Craquer une allumette dans le noir
C'est un peu le rôle de la chronique: éclairer. Je dis un peu parce que la chronique est un genre libre. Elle peut divertir, choquer, ébranler les convictions, tirer dans le tas, s'égarer, se ressaisir. Ou pas. Elle peut provoquer, attaquer, clarifier et semer le doute. Elle peut aussi ergoter, vagabonder et même se perdre. À dessein ou pas.
Il y a donc les chroniques utiles, qui servent à mieux saisir le monde, ses enjeux, à guider des lecteurs perdus dans le dédale de l'information, et les autres, en apparence inutiles, qui peuvent traiter de tout, mais préférablement de rien, et qui ont comme principale qualité de se mouler docilement aux humeurs de leur auteur.
Vous le savez depuis longtemps si vous êtes abonnés à cet espace: je préfère, et de loin, la seconde catégorie. Ce qui ne m'empêche pas de m'essayer à la première de temps à autre. Comme pour celle-ci, tiens, dans laquelle il sera question de cette génération Passe-Partout de laquelle je fais partie.
J'ai bien ri en voyant mon ex-collègue Martineau surnager dans une mer de réprimandes sur le plateau de Tout le monde en parle dimanche dernier, harangué pour avoir assimilé à cette émission pour enfants les errances de la génération Y. J'ai ri, mais pas pour me moquer. J'ai ri parce que je me suis vu à sa place. Parce que j'aurais pu m'y retrouver 200 fois au moins. J'ai ri parce qu'il arrive au chroniqueur, aussi doué soit-il, de confondre la maladie et le symptôme.
Cela dit, Passe-Partout était bel et bien une émission ragnagna. Mais c'était une émission qui, ne l'oublions pas, était pilotée par le ministère de l'Éducation du Québec. À peu près à la même époque, ce ministère adoptait aussi des programmes d'enseignement de l'écriture au son, expérimentant sur une génération des techniques douteuses tout en posant les bases d'une pédagogie axée sur l'expression personnelle plutôt que sur la rigueur orthographique et grammaticale.
Toujours à cette époque, les jouets se devaient d'être les plus éducatifs possible, des groupes de mères faisaient la tournée des écoles pour prévenir les férus d'Albator, de Goldorak et de Capitaine Flame des dangers de la violence télévisuelle… Bref, ce "tout le monde il est beau, tout le monde il est fin, tout le monde il a une opinion et des sentiments qu'il doit extérioriser pour pas se faire un ulcère", c'était dans l'air du temps. Et Passe-Partout n'était qu'une de ses nombreuses expressions.
Maintenant, est-ce parce qu'on a habitué toute une génération d'enfants-rois à un confort ouaté que l'on se suicide autant, que l'on déprime autant? Je ne crois pas. Ce mal de société est bien plus complexe et, chose certaine, il ne se résume pas qu'à l'enseignement, à la télé, pas même à un courant de pensée ou à l'air du temps. Ni à une génération d'ailleurs.
En fait, ce mal est probablement la conséquence directe de la mort de Dieu.
J'explique. Pendant des siècles, en bons catholiques, nous avons cru qu'une existence misérable nous assurait une place au ciel. Puis, presque du jour au lendemain à l'échelle de l'histoire, soit en quelques décennies, la religion s'est effacée, et le ciel s'est transporté sur terre.
Soudainement, il n'y a plus de rédemption possible après la mort, plus d'après-vie, plus d'Éden retrouvé.
Le paradis, c'est maintenant ou jamais.
En même temps que cet affranchissement du dogme religieux nous libérait de nombreuses contraintes sociales, de tout un carcan et de la mainmise du clergé sur les populations, il nous imposait une nouvelle tyrannie: celle du bonheur.
Un bonheur qui se doit d'être consensuel. Et, surtout, parfait. Une maison parfaite, des enfants parfaits, une job gratifiante et payante, du cul qui gicle comme dans la porno et de l'amour éperdu comme dans les mélos.
Un bonheur atrocement individualiste, fondé sur l'image, sur des standards démesurés qui nous écrasent notre médiocrité à la gueule en nous renvoyant à la solitude de nos attentes et de nos frustrations.
Peut-être avez-vous vu Babel, le dernier film du cinéaste mexicain Alejandro González Inárritu? Trois histoires s'y superposent et se répondent. Une se déroule de part et d'autre de la frontière séparant les États-Unis du Mexique. Une autre au fin fond du Maroc. Une dernière au Japon.
Tandis que les critiques ont beaucoup parlé de la réaction en chaîne que provoque un banal incident, et ce, à l'échelle mondiale, c'est plutôt la solitude de tous ces êtres qui est la plus frappante et, surtout, qui les unit vraiment.
La solitude chez ce couple qui se désagrège depuis la mort d'un de leurs enfants, dans la culpabilité, les remords et la rancune. La solitude de cette sourde et muette dans le chaos de Tokyo, emmurée dans son silence forcé, mais surtout dans le deuil de sa mère. La solitude de la nounou mexicaine qui perd soudainement le contrôle de sa vie sans jamais pouvoir la remettre en piste.
Au delà des liens de cause à effet, ce que nous rappelle ce film, c'est que nous ne sommes pas tout à fait seul dans le malheur.
Et c'est sans doute là que l'art trouve une de ses plus importantes fonctions, même par la télé, même par une émission éducative un peu ragnagna. Sans remplacer le sacré, il peut parfois combler le vide entre les individus, nous rappeler que nous sommes quelque six milliards dans le même bateau.
Nous aimons, nous souffrons tous. Nous voudrions tous accéder au bonheur. Nous sommes tous capables du meilleur comme du pire. Que nous soyons de la génération Passe-Partout ou de celle de Bobino n'y change rien: nous sommes faits de la même fibre et vivons la même époque.
Nous cherchons tous désespérément une allumette à craquer dans le noir.
Selon moi, il y a d’autres facteurs qui ont contribué à la génération de l’enfant-Roi. Oui c’est vrai que la religion y est pour quelque chose. Les gens à l’époque avaient peur d’aller en enfer, mais aussi, l’Église avait un gros pouvoir sur le couple. On devait produire des rejetons à la Famille! On ne devait pas dire non à notre mari qui voulait donner un petit coup ici et là. Et comme à l’époque des grosses familles, les hommes trimaient dur pour joindre les deux bouts (et n’étaient pas souvent à la maison), les femmes elles, restaient à la maison, et comme il y avait tellement de travail à la maison, elles n’avaient pas le temps de dorloter ses enfants.
Mais ensuite vint, le confort. Au fil des ans, on a eu les femmes qui se sont prises en main. Fini les réprimandes de l’Église, elles s’en vont sur le marché du travail. Elles deviennent l’égale de l’homme ou du moins tente de le devenir. Et les évolutions technologiques rendent la vie plus facile, et la contraception plus accessible. On fait moins d’enfants, on s’installe dans le confort de notre maison. Et on commence à vivre en couple au lieu de vivre en famille. On a moins d’enfants, on se tappe sur les nerfs, les divorces débutent… et l’enfant-roi nait.
Personnellement, Je suis de l’épode de bobino,et passe-partout est entré dans ma vie à la fin de mon primaire. Alors j’ai connu les émissions éducatives seulement en 5 ou 6ieme année, avec les oraliens à l’école. Et comme ma mère s’est émancipée tôt, j’ai connu la femme au travail et les familles moins nombreuses. Je suis née à la fin de ma génération et au début de l’autre (celle des enfants-roi).
Chaque génération a son lot d’avantages et d’inconvénients. Et bien que l’enfant-roi est une époque difficile, je ne crois pas que cela a fait des adultes pires que d’autres.
À chacun son bagage et ce qu’il décide d’en faire. Se prendre en main ou se laisser faire. Évoluer ou stagner… telle est la question!
C’est drôle comment les émissions de notre jeunesse sont toujours les meilleures. Je ne peux plus compter combien de fois je me suis fait dire que c’était meilleurs dans le temps de la boîte à surprises, que les émissions jeunesse n’ont fait que dépérir après Fanfreluche et Sol et Gobelet.
Je suis partiellement d’accord avec vous monsieur Desjardins, même si je trouve que vous exagérez un peu.
Pour moi, l’apparition de Passe-partout, une émission à la fois divertissante et pédagogique, sonne la fin de l’ennui pour les enfants et aussi la fin du divertissement pour le divertissement pour les enfants. Passe-partout n’est pas la cause de ce changement, mais une manifestation visible d’un mouvement de fond. Désormais, il ne suffira plus d’être seulement divertissant, il faudra aussi que ce soit éducatif. Peu importe que nous écoutions des émissions dépouvues de contenu, les émissions pour enfants seront toutes éducatives.
Les camp d’été sont devenus des camps d’été musicaux ou des camps d’été d’anglais parce que ce n’était pas suffisant de jouer dehors pendant les vacances d’été. Les fins de semaine se sont peuplés de cours de sport, de piano, de danse et de n’importe quoi. Fini les après-midi à se demander quoi faire, à flâner dans la cour arrière ou à regarder les insectes et les nuages. Dorénavant, le temps de nos enfants sera productif.
Avec la sortie du DVD de passe-partout, il est peut-être temps de regarder la situation de nos enfants. Ils ont un horaire de jeune professionnel avec le cellulaire qui va avec. Les parents doivent faire des contorsions pour arriver à mener tout ce bon monde au bon endroit au bon moment. On manque de temps pour tout. Il y a des cas de « burn-out » chez des jeunes enfants.
« Passe vite-vite Canelle et Pruneau »
Pourquoi pas un peu moins vite?
Tant qu’à moi, le bonheur est dans les yeux et dans la tête de celui qui le cherche, de celui qui vit les émotions associées aux évènements de sa vie selon l’éducation de ses parents de même que les influences du cercle d’amis et de la société.
Tant qu’à moi, le bonheur est le regroupement de plusieurs petits moments d’acalmie entre deux grandes périodes où la vie nous fait chier…voilà.
En ce qui concerne la génération « passe-partout »…je dois avouer que quelques individus de celle-ci me font royalement suer…comme ce jeunôt de mon environnement de travail qui se prend maintenant pour le « king » parce qu’il vient d’avoir une job, un nouveau char, une première maison et son premier bébé en route…
Il sait tout maintenant et a tout vu et est devenu imbu de lui-même en rejetant tous les maux de la société sur la génération qui le précède…je sais, c’est le « pattern » habituel…mais faudrait qu’il se souvienne que ce qu’il a appris et qui lui permet de fonctionner efficacement dans son travail vient justement de quelqu’un de la génération qui le précède…
Et ce n’est pas Passe-montagne qui lui a enseigné…
Dommage que vous ne vous intéressiez pas plus souvent à la première catégorie de chronique, ou tant mieux qui sait, parce que pondre une réflexion pareille ne se fait pas à toutes les semaines. Mais je ne sais pas si j’utiliserais le mot médiocrité pour décrire nos espoirs déçus, même si la société nous impose cette image. Je préfère parler d’humanité, une humanité imparfaite, mais une humanité quand même.
Je n’ai pas encore vu Babel, mais deux autres films me reviennent en mémoire dans la ligne de l’article. La société des poètes disparus, pour l’imposition d’un idéal qui finit par devenir une tyrannie, et Joyeux Noël, qui malgré une certaine surabondance de bons sentiments, nous rappelle efficacement que nous avons souvent plus en commun avec les autres que nous n’osons l’admettre.
Même si Passe-Partout a essayé d’apprendre aux enfants à être plus spontanés, plus authentiques, personne n’aime parler de ses problèmes, et concentrés que nous sommes sur nos petits problèmes, nous oublions souvent ceux des autres. Merci pour cette chronique Monsieur Desjardins.
Il y a beaucoup de sujets dans cette chronique, trop peut-être, un vrai Babel. Il y est d’abord question des errances de Martineau qui se comptent plus tant il était capable d’affirmer tout et son contraire sans même sourciller. Il détestait profondément les positions marquées à gauche, mais se targuait du même souffle d’être lui aussi à gauche. Puis, il attaquait des positions de droite en se rangeant subtilement plus à droite encore. Il a critiqué abondamment des médias, ceux d’une seule convergence d’ailleurs pour finalement aller y faire son nid. Ses volte-face étaient sa marque de commerce. Mutatis mutandis, c’est l’esprit jésuite qui se perpétue ainsi, cet esprit frondeur qui est de fait le meilleur allié objectif du conservatisme sous toutes ses formes.
Pilier de cet esprit retors, Martineau aurait donc du se retrouver du côté des défenseurs de Passe-Partout, cette créature du ministère de l’Éducation qui devait lui permettre d’économiser les sommes que la mise en place de maternelles pour les quatre ans lui aurait coûté. Qui croit encore que cette émission pouvait suppléer vraiment à ce manque particulièrement béant dans les milieux populaires! Les bons jésuites du Ministère y croyaient et Martineau aurait donc du logiquement être de leur côté. Pourtant, non. Mais si, quand même un peu, quand il a accepté de bonne grâce le DVD de l’émission, question de patiner un peu encore…
Mais il y a encore mieux comme esprit jésuite et c’est de croire que l’émission Passe-Partout a un rôle de remplacement devant le fait que le ciel s’est éloigné de nous… Vivement Passe-Partout pour que ceux qui étaient censés être la cible prioritaire de cette émission, les enfants des milieux populaires, n’aient pas de sentiments de révolte sur terre si le ciel s’éloigne d’eux. Plus jésuite que cela, tu meurs.
Chronique tristounette. La génération Passe-Partout veut tout parce qu’elle est passée par tout. Tout: le divorce des parents, la dope, le sexe, l’école qui se trompe, l’univers qui ment. La génération Passe-Partout en veut à tout le monde; principalement aux boomers. Régulièrement, dans les journaux, on voit des lettres qui frôlent le désir de rafle boomeresque. On les envoie en camp, on les flingue. S’ils peuvent donc tous mourir qu’on prenne leur place. Moi, j’en ai marre de ce comportement. Il me hérisse. J’ai fait ma vie, j’ai donné ce que j’ai pu. J,ai vécu dans un univers aussi dur que le vôtre. À vous de vous adapter maintenant et de faire votre place. Vous êtes enragés parce qu’au-delà de vos familles, vous n’avez pas tout gratuit. Vous frappez un mur. Et vous ne comprenez pas pourquoi. Si les générations comprenaient ( comme avant) que l’on retire énormément à travailler ensemble à forger un monde meilleur. Gnagnagna…Non.
Vive tout le monde et cherchons ensemble le bonheur.
Approchant l’âge de la cinquantaine, je me souviens de mes émissions de jeunesse et je me demande si les émissions du temps pourraient se trouver une place sur nos ondes en 2006. Bugs Bunny était un être assez chiant, qui vengait lui-même le tort qui lui était causé. THIS MEANS WAR! était l’une des répliques favorites avant de faire sauter la cervelle de ses ennemis comme le Tazmanian Devil ou Yosemite Sam. C’était violent, macho mais surtout très drôle.
Dans notre société puritaine, politically correct un tel personnage serait condamné à tour de bras. Que dire des jouets: GI Joe, Goldorak et les fusils à plomb. Trop violents pour nos jeunes âmes sensibles.
Les vielles séries avainet un élément qu’on retrouve plus dans notre mode de la télé-réalité: de l’originalité. Les personnages, le propos étaient exagérées, abrasifs par moments mais aussi hilarants. Fred Caillou était le Homer Simpson des années 60. On ne tentait pas nous éduquer par force mais seulement de nous amuser.
Comme Sesame Street. Passe-Partout a voulu corriger le tir en épurant le contenu trop violent et niais de nos émissions des années 60. Toutefois, les Lonny Tunes et les vieux épisodes des Flinstones continuent de jouer et demeurer populaires auprès des jeunes et moins jeunes. Qui regardera les vieux épisodes de Passe-Partout dans dix ans?
Je suis un parent de la génération passe-partout. Nous travaillions tous 2 et les fameuses garderies à 7$ n’existaient pas. Pleins de bonne volonté, nous voulions offrir à Petiot toutes les chances d’épanouissement. Passe-partout jouait à l’heure de préparer le souper. On était déjà bien fatigués de notre journée et on savait pertinemment qu’elle n’était pas finie. Nous pouvions donc installer fiston devant son émission et nous offrir le luxe de nous concentrer sur la popotte. Bien sûr, nous gardions une oreille vers le téléviseur, juste assez pour nous rassurer quant aux propos tenus, nous déculpabiliser parce que, en bout de ligne, cela apparaissait comme une stimulation constructive et, enfin, nous détendre puisque l’enfant adorait ça et qu’il avait rarement besoin de nous pendant cette période. Il y avait aussi les matins de w-e, où petit chéri ouvrait seul la télé et regardait son émisssion en grignotant ses céréales. Papa-maman se payaient alors une grasse matinée fort appréciée. Comme j’ai aimé Passe-partout! Ils débordaient d’avantages et je ne leur vois toujours aucun inconvénient. Mais Dieu était déjà mort.
À mon époque, les familles grouillaient d’enfants. Les gens devaient continuellement faire des concessions. Ils comprenaient que chaque individu a des forces, des faiblesses. Ils apprenaient le respect, le partage. D’une certaine manière, Dieu était partout.
Maintenant, il y a un peu plus d’un enfant par famille. Les gens courent en permanence. Les communications sont davantage factuelles, superficielles, voire virtuelles. L’autre paraît de plus en plus loin. On n’a plus beaucoup d’opportunité d’accéder à son émotion. En fait, vient un moment où il est tentant de croire qu’on est le seul à ressentir. On se sent alors incompris, isolé. Et comme Dieu est mort, il n’existe plus de lieu propice au rassemblement, au rapprochement, à la prise de conscience du fait que mon vis-à-vis ressent peut-être la même chose que moi. Ne reste plus que son nombril.
Désolé mon cher Desjardins, je ne vous suis pas. Vous qui avez d’habitude une si belle plume, cette fois, vous la laissez écrire n’importe quoi. C’est comme si c’était du Martineau. Tout et son contraire.
Prenons les choses une à la fois. Martineau s’est fait planter à Tout-le-monde-en-parle! Et puis après? Il avait dit n’importe quoi sur cette émission pour enfant. Il lui avait fait jouer un rôle qui n’était pas le sien. Comme si une émission de télé pouvait être responsable de l’incurie de toute une génération? C’est ça quand on veut seulement faire du bruit au lieu de dire quelque chose.
Et là on en vient au début de votre chronique. Il y en a qui veulent informer et d’autres qui se contentent de témoigner de l’humeur de l’auteur, dites-vous. Et vous préférez généralement la seconde, insistez-vous.
Hé bien, il est là le problème! Si Passe-Partout témoignait de notre volonté de prendre les enfants par la main, de les materner et d’essayer, d’une façon ludique d’inscrire quelques enseignements élémentaires dans leurs petits cerveaux, ce n’était quand même pas si grave. Apprendre quelques notions de civisme, de vie en collectivité aux poussinots ne pouvait quand même pas en faire les idiots que Martineau s’amuse à décrire. Et puis, ce n’était qu’une émission. Une parmi tant d’autres.
Là, ce que je décrie, moi, c’est toutes ces tribunes d’humeuristes. Tous ces lieux d’esclandres, ces pièges à fanatiques qui polluent nos médias. Plus moyen d’avoir de l’information sans que Machin truc nous livre son opinion. Et l’Autre, son opinion sur l’opinion du premier. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus que l’écho de l’écho. Que du bruit, vidé de tout son sens.
Je crois que cette tendance au bruit nuit davantage à notre société qu’une seule émission dite éducative qu’on se plait à dénigrer. Passe-Partout n’était pas tout. Ce n’était qu’une option parmi les autres émissions pour enfants.
Mais les chroniques d’humeur, il y en a partout maintenant. Est-ce mieux?
Chronique très dense et presque universaliste. Par où commencer? Pour en finir où très exactement? Pour continuer tout simplement, car la roue ne s’arrête jamais, elle tourne constamment contre vents et marées, beau temps mauvais temps. Cette semaine Monsieur Desjardins à sans doute voulu trop en écrire, d’où cet incontournable labyrinthe mythologique qu’est la vie.
On hérite tous quelque chose de quelqu’un, c’est inévitable. Tout s’imbrique dans une symbiose impossible à démontrer ou à prouver théoriquement comme on le ferait pour un théorème. Chacun y va de son interprétation ou de sa compréhension selon son vécu. Toutes sont pertinentes et justes car elles coïncident avec la vie de tous et chacun même si elles sont dissemblables ou inégales dans leur contexte. Bref, on peut tergiverser longtemps sans jamais trouver le fond du puits tellement le sujet est vaste et inépuisable.
Voilà qu’à mon tour je me fais universaliste. Nous n’avons pas le choix et Monsieur Desjardins à bien raison. Au fond c’est un peu comme si on tournait en rond mais avec l’espoir de résoudre tous les problèmes du monde. A l’impossible nul n’est tenu et chacun est capable de faire lui-même ce dont il peut dans la mesure où il est convaincu d’apporter quelque chose de positif d’où le dicton: On fait ce qu’on peut, pas ce qu’on veut.
Il y a la gamme des « si j’avais » et toutes leurs éventuelles conséquences qui finalement ne riment à rien puisque tout cela n’est que supposition. Comme on le sait la réalité virtuelle est toute autre et personnellement j’ai moi-même encore parfois du mal à me retrouver sur mon clavier. Les touches sont multiples et leurs possibilités vont à l’infini. Autant dire que l’on se découvre soi-même au rythme de notre propre existence.
C’est grâce à l’astuce d’Ariane si Thésée a réussi à se sortir de ce labyrinthe mythique. On a tous un Minautore à vaincre pour vivre ou survivre. Le fil est si ténu que parfois si on s’écoutait, on le couperait net fret sec.
Est-ce que le problème réside vraiment en l’absence de Dieu ou en l’omniprésence d’un dieu que l’on appelle travail?
Peut-être que passe-partout était trop ragnagna ou je ne sais trop quoi encore, mais ne voulait-on pas inculquer aux enfants des connaissances dès leur plus jeunes âges pour qu’ils puissent plus tard, être performant. Que l’on dise ce qu’on voudra, passe-partout à marquer toute une génération, en bien, en mal je ne sais pas. Mais ce que je sais c’est qu’elle répondait à une demande de certains parents. Si on y pense vraiment est-ce que ce qui a pris la relève quelques années plus tard notamment les télétubbies c’était mieux???Pas certaine.
Pour en revenir au Dieu travail, je crois que passe-partout reflète une société ou c’est un crime de faire autre chose que quelque chose qui puisse être productif. Et ça, c’est mal!
Mon cher Desjardins vous frappez en plein dans le mille . Le bon peuple doit avoir une idole , un veau d’or , un gourou , bref quelqu’un ou quelque chose à adorer , à aduler . À votre époque c’était Passe-Partout . Je ne pense pas que le coffret DVD soit pour les enfants d’aujourd’hui qui sont déjà habitué à trucider les méchants avec leurs consoles électroniques alors que vous aviez le pac man . Une marionnette de grand papa Bi ou de Canelle ou Pruneau ne les intéressera pas , je pense .
Pour vous les nostalgiques de cette génération qui n’a pas appris à lire ou écrire , cobayes du Ministère de l’Éducation , vous pourrez revivre votre enfance et mettre du soleil dans votre journée . Je me mets à votre place , moi qui suis d’une génération d’avant . Nous aussi nous avions nos héros . Gilles Pelletier en sergent de la Gendarmerie Royale qui nous destinait tous à entrer dans la police ou encore ce Pierre Lemoyne d’Iberville pourfendant les Anglais à la Baie d’Hudson ou même Bobino et son Tapageur ou Camério .
Le monde ne change pas tant que çà à bien y penser .
Je n’avais pas vu le film Amores Perros du réalisateur Alejandro González Iñárritu. Par contre, j’avais vu 21 grammes, j’avais bien aimé ce film à cause des histoires totalement différente qui se regroupaient à la fin pour n’en faire qu’une seule. J’avais cependant trouvé ce film lourd et très touchant. C’est la même chose pour le film Babel, il posède les mêmes forces que 21 grams, mais il est lui aussi très lourd et difficile à regarder pendant 2h30. Ce film raconte l’histoire de trois personnes vivant dans trois pays différents mais ayant tous un lien ensemble. Il y a un couple américain qui sont en voyage au Maroc, des enfants américains visteront le Mexique avec leur nourisse et son neveu qui vont à un mariage. Et finalement, une jeune japonnaise soude et muette dont la mère vient de se suicider se fait questionner sur son père qui avait l’habitude de chassé au Maroc. Toute ces personnes et un fusil font l’histoire de ce film, je ne veux pas en dire plus car ce serais dévoillé les liens et cela enlèverais l’effet de surprise du film.Avant de voir le film, j’avais beaucoup d’attentes, le film ne m’a aucunement dessus. Je m’attendais à une solide performance de Gael García Bernal et j’en ai eu une. Bernal n’est pas aussi présent que dans Carnet de voyages, mais il est très efficace. Brad Pitt et Cate Blanchett sont également très bons. Brad Pitt est vieilli dans ce film et livre très bien ses émotions, c’est un genre de rôle que Pitt n’a pas l’habitude d’attaquer. Blanchett quant à elle n’est pas très présente dans le film mais la chimie avec Brad Pitt est très bonne, on voit que ce sont deux excellents acteurs. Par contre, les deux révélations de ce film sont pour moi les actrices Rinko Kikuchi et la dame dont j’ignore le nom qui joue le rôle de la nourice mexicaine. Rinko Kikuchi est formidable, elle joue magnifiquement bien son rôle de sourde et muette traumatisé par la mort de sa mère. Ses émotions passent de toute les façons même lorsqu’elle écrit ! À voir!
Peut-être qu’en effet, Passe-Partout versait trop dans la rectitude politique. Je ne sais pas. Je l’ai toujours regardé avec des yeux d’enfants et ses yeux-là ne savaient pas ce qu’était cette rectitude-là.
Ce qui m’a autrement plus fait suer de Martineau à « Tout le monde en Parle », c’est qu’il a osé se mettre à chiâler que « Passe-Partout » avait contribué à bourrer le crâne des pauvres petits enfants chéris qui revenaient de l’école où ils avaient déjà appris des tas de choses toute la journée.
Or, en tenant ce discours, il omettait deux faits :
1. « Passe-Partout » s’adressait, au départ, aux enfants issus de famille défavorisées et peu scolarisées.
2. Les enfants qui écoutaient « Passe-Partout » AIMAIENT regarder cette émission. Personne ne le leur demandait, contrairement à ce que Martineau a soutenu.
Ce qui me frustre d’autant plus, c’est que ce même Martineau passe son temps à se plaindre que les Québécois n’ont ni culture, ni connaissances et qu’ils devraient prendre exemple sur leurs cousins Français qui, eux, possèdent vocabulaire etoffé et science infuse.
Il faudrait qu’il se branche.
Être nuancé, c’est bien. C’est excellent, même.
Être versatile ou opportuniste, ça écoeure.
J’aime les gens qui expriment leurs convictions profondes : ceux qui disent ce qui fait leur affaire quand ça fait leur affaire ont tendance à me taper sur les rognons.
M. Desjardins, vous m’avez aujourd’hui convaincu de votre qualité de chroniqueur. En effet, je vois dans vos réflexions une passion pour l’ouverture et la réflexion. Je ressens aussi une urgence à la manière d’un cri sourd dans le vide ou comme vous dites à la manière d’une lueur d’allumette dans le noir. Vous cherchez précisément à voir aussi loin que possible du bout de votre nez, une passion certes extraordinaire par le temps qui court. Continuez d’être exemplaire et vous changerez le monde à la mesure de votre effort.
Je me propose de poursuivre votre réflexion avec beaucoup de joie. Dieu est mort, mais Nietzsche aussi. L’épée qui tue est le nihilisme moderne. Ce qu’il reste? L’humain seul en face de lui-même et de son monde. Ce qu’il peut, ce qu’il veut, et pourquoi, cessent de trouver réponse. Le bonheur se fait naturellement absence. Triste cependant le constat que l’humain soit aveuglé par le bonheur comme une mouche par une lampe 100W. Babel est certes le film suprêmement contemporain. Il montre la souffrance et le désespoir. Il porte le message d’espoir, mais ne donne pas encore de solution.
Nous sommes plus de 1000 milliards d’humains à souffrir, et non pas 7. Méditez! (tous sur la même planète) L’art aussitôt qu’en grèce antique produit la tragédie pour communier collectivement l’intensité de la vie qui commande l’esthétique vrai pour tous. Le beau trouve enfin son essence dans le coeur humain. Michel Tremblay produit le beau de ce que nous jugeons honteux et bas, misérable et douloureux. Il disait que le bonheur ne produisait jamais. Méditez à nouveau!
L’humain LUCIDE ne recherche JAMAIS le bonheur. Il ne se refuse JAMAIS la souffrance. Il veut seulement vivre intensément et embrasser la vie d’amour. Il veut devenir ce qu’il est, comme disait Pindare. Il veut un sens vrai. Aujourd’hui, il est conscient de son ridicule en face du mensonge religieux. Enfin! Le salut de l’homme requiert une réhabilitation de la foi en soi, en ses RESPONSABILITÉS.
Dans notre société postmoderne québecoise où l’indifférence presque généralisée à l’égard de la religion est un fait, il reste d’après moi encore les mythes culturels qui lui sont rattachés et ils continuent d’alimenter des croyances qui, elles, ont une redoutable efficacité. On n’échappe donc pas à l’interrogation sur l’idée de Dieu. La question de Dieu concerne même l’athée qui se détourne de la religion car le monde dans lequel nous vivons reste gouverné en grande partie par des principes tirés de la religion.
Ceci étant dit, j’ai envie de différencier bonheur et plaisir, qui sont si souvent confondus lorsqu’on parle d’un sujet aussi grave que le bonheur! Dans ma conception très personnelle du bonheur, celui-ci est différencié du plaisir et de la joie par cette euphorie dont nous tirons du résultat d’une action, de la satisfaction d’un désir. Le bonheur c’est en réalité un état d’être, un état d’équilibre paisible, un état fait de contentement, de plénitude apaisée d’une conscience de soi…
Par rapport à la doctrine que la religion nous envoyait au Québec lorsqu’elle avant mainmise sur tout et tous, ou encore tous ces messages que la pub et les faux prophètes post-modernes porteurs de fausses vérités nous balancent aujourd’hui, il n’est pas facile de retrouver cet équilibre, plutôt fragile. Les doctrines et les dogmes ne sont pas là pour aider le peuple à être heureux bien au contraire!
Malheureusement, on apprend que le bonheur, c’est une foule de chose, du matériel à la situation sociale, en passant par ce que les autres pensent de nous. On oublie trop que celui-ci est sans histoire…
Nous naissons seuls et nous mourons seuls.(Même si « seuls »est pluriel!)
On dirait que nos ancêtres avaient créé leurs Dieux à leurs images et à leurs ressemblances…mais qu’ensuite qu’ils en étaient venus à un consensus qu’il n’y a « qu’un seul Dieu qui règne dans les cieux »!Ils auraient déclaré cette vérité à leurs enfants et qu’ils auraient tous cru…la même chose en même temps!
Quand notre société vivait surtout à la campagne les gens souriaient plus …plus souvent C’était des sourires d’accueil de l’autre;des genres de « Bonjours » collectifs à tous et à chacun. Les gens se regardaient dans les yeux en marchant sans hâte et cherchaient à se reconnaître entre eux.Le consensus social et religieux était une force de protection,de survivance et un mode de vie en général.
Aujourd’hui nous sommes « arrivés en ville »!
On dirait que chaque individu a recréé son Dieu à son image et à sa ressemblance…et que ces Dieux changent selon les vents et les marrées.Je crois même que plusieurs recherchent à se créer un Dieux impossible.C’est un peu comme si la recherche de Dieu était devenu une recherche du farfelu ou une forme de démence…Dans la rue les gens sont toujours très pressés. Ils marchent mais ne se regardent plus dans les yeux de peur de voir ou d’être vu par quelqu’un d’étrange…et il faut se méfier de tous les étrangers.
Comme nous sommes maintenant tous des étrangers alors on se méfie tout le temps de tout le monde, même de notre hombre!
Ceci étant une pensée que j’ai écrite en 2000.
Nous en sommes malheureusement là. Ce n’est que dans des moments de grandes catastrophes que notre humanité se réveille, comme si seulement un choc électrique pouvait être efficace à nous faire réagir.
Les grandes pressions sociales en la course à la surconsommation et en l’exigence d’une performance démesurée ont fait de nous des êtres trop occupés pour s’occuper des autres et pour se pencher sérieusement sur la résolution de problèmes par la prévention. Ça je ne pense pas que Passe-Partout y soit pour quelque chose.
Une autre pensée que j’ai écrite en 2004. J’aime bien les pensées.
» Notre bonheur réside en le bien-être du plus grand nombre. »
On ne s’en sortira pas sans le retour de la valeur de l’entraide au moment opportun.
Bonsoir M. Desjardins,
D’abord un aveu : je n’ai pas lu votre texte en entier. Pourquoi, demandez-vous ? Bah, ça ne compte pas vraiment, mais c’est que, voyez-vous – et prenez ça pour ce que c’est, c’est-à-dire un détail plutôt insipide -, je ne lis jamais les critiques d’un film, à moins de l’avoir déjà visionné. En la matière, je ne suis pas intéressé par l’opinion de l’autre si je n’en ai déjà une moi-même.
Bon, cela étant dit, je vous promets qu’après avoir vu Babel, je vais revenir à votre texte pour lire le passage que j’ai ignoré.
D’ici là, je crois bien avoir saisi une partie de votre propos. Aussi, laissez-moi vous parler du bonhomme entendu à notre radio toute canadienne, plus tôt en revenant du travail. (Autre aveu : je ne me souviens pas de son nom, mais ça non plus ce n’est pas grave puisque je le retrouverai sûrement quelque part, à un moment donné, si ça se trouve en lisant vos lecteurs). Pour vous aider à le situer, semblerait qu’il a été le premier à parler de résilience chez l’humain. Un psychologue, à n’en pas douter. Habituellement, je suis rétif à écouter ces gens sans rouspéter, car souvent ils m’agacent avec leurs certitudes téméraires sur le comportement humain.
Toujours est-il que le bonhomme affirme que la science peut éclairer la sérotonine libérée par nos neurones, ce qui permettrait d’indiquer l’emplacement exact du bonheur et du malheur dans notre cerveau. Un peu hallucinant, je vous le concède, mais je souhaiterais tellement qu’il ait raison, que le tout soit corroboré par des neurologues ayant étudié la question, et qu’ils aient tous raison dans leur unique conclusion !
Ce serait là me semble-t-il quelques allumettes craquées dans le noir de ce qu’on appelle le mal de vivre, non ?
Et qui sait, peut-être cela nous épargnerait d’entendre ces sottes analyses anthropologiques sur Passe-Partout, ou encore celles, inqualifiables et déconcertantes, portant sur la sexualité de Tinky-Winky ? Ou encore…
Serait-ce le vide et le néant, comme dirait J-P. Sartre? Depuis, le départ de : «Monsieur Richard Martineau»? C’est donc, le nihilisme total, même avec le coffret de passe-partout? Je ne voudrais pas faire partie, de ceux qui aiment faire du sarcasme, c’est l’appât de la faiblesse incarné! Vous savez, que : «Monsieur Martineau», avait le sens de la provocation, à tort ou à raison! À tel point, que même à l’émission de : «Tout le monde en parle, de G.A. Lepage», cela lui a valu une bonne engueulade, avec les très célèbres : «Passe-partout»! Ne croyez-vous pas, que cela était un tantinet volontaire, de la part de l’animateur? Cela a donné, un excellent spectacle pour se terminer, dans de beaux câlins, à qui mieux, mieux! Encore une fois, personne ne remet en doute, que «c’était une émission, qui était pilotée par le Ministère de l’Éducation du Québec»! Bien au contraire, en tant que Québécois, nous en sommes tous, très fiers! Mais, de là, à nous faire dérivé jusqu’au «BONHEUR», pour tomber dans le : «DIEU EST MORT» Ah bon? Qui ne connaît pas la très célèbre phrase de : «l’abbé Meslier», dans laquelle il souhaitait, que tous les nobles fussent pendus et étranglés avec les boyaux des prêtres? Alors, puisqu’on ne croit en aucun Dieu, mais. tout en demeurant fidèle parce que, on reconnaît une certaine tradition, une certaine Histoire, dans lesquelles s’incarnent des valeurs judéo-chrétiennes, qui sont les en quelque sortes les nôtre! Nous voilà donc prit, dans l’enjeu de faire semblant à? Ou, il en ressort, qu’il vaut mieux l’amour que la guerre, que la lâcheté, le pardon que la rancour de l’autre que soi! Alors, je ne doute pas, que vous reviendrez Monsieur : «Desjardins», avec plus «gaieté». Car vous possédez, une personnalité digne, de continuer sa chronique. Ne soyez donc pas si… «RAGRAGRA»!!!
C’est plutôt drôle de voir que suite à un petit commentaire plutôt irréfléchi dans une émission à polémiques, on puisse réussir à remettre en question non seulement la qualité d’une émission d’enfant (émission qui plaisait aux enfants, sans contredis !) mais aussi qui soumet un espèce de remise en question sur les valeurs et être ou de ne pas être heureux, seuls.
C’est même plutôt très comique de voir que des adultes puissent juger une émission pour enfant telle que Passe-Partout, émission qui n’ont même jamais eu l’occasion de regarder ou d’accompagner leurs propres enfants. Entre vous et moi, les meilleurs juges pour une émission d’enfants devraient être les enfants !!! En fait, j’ai du mal à imaginer qu’une demi-heure de télé par jour d’une emission telle que passe-partout pourait brimer l’imagination des enfants et leur bonheur…
Dieu gardait peut-être les gens en vie mais il ne faisait pas en sorte de leur assurer un bien-être au quotidien. Quand Dieu régnait, les femmes ne survivaient pas toujours à leur quinzième accouchement qu’un prêtre bien intentionné (sic) lui avait prescrit de faire. Quand Dieu régnait, les minorités étaient proscrites et on imposait une ligne de vie dans laquelle tous ne se reconnaissaient pas.
La société actuelle ne s’est peut-être pas ajustée idéalement à la mort de Dieu mais le potentiel est présent. Avec la mort de Dieu s’est accrue la présence du capitalisme. Les riches de plus en plus riches et les pauvres constatant de plus en plus l’écart. Rien pour aider à remonter le moral. Avec la mort de Dieu, un accès illimité aux nombreuses catastrophes internationales. Rien pour se sentir en sécurité. Le passé peut nous permettre de mieux nous comprendre mais le passé peut aussi nous garder dans une stagnation si nous y restons branché sans regarder ailleurs.
Je ne connais pas Passe-Partout. Je suis d’une génération qui a raté le phénomène par quelques années seulement. Mais je sais que son succès lui apporte sûrement son lot de détracteurs qui ne peuvent supporter le succès des autres. Un peu comme Enjeux le démontrera dans son reportage sur le succès interplanétaire de Céline Dion.
Dans notre grand désir de ne culpabiliser personne, nous tenterons maitenant de diaboliser le bonheur pour en faire le grand responsable de nos attentes déçues. Mais le bonheur ne demande rien d’autre qu’un peu de prise de conscience. Il ne demande rien d’autre que d’éviter le conformisme pour trouver ce qui nous anime, chacun individuellement. Le bonheur se trouve dans la satisfaction de nos choix de vie. Mais si nos choix de vie copient ceux de Céline ou de Passe-Partout, la déception nous assaillera sans aucun doute. Le bonheur nous demande de pouvoir nous satisfaire peu importe l’opinion des gens autour de nous. Le bonheur nous demande de nous respecter.
Je ne suis plus croyant même si je me réclame du message d’amour du Christ, le seul message qui fit évoluer l’Occident. Cependant, une fois que j’ai dit celà, je me met à la place d’une personne pauvre et désavantagé par la vie et je me demande comment je réagirais. Là je comprend pourquoi les religions existent si fortement dans les pays pauvres car sans Dieu quel désespoir! C’est ici que je viens au « Dieu c’est moi » d’Alphonse de Châteaubriant qui imagine tous les êtres humains de tous les temps, entassés sur la planète et criant Moi, moi, moi. Je récupère ce texte pour tenter de répondre à monsieur Desjardins: et si cette alumette pour craquer dans le noir c’était la solidarité de tous les êtres humains pour vivre heureux sur notre fragile planète. Une caresse n’est-elle pas la réponse à la solitude de l’autre et à la nôtre?
Ne pas comprendre la génération qui nous à précédé et pire encore être désabusé de la génération qui nous suit est très contemporain.Le jugement est si facile quand on ne s’identifie pas à une mouvence et à une mode. L’affrontemnt entre les X et les Y doit avoir lieu et je me dis enfin. Les X pensait que l’on serait solidaire dans la haine qu’ils avaient des Baby-Boomer., et quand ils constatent que ce n’est pas le cas eh bien ils nous catalogue.
Je vous le dis mes chers grands frère.. vous n’aves pas su batir un monde votre image et bien payez maintenant. Vos années 80 ont été ce qui à pu être de plus pathétique d’un point de vue culturel et social et bien payer maintenant. Vous n’êtes pas des références pour les Y eh bien payez maintenant. Vous ne savez que dire sauf critiquer ce que nous sommes les Y. Des égoistes… eh bien non nous controlons les ONG ( 25-35 ans ), nous controlons la culture ( Dumas, Les Cowboys Fringants)
L’environnement est à l’ordre du jour … grâce à qui??? Eh bien les Y. Passe Partout nous à fait comprendre … Fais le toi même… tu es capable… Parles en… dis -le… accuse … prends ta place…
Nos grand-parents étaient nos modèles
et vous les X qui sont-ils???
lettre morte!! comme votre génération
On vous fait peur? Mais vous nous avez créés!
Je suis une génération Bobino ,boîte à surprise et un poste de télé sur l’antenne. Bravo M Desjardins en plein dans le mille. C’est sûr que tout doit être éducatif et politiquement correcte. Tout le monde doit porter un casque et on n’est plus vieux mais du troisième âge. Les enfants modernes n’ont appris le mot non que pour le dire à leurs parents. Ceux-ci se sentent coupable de n’avoir donné que 50 cadeaux à Noël (tous approuvés bien sûr) sans oublier la fête d’enfant pour laquelle ils continuent de payer espérant avoir mis le compte à zéro avant la prochaine.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué . Un bulletin avec des notes et des pourcentages. C’est sûr qu’il faut pas traumatiser le petit il pourrait en souffrir plus tard. Il va en souffrir plus tard.
Un jour arrivera ,qu’il doive travailler pour gagner sa vie. Lorsque le jour de ses 40 ans il envisagera de partir de chez ses parents, parce que ceux ci commencent à être trop d’ouvrage à s’occuper ,il confrontera un vieux patron qui lui donnera un travail dans lequel il aura oublié le caractère éducatif ….
Une de mes tantes qui est maintenant morte ( et non pas partie ) me disait souhaiter vivre vieille pour voir jusqu’ où l’imbécilité humaine se rendrait. Malheureusement elle n’est morte qu’à 89 ans.
La religion comme ma génération et celles me précédant fut en quelque sorte une source de
bien être par moment. Comme tout était péché ,rien de telle qu’en commettre un pti de temps en temps pour vivre sur la corde raide ( on nous disait qu’il fallait pas mourrir en état de péché) jusqu’à la prochaine confession. La religion fut un instrument de pouvoir à bien des égards mais a aussi engendré des gens intègres qui croyaient en la mission qui leur était dévolue. Dommage que le principe de base ne fut respecé justement que par la base.
Peut-être est-ce vrai que la vérité engendre la haine mais le mensonge encore plus.
Quand j’ai lu que « le mal est probablement une conséquence directe de la mort de Dieu », c’est là qu’en moi, un flot de pensées a déferlé. Les histoires de Passe-Partout franchement ne m’apparaissent pas comme essentielles pour l’évolution de l’homme… Dieu ne peut pas mourir. Je crois plutôt que l’on meurt à Dieu et que l’on paye cher pour cela. L’amour est toujours là, gratuit et partout. J’ai 29 ans et je suis mère de 5 enfants (7,6,4,3,1ans). Ils sont beaux et brillants, bourrés d’imagination et de drôles d’idées. Ils me rendent mille fois l’amour que j’ai pour eux à chaque jour. Ce sont eux qui font que je trouve ce monde porteur d’espoir. En les acceuillant sur terre, j’étais consciente de la grande responsabilité que cela implique. Je suis heureuse d’être mère. Mais triste, si triste de me rendre compte qu’ils seront confrontés à une réalité qui sera de plus en plus difficile. Tout ce que je leur souhaite est de ne pas perdre leur poésie et leur capacité de remercier le ciel d’être en vie chaque matin comme un grand privilège et qu’ils sauront se servir de leur grand potentiel créatif pour arriver à transcender tout cela et aimer et aider autour d’eux. Dieu ne peut pas mourir, nous, nous mourrons et laissons des traces derrière nous..en mal aimant les enfants et en s’éloignant toujours plus de l’essentiel, de nous même, les traces seront lourdement ancrées..Je ne crois pas que l’on doit dire que de rêver du bonheur est une si grosse erreur, mais d’avoir l’impression qu’il est achetable et facile, ça c’est grave.Aimer, grandir, fonder une famille est un travail au quotidien. Sachons donc nous aimer, sachons donc faire les sacrifices qu’il faut pour que nos enfants soient équilibrés et aimants. Pour qu’ils aient la force de vivre leur vie sans en arriver au désespoir. Je suis heureuse d’être mère et si triste à la fois de penser à la misère qui grandit comme les déserts.Ce n’est pas Passe-Partout qu’il faut blâmer, c’est nous même de s’éloigner de l’essentiel.
J’ai regardé cette émission lorsque j’étais jeune.
Je conserve de ces émissions que de bons souvenirs et de saprés bonnes questions sur certains dialogues loufoques entre Canelle, Pruneau et Grand-papa Bi et la teneur de certaines contines mémorables comme « les poissons vivent dans l’eau ».
Mais jamais il ne me serait venu l’idée loufoque d’associer cette émission, ou plutôt devrions-nous dire ce phénomène télévisuel, à un truc moche comme le concept de l’enfant-roi.
Premièrement, parce qu’il n’y a aucun rapport entre l’émission de télévision et le comportement dictatorial d’un enfant à qui on a oublié de rappeler qui était la figure d’autorité reconnue dans une maison.
Deuxièmement, la solitude que l’on ressent face à la télévision une fois adulte, on ne la ressent pas lorsque l’on est enfant. L’enfant passe à travers l’écran. Il vit les aventures qu’on lui raconte. Il répond aux questions qu’on lui pose à la télévision. Voilà pourquoi on a souvent appelé la télévision la « gardienne d’enfants » de l’après-babyboom.
Troisièmement, la poursuite du bonheur, monsieur David, n’est pas un idéal partagé par tous. Pour ma part, ce que la télévision m’a appris lorsque j’étais rivé devant l’écran, c’est comment vivre au-delà de sa propre personne. Comment vivre en héros.
Et mes émissions préférés étaient Skippy le kangourou, Le Vagabond (avec le chien husky aux yeux bleus, Lobo), Albator, Goldorak, Le Petit Castor, Capitaine Flamme, etc.
C’est pourquoi, lorsque je suis tombé sur cette citation géniale de Arthur Schopenhauer « Ce à quoi un être humain lucide et conscient peut aspirer de mieux dans sa vie, ce n’est pas le bonheur, mais une vie héroïque », j’ai fait mon choix.
Et l’héroïsme reviendra aussi certainement que la nuit succède au jour et le jour à la nuit. Aussi sûrement que la terre tourne autour du soleil et non le contraire.
Pourquoi? Parce que les héros sont des êtres flamboyants, des êtres de lumière qui brillent dans la nuit. ;-)