussi une certaine lacheté, je dis quelque chose qui fâche et tout de suite j’atténue la portée de mes propos en les mettant sur le compte de la dérision.
Est-ce que le rire a pour objectif de tout relativiser ou c onstitue juste un paravent derrière lequel on peut se cacher?
J’ai remarqué quelque chose chez certains spectateurs lors d’une pièce de théâtre, il y a quelques années. Alors que le personnage vivait quelque chose de dramatique, ce n’était pas surjoué, j’ai entendu des spectateurs rire. Je ne crois pas qu’ils se foutaient du malheur du personnage, mais qu’ils avaient peur de faire face à leurs propres émotions, surtout les négatives. Le rire est donc, pour eux, un moyen de défense.
Ainsi, plutôt que de pleurer où d’accepter notre malheur, nous en rions, de peur d’en trouver les véritables causes. Quand on rit de malheur des autres, on se crée une distance. On semble vouloir éviter de vouloir comprendre la cause de ce malheur, au cas où, directement ou non, nous en serions un peu la cause. Et si nous le vivions ce malheur, et que nous ne faisions rien pour nous en sortir? Le rire serait alors le refus du miroir.
L’humour est-il si sain aujoud’hui? Si c’est un divertissement, je n’ai aucun problème. Mais si on s’en sert pour occulter nos problèmes plutôt que d’y faire face, alors c’est une drogue comme le LSD, la cocaïne, l’héroïne et celles que j’oublie de citer.
Pourquoi riez-vous? Quel type d’humour aimez-vous? Vous sauvez-vous?
Voyons, Monsieur Desjardins, M.Dubuc n’a certainement pas voyagé aux frais d’Option Canada, la Presse est son employeur et SEUL son employeur peut défrayer le coût de d’un voyage à Calgary en période référendaire.
Si, cependant, la chose devait être vraie, il est certain que M. Dubuc ignorait la participation d’Option Canada ou de tout autre organisme voué à la défense du Canada. On ne peut pas tout savoir, surtout quand on est un journaliste hors pair.
Pis, après tout, pour défendre le Canada contre les méchants «sépatiss», rien de mal ne saurait être dénoncé…
Candidat du Parti Vert dans Beauport-Limoilou
Tout à l’heure dans la voiture, je synthonise Radio « Énergie » (positive ou négative cette energie on s’le demande) et je tombe sur la bande de « Cave » (celui qui le dit celui qui l’est) des Grandes Gueules. Leur blague du siècle pour annoncer l’émission du retour:
» J’me suis faite une blonde…à s’apelle « Clit » Eastwood…ha ! ha ! ha ! ». À qui ça s’adresse ce genre de show ? À des gamins de 12 ans ? Pis même 12 ans c’est trop vieux pour ce genre de conneries.
Le problème c’est qu’on est paresseux ou plutôt fatigué. On aime mieux payer 40 $ pour un billet de spectacle d’humour pour se faire nourrir de vide pendant une heure et rire en prime que d’en payer 20 $ au théâtre, pour se remplir la « pense » et être en plus obliger de réfléchir ! Non mais c’est chiant le théâtre, la danse, la musique pis toute pis toute. Pis en plus, quand on entend une chanson triste dans un concert, ça peut nous faire brailler. J’paye pas pour verser des larmes ou avoir des frissons, j’paye pas pour faire fonctionner mon cerveau. De toute façon, mon cerveau, y marche déjà à plein régime: 40 heures semaines dans une job que j’aime pas pis qui me donne rien que le goût de brailler. Si fallait que je paye en plus pour être triste non mais hein tsé !
J’pense que c’est ça qui se passe dans la tête des gens…c’est plate mais c’est ça (paroles célèbres de notre cher Kevin…)
Humour, qu’est-ce que c’est ? Forme d’esprit qui cherche à mettre en valeur avec drôlerie le caractère ridicule, insolite ou absurde de certains aspects de la réalité, qui dissimule sous un air sérieux une raillerie caustique. Roman plein d’humour.
– Humour noir, qui souligne avec cruauté, amertume et parfois désespoir l’absurdité du monde.
(c) Larousse.
Si nous trouvons qu’il y a trop d’humoriste, cela ne signigie-t-il pas que notre taux d’absurdité est elle que nous pouvons nous permettre une panoplie d’humoriste? Savoir vivre avec sa dérision ne constitue pas que nous ne prenons plus conscience de nos maux (mots). L’humour apporte un baum à cette société qui transige entre le travail et les obligations, la consommation et les dépenses futiles, l’hystérie et la cataplexie! Alors je crois que nous avons énormément besoin, du moins pour une grande part, « d’humoriser » notre vie qui nous traverse sans que l’on puisse la saisir dans son ensemble.
Je ne suis pas un adepte de l’humour en vrac, je n’ai vu qu’un seul humoriste dans ma vie et c’est Daniel Lemire dans ses débuts. Par la suite, j’ai décroché ! Alors qu’ils soient un ou 10 milles ça change rien pour moi! Ils doivent seulement se séparer la même pointe de tarte !
D’ailleurs ça me rappel une joke! C’est l’histoire d’un gars…….
Savez vous mon cher Desjardins que les humoristes ont contribué à nous sortir de la grande noirceur . Vous n’avez peut être pas connu Les Cyniques , mais ces quatres iconoclastes diplomés de l’Université de Montréal et qui se permettaient de rire , oh sacrilège , des curés et des politiciens quand ils ne s’attaquaient pas au systême . Imaginez , ils osaient dire dans leurs sketches que certains religieux avaient des tendances envers les petits gars et que le matin dans le réfectoire ‘ils se sustentaient en silence’ .
Puis arrive un monologuiste , Yvon Deschamps , le gars qui avait un bon boss . Oui le vrai québécois du temps qui ne fêtait pas la Saint-John-The -Baptist vu que son boss avait besoin de lui pour travailler . Puis il se faisait installer le cable et il ne pouvait plus quitter sa télévision et perdait son emploi quand il ne s’en prenait pas à pépère , ce vieil encombrant qui n’en finissait pas d’agoniser et qui puait en plus .
Je ne parle pas du vaudeville à la Olivier Ti-Zoune Guimond et à toutes ces troupes qui ont diverti des générations par leurs scéances drôles .
Nous avons des humoristes qui gagnent bien leur vie au détriement du reste de la colonie artistique . Mais que voulez-vous , j’aime mieux voir Jean-Michel Anctil en Casseau faire ses pitreries qu’une comédienne sur scène dialogant avec une chaise devant six spectateurs qui se disent qu’ils auraient mieux fait d’aller voir un humoriste .
Tandis que les humoristes pullulent, l’humour intelligent, lui, se fait rare !
Si Yvon Deschamps réussit toujours à me faire crouler de rire, je dois dire qu’il est presque uniquement le seul monologuiste à y parvenir.
OK, Yves Pelletier aussi, me fait bien marrer, mais Yves Pelletier n’a jamais fait de monologues, du moins à ma connaissance.
Les autres m’ennuient, me blasent et me font bailler. Toujours les mêmes blagues : aucune originalité. La plupart cherchent à provoquer, mais ne font en fait que dévoiler notre pudibonderie. Faut-il être prude pour s’esclaffer au simple mot « cul » !
Je ris rarement d’humour scatologique, mais quand celui-ci sort de lieux communs (comme la parodie de la publicité de « Cotonelle » qu’avait fait RBO), là, vraiment, je me marre comme une baleine. Par contre, de croire qu’il suffit de dire « caca » pour être amusant, c’est infantiliser son auditoire (quoique, certains semblent aimer se faire infantiliser).
Les humoristes, donc, me laissent le plus souvent froide. Et pourtant, on me connait comme une « ricaneuse », une fille qui rit pour rien. Sans blague : je ris même en lisant l’austère Schopenhauer, il faut le faire !
Je suis une grande admiratrice de Charlie Chaplin, et de façon générale, j’aime bien les gags visuels. Roberto Bennini, qui a lui aussi suivi une formation de clown, est une autre de mes idoles.
Je ne pense pas être un mauvais public, mais je n’aime pas la facilité, la redondance et le manque de finesse qui est le lot de maints humoristes québécois.
Les calembours, l’esprit de répartie et l’absurde, en contre-partie, trouvent en moi preneure.
« La Belle Verte » est sans doute la comédie la plus intelligente qui m’ait été donné de voir. Certains monologuistes pourraient en prendre de la graine !
Il y a-t-il trop d’humoristes au Québec? Il me semble que non. J’ai plutôt l’impression que l’humour au Québec est l’affaire de quelques personnes. Les humoristes « made in Quebec » m’apparaissent tous formés dans le même moule. Ils répètent sensiblement le même type de blagues. En fait, mon plaisir, moi, je le trouve dans la diversité culturelle.
J’ai eu la même réaction que vous en regardant cette émission sur les humoristes. J’ai pensé à cette intoxication des tribunes journalistiques au Québec qui concentrent l’information et qui nous forcent à débattre de sujets bidons qui ont été discutés à l’émission « Tout le monde en parle » . Petit pays avec un petit nombril.
Pourtant une émission qui traite de l’humour au Québec pourrait être intéressante. Comprendre l’humour, comme phénomène de société, ça c’est passionnant! Les valeurs sociales que l’on attribue à l’humour se distinguent d’une communauté culturelle à l’autre. En comprendre leur origine pourrait faire l’objet d’une bonne émission amusante et divertissante.
Regarder des sourds raconter une bonne blague en langue des signes et s’approcher un peu plus de leur culture est pour moi, un pur délice. On dit des chinois qu’ils plaisantent surtout sur les interactions sociales alors que les américains ont des blagues du genre sexuel et agressif. Qu’est-ce qui nous fait tant rire dans l’humour « british » à la M. Bean et qu’est-ce qui le distingue de l’humour intellectuel français? Regarder des émissions humoristiques peut sûrement aider à combattre une anxiété grandissante dans notre société. Nous sommes confrontés à un rythme de vie beaucoup trop rapide, stimulés par la consommation et la production. Je n’ai surtout pas envie d’entendre parler de fric ou surtout pas de performance artistique. Parlez-moi plutôt d’humour social et là je sens que je me divertis et je me détends.
Défénitivement qu’il y a beaucoup trop d’humoristes au Québec pour le niveau de population que nous sommes . Et il y en à beaucoup trop du même niveau , médium et parfois nul à chier. Les très bon se compte sur les doigts d’une main et demi et peut-être deux en étant généreux. Sol nous à quitté , Deschamps ne rajeuni pas , Lemire est maintenant producteur
à la télé pour son émission . J’aime aussi l’humour de Claudine Mercier , Raymond Paquin et
Guy Nantel . Quelques autres ne sont pas si pire mais la liste des insignifiants sans talent est
quand même assez impressionnante.
Par contre dire que certains humoristes ( beaucoup ) sont vulgaires et sans contenu est très
mal vu dans la tribu . Nous passons pour des snobs et des intellos. Il faudrait que quand Lise
Dion fait sa matante paqueté que je me roule sur le plancher, que quand McClood fait ses
farces d’ado retardés je me tord de rire, et Cathy » pitoune » Gauthier , et le grand et unique
prétentieux Guy A Lepage , et le trèèèèèèèès talentueux Huard avec ses jokes de macho fini.
Moi je ne vais pas aux spectacles d’humour , j’aime 100 fois mieux un spectacle de musique
et de chanteurs et chanteuses. Je ne sens pas le besoin de me bidonner à tout prix pour chasser l’angoisse existentiel . Un bon livre , un bon film , des amis et parfois de l’humour intelligent et je suis tiguidou !!!
J’ai beaucoup de difficulté à déterminer si nous retrouvons trop d’humoristes sur le marché. Comment peut-il y avoir trop de chose, quand les gens en consomment et veulent en consommer encore plus? Pourquoi faut-il toujours se questionner quand quelque chose va bien?
Bon, je comprendrais le questionnement si les humoristes étaient financés par le gouvernement par je ne sais quel programme, mais, est-ce qu’on se demande s’il y a trop de journaliste? Est-ce qu’on se demande s’il y a trop de cuisinier? Donc, pourquoi se demander s’il y a trop d’humoriste?
Je crois tout simplement que cette industrie nous dérange, parce qu’elle réussit. Et aussi parce qu’on s’attend à ce que des personnes souvent vues sur la place publique servent à faire avancer des causes. Mais bon, pouvons-nous juste rire une fois de temps en temps? Il n’y a rien de mal là-dedans me semble!!
Aujourd’hui tout coûte une fortune, notre terre meurt, nos enfant prennent tous des médicaments, la guerre est partout, les hommes se piétinent, que reste t-il d’amusant maintenant ?
L’humour offre un répit, permet de reprendre son souffle un peu. Malgré ce que certaines personnes peuvent penser, l’humour est aussi une façon de dénoncer les absurdités de notre monde. Je compare l »humour à une séance de psychothérapie, apaisant. Il n’y aura jamais trop d’humoristes selon moi. L’humoriste participe a l’émancipation de la société autant qu’un autre artiste de la scène. Le nombre n’est pas un problème, il ne faut pas tomber dans la répétions cependant, voila tout!
Lemire, Deschamps, Dion, Huard, les Denis drolets, imaginez une terre sans ces bouffons ! La possibilité de rire doit être considéré comme un atout et une chance. L’humour procure un rire, un bien-être momentané au milieu d’une journée stressante !
Pour ma part, je ne crois pas qu’il y a trop d’humoristes, mais qu’il y a trop d’humoristes qui sont humoristes pour entrer dans le monde du showbiz! Je m’explique… depuis quelques années, les humoristes ne font plus seulement de l’humour, mais ils font partie de production télévisée, de film, on voit leur frimousse dans les talk-show pour promouvoir ces derniers, etc. Tant qu’à moi, l’humour est sain pour le Québec, parce qu’il faut dire qu’avec notre température hivernale, il nous arrive de bougonner… Je crois aussi que les humoriste doivent prendre leur place en tant qu’humoriste et laisser les professionnels du jeu faire leur travail au grand comme au petit écran!
Un peu surpris d’apprendre que les humoristes occupent 75% du marché culturel, l’état d’esprit de notre société me ramène cependant à la réalité. Notre province, gagnant des prix d’excellence pour le plus haut taux de suicide au monde, on peut comprendre le besoin de rire de sa population. Notre genre de vie est-il plus terne qu’on veut le croire?
Nos préoccupations matérialistes, dans notre société de consommation, nous donnent le ton, peut-être un peu trop dans le plancher. Quand l’humain devient objet, il perd son sens et sa direction dans la vie. On se ramène au sol, à la terre, plutôt que de s’élever à un rang supérieur et plus riche. Comme si l’esprit n’avait plus sa raison d’être et se morfondait, jusqu’aux idées d’aliénation.
L’art comporte pourtant bien des ouvertures vers la beauté et l’enrichissement. Souvent moins criant et éclaté que l’humour, ses oeuvres passent inaperçues. Des pays pauvres, comme le Guatemala, fêtent la couleur, les formes et leur besoin d’identité et de créativité plus que nous. Ramenés à l’existence et à la survie, les pays pauvres se retrouvent souvent plus branchés que le nôtre. Peut-on rire avec les humoristes sans souci, ou se force-t-on pour trouver drôle n’importe quelle blague, même sans intérêt?
Pourquoi va-t-on voir des spectacles d’humour, de théatre, d’opéra, de danse, de musique ou même, horreur, aller voir des « vues »? Parce que, comme le dit M. Desjardins dans cette chronique, on s’ennuie, beaucoup, et notre forme de divertissement préféré c’est l’humour (pour une autre culture ce sera simplement autre chose). Tous ceux qui ont vraiment lu Schopenhauer en savent la cause: le vide intérieur. Quand la richesse de l’esprit manque, chez le peuple ou les pseudo-intellectuels, un vide s’installe qu’ils sont prêt à combler par n’importe quoi, pour autant que ça ne rebute pas leur idées préconcues (d’où l’humour, les films, etc. dit « mainstream »).
Si Les Cyniques, homologues québécois des célèbres Python, s’opposaient au courant de pensée de leur époque de toutes leurs forces, les humoristes québécois d’aujourd’hui se prostituent plus que des réalisateurs d’Hollywood en manque (et pourtant, ils ne prennent pas de drogues à ce que je sache). Heureusement, on a le festival Juste pour rire, qui nous permet de voir la crème et les nouveautés une fois l’année, sans nous emmerder, littéralement, avec les restes. Parce que si aller voir une pièce de Beckett est intellectuellement enrichissant, aller voir toute la merde qui se fait au théatre c’est être aussi insipide que celui qui coure les spectacles d’humour (ou c’est être un critique, mais bon).
Lisez-donc Les aphorismes sur la sagesse dans la vie de Schopenhauer (et le reste de son oeuvre si vous vous sentez de taille) et lisez, écoutez ou regardez des classiques : il y a plus de chance que ça soit enrichissant. Car omnis stultitia laborat fastidio sui (la sottise se déplait à elle-même) et les classiques ont traversés indemnes les siècles pour une raison (pas toujours la bonne, malheureusement).
Demandez à M. Tout-le-monde (si vous le trouvez) pourquoi il consomme autant d’humour et il vous répondra : « Ça va tellement mal dans le Monde que je n’ai plus envie de me casser la tête.» Pourtant, ce cher Tout-le-monde passe généralement ses soirées hypnotisé par les canaux à sensations et à catastrophes de sa télé satellite alors que madame, elle, rêve le nez dans les magasines de cuisines ou de salles de bain. Junior, quant à lui, sculpte son corps d’adonis dans la pièce d’à côté en espérant ne pas devenir aussi ramolli du ventre que ses parents. De temps en temps, ils braveront l’inconfort du monde extérieur pour aller voir « live » gesticuler le p’tit gars qui annonce Loblaws ou le drôle d’ado qui swing à la sonnerie funky de son téléphone cellulaire Bell. La famille Tout-le-monde ne peut pas savoir qu’il existe autre chose « live». Évidemment!
Si, en 1981, M. Arcand observait une filiation entre le confort et l’indifférence, je crois qu’il n’est pas faux de penser, trente ans après, qu’elle existe également entre l’indifférence et l’abrutissement.
Voici mon point de vue sur le sujet. Je trouve qu’on a besoin d’humoriste, d’humour, d’émissions qui font rire et de films drôles en grande quantité, car la vie est déjà assez remplie de malheurs et de mauvaises nouvelles comme cela. Notre vie est tellement de plus en plus stressante, qu’il faut se trouver des échappatoires et rire un peu. Le rire nous permet de secréter des endorphines qui permet de nous détendre, de nous relaxer les muscles, de nous aider à nous concentrer par la suite.
Avec tous ces bulletins de nouvelles déprimantes : les guerres, les sursaut climatiques, les taxes, les impôts, les politiciens qui nous jouent dans le dos, la maladie et le vieillissement qui nous guettent sans avoir de bons soins médicaux possibles, ni d’endroit ou de personnes qui s’occuperont de nous, car la population vieillit trop. Sans compter l’environnement qu’on tue, la couche d’ozone, le pétrole qui ne cesse d’augementer ses prix, l’eau potable qu’on utilise sans se soucier, le recyclage qu’on devrait faire, le système d’éducation qui est sur le cul, nos enfants qui deviennent obèses car ils ne font plus d’exercices, nos pédophiles et la prostitution juvénile qui ne sont pas punis comme il faut. Je commence à déprimer. Est-ce qu’on peut en rire un peu s’il vous plait. Se changer les idées, pour ne pas se suicider.
On dit souvent qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer, alors c’est ce qu’on fait.
Durant la période des fêtes, pour effectuer une mise à niveau sur le plan humoristique, j’ai regardé une couple d’émissions du Grand rire bleu. Après tout, pourquoi pas un peu de fantaisie durant cette période festive. Et bien, je n’ai pas ri une seule fois.
Est-ce moi qui suis plate ou les humoristes ? À mon avis, il n’y en a pas trop. Le rôle d’un humoriste c’est de nous tendre un miroir et de nous retourner l’image de nos travers et de nos contradictions. De les traiter avec dérision. Depuis une déceniie, je peux compter sur les cinq doitgts de la main les humoristes qui possèdent ce talent. Pas trop d’humoristes, non, mais trop de supposés humoristes insignifiants et vulgaires. Qu’est-ce que le public leur trouve ? Ils sont même pas drôles !
Pour revenir à Alain Dubuc, je viens d’avoir la réponse à l’énigme qui me turlupinait au temps du référendum. À cette époque alors qu’il était éditorialiste en chef chez Gesca, s’cusez, à La Presse, Alain Dubuc échangeait avec un journaliste d’une autre province des propos «éclairants» toujours en accord avec la ligne éditoriale du journal «vendu» au Non. Je me disais, malgré mes soupçons, que c’était pas beau de croire qu’il était «acheté». Me disais-je aussi, que ce n’est pas parce que Pierre Pettigrew est un politicien fédéraliste qu’il n’avait pas le droit de publier ses «libres opinions» dans la presse écrite. J’étais-tu naïve ! C’est vrai que j’ignorais l’existence d’Option Canada. Eux autres aussi, je suppose…
Trop d’humoristes au Québec? La question n’est pas de savoir s’il y en a trop. Faisons un parallèle avec notre sport national, le hockey. Lorsque l’on avait que quelques équipes s’acharnant à courir après la rondelle, les joueurs ne pouvaient qu’être la crème de la crème, l’élite quoi! On sait ce qui s’est passé avec la multiplication du nombre d’équipes, on s’est ramassé avec un jeu plus dilué, moins spectaculaire, la crème 35% s’étant changée en 15% ! C’est un peu la même chose en humour, il y a du dilué provoquant plus de sourires et moins de rires. On assiste à plus de mollesse à 15%, à de l’humour de dénigrement du prochain. Tellement facile de rire des gros, des laids, des blondes, des gros nez, des pas-vite, des Noirs, etc.et de nous servir du bidonnage à la hauteur de notre intelligence et au-delà de celle-ci même!Y a qu’à regarder les émissions du Festival Juste pour Rire qu’on devrait rebaptiser Festival Juste pour Sourire. Tout comme le théâtre d’été qui présente majoritairement des pièces-bonbons, sous prétexte que la saison nécessite un aliment carencé pour nourrir notre quotient intellectuel supposément en vacance.
Quand à savoir le pourquoi du comment de la très grande popularité de l’humour, ce pourrait-il que nous soyons juste un peuple joyeux et bon vivant qui aime rire afin d’apporter l’équilibre nécessaire à la survie du quotidien, entre un méga scandale des commandites, une enfant-star abusée sexuellement, l’exploitation éhontée des pétrolières et la menace terroriste. Dans les pays pauvres et affamés, on porte des vêtements colorés, on peint coloré et on espère coloré comme pour faire un pied-de-nez à toutes souffrances.
Je veux autant d’humoristes mais à 35%, des crampes dans les mâchoires et dans le ventre pour affronter le télé-journal!
Je rejoins l’opinion de ceux qui trouvent que l’humour au Québec vole bas. Il n’y a pas qu’ici qu’il vole de la sorte, mais au moins, venu d’ailleurs, il se double d’une conscience politique ou de visions absurdes qui nous font approuver Bergson quand il disait que le rire est le propre de l’homme, soit cet animal singulier qui sait prendre de la distance d’avec l’immidiateté des situations grâce à ce qu’il a su développer au fil de son évolution, soit son lntelligence. Ailleurs, quand il vole au ras des pâquerettes, c’est pour nous faire rire de cette chauve-souris incroyable qu’a su inventer Guy Bedos ou encore, les piquées tête première de Dieudonné dans la tête de bois de ceux qui se croient impreméables à tout changement d’attitudes ou de comportements. Et que dire des alchimies du verbe quand c’était Raymond Devos qui les composaient. Malheureusement, on ne peut pas dire souvent que l’humour des humoristes québécois soit le résultat de la manifestation de cette faculté pourtant partagée par tous les humains, l’intelligence. Hormis Yvon Deschamps avec cette façon à la Chaplin qu’il a de nous rendre conscients des situations injustes ou absurdes, ou bien de Sol qui savait suivre les traces de Bedos avec en plus une conscience politique plus aiguisée, il y a bien peu à rire profondément dans l’humour qu’on nous sert ici. Je préfère l’humour fou du professeur Béton à l’émission de Télé-Québec, Il va y avoir du sport, seul représentant de la chaire en arguments fallacieux André Arthur, à l’humour trop facile de trop de nos humoristes. L’humour demande beaucoup de la part de ceux qui s’y adonnent puisque c’est porter le lourd fardeau de nous nous faire sentir plus humain en exhaltant ce qui nous est propre et nous distingue, le rire. Voilà pourquoi l’humour est réservé à bien peu de gens.
Bonjour M. Desjardins,
Alors ce serait la platitude de notre quotidien qui nous conduirait à l’humour ? Hum. L’idée n’est pas bête. On pourrait possiblement ajouter que c’est ce même ennui qui inspire les études, le sport, les arts, bref tout ce qui nous permet d’échapper à la futilité du cycle éveil-bouffe-travail-chiasse-dodo.
Oui, à bien y penser, vous avez sûrement raison. Mais ne trouvez-vous pas ironique que l’humour vous ait conduit vous à nous ennuyer nous avec votre inutile et soporifique suffisance ? Celle-là même que vous reprochez si vertement à M. Dubuc. À moins, bien sûr, que ce ne soit encore moi qui l’aie tout croche, qu’encore une fois je ne comprenne rien à votre prose. Mais alors faudra m’expliquer car mon sens olfactif perçoit très clairement de votre texte l’odeur fétide que dégage habituellement le mépris…M’enfin, ça n’enlève rien à la justesse de votre hypothèse.
Heureusement pour vous comme pour nous, il y a eu votre blonde pour vous sortir de votre hébétude avouée (aveu à double portée : non seulement il vous honore, mais de plus il explique la maladresse de votre article !). Grâce à elle (votre blonde, pas votre maladresse), je vais dorénavant lire M. Dubuc avec un angle de mire rajusté… Remerciez-la donc pour moi de nous avoir appris ce que vous nous avez appris (bizarre un peu comme phrase, je sais, mais son inexactitude mathématique me plait !).
Finalement, pour revenir à l’humour, je vais profiter de l’espace qui me reste pour vous citer mon lointain copain Camille. Nous avions à l’époque entre 17 et 20 ans et je ne l’ai pas revu depuis longtemps. C’était un de ces beaux soirs d’été, à regarder le ciel et à se bidonner, accompagnés de sa copine Marijeanne, confortablement assise entre nous deux sur un hamac. Ça allait grosso modo ainsi :
-Tu sais JM, ce qu’il y a de bien avec l’humour, c’est qu’il nous permet de narguer le diable et le bon dieu, d’ignorer l’absolu !
Un agnostique par l’humour, ce Camille !
Ça me fait un peu rire, et ça m’agace en même temps, lorsque quelqu’un commence à dire qu’il y a trop d’humoristes qui jouent dans des téléromans, ou font du théâtre ou jouent dans les films. C’est avoir une vision un peu étroite que d’avancer de tels propos, ou bien peut-être avoir peur de perdre sa « job » lorsqu’on est acteur. À mon avis, tout le monde a bien le droit de faire ce qu’il veut. Si on se plaint des humoristes qui se font comédiens, on devrait aussi se plaindre des comédiens qui font de l’humour, ou bien qui chantent, ou des humoristes qui chantent, ou des chanteurs qui font de l’humour, ou des animateurs qui font de l’humour ou de la comédie ou de la chanson, ou bien de …
La liste serait bien trop longue pour continuer. Dans le fond, ce sont tous des comédiens, et certains d’entre eux décident de se concentrer dans un domaine particulier, que se soit l’humour, le théâtre, la scène, la télévision, l’animation, etc… Mais ce n’est pas parce qu’un jour on décide de faire une chose en particulier qu’on ne peut pas s’intéresser à autre chose, et y tâter de temps en temps, ou même à plein temps. Comme on dit, il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée…
Voilà un sujet récurrent depuis une dizaine d’années. Si ce n’est pas Voir, c’est un autre hebdomadaire ou quotidien qui lance le bal en début d’année. Personnellement, nos humoristes ne sont pas humoristes. Quoi? Ils rient des malheurs des autres et le discours est généralement con. Par contre, c’est effectivement très hilarant d’imiter un bégayeur qui tente de passer une commande téléphonique ou de rire des habitudes d’une région éloignée des grands centres québécois. vraiment? En fait, nos humoristes actuels ont de moins en moins de chose à dire? Je m’ennui de Sol, d’Yvon Deschamps et même de Rock et belles oreilles qui, eux, avaient un discours, un message à passer. Bien entendu, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier. Par exemple, j’adore Les Zapartistes en spectacle et, comme ils le soulignent eux-mêmes, rire est une si belle façon de montrer les dents. Franchement, j’ai une écoeurantite aigue de la place prise par les humoristes. il se prennent au sérieux croyant qu’ils sont des rois et des reines, qu’ils sont respectables ou notables. Du moins, je ne trouve pas mon compte avec l’humour actuel, trop grossier et sans aucune finesse.
À savoir s’il y en a trop ou pas, je pense que c’est la loi du marché. Les amateurs d’humour sont prêts à dépenser plus de 30 $ pour écouter un humoriste rire du monde. J’ai l’impression que plusieurs se disent que l’important c’est de rire coûte que coûte. Par exemple, je regardais un bout d’émission de drôle de vidéo (ou quelque chose du genre). Il y avait des rires en canne lorsque quelqu’un tombait ou se faisait mal. Normal de rire de ça? Il n’y a pas nécessairement trop d’humoristes mais il en manque beaucoup de bons, qui se démarquent, qui ont un discours intelligent. Chacun ses goûts.
Dans notre société, nous devons être performants et nous vivons à un rythme effréné. Nous devons concilier notre vie amoureuse, la famille, le travail, les études et etc. Je crois donc que l’humour est un échapatoire à tout cela. Il n’y a rien de mieux qu’un bon spectacle pour décrocher du quotidien et pour oublier le reste. L’humour ne prend pas trop de place et c’est même prouvé que rire a des effets bénéfiques sur notre santé. Bien certainement, on ne peut pas aimer tous les humoristes du Québec et ils ne sont pas tous bons mais ce n’est pas un problème. Si on n’aime pas un humoriste, on ne va pas le voir. C’est comme un médecin, si on ne l’aime pas, on en choisit un autre. On ne se questionne pas pour autant si il est de trop dans son milieu ou pas. On devrait laisser les humoriste en paix.
Il ne faut pas confondre humour et rire.
L’humour est une manifestation inquiète de l’esprit devant une situation comique,le rire
sa réaction saccadée dans le corps qui s’agite par la bouche.En cela le rire s’approche de
la peur.L’on rit,souvent parce qu’on a peur.Le rire gras,les applaudissements frénétiques
pour ne plus entendre le propos pessimiste de l’humoriste,jusqu’à l’évanouissement de
toute conscience.Le rire éthylique.Au Québec,on rit comme on vote:comme des ivrognes,
parce « qu’on veut rien savoir,sti! »,notre nouvelle devise.
Je ne récuse pas le rire,au contraire,il sera toujours un remède efficace contre la face
de carême,surtout chez les vieux.
Seulement il y a plusieurs sortes de rires et il faut savoir choisir avec nuance.
Chacun choisit le sien à ses risques et périls.
Le rire malvenu.Je n’entendrai jamais à rire avec Karla Homolka,les cols bleus de Mtl,
les féministes de « La Vie en Rose,le réseau d’information LCN,Al-Qaïda,l’intolérance des
anti-tabac,les intellos(à ne pas confondre avec les écrivains),l’anti-américanisme,frère
jumeau du racisme,la France de Sarkozy…
Le rire douteux.Celui des gauchistes dans les tribunes d’opinions qui font des jeux de
mots avec le nom de famille du président américain(buschite,buscherie,bush-trou,etc)
exclusivement.Manque de diversité culturelle,esprit de colonisé.Pourquoi ne pas chercher
ailleurs,des noms de politiciens,pour ces jeux de mots,qui parlent notre langue maternelle?
De Villepin,Chirac,et Poutine(wow!),le Russe,c’est pas tentant,ça?
Le rire bienvenu,enfin.Un scoop,ici.Je nous choisis,nous autres et Martineau dans l’onde
de choc »King cogne ».J’ai rarement autant ri.Et autant appris.Un condensé rare en jour-
nalisme dans une même page d’opinions diverses,tous genres littéraires confondus,
à la fois drôle et sérieux où les idées se côtoient sans s’abolir,spontanément et….
gratuitement.
La gratuité,si rare aujourd’hui dans l’humour québécois,il fallait en faire mention.
Ce n’est pas qu’il y ait trop d’humour ou trop d’humoristes, le véritable problème réside dans le désir de foutre des blagues partout. De les mélanger à toutes les sauces pour en faire une bouillie indigeste. À la télé, dans les entrevues, dans les publicités, surtout dans les publicités, à la radio, les blagues sont maintenant un essentiel pour vendre. Je ne suis plus capable d’écouter ces postes de radio commerciaux qui tentent de me gaver de mauvais calembours développés par les animateurs ou par le beau-frère comique du meilleur vendeur pour m’attirer dans une entreprise, alors que c’est plutôt la pitié qu’elles attirent.
On ne parle plus d’humour, on parle d’humeur et on se surprend à apprécier les pubs «sérieuses» comme celles de Desjardins.
Ce n’est pas non plus qu’il y ait des humoristes médiocres, car ceux qui le sont, ne percent pas et ne peuvent survivre… s’ils existent, c’est qu’il y a une demande; comme on a vendu des Rotatos, des roches, des terrains sur la lune; comme des gens écoutent la Poule aux oeufs d’or ou L’auberge du chien noir… émissions, où l’on retrouve une bonne dose de ces petits gags franchement mauvais… et je ne les blâme pas ces spectateurs, car peut-être recherchent-ils la facilité, le désir de se mettre le commutateur du cerveau à «off», de ne pas s’en faire… la vie roule tellement rapidement, qu’il n’y a plus de temps pour décrocher.
Cependant, ça m’attriste de voir des séries brillantes qui n’attirent pas le million de téléspectateurs comme Au nom de la loi et Grande Ourse, alors que le Spécial Bloopers de TVA et Drôles de vidéos restent les émissions les plus populaires du petit écran.
On sent cependant le vent de l’humour tourner: Guy Nantel, l’absurde, les Zapartistes, Tout le monde en parle, Les invincibles, est-ce la fin des blagues de grand-père de Guy Mongrain. À force d’exploiter le filon, on épuisera la source.
Le rire, c’est vendeur! Bell l’a compris (exception des deux castors aussi plattes que leurs queues). Il y a aussi Martin Matte qui est une vedette de pub d’auto, Claude Meunier qui mousse les ventes de Pepsi etc… Je comprend bien les concepteurs, ils connaissent l’impact. Meunier est apprécié? Let’s go laughing! Une chose me chicotte: Pourquoi n’ont-ils pas offert à Peter McLeaod de paraître dans une pub quelconque? Pourquoi Maxime Martin ne figure nul part? Et Mike Ward? Me semble que Mike Ward dans une pub de Trojan…
Penser que l’humour est saturé serait nager en plein délire. Déjà que la majorité des gens n’aiment pas le métier qu’ils exercent, qu’il ont des airs de boeufs à longueur de journée, si ils ont l’occasion d’aller se dilater la rate, ils iront et c’est vraiment normal. A savoir si il y a trop d’humour au Québec, je ne crois pas non plus. Qui, dans notre société n’aime pas rire? Ce que je crois, c’est qu’il y a des humoristes qui ne sont pas à leur place ou d’autres qui ont fait le tour et qui devraient laisser la place à la relève. Un de mes humoristes préféré, Jean-Michel Anctil a souligné dernièrement qu’il laisse l’humour pour se consacrer à autre chose. Il ne se trouve plus drôle, le gars. Il a pris soins de s’analyser et en a tiré cette conclusion. En résumé, il n’y a pas trop d’humoriste au Québec, mais pas assez qui tirent cette même conclusion.
L’humour à toutes les sauces, il semble que sur plus d’une tribune il en ait été question dernièrement. Malheureusement, sur aucune de celle-ci fut-il tiré de conclusions. Que de vagues paroles, comme si un lobby d’humoriste contrôlait le droit d’opinion sur l’intelligentsia québecoise!
Néanmoins, je n’ai personnellement rien contre l’humour, quand bien même il est ou serait partout. C’est léger, et souvent approprié. On fait passer n’importe quel message avec l’humour, et on ne se gêne pas pour l’utiliser à tout vent. Là ou le bat blesse, c’est quand il évacue le reste. Il est alors permis de se demander en tant que spectateur pourquoi on nous cache l’essentiel de cette façon!
De plus, de notre système nerveux les suppôts des médias savent aussi faire usage. Ce que dit Eco sur le roman populiste peut tout à fait s’appliquer mot pour mot aux modèles médiatiques, acteurs, humoristes et vedettes qui libèrent le spectateur de toute appréhension plus complexe des ouvres ou même de la vie de tous les jours. Imaginez, Bernard Derôme s’y est même mis, à l’humour…
Le populisme a la cote de nos jours, nivelons par le bas et nous rejoindrons un maximum de gens!
On fait beaucoup d’humour donc, mais on ne fait jamais d’ironie. L’ironie, est trop compromettante elle laisse aussi un arrière gout dont on a pas envie lorsqu’on en est l’auteur. Un grand de l’ironie, Yvon Deschamps ne pourrait probablement plus avoir le succès de jadis. L’ironie oblige un rire qui va vers soi, elle oblige le récepteur à prendre conscience, à réfléchir, alors que c’est tout le contraire que les médias recherchent.
Il y a peu de temps dans les pages de ce journal, on parlait de temps de cerveau disponible, et pour accrocher notre attention, il ne faut surtout pas nous envoyer réfléchir. On veut la disponibilité de notre cerveau, pour ensuite lui envoyer plein de messages, qu’ils soient publicitaires, de propagande ou autre. A nous d’en fermer l’accès lorsque nécessaire!
Moi aussi, je trouve qu’il y a trop d’humoristes. Et le pire, c’est qu’ils ne sont pas tous vraiment drôles et qu’ils n’ont pas nécessairement un message. Il y a quelques décennies, Yvon Deschamps réussissait à faire rire son peuple tout en passant de très sérieux messages. Plus récemment, Daniel Lemire n’était pas si mal non plus. Les humoristes d’aujourd’hui, dans le but de pogner absolument, utilisent souvent le plus petit dénominateur commun. Ils vont y aller au plus vite avec les sacrages et les blagues de sexe. À défaut d’avoir du talent, autant y aller avec des sujets faciles qui pognent automatiquement et avec n’importe qui. C’en est décourageant et on se demande bien où est l’art dans tout cela. Et puis, ce n’est pas comme s’il n’y avait pas d’autres sujets intéressants à développer. La société est loin d’être plus parfaite qu’en 1970, et les humoristes pourraient utiliser leur arme qu’est l’humour afin de dénoncer et pointer les doigts les travers de notre monde québécois moderne. Malheureusement, ils préfèrent la facilité à la réflexion et cela donne les humoristes interchangeables de 2005.
Enfin, peut-être que tous les humoristes québécois du XXIème siècle ne sont pas comme cela. Je ne le sais pas puisque l’avalanche de mauvais humoriste m’a déjà fait décrocher il y a quelques années.
C’est mon opinion. Si vous pouvez me convaincre du contraire, je serais heureux de vous écouter.
Contrairement à la croyance populaire, et à celle de madame Bombardier, le Québec manque sérieusement d’humoristes, par contre, il regorge de comiques.
Depuis quand nos chers comiques se sont-ils transformés en humoristes?
Ben voyons, depuis l’arrivée de notre Gilbert national, qui flairant la bonne affaire, a mis le doigt sur une des plus grandes qualités du peuple québécois. Sa faculté de rire de tout et de rien, surtout de rien. Un peuple insatisfait de son sort se sentant légèrement opprimé, incapable de voter oui, doit bien pouvoir se réfugier quelque part.
Au Québec, le mot comique renvoyait à des acteurs comiques tels Olivier Guimond, Denis Drouin, Gilles Latulipe, Rose « La Poune » Ouellette, « Manda » Parent, Roméo Pérusse, « Ti Gusse et ti Mousse ». Tout ces comiques chevronnés, ces artistes du « timing » et de l’émotion en ont fait rire plus d’un. Mais ils étaient maintenant, passés date, périmés, bon à mettre à la poubelle.
Il fallait donc trouver un nouveau vocable, plus noble, lire plus vendable, pour qualifier cette nouvelle mouture d’amuseurs publics afin d’aller chercher les subventions requises à la mise au monde de ce grand projet, un nouveau festival, un nouveau musée, une nouvelle industrie, celle du rire.
À l’avenir, les comiques ne seront plus des comiques mais des humoristes, un terme qui ironiquement fait plus sérieux, plus « in » et qui s’avère, force est de l’admettre, des plus rentables.
Pour moi, l’humoriste, c’est celui qui me fait rire jaune, d’un rire teinté de réflexion, parfois hésitant. Ou d’un éclair d’intelligence malicieuse. Le comique déclenche chez moi un rire gras, teinté de grossièreté et de facilité.
Quand j’entends « Monsieur Latreille » sur les ondes de CKOI et qu’il réussit à me tirer un semblant de rire, je ferme promptement la radio, de mon auto, et je me pose de sérieuses questions..?
Oh la la! Que je me sens piquée à vif lorsque je lis qu’il y a trop d’humoristes.
Je suis une fille très joviale et je peux vous affirmer que lorsque je vais voir un humoriste
en spectacle, ce n’est pas du tout parce que je m’ennuie ou pour combler un vide intérieur. C’est juste que le fait d’aller rire un bon coup, c’est génial. J’aime rire, un point c’est tout. et tant mieux (pour moi) s’il y a tant d’humoristes au Québec. Je me trouve privilégiée d’avoir un si grand choix. C’est certain qu’il y en a que je ne trouve pas drôle du tout, d’autres qui me font rire aux larmes et c’est ben correct comme ça. Plus il va y avoir d’humoristes, plus on va avoir le loisir de choisir quel humour on a envie de se taper. Je pense que le rôle de l’humoriste qui entre sur scène est de nous faire rire beaucoup plus que de nous passer des messages. Ce n’est pas donné à tout le monde de faire rire les gens. Prenez le temps de lire les autres commentaires et vous verrez comme la critique est propre à chacun. Ceux qui me font rire ne vous font pas automatiquement rire et vice-versa. Pourtant on ne peut pas dire qu’ils ne sont pas bons pour autant. Lorsque je n’aime pas une émission de télévision ou de radio, je ne l’écoute pas tout simplement. Je ne sens pas non plus que l’on « m’impose » un divertissement auquel je n’ai aucune attirance. J’aime pas; Je zappe et si mon voisin aime, tant mieux pour lui. Que serait le monde sans humour? J’ai envie de rire juste à y penser!