Est-ce parce que nous dormons depuis trop longtemps que notre pas est si mal assuré et que notre jugement déraille?
On reprend exactement là où on a laissé la semaine dernière. Enfin, peut-être pas puisqu’il s’est passé une manif à poil, le chaos à Victo, une entourloupe menant à une entente avortée, et maintenant…
Et maintenant quelque chose qui ressemble à un cul-de-sac. Encore.
Au-delà de l’évidente fatigue de l’actualité, qui a perdu l’habitude des sujets qui s’étalent sur plus de trois jours sans discontinuer, la durée de ce conflit qui oppose les fédérations étudiantes et le gouvernement sert d’extraordinaire révélateur. Devant nous, tous les jours, c’est le bilan de santé de la démocratie qui est fait.
Alors, docteur?
Disons que je nous trouve un peu mêlés. Hagards comme le type qui s’éveille d’un long coma, dans un téléroman d’après-midi, et qui aurait perdu ses repères.
Par exemple? J’évoquais la semaine dernière l’inconscience d’une frange de citoyens qui, aveuglée par sa haine du mouvement étudiant, se découvre une passion soudaine pour le Parti libéral. La manipulation du conflit autour de la hausse des droits de scolarité est venue magnifier le dégoût des uns pour Jean Charest, mais aux autres, elle est parvenue à faire oublier tous les déboires des dernières années d’un règne pitoyable. Ici, il ne s’agit pas d’être pour ou contre la hausse, mais seulement de ne pas être dupe de la game qui se joue sur le dos de nos sentiments. Parce que la manipulation des masses est surtout une affaire d’émotions.
Mais bon, comme personne n’a le monopole de la niaiserie, il paraît que Richard Martineau inciterait à la haine, ai-je lu sur un blogue pour justifier qu’une manif se soit intentionnellement arrêtée dans sa rue l’autre jour. Disons que c’est ce que j’ai entendu de plus grossier depuis qu’on a comparé CHOI-FM à la Radio des Mille Collines.
Nous manquons de repères, disais-je, alors on tire partout et n’importe comment.
Pour revenir à Richard (je l’appelle par son prénom, puisque nous nous connaissons un peu), même si lui et moi sommes en profond désaccord la plupart du temps, cela ne l’empêche pas d’avoir dit une chose avec laquelle je suis rigoureusement d’accord à propos de la présente situation: à la fin, quand on oublie les jeux de pouvoir, ce qui reste, c’est un conflit entre la gauche et la droite.
Le gouvernement l’a instrumentalisé à mort. Les syndicats l’ont récupéré et viennent jouer aux grands frères un peu «creepy» des assos étudiantes. Au milieu, il est du devoir de la population de s’informer, de s’outiller pour mieux comprendre et faire des choix éclairés plutôt que de recracher la pensée prédigérée des faiseurs d’opinions. En démocratie, l’éducation, ce n’est jamais terminé.
«La politique n’est pas un long fleuve tranquille», a dit Jean Charest en ouverture de son congrès tandis que sa police canardait des manifestants avec des gaz et des balles de plastique. Là encore, je suis rigoureusement d’accord.
J’ai le sentiment qu’on a cependant confondu paix sociale et coma politique. Depuis trop longtemps, le Québec avance en titubant, comme un zombie. Nous nous laissons glisser au fil de l’eau, espérant que les changements se feront tout seuls, comme les marées, que l’État assainira ses finances sans que cela ne trouble qui que ce soit, que les politiciens cesseront leurs petites fourberies partisanes pour que triomphe le bien commun… Ou alors nous avons simplement sombré dans un profond défaitisme qui nous empêche de croire à mieux.
Pendant ce temps, des partis du centre-mou prennent des décisions relativement consensuelles et gouvernent par sondages comme on navigue à vue, sans destination précise. Le Québec est un vaisseau fantôme, un bateau ivre.
J’ai lu quelqu’un qui suggérait l’autre jour, dans Le Devoir, que la crise va peut-être amener le Québec à maturité et le faire sortir de l’adolescence. Je ne suis pas certain de ce que c’est censé vouloir dire exactement. Ce que je sais, par contre, c’est qu’il y a une bande de jeunes qui est en train d’essayer de reconfigurer les limites du système dont elle hérite. Vous pouvez lui reprocher ce que vous voulez, être en désaccord avec toutes ses positions. Mais vous ne pouvez pas lui refuser ce mérite: celui de nous avoir réveillés d’un trop long sommeil.
JE CHANTE COMME UN COYOTE – Allumez un lampion, achetez un billet de 6/49: au mépris de toutes les probabilités, Marc Simoneau et moi sommes d’accord pour une deuxième fois en autant d’années.
À l’annonce d’une entente qui garderait les Coyotes à Phoenix et priverait Québec d’une équipe, l’ancien animateur radiophonique converti en mascotte du maire Régis Labeaume accusait cette semaine les journalistes sportifs et les médias locaux d’avoir alimenté l’espoir de ceux qui ont soif de hockey et de bière à 10$ en laissant entendre que le départ des Coyotes en direction de Québec ressemblait de plus en plus à une formalité.
On ne compte plus les concours et promotions (Journée bleue, J’ai ma date, J’ai ma pelle, Nordiques Nation), les déclarations outrancières et l’enthousiaste wishful thinking dont ont fait preuve certains médias qui tirent profit du retour (possible) du hockey à Québec.
Pleurez pas, les boys. Vous pourrez encore organiser des tirages de pizzas ou de t-shirts à l’effigie de votre station pendant les parties des Remparts au nouvel amphithéâtre.
J’espère pour les joueurs que les Coyotes resteront à Phoenix. Pas mal plus intéressant d’habiter sous le soleil de l’Arizona que dabs cette ville que ceratins joueurs qualifiaient de »Sibérie du hockey » Mais comme tu dis si bien , nos ti-coones des radio-poubelles pourront quand même se divertir avec du hockey junior bas de gamme et 2-3 hot-dogs à la main. Sans oublier les gros Coke!.
Mais pour revenir à des choses plus sérieuses, force est de constater que le Québec est très divisé.
C’est effectivement un débat gauche-droite. Nous n’y somme pas habitué. J’ai un peu peur que notre absence de culture du débat gauche-droite soit en fait une absence de culture du débat.
Notre éternel débat sur la question nationale nous ont habitué à une rhétorique de sourds. Les gens se sentent souverainiste ou fédéraliste. C’est un débat d’identité. Il n’y a pas de place à l’argumentation. Les seuls discours tentaient de rassurer les indécis sur les conséquences de l’une ou l’autre options. Ça n’a jamais été un dialogue.
Pour ce qui est des question gauche et droite, par contre, il serait possible de descendre de nos grand chevaux et de débattre intelligemment de ces questions. Ce terrain d’argumentation est largement balisé, il a été visité par beaucoup avant nous. J’espère qu’on va y arriver, c’est le Québec dans son ensemble qui s’affaiblit dans la situation présente.
Moi aussi je constate que ce débat gauche-droite nous paralyse en ce moment car il empêche toute possibilité de dialogue. C’est presqu’impossible de prendre position dans un débat de société sans être automatiquement taxé de « pelleteux de nuage de la go-gauche » ou de « facho-réactionnaire de la droite ».
Si on veut grandir comme société, il faut absolument qu’on trouve le moyen de transcender ces étiquettes afin de parvienne à avoir un vrai dialogue.
Dans les 70 il y avait ce slogan d’une cie de bière: « On est 6 millions, faut se parler ». Aujourd’hui on pourrait se dire: « On est 7 millions, faut s’écouter »…
Je suis surpris de vous savoir d’accord avec Martineau sur une réduction gauche droite du conflit étudiant. Il me semble que le plus bas populisme consiste essentiellement à simplifier jusqu’à la bêtise extrême toute situation politique et sociale. Ce dualisme dans lequel on nous ramène sans cesse est un outil de manipulation utilisé par les dictatures et autres sectes idéologiques, ne laissant aucun choix, aucune nuance sinon l’une ou l’autre des alternatives : l’une acceptable pour l’un et inacceptable pour l’autre. Le but étant de polariser, diviser, remporter, conquérir, dominer. Entre le ciel et l’enfer, le vrai et le faux, les indiens et les cowboys, les gagnants les perdants, les bons les méchants, il y toute la place pour réfléchir, ressentir, espérer, aimer et vivre, finalement ! toutes ces choses inutiles et improductives. Le conflit étudiant est pour l’un une prise de pouvoir, pour l’autre un conflit générationnel, une guerre idéologique, une lutte des classes, une quête de justice sociale, un jeu politique, etc.
Ce n’est absolument pas un combat gauche vs droite, mais extrême gauche vs centre.
C’est un mouvement anarchiste de rue, et s’estimant au-dessus ds lois et des élus des citoyens. Ces gens n’agissent absolument pas comme des démocrates. Il ont leur propre définition de rue de la démocratie..imposer de force sa volonté aux élus.
Une manif de gauche comme j’en ais participé à des dizaines dans ma vie est bien organisée, le trajet est connu des policiers, on a notre propre système d’ordre qui collabore avec les policiers pour dépister et enfermer les casseurs..
Un manif d’extême gauche anarchiste est contre une collaboration avec les policiers, et laisse chacun manifester comme il veut, incluant la violence si elle n’est pas contre des personnes..elle souhaite semer le chaos et la peur de la violence pour forcer les élus à leur donner leur bonbon..C’est une invitation ouverte aux casseurs…
Un mouvement Étudiant de gauche défendra une meilleure accessibilité , un mouvement anarchiste cherchera des prétextes pour l’affrontement avec les élus. Il ne sera jamais satisfait tant qu’il n’aura pas renversé les élus.
Les améliorations significatives aux bourses ont très très largement dépassé le gel comme meilleur moyen d’améliorer l’accessibilité. De plus les étudiants ont gagné de participer à une études de l’administration des universités. Donc un mouvement de gauche, ou un syndicat crierait victoire. On ne peut tout avoir dans une seule négo.
Mais ce mouvement en est un anarchiste d’extrême gauche qui veut la révolution et que la volonté violente de la rue dicte aux élus ce qu’ils doivent faire..!! La gauche ne se fout pas des citoyens, elle est pro peuple, l’extrême gauche méprise les citoyens, ce sont des caves inconscients pour eux, et se fout que 70% des citoyens appuient M.Charest dans cette cause précise (même si elle est insatisfaite de M.Charest pour autre choses). Eux sont l’élite consciente et les concitoyens des caves..quel mépris pour ceux qui paient leur études à 70%!!!
Que les citoyens veulent la paix est l’ordre n’est pas un signe de lâcheté M.Desjardins , mais mettre le gros bon sens au-dessus des maudites idéologies de gauche ou droite.
La LACHETÉ c’est de prendre des moyens anarchistes violents pour ne pas faire L’effort de convaincre ses concitoyens..et mettre en péril le droit même de manifester..
C’est aussi d’intimider les étudiants qui veulent se comporter comme de bons citoyens qui respectent la démocratie , la société de droit et leurs concitoyens.
Ceux qui ne sont pas ingrats et qui sont conscient que leurs concitoyens sont les plus généreux à leur égard dans toute l’amérique du nord.
La génération des enfants-roi n’est pas habituée à se faire refuser des bonbons. Et elle n’accepte pas de ne pas avoir le PRIVILÈGE d’être soustraite à L’inflation par le gel..
Dans les faits c’est un combat profondément RÉACTIONNAIRE . Pas un pour aider les étudiants les plus démunis, mais pour faire sauver du fric même aux étudiants riches..afin d’avoir plus d’argent de poche..!! Le prochain pas sera de les payer pour étudier ??
Quand je manifestais dans ma jeunesse c’était pour les démunis, le tiers monde, pas pour MA POCHE, et sans vandalisme et faire payer aux citoyens des millions en coûts policiers..
Vive la démocratie et la société de droit, les bases de la civilisation moderne. Non au pouvoir violent de la rue qui nous méprise nous les citoyens.
« Non au pouvoir violent (…) qui nous méprise nous les citoyens. »
moi aussi je dis non à charaie. tope là!