Pis, commences-tu à capoter?
La question a poppé devant mes yeux sous forme de message instantané venant d’un ami facebookien. Ne saisissant pas de quoi il était question exactement, je suis remonté dans la chronologie de nos échanges, rattachant le fil d’une conversation suspendue depuis au moins une semaine. Avant la loi 78, quoi.
Tu veux savoir si je freake maintenant?
J’ai d’abord répondu non, puis oui, un peu… Pas mal, beaucoup, finalement. Et je suis parti faire autre chose. Arracher des pissenlits ou rouler à vélo. Lire un livre ou aider ma fille avec sa présentation sur Geronimo Stilton. Me souviens plus. Je fais ça depuis quelques jours. Je me sauve de moi-même. Je fais n’importe quoi pour me sauver de nous.
Des chroniqueurs qui traitent des manifestants de terroristes. Des militants anonymes qui refont le portrait de Jean Charest en führer. Les références à Gandhi se multiplient tandis que d’autres nous ramènent la racaille à Sarko et son Kärcher. Découragé, j’ai fini par ne plus vouloir assister à cette escalade de mots et de moyens, sans parler des réseaux sociaux où les qualificatifs outranciers remplacent depuis assez longtemps les arguments, devenant un fétide déversoir de la majorité autrefois silencieuse.
«Je suis fière de ma fille, elle au moins ce n’est pas une conne qui croit que tout lui est dû», lisais-je encore hier. Misère…
Si je commence à capoter, donc? Oui et non. Je pense que je suis un peu fatigué, surtout. Je ne dis pas ça pour éviter de répondre. Je ne me sauve pas cette fois, promis. C’est juste qu’il me semble que nous sommes pris dans une spirale qui nous tire toujours plus bas vers le néant. Un vortex énergivore de raccourcis, de comparaisons boiteuses et de propos haineux qui me font sortir de mes gonds jusqu’à l’épuisement. Contre tout le monde.
Redisons donc les choses comme elles sont. Je veux dire avant l’enflure médiatique, avant les manipulations politiciennes. Avant que tout le monde ne largue les amarres de la raison et que les beaux-frères du Québec n’en viennent aux insultes lors des soupers de famille.
Cette crise est un instrument.
Pour la gauche aussi, pour l’alliance sociale, prétend la droite.
OK, mais si ça fait effectivement l’affaire d’un lobby de gauche, j’imagine mal des milliers d’étudiants qui descendent dans la rue pour protéger les acquis syndicaux de leurs aînés qui, par le passé, ont souvent sacrifié les générations suivantes pour favoriser leur condition (jusqu’à l’adoption de lois anti-clauses «orphelins»).
Mais même si c’était vrai, même si j’acceptais cette version de l’histoire et que le braquage étudiant était manipulé par cette gauche de coulisses, rien ne pourrait jamais excuser l’attitude du gouvernement dans ce dossier.
En fait, je comprends les beaux-frères du Québec de s’engueuler. Moi aussi, le sujet me rend émotif. Pas à cause des idées défendues. Les droits de scolarité, ça se discute dans le calme. C’est surtout l’aveuglement des anti-carrés rouges qui me sidère. Ce soudain attrait pour le gouvernement Charest. Cette colère devenue amnésie collective et amnistie pour le pétrole d’Anticosti, Orford, Tomassi, la commission Bastarache, la lenteur exaspérante à admettre la nécessité de la commission Charbonneau, le Suroît, le CHUM, l’hémorragie des salaires des cadres en santé…
Je suis sidéré devant la banalisation de la loi 78. Devant l’esprit de cette loi, surtout. Le triomphe du silence et de l’ordre, imposé par un gouvernement qui négocie dans le mépris et l’arrogance. Je suis autrement terrifié, cependant, par l’esprit honteusement liberticide qu’adoptent un bon nombre de mes concitoyens parce qu’il s’agit de mater un mouvement qu’ils méprisent par tous les moyens. Y compris ceux qui vont trop loin.
Voilà donc ce qu’il faut dire et redire: cette crise est un instrument. Pour la gauche? Ça se peut. Mais on ne peut pas faire porter le même poids à des associations étudiantes qu’à un gouvernement aguerri, censé être un bon père de famille, mais qui ignore son rôle parce qu’il est en perte de vitesse et à la recherche d’une bouée qui le remettrait à flot dans l’opinion publique.
La naïveté et l’idéalisme qui animent les uns seraient alors intolérables tandis qu’on pardonnerait l’opportunisme électoral des autres.
Et la violence? On la condamne, évidemment. Mais ceux qui ont sciemment instauré ce climat haineux pour mieux se draper dans la vertu par la suite me semblent presque aussi méprisables.
Alors, tu veux savoir si je capote, mon ami?
Un peu, c’est vrai. Les chroniqueurs excités m’excèdent. La violence inutile m’exaspère. La colère de la foule qui gronde et qu’on semonce me laisse entrevoir le pire. La valse-hésitation du PQ m’ennuie et la position ferme et sans imagination de la CAQ m’agace comme le bruit blanc que faisait autrefois la télé à la fin des émissions. Mais au-delà, le lent pourrissement du climat social orchestré par Jean Charest me dégoûte.
Si je désespère?
Peut-être pas tant que ça. Je me décourage, mais seulement par bouffées, j’enrage par grosses puffs contre mes semblables sans non plus entrevoir la fin du monde. Ni la fin du film. Je croise les doigts pour que personne ne meure. Pour qu’un flic ne dégaine pas trop vite.
Je retiens un peu mon souffle, c’est vrai. J’attends avec une ardente patience. Je me fais apôtre de la non-violence et appelle à la médiation.
Mais le prochain libéral que j’entends dire, lors de sa démission, que les journalistes sont les véritables responsables du cynisme de la population envers la politique, faudra que je me retienne très fort pour pas lui mettre mon poing sur la gueule.
Et quand on sera finalement passé à travers cette crise sociale; Quand la poussière et le poivre de cayenne seront retombés: Quand les blessures d’égo et de coup de matraque seront cicatrisées et qu’on se sera réconciliés avec les beaux-frères, matantes, soeurs, amis face-book et voisins de palier, j’espère seulement qu’on sera capable de se dire: Ça en valait la peine car on a évolué comme société. J’en doute mais l’espoir fait vivre.
À lire ou relire l’anthropologue René Girard sur la rivalité mimétique. Rien de nouveau sous le soleil.
Notre société s’est construite à notre image à n’en point douter. Je me disais que cette crise sociale, ce mouvement, cette confusion, et les emportements qui vont avec, évoque les passages difficiles de la vie que nous n’avons pas le choix de traverser sur le plan personnel. Notre corps est alors secoué de toutes ses forces, notre raison chavire, nous ne voyons que ce à quoi nous nous sommes attaché toute notre vie. Sous le couvert de la logique nous défendons des idées comme si nous étions de grands connaisseurs et de grands devins. Cet acharnement à défendre notre point de vue révèle davantage l’affect qui nous lie à nos idées, soit la peur. Au fond, on se bat pourquoi en ce moment : une poignée de dollars (Si l’on soustraie des frais de scolarité l’aide que le gouvernement offre aux étudiants et aux parents en prêts et bourses et autres crédits, la contribution réelle ne doit pas représenter un si gros montant). Nous sommes en réalité dans un débat de société, un débat qui ne trouve pas preneur du côté du gouvernement. La question est : pourquoi payer des frais à l’université alors que personne n’en a payé, ni pour eux ni pour leurs enfants, au primaire, au secondaire et au CEGEP ? Je suis étonné que la population soit d’accord pour conserver l’accès aux études supérieures à une élite, mais bon… Peut-être ne comprend-elle pas la question. Mourons pour des idées, d’accord ! mais de mort lente.
Pour la haine et le mépris ambiant, ben, éduquons-nous !
Une crise multi-facettée s’il en fut jamais une… Ici du moins.
Et votre balade inconfortable sur ce manège de montagnes russes, Monsieur Desjardins, a de quoi vous tarabuster. Tout à la fois peut se défendre autant que s’avérer indéfendable. Déjà que les concepts en cause comportent chacun leur lot de justifications et d’incongruités, qu’y s’ajoutent de surcroît les postulats antinomiques (souvent intéressés) des uns et des autres ne fait rien pour arranger les choses. Bien au contraire…
Le tournis est inévitable.
Ci-dessus, Monsieur Alain A, très manifestement sincère dans son commentaire, demande «pourquoi payer des frais à l’université alors que personne n’en a payé, ni pour eux ni pour leurs enfants, au primaire, au secondaire et au CEGEP? Je suis étonné que la population soit d’accord pour conserver l’accès aux études supérieures à une élite, mais bon…». Le ton est posé – mais l’agacement et l’indignation sont pesants.
Mais si les postulats retenus dans ce commentaire honnête achoppaient en raison d’une malencontreuse inadvertance à avoir tenu compte d’une considération pourtant fondamentale? Qu’en serait-il alors de la réelle pertinence de ces postulats?
Ainsi cette affirmation, que personne n’aurait payé tout le long du parcours scolaire jusqu’à l’université, tient-elle vraiment? Selon la réalité telle que je la perçois, pas du tout. Rien n’est jamais gratuit. Quelqu’un a payé pour toutes ces années d’école. Qui? L’ensemble de la société. Par le biais d’impôts et de taxes.
Et puis, arrivé aux portes de l’université, encore une fois la société pige creux au fond de sa poche et acquitte actuellement 87% de la note de l’étudiant.
Ah mais, le 13% restant est appelé a augmenter pourra-t-on très justement faire valoir. En effet. La part de l’étudiant est appelée à passer de 13% à 17% de la note totale. Une augmentation de 4%. Laissant toujours la très majeure portion, de l’ordre de 83%, à cette société qui depuis le primaire finance tout ou presque.
Problème d’accessibilité malgré tout?
Ce que déplore Monsieur Alain A en se disant «étonné que la population soit d’accord pour conserver l’accès aux études supérieures à une élite, mais bon…» et cela se comprend. Sauf que telle n’est pas la réalité.
En fait, les mesures d’assistance financière aux études universitaires ont été bonifiées et les modalités largement assouplies. Faisant en sorte que le 60% moins nanti n’a nullement à s’inquiéter en ce qui concerne l’accessibilité. Certains parmi ceux-là se retrouvant même à présent en meilleure posture à cet égard que ce n’était auparavant le cas.
Quant au 40% qui demeure, les plus en moyens, la modeste hausse qui les touchera ne leur causera aucun empêchement.
Malgré tout, et peu importe la réalité des choses, les affirmations et les désinformations continuant à affluer de tous côtés – autant avec sincérité que par malice – la confusion n’est probablement pas à la veille de se dissiper…
En terminant – enfin! – ce trop long exposé, je vous laisse sur une citation de l’écrivain et auteur dramatique anglais Oscar Wilde (1856-1900):
«Une chose n’est pas nécessairement vraie parce qu’un homme meurt pour elle.»
Merci pour votre patience.
@claude
« La part de l’étudiant est appelée à passer de 13% à 17% de la note totale. Une augmentation de 4%. »
euh non. c’est 82% claude.
tu t’es trompé dans ton calcul, claude.
t’es autres chiffres sont-ils trafiqués avec la même ampleur, ou bien encore plus?
Malgré cette énième tentative de déformer ce qui est pourtant très clairement écrit, passer de 13% de la note totale à 17% de la note totale, cela donne un 4% de plus de la note totale en bout de ligne.
17% au lieu de 13%.
Sur 100 billes, il faudra en donner (après 7 ans) 17 au lieu de 13. Soit 4 billes de plus que maintenant. Faudrait-il un dessin en plus?
@ Claude
Vous oubliez l’autre bout de l’équation. Les étudiants peinent et s’endettent à verser 100 billes pour fournir 13% de la note globale. On leur demandera d’en payer 182 d’ici cinq ans. C’est-y un beau dessin, ça?
En haussant l’accès aux prêts pour les moins nantis, plutôt que de simplement baisser les frais, on fait passer artificiellement l’argent par les banques, qui financent les prêts étudiants, récoltant les intérêts durant parfois 15 ans sur la masse des prêts étudiants. Voilà un autre beau dessin.
Et pour terminer la galerie. Ce faisant, notre gouvernement, au profit de ses maîtres, s’engage à endetter notre jeunesse d’avantage, réduisant ainsi ses espoirs de fonder une famille, d’acheter une maison, de créer une entreprise, de prendre des risques, d’avoir un soutier financier de développement… de rêver!!! Comme dernier dessin, il est un peu plus triste, non?
Voilà donc pourquoi l’éducation la plus supérieure et stimulante qui puisse exister devrait être disponibles à tous nos jeunes, afin qu’ils puissent s’épanouir et développer une société juste, prospère et équitable. Qu’elle belle fresque nous pourrions faire! :)))
M. Perrier, vous aviez déjà exprimé votre point de vue et je le comprends bien. Selon votre raisonnement le gouvernement donne en bourse ce qu’il faut pour compenser la hausse afin de garantir l’accessibilité. Dans ce cas, est-ce qu’on n’est pas en train de tourner en rond? Vous répondez non, puisque 40 % des étudiants vont subir la hausse, soit les mieux nantis. Donc on fait payer les riches ! Oui, mais une si petite proportion que cela ne va pas les déranger. Bon, on tourne encore en rond puisque l’argent qu’on va ramasser c’est minuscule et on aurait pu aller le chercher en impôt, toujours dans la poche des plus aisés, soit les professionnels qui sont allés à l’université. Tant d’efforts et de controverse pour arriver à ça, sans compter les coûts administratifs de ces programmes.
Bien sûr qu’on paie collectivement pour l’éducation à travers nos impôts, pourquoi n’en est-il pas de même pour l’université? Et c’est là le nœud idéologique, parce que la pensée néolibérale proscrit de faire payer les riches par des impôts. Alors on cherche toutes sortes de moyens pour faire payer tout le monde un peu partout semant ainsi la confusion la plus totale. Je pense qu’avec un peu d’éducation, il est facile de faire comprendre à la population à quoi sert les impôts qu’elle paie (Sauf peut-être pour les auditeurs des radios-poubelles). Utilisateur-payeur, d’accord, mais je n’ai pas envie de passer ma vie avec une poignée de trente-sous dans les poches pour payer à chaque fois que j’utilise un trottoir.
@claude
ah oui ok si tu calcules en nombre de billes, oui, ça donne quatre billes de plus. mais ça reste un peu flou comme unité de mesure.
c’est que dans ton commentaire initial tu oses avancer des pourcentages, et j’ai recalculé ici sur mon ordinateur et ça donne bel et bien 82% d’augmentation.
quatre billes, oui, mais pas quatre pour cent.
comment calcules-tu ton pourcentage de diminution de salaire, toi, claude, à chaque année? ou ton pourcentage de rendement sur tes investissements dans le parti libéral?
Ce calinours s’obstine à dévier les débats! Il cherche un mot, une lettre dans les commentaires et il réussi à attirer l’attention pour faire parler d’autre chose. Mais ça change quand même les idées.
Je ne sais pas où ils ont appris leurs maths, lui et M. Poirier :
a) de 13 % à 17% il y a 4 points de pourcentage (17-13 = 4; Première année du primaire)
b) ces 4 points de pourcentage représentent une augmentation de
4/13 x100 = 30.7% (quatrième année du primaire).
L’augmentation doit être calculée par rapport à la valeur initiale : les étudiants sont appelés à augmenter leur contribution de 30,7%.
c) Donc ni 4% ni 82%.
d) Ça s’applique partout, pour des billes, des éléphants ou des atomes. C’est un pourcentage.
Si mon salaire passe de 13 à 17 $ on dira alors qu’il a été augmenté de 30,7%. Une augmentation de 82% le ferait passer de 13$ à 23.66$. Le contraire est aussi vrai : si avant je payait 13% d’une facture et maintenant je paye 17%, ma contribution a augmenté de 30,7%. Calinours, on t’a trompé avec l’augmentation qu’on t’a promise, j’espère seulement que tu travailles dans un domaine loin des chiffres.
Bon, voilà pour les calculs…
http://blogues.radio-canada.ca/geraldfillion/2012/04/27/hausse-de-82-sur-7-ans-le-calcul/
Gerald Fillion arrive bel et bien à 82 % sur 7 ans. Je ne crois pas qu’il se soit démenti depuis. 82% c’est l’augmentation des droits payés par les étudiants. Ce qui représente peut-être 4 % des frais totaux pour une formation universitaire. Je dis bien peut-être car je n’en ai aucune idée.
@ED
claude fait un calcul inutile. ce 4%, même s’il était correct, ne signifie rien, puisqu’il ne dit rien sur l’impact de la hausse sur le budget d’un étudiant.
mais l’ objectif de claude n’est pas d’argumenter sur les faits observables mais bien de discréditer la position de ceux qui s’opposent au parti libéral.
c’est important de le souligner.
bref, le pourcentage d’augmentation, pour ceux qui désirent discuter, c’est 82%.
Merci David pour votre bel article. C’est sûr que quand on brasse la marde, ça sent pas toujours bon… Il y a toujours quelqu’un pour dire une ânerie. Ce qui est désolant, ce sont ceux qui les applaudissent et les suivent. Y faut respirer profondément. Et expliquer.
Ce n’est pas seulement pour remonter sa cote de popularité que Charest gère la crise comme il le fait. Avec cette loi 78, il prépare le chemin du Plan Nord et des gaz de schisme, peut-être quelques scénarios de mise à pied massives… J’oubliais le pétrole d’Anticosti!!! Tout ça sans manifestation, sans qu’on ait le droit d’inciter nos voisins à se mobiliser et désobéir à la répression!!! Motus, bâillonnés par ces menaces d’amendes, d’arrestations massives, par l’intimidation!!!
Charest dispose d’une petite année, en étirant, pour s’agripper au pouvoir et passer ses lois, décrets et octrois de permis préférentiels sous le couvert de sa loi et de l’agitation sociale. Pourquoi croyez-vous qu’il lui ait donné cette échéance? C’est à ce moment qu’il fera les élections. Pas avant.
Regardez ça de cet angle là. C’est pratique, non?
Lâchez-pas,
Jérôme Décarie
Le projet de Loi 78 c’est comme Don Quichotte : tout le monde en parle mais personne ne l’ai lu.
Nulle part, nul article n’interdit les manifestations ni les rassemblements. Je suis sûr que les gens qui signent une pétition pour son abrogation, n’ont même pas eu la curiosité et l’honnêteté d’aller vérifier si ce qu’on leur dit est juste. Moutons jusqu’à la fin, d’un côté comme de l’autre.
M. Desjardins a commencé lucidement son article, je croyais qu’il allait réussir à faire un portrait objectif de la situation, je croyais qu’il pourrait tirer quelque chose de clair dans toute cette information contradictoire… mais il s’est embrouillé en route, de nouveau il s’est laissé posséder par ses émotions. Dommage.
« Je suis sûr que les gens qui signent une pétition pour son abrogation, n’ont même pas eu la curiosité et l’honnêteté d’aller vérifier si ce qu’on leur dit est juste. »
injuste procès d’intention. argument invalide. je suis désolé.
Hey ED, va peut-être prendre un cours de compréhension de texte. À un moment donné, la mauvaise foi et l’incapacité à voir plus loin que le bout de son nez, ça suffit.
Eh oui, si on donne son itinéraire à l’avance, on peut manifester (déjà, ça, c’est nouveau et contraignant, mais ce n’est pas le pire). Eh oui, le pouvoir discrétionnaire de la police de déclarer toute manifestation illégale existait déjà. Ce qui change, ce sont les amendes à la clé, et elles sont aussi nombreuses que salées. De différentes manières (dans la participation, mais aussi dans la diffusion de coordonnées, l’annonce, etc d’une manif), on contraint jusqu’à faire peur, on impose des punitions disproportionnées qui sont des atteintes à la liberté. On écrase les assos étudiantes en leur disant qu’on leur retirera un an de financement pour chaque infraction, etc.
Meunon, la loi ne dit pas qu’on ne peut plus manifester. Parce que ce serait une entorse trop flagrante aux libertés. À la place, on contourne, on écrase avec le fric, les amendes, et on en profite pour faire porter tout ça à un système de justice exsangue qui regarde la chose comme un monstre qu’on l’oblige à adopter.
Et oui, je parle d’émotions. En avez-vous? Bien. Avez-vous un peu de jugement aussi? Encore mieux. Alors vous savez que les gens ne vivent pas qu’en suivant une série de faits objectifs. Nos existences sont conditionnées par les faits subjectifs aussi. Nos émotions. Même que ça influence pas mal au moment de passer à l’isoloir.
J’écris une chronique sur la vie. Pas sur la politique. Aviez-vous remarqué? Hon, c’est bien ce que je croyais.
C’est beau les émotions, c’est essentiel même. Mais lorsque la buée émotionnelle empêche de voir plus loin, là on a un problème. J’attends encore LE chroniqueur, le journaliste ou même le politicien, ou le collègue ou le voisin qui sera capable se s’élever un peu au dessus de toute cette tourmente émotionelle pour dégager les éléments essentiels (moi, je suis incapable de le faire). Non, vous n’êtes pas ce chroniqueur, comme tout le monde vous ne voyez qu’un seul côté. Le monde n’est pas noir ou blanc. D’habitude il n’y a qu’une humanité gris.
Pour une fois, nous sommes d’accords.
Calinours:
T’as raison: la facture des étudiantes va augmenter de 82%. C’est énorme, a) le gouvernement a des raisons valables et raisonnables pour oser proposer une telle énormité ou bien, b) le gouvernement n’a aucune bonne raison pour proposer ce machin, c’est une gang d’irresponsables…. et c’est un débat de passions interminable.
M. Poirier ou Perrier parlait plutôt de l’augmentation de la participation des étudiants au paiement de la facture totale. Ils payent 13%, ils paieraient 17%, une augmentation de 30%, quand même beaucoup mais en principe l’aide financière aux études paierait la différence pour les pauvres et la classe moyenne. Le problème n’est pas économique pour les étudiantes ou du moins pas pour tous.
DE l’autre côté, les contribuables qui actuellement paient 87% de la facture, paieraient 83%, une diminution d’… attends voir… 4 divisé par 87…à peine 4,6%!! La facture pour les contribuables diminuerait à peine de 4,6%!!! Merde, à cause de ces misérables 4,6% on endure tout ça!! Des pertes millionnaires quotidiennes pour épargner 4,6%!!!
Ma conclusion: ce n’est pas une question d’argent, ni pour les étudiantes ni pour le gouvernement. Si, comme je crains, c’est une question de principes alors la sortie n’est pas proche car les deux crient haut et fort que leurs principes n’ont pas de fin.
Calinours:
T’as raison: la facture des étudiantes va augmenter de 82%. C’est énorme, a) le gouvernement a des raisons valables et raisonnables pour oser proposer une telle énormité ou bien, b) le gouvernement n’a aucune bonne raison pour proposer ce machin, c’est une gang d’irresponsables…. et c’est un débat de passions interminable.
M. Poirier ou Perrier parlait plutôt de l’augmentation de la participation des étudiants au paiement de la facture totale. Ils payent 13%, ils paieraient 17%, une augmentation de 30%, quand même beaucoup mais en principe l’aide financière aux études paierait la différence pour les pauvres et la classe moyenne. Le problème n’est pas économique pour les étudiantes ou du moins pas pour tous.
DE l’autre côté, les contribuables qui actuellement paient 87% de la facture, paieraient 83%, une diminution d’… attends voir… 4 divisé par 87…à peine 4,6%!! La facture pour les contribuables diminuerait à peine de 4,6%!!! Merde, à cause de ces misérables 4,6% on endure tout ça!! Des pertes millionnaires quotidiennes pour épargner 4,6%!!!
Ma conclusion: ce n’est pas une question d’argent, ni pour les étudiantes ni pour le gouvernement. Si, comme je crains, c’est une question de principes alors la sortie n’est pas proche car les deux crient haut et fort que leurs principes n’ont pas de fin.
« le gouvernement a des raisons valables et raisonnables pour oser proposer une telle énormité »
non, il en a pas. pas tant que le parti libéral et la mafia se partagent trente pour cent de l’argent public qui devrait servir à construire des choses.
« le gouvernement n’a aucune bonne raison pour proposer ce machin, c’est une gang d’irresponsables »
exact.
« c’est un débat de passions interminable »
quelles passions. je te parle pourtant de chiffres et de principes moraux. pas de passions.
« Ils payent 13%, ils paieraient 17%, une augmentation de 30%.. »
j’ai bien compris le mauvais calcul de claude, t’inquiète pas. je répète, il est inutile. tant qu’à y être, claude devrait plaider que l’augmentation imposée ne correspond qu’à 0.02% du budget annuel total du gouvernement. aye c’est encore plus petit que 4%!!
« en principe l’aide financière aux études paierait la différence »
ben c’est ça, en « principe ». et pourquoi utiliser le conditionnel? moi je veux être certain, tu comprends?
« Le problème n’est pas économique pour les étudiantes ou du moins pas pour tous… »
ah ben là je suis d’accord. l’augmentation n’est pas un problème pour ceux qui vont pouvoir la payer sans devoir s’endetter davantage. pis? c’est hors-sujet, ED.
« La facture pour les contribuables diminuerait à peine de 4,6% »
euh non. j’ai pas entendu parler de baisse d’impôt. toi oui?
« Si, comme je crains, c’est une question de principes… »
tu devrais être fier que ça soit une question de principes, ED. pas mal plus noble qu’une couple de cent piasses, non?