"Avant même d'avoir préparé nos bagages et entrepris les trois heures de route vers le New Jersey, je savais qu'il me faudrait écrire à propos de mon père."
Ces mots, ce sont ceux avec lesquels débute le troisième paragraphe du premier livre de Paul Auster, L'Invention de la solitude. À travers les souvenirs, les reliques laissées dans la maison familiale, Auster cherche la véritable identité de son père récemment décédé: un être secret, une façade ambulante, un blindage que rien ni personne n'aurait pu percer.
Ce livre, je l'ai justement piqué à mon père, qui n'avait cependant rien du mystère opaque de celui d'Auster. Sur la quatrième de couverture, le collant de la Librairie Campaniloise indique qu'il s'agissait d'une commande, numéro 555000. Reçue le 25 mars 1997. 12,50 $.
Je dis que mon père n'avait rien du mystère de celui d'Auster, et pourtant. Que sait-on vraiment de ses parents? Et surtout, que veut-on vraiment savoir? Souvent, une simple révélation relevant de leur intimité nous jette par terre, nous place dans un état de malaise. Comme leur sexualité relève de l'impossibilité lorsqu'on est plus jeune, le domaine des sentiments, la complexité de leur être, ce qui en fait des humains à part entière, nous préférons aussi l'ignorer. Même parvenus à un âge de supposée raison, comme le mien. Est-ce la pudeur, un désir d'idéalisation qui nous pousse dans ces retranchements de l'ignorance volontaire?
Vous demanderez à un psy.
Anyway, "il est impossible, je m'en rends compte, de percer la solitude d'autrui". Encore Auster, même bouquin. Page 34.
Quand le téléphone a sonné à mon bureau le 4 juillet, je ne me suis douté de rien. Ce n'était pas ce genre de coup de fil passé au milieu de la nuit, et dont vous redoutez, seulement en raison de l'heure, qu'il n'apporte que de mauvaises nouvelles. La sonnerie était comme à l'habitude, la voix de ma soeur un peu pâle, mais pas moins qu'au cours des six mois du calvaire hospitalier qui avaient précédé ce jour.
– Faudrait que tu viennes, si tu peux.
J'étais en train d'écrire une chronique, aucune idée du sujet, je l'ai foutue aux chiottes et je suis parti. Il était moins une.
Depuis ce jour, je suis hanté par la mémoire de détails minuscules. Des échantillons de vie sans contexte.
Mon père qui m'emmène voir les Nordiques même si je sais parfaitement qu'il déteste le hockey. Mon père qui ramène du poulet en boîte et une copie Beta de Mission Firefox, avec Clint Eastwood. J'ai à peu près 10 ans, j'adore ce film. Mon père qui envoie paître un flic lui remettant une contravention pour excès de vitesse. Je bombe le torse tellement je suis fier, mais mon vieux regrettera sans doute de m'avoir inculqué le mépris de l'autorité. Mon père qui m'offre un disque des Beatles sans savoir que cela changera ma vie. Mon père avec ma fille dans ses bras, ému, les yeux dans l'eau. Mon père qui m'appelle à 7h30 le matin, à mon appartement, pour me donner un char de marde parce qu'un huissier vient de rappliquer chez lui pour un ticket de stationnement, jamais payé, que j'ai récolté six mois plus tôt avec son auto. C'est l'hiver. Dans la pièce d'à côté, j'entends mes colocs baiser.
Mon père. Son rire tonitruant, unique, dont ma soeur avait tellement honte quand nous étions petits. Ses chemises toujours tachées. Ses mains calleuses. Ses horribles chapeaux de paille. La fois où je lui ai dit: pourquoi t'achètes pas une Volvo, quand il se cherchait une nouvelle auto, et qu'il m'a répondu: pfft, c'est juste bon pour les frais chiés ou les vieux profs d'université lubriques, comme ceux dans les romans de Philip Roth. Mon père, savoureusement caustique. Et littéraire en plus.
Ainsi vivent les morts.
Dans les souvenirs anodins d'un quotidien qu'on avait oublié avant que le fracas de leur départ ne les ramène à la conscience et ne les charge de sens comme on charge un gun.
Bang! Chaque détail comme une volée de plombs dans l'âme.
"Ces images minuscules: inaltérables, logées dans la vase de la mémoire, ni enfouies ni totalement récupérables. Et pourtant, chacune d'elles est une résurrection éphémère, un instant qui échappe à la disparition." Toujours Auster, vous aviez deviné.
Une des choses qui me manque le plus, c'est de communiquer avec lui par les livres que nous échangions. À mon retour de New York, où j'étais en décembre dernier pour le boulot, j'écrivais justement une chronique dans laquelle je le remerciais pour cela, pour l'amour des mots, mais des romans surtout. Ces fictions à travers lesquelles on pénètre le réel.
Deux semaines plus tard, il entrait à l'hôpital pour n'en plus jamais ressortir.
Est-ce pour cela que je retourne à New York cette semaine, sans raison apparente sinon l'irrépressible besoin de fuir? Est-ce pour revenir en arrière, comme avant les dernières Fêtes? Avant l'effondrement, avant mon tout petit 11 septembre à moi?
Vous demanderez à un psy.
Ce qui est certain, par ailleurs, c'est qu'avant même d'acheter mon billet d'avion, bien avant de faire mes bagages, je savais, comme Paul Auster, qu'il me faudrait écrire sur mon père.
Je savais que cela serait incomplet, bancal, que l'espace manquerait pour dire le millième de ce qu'il y a à dire, que plusieurs ne comprendraient pas, que certains y verraient une forme d'impudeur de ma part: je ne suis pas romancier, seulement chroniqueur après tout.
Mais je savais tout de même qu'il me faudrait écrire sur mon père.
Ne serait-ce que pour lui dire: t'es encore là, P'pa, dans mon grand front qui s'étire avec les années, dans mes photos de notre voyage en Espagne, dans mon amour du beau, dans mon intolérance à la connerie. Dans la voix de mes frères, et dans la mienne. Dans mon rire dont ma fille aura sans doute un peu honte elle aussi.
Dans les souvenirs, dans les gestes et dans la génétique.
Ainsi vivent les morts.
Je trouve cela bien quand quelqu’un en profite pour faire un hommâge à ses parents. Et on sent bien dans ces lignes que l’auteur de cet article aimait intensément son père. Tout ce que je souhaite c’est qu’il ait eu le temps de le lui signifier pendant qu’il était vivant. Car malheureusement, on se rend souvent compte de tout le bagage et les souvenirs que nous laissent nos parents sont si magnifiques et qu’ils nous ont aidé tant à forger notre personnalité.
J’aime bien penser à ce que m’ont legué mes parents, de bons et de moins intéressant aussi. Et je m’amuse de temps en temps à voir mes traits de caractères et ceux de mon mari chez mes propres enfants.
Mon père aussi est décédé depuis 2 ans déjà et bien que lui et moi n’avions pas eu une très bone relation, j’ai décidé de ne conserver que les bons souvenirs que j’ai de lui. Je sais aussi que mon caractère fonceur (qui me cause des ennuis à l’occasion, mais aussi m’a permis de briser des barrières dans ma vie) me vient de lui et je dois lui en être reconnaissante. Vaut mieux de rappeler les bons moments, même s’ils sont peu nombreux, car de garder de l’amertume ou des regrets, ça ne fait que miner notre vie alors…
Par contre, ma mère est toujours vivante, et je me dis qu’il est grand temps que je lui dise combien elle compte pour moi. Il est préférable de le faire maintenant que d’attendre qu’elle ne soit qu’un souvenir.
Qu’on le veuille ou non, quand il s’agit de se définir, nos parents nous viennent en tête rapidement. Positivement ou négativement, mais s’ils n’avaient pas été là, on ne serait pas de ce monde. Nos rapports avec eux, qui accumulent des joies et des peines avec les années, tracent des distances et des rapprochements.
Sans avoir connu une relation marquante avec mon père, décédé il y a quelques années, y penser me rappelle quand-même de bons moments. Des rencontres simples et authentiques, une affiliation non choisie mais présente, une collaboration instinctive, malgré le fossé qui nous sépare.
Apprendre son décès m’a sonné. Non pour l’affection perdue ou par le manque de sa présence, mais pour des raisons identitaires, je ne serai plus lié à lui dans la réalité. Des preuves de mon passé qui disparaissent, un pilier s’est effondré. Une personne qui m’aimait, sans évidence, puisque nous sommes des hommes, mais dont le regard me réconfortait et me rattachait à mon enfance.
Je n’ai pas peur de la mort, elle me fait ch… tout simplement. Pour certains, c’est du pareil au même; pour moi, c’est différent.
Pourquoi je n’ai pas peur de la mort? Quand on voit un proche, un membre de notre famille, très malade et souffrir beaucoup, quand on voit ses capacités diminuer, et que cette même personne se rend compte qu’elle diminue, on sait que la mort sera une délivrance, malgré qu’on ne veut ni suicide, ni euthanasie. Quant aux criminels, on est soulagé quand ils meurent. On veut vivre longtemps quand on est en bonne santé, on voudrait même être immortel. Mais quand la maladie est tellement grave que nos activités préférées sont quasi disparues, on appelle La Grande Faucheuse. À mon âge, je sais que la mort fait malheureusement partie de la vie.
Pourtant, elle me fait ch… et continuera à me faire ch… . Pourquoi? Que ce soit à cause d’accident ou de maladie (heureusement, pas de meurtre dans mon entourage), la mort m’enlève des gens que j’aime, de gens que j’ai l’habitude de voir, à qui j’ai l’ahbitude de parler quand j’en ai la chance. Une autre raison, c’est que des artistes ont dû arrêter leur création, nous privant d’oeuvres qui auraient pu être géniales. De plus, quand je serai mort, je ne connaîtrai jamais les artistes qui me survivront, et de futurs chefs-d’oeuvre me seront inconnus. De plus, je n’aurai pas la chance de connaître le mode de vie de nos descandants.
La mort mettra fin à ma curiosité, à ma soif de savoir, puisque je ne serai plus vivant. Voilà pourquoi je déteste la mort.
J’ai écrit récemment que j’aime te lire parce que tu as de l’intelligence et du coeur. Mais à la lecture de cette chronique, j’ajouterai : »Et quel coeur ! » Oui, le titre est superbe ; mais il n’en fallait pas moins pour chapeauter un texte aussi beau.
J’ai écrit, moi aussi, sur la mort de mon père ; plusieurs mois après son décès. J’en étais incapable avant. Un texte sous forme de nouvelle d’une dizaine de pages où le narrateur est le défunt, aussi peiné que les vivants de devoir se séparer d’eux. Je ne crois pas que j’aurais pu faire un texte de l’intensité du tien dans un aussi court format. Je le relis parfois ; pas seulement à la faveur d’un anniversaire ; je crois que je relirai aussi ce texte que tu nous donne, dans les mêmes circonstances.
« Chaque détail comme un volée de plombs dans l’âme ».
J’ai été très touchée et émue en lisant votre chronique à l’instant. J’ai également perdu mon père au mois de mars dernier et je comprends votre besoin de vouloir écrire sur lui. De plus, votre choix de vous référer à Paul Auster pour décrire le vide ressenti,la solitude qui s’ensuit me rejoint aussi. J’ai lu ce livre de P.A. il y a quelques années et je l’avais trouvé si juste à propos du père. Voilà, je voulais vous dire qu’il est bon de lire une chronique « humaine » parce que personnelle mais qui nous rejoint tous.
Merci pour ces beaux mots, ils sont un baume pour l’âme.
Bon mon père aussi il est mort. Et j’ai plein d’histoires dans ma tête. On fait quoi là, on se les raconte? C’est quoi? Un marathon de « je m’apitoie sur mon père »?Nooon! Pas vous Desjardins!
Oh et puis pourquoi pas? C’est votre droit, c’est votre père… et votre chronique.
Trouvez pas que les pères ont la cote ces temps-ci? Oui je sais, tout le monde en a un, quelque part. Mais après? Le père. C’est quoi un père? C’est sensé être quoi? Appelez doc Mailloux, Guy Corneau, Fathers for justice, qu’est-ce que vous en comprendrez?
Votre seul repère sera l’expérience que vous aurez eue avec le vôtre.
Pas besoin de s’appeler Freud pour savoir que le père c’est juste ce que c’est… et tout ça à la fois. Mais des fois c’est beaucoup moins. Et même ça, c’est beaucoup pour certains.
Imaginez, quand on n’en a pas du tout de paternel. Ou quand on aime mieux pas en avoir. Parce que celui qu’on a, y est pas là. Fait chier. Fout le bordel.
Vos si beaux mots d’amour pour votre père me font compatir avec tous ceux et celles dont le père fut absent, comme le mien. Parce que cette absence est terrible. Qu’elle marque à jamais une vie. Qu’elle pose une énigme inaccessible.
J’ai dit adieu à mon père, il était mort depuis huit ans. Il est allé s’échouer sur la planète Alzheimer et n’en est jamais revenu. Quand je l’ai mis en terre, il était redevenu poussière. Et la vie a continué. Dans cette mémoire qu’il n’avait plus et que je n’aurai jamais. Malgré tout, j’ai peur de la perdre cette mémoire…du père que je me suis inventé. En me répétant sans cesse qu’un père, ça ne se remplace pas.
C’est avec les yeux embrumés que j’ai lu votre texte et je pensais à tout ce qu’on ne dit pas aux gens qu’on aime mais aussi à tout ce qu’on ignore d’eux. Toutes les petites choses que nos parents font pour nous, des petits gestes qu’ils ont eu dans notre enfance qui peuvent semblés anodins mais qui refont surface lorsqu’ils nous manque et qu’on réalise qu’on aurait aimé leur dire ‘merci’ et qu’on réalise que derrière ce papa, maman il y a des personnes qu’au fond on n’a pas connues parce qu’ils étaient justement papa et maman.
J’ai toujours aimé les animaux et le plus beau souvenir que je garde de mon père concerne un p’tit chaton qu’il m’avait ramené en surprise caché dans son manteau, je devais avoir 5 ans. Ma mère gardait souvent mes cousins et nous faisaient faire des parodies de comédie musicale dans le salon on avait quoi 6-7 ans? Quand on est allé voir E.T. pour la première fois, et que mes parents ont dû m’expliquer pendant des heures que celui-ci ne viendrait jamais me voir…Tous les traits de caractères que je retrouve maintenant chez moi, mon impatience à voir les choses se produire que je tiens de ma mère, en même temps ma patience que je tiens de mon père en ce qui concerne les êtres vivants et leur comportement… Ces êtres discrets quant à leur vie d’adulte en font des êtres mystérieux, on peut connaître très bien certaines personnes mais au niveau des parents un mystère plane toujours un peu, à cause de ce mur :même adultes nous sommes toujours leurs enfants et si l’adolescence n’est pas toujours facile je crois qu’on devient un peu adulte le jour ou on réalise qu’on sera toujours des enfants à leurs yeux.
Paul Auster est mon écrivain favori et l’invention de la solitude est l’un des premiers bouquins que j’ai lu de lui. Les références que vous faites à son sujet m’ont donné envie de le relire. Je dois avouer vous trouver très courageux de le relire dans ce moment difficile pour vous, ce texte est un très beau geste pour votre père…
ON ne le dit pas assez souvent, JE t’AIME PAPA! Et on se réveille un matin, il est parti voir ce qu’il y avait de l’autre côté. Et c’est à ce moment qu’on ce dit tous: Pourquoi je ne lui ai jamais dit que je l’aimais. On croit avoir le temps, on veut avoir le temps, mais ce temps on n’en fait pas bon usage. Il restera toujours du temps pour magasiner ou faire le lavage, mais la vie de nos parents, elle, elle file, et à toute vitesse. Soyez égoïste, payez vous le luxe d’une soirée avec vos parents, juste pour leur témoigner que vous les appréciez. Parce que dans le fond, ils le savent ou il s’en doutent. Mais nous on s’assoit là dessus et on ne profite pas des moments avec nos parents. C’est la vitesse de la vie me direx-vous. Et à ceci je vous répond : NON! Prenez le temps de ralentir pour prouver à vos parents vore amour inconditionnel. Prenez le temps de dire : PAPA, MAMAN JE VOUS AIME!
Mon cher Desjardins je dois dire que ce texte m’a vraiement ému , car on oublie trop souvent de dire simplement ‘ je vous aime’ à ceux qui nous ont donné la vie .
Il y a toujours de ces souvenirs qui restent gravé dans notre mémoire . Ce minuscule logement sans eau chaude . Mon père faisait chauffer un ‘broiler d’eau’ sur le poêle à l’huile pour le bain hebdomadaire du samedi . Ce Noël où il me réveillait en pleine nuit pour me faire déballer mon cadeau , ce camion blanc avec un gros projecteur . Le samedi matin en route pour St-Théodore-de-Chersey avec la bouteille de bière entre les jambes et …
Les années passent , on devient père à notre tour , puis les années passent encore et nous voilà devenu un ‘papy’ et nous délaissons par paresse celui qui est rendu un arrière grand-père pour se contenter de Noël , Pâques avec quelques appels entretemps , mais sans jamais avoir le courage de piler sur notre timidité et de dire enfin les mots magiques : je vous aime , car demain , la semaine prochaine , le mois prochain , l’année prochaine , il sera trop tard pour les dire devant une petite urne .
Ils ne sont pas simples les chemins qui mènent à la rencontre du père. Quand la mort trace une frontière entre le nôtre et celui où ils se terrent désormais, ce sont les parcours jadis parcourus par Stephen Dedalus, le héros de James Joyce, qu’il faut emprunter pour les y rejoindre. C’est ainsi que réalité et fiction font bon ménage. Heureusement d’ailleurs, parce qu’il est alors possible d’aller à l’essentiel, d’ignorer les contraintes de la banale réalité, tout ce qui nous tenait à distance de ce qui faisait l’essentiel de cette relation, une filiation que jamais de vils souvenirs ou de mesquines considérations ne pourront jamais ternir. Nous savons alors que nous tenons de celui qui se tenait trop à distance les qualités qui nous font à notre tour unique, irréductible à tout autre modèle. Nos savons que nous pouvons jeter sur la vie un regard à nul autre pareil, artiste et poétique tout autant que philosophique et raisonneur. Je n’ai rien à envier ni au père de Paul Auster, ni à celui qui signe cette chronique. Nos morts ne sont pas échangeables et je ne changerais pour rien au monde le mien avec quiconque. Le mien m’amenait voir les Citadelles de Québec et je sais qu’il y prenait plaisir. Il s’émerveillait aussi des vers d’Alfred de Musset et je sais que ce n’était pas par coquetterie. Il avait aussi une conscience sociale de béton sur laquelle butait tous les arguments des manipulateurs de l’opinion. Pour être à ses yeux, je savais qu’il me fallait réinventer un monde meilleur ou plus humain. C’est un héritage bien difficile qu’il m’a laissé.
Je suis très touchée par ces mots. Des bons moments pour des bons souvenirs.
L’amour est toujours là dans la vie, à nous de la faire grandir.
Pour ma part, je n’avais que 3 ans quand il est mort d’un accident de voiture. Pas de souvenir de lui, une mémoire vide en quelque sorte.
Voyez votre chance.
M. Desjardin, vous m’avez frappée dans le mille avec votre chronique « ainsi vivent les morts ». Faut dire que je suis une vétérane: J’ai perdu ma mère à l’âge de 12 ans, ma soeur aînée a été fauchée par le cancer,
à 42 ans, mon papa est mort récemment, en parfaite santé, n’eût-été ce maudit cancer, encore…
J’ai été touchée par l’espace entre vos mots, cet espèce de vide énorme que l’on ressent à la perte d’un être cher, et qui soudain se remplit de petits souvenirs apparemment anodins. Mais c’est ça la vie, justement, une série de moments apparemment sans rapport, jusqu’à ce que l’éclairage crû de l’absence nous ramène tout ça en perspective. D’où l’importance de ces petits souvenirs auquels on se raccroche, parce qu’on sait bien, au fond, que LA vraie question c’est: morts ou vivants, que savons nous de nos proches? Cette fameuse pudeur du coeur et des sentiments, toujours….
Inutile de vous dire que je vais m’empresser de lire « l’invention de la solitude » de Paul Auster. Paul Austère, quel beau nom pour un écrivain. Car à quoi servent les bons livres, sinon à nous aider à nous retrouver dans les méandres du coeur?
Pour ma part, je sais maintenant que malgré nos parties d’ombre, nos silences ou même nos maladresse parfois, on est liés à ceux qu’on aime, même au-delà de la mort….Parce qu’on les aime, tout simplement.
Oui, j’écris heureux d’avoir de beaux souvenirs à se rappeler. De nos jours où la vie est tellement vite et sans répis, ce texte nous oblige à s’arrêter.
De se souvenir justement. De se souvenir les beaux monents que j’ai eu et dans mon cas que j’ai encore.
Ce texte m’a obligé de faire un temps d’arrêt et de réfléchir aux gestes qu’on n’a pas posés, aux paroles qu’on n’a pas ditent mais combien importantes.
Ce texte devient un bel hommage à un père.
À mon père.
Merci.
M. Desjardins, vous voilà membre de cette communauté d’appartenance bien involontaire qu’est celle des orphelins de pères. Votre texte est magnifique et nous pousse à réfléchir nous-mêmes sur la relation toute particulière que nous avions avec notre père, « le père ».
Comme vous, je pense que les morts vivent un peu à travers nous grâce à l’héritage qu’il nous laisse, qu’il soit culturel ou génétique. Ainsi, peut-être que la vie n’est pas vide de sens, qu’elle vaut la peine d’être vécue.
Moi, c’est quand je regarde les yeux de mon fils, des yeux pleins de lumière, que je revois ceux de mon père d’un magnifique bleu. C’est quand je vois toute la sociabilité et la bonne humeur qui anime mon petit homme que je revois ce père, mon père.
Pourtant, il demeurera toujours un être plein de mystère pour moi. J’imagine qu’il en sera ainsi pour mon fils à mon égard, mais que je continuerai toujours de vivre dans ses souvenirs comme mon père habite les miens.
Bon courage dans cette dure épreuve.
Qui a dit que les hommes n’étaient pas émotifs? Eh bien en voilà, une très belle preuve! J’espère que vous le prendrez, dans le bon sens du terme, Monsieur : «Desjardins»! Car, il n’y a absolument rien de péjoratif, d’être émotif, bien au contraire. Cela prouve, que vous avez la «mémoire du coeur»! Ainsi, plus intuitif, que cognitif, pour tous ces merveilleux souvenirs… Ce qui démontre, le plus beau côté de l’être humain, celui de la reconnaissance, envers un être cher! Bien sûr, avec le temps, on embellie les petite choses. Il suffit de presque rien, nous se ramener à cette personne!!! Finalement, il restera toujours un vide… Il suffit d’un livre, d’une chanson, et même d’une odeur, pour retourner dans cette époque… Malheureusement, on le sait toujours trop tard, comme d’habitude! Par contre, il ne faut jamais regretter! Pire se culpabiliser, «dans les souvenirs, dans les gestes et dans la génétique». De la façon, dont vous en parlez, avec autant, d’amour, de tendresse, et d’amitié, on ne peut être, que convaincu, que votre pensée, outrepassera toutes les frontières de l’impossible… Je trouve votre franchise, d’une grande dignité! Bravo…
Bien le bonjour,
je tiens d’abord à vous exprimer mes sincères sympathies. J’ai lu avec une certaine émotion votre chronique, plus vraie et sentie que ce que l’on peut attendre d’un « columnist ».De vous être ainsi révélé s’est avéré un véritable cadeau dans un journal comme le vôtre qui nous tend plutôt vers une lecture oblique.
Merci et bonne chance!
Très émouvant le texte que vous avez écrit monsieur Desjardins, vous seriez peut-être surpris de tous le biens que votre article a encensé. Vous avez fait réaliser à plusieurs l’importance de certains proches. Vous avez probablement rapproché plusieurs personne et fait réalisé que la vie n’est qu’éphémère et qu’il ne vaut pas la peine de perdre son temps pour des niaiserie.
Merci pour tous les bons souvenirs que vous avez fait ressurgir à ma mémoire, je vous lève mon chapeau et toute mes sympathies pour votre père.
Monsieur Desjardins je vous offre mes sincères sympathies. Vous savez lorsqu’il nous arrive quelque chose de bouleversant dans notre vie, que ce soit positif ou négatif, il est humainement nécessaire de le communiquer à d’autres personnes pour s’en décharger pour pouvoir continuer de vivre. À mon avis, contrairement à ce que bien des gens peuvent penser, les arts sont très utiles à ce propos, peut importe la forme, que ce soit l’écriture, la danse, la chanson, le théâtre… bref ce n’est pas le moyen d’expression qui compte mais c’est de communiquer son message. Si on pense au nombre d’artistes qui ont composé une oeuvre en étant dans un état d’âme particulier tel que dans le deuil ou dans l’euphorie de l’amour, n’est-ce pas le cas de Beethoven avec son fur élise…
Il faut attendre une quinzaine d’années avant que le cocotier n’atteigne sa production maximale. À partir de l’âge de 50 ans, sa production baisse sensiblement.
Une différence majeure toutefois entre l’être humain et le cocotier… l’être humain est moins prévisible… en général…
Et heureusement pour l’humain, la production ne baisse pas obligatoirement à partir de l’âge de 50 ans !!!
Cependant, j’aurais aimé recevoir une noix de coco sur la tête plus tôt dans ma vie, à mon réveil j’aurais peut-être réalisé à quel point chaque moment est important et à quel point la mort est presque toujours trop vite arrivée…
Toutes ces années perdues qui ne reviendront pas… Toutes ces secondes perdues à jamais…
Goûter la vie, goûter ce lait de coco qui est une boisson rafraîchissante… Papa, maman, je vous aime tant et tellement !
P.S. J’ai repris contact avec ma mère il y a un peu plus d’un an, nous avions été plus de douze ans sans se comprendre, sans rien partager, sans se parler…
Le culte de la personalité est-il bon?Je crois que non car le jugement fait place a l’émotion
primaire,aveugle.Pourquoi se surprendre devant la mort?N’est-elle pas naturel?La lecon qu’il faut en tirrer je crois c’est qu’on legue seulement le passé, qu’une vie est la somme de nos actions d’ou l’importance de bien agir dans le présent et d’éviter la paresse d’un futur improbable.
Quel beau texte! Malgré le fait que mes parent m accompagne encore au quotidiens , je ne peux m ’empecher, depuis la lecture de votre texte, de fouiller dans ma mémoire pour retrouver des moment innoubliable passé avec eux. Merci.