Ça doit bien faire une semaine que j'ai assisté à la première médiatique de la pièce Mon amour est trop lourd au Théâtre des marguerites, pourtant elle me hante encore. Fort actuel, son propos est loin d'être banal. Si la trame de fond s'articule autour d'une simple (?) histoire d'amour entre un bel homme et une femme ronde, elle cache un second discours beaucoup plus profond, beaucoup plus troublant: la peur d'être soi.
Je revois le personnage de Marc (joué par Louis-David Morasse), qui, au contact d'Hélène (Kathleen Fortin), vole, se sent bien pour la première fois en amour. Avec elle, le quotidien s'habille de simplicité, de magie. Ce ciel tout rose est malheureusement terni du fait qu'Hélène, qui a quelques kilos en trop, ne correspond pas aux standards imposés aux mâles de son espèce. Un beau mec qui réussit doit obligatoirement sortir aux bras d'une déesse, même s'il doit marcher main dans la main avec la morosité pour le restant de ses jours. Les règles sont les règles. Et la société, qui a des yeux tout le tour de la tête, veille à ce qu'elles soient respectées.
Je ne comprends pas pourquoi le regard des autres se révèle si important, pourquoi il va parfois jusqu'à gérer notre existence. Parce qu'au fond, les autres se foutent pas mal de notre vie. Tout ce qu'ils veulent, c'est mettre momentanément un peu de baume sur leurs propres douleurs. Ils s'étourdissent avec les histoires des autres avant de retomber à plat ventre dans leur jardin flétri. Soyons honnêtes avec nous-mêmes. Notre quotidien n'en sera que plus ensoleillé et les stéréotypes perdront peu à peu de leur lustre. Car, en niant notre vérité, nous encourageons ce système de valeurs qui nous empoisonne la vie. Un système né du culte de l'image. Petite anecdote. Il y a six ans, j'ai travaillé bénévolement avec sept autres Québécois sur un projet de coopération internationale à Gaïgourou, un petit village de la République du Niger en Afrique du Nord. Là, l'eau courante et l'électricité, par conséquent la télé, n'avaient pas encore fait leur apparition. Là, la minceur annonçait la maladie, l'embonpoint la santé. Je peux donc vous dire que ce n'est pas moi, avec mes quelque 110 livres, qui attirait les regards des villageois, mais bien les coopérantes plus rondes. Comme quoi l'important réside dans le fait de se sentir bien… Sinon, il ne nous reste qu'à déménager!
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VINCENT VALLIÈRES DANS LE BOIS!
Je vous recommande d'aller faire un tour aux Berges du lac Castor à Saint-Paulin, le samedi 8 juillet à 21h. Car l'énergique Vincent Vallières y présentera son plus récent album, Chacun dans son espace. Ce lauréat du grand prix Félix Leclerc des FrancoFolies de Montréal en 2005 sait toucher le coeur des spectateurs avec ses airs festifs et sa grande simplicité. Et comme la scène est installée en pleine forêt, tout près du lac Castor, il règne une ambiance fort conviviale. Un conseil: arrivez avant le coucher du soleil si c'est votre première visite. www.laccastor.com
Je suis d’accord avec votre critique. Qu’est-ce qu’on en a à foutre des opinions des autres?! D’abord on ne sait pas ce qui se passe dans leurs têtes et le plus important c’est nous; comment on se considère, on se voit, on s’apprécie, on s’aime.
Plus on est bien dans notre peau, peu importe notre apparence, plus on va vivre heureux. Je n’aime pas tous ces magazines qui nous transmettent leurs recettes minceur, leurs critères beauté, leurs imposantes façades. C’est du toc. C’est superficiel. Allons vers l’essentielle.
La vie est fait de tout et de rien, à nous d’y mettre l’ingrédient pimenté qui nous fera jouir et apprécier chaque instant de notre vie. C’est à nous qui appartenons le choix d’aimer ce que nous sommes. Et à partir de là cela se transmet à l’autre, notre énergie se dégage et ceux qui nous entourent le sentent et vibre avec nous.
Moi je fais le choix de vivre bien dans ma peau peu importe ce que je suis ou comment je suis. Et vous?
Bravo au Théâtre des marguerites!
C’est le 2e billet de vous que je lis et j’aime votre style.Comme prémisse,un fait « divers » à partir duquel vous élaborez en juste assez de mots,une problématique particulière sans tomber dans l’exagération style onde de choc,ni dans l’animosité style grande gueule.C’est discret mais d’une pertinence certaine et ça questionne sans faire la leçon…
Donc cette semaine,à partir de la pièce de théâtre « Mon amour est trop lourd »,vous vous interrogez (et nous par le fait même) sur les stéréotypes de beauté qui sont tellement présents dans notre société qu’ils en arrivent à régler notre existence à partir du regard de l’autre sur nous.La pièce aborde l’un d’eux soit l’obésité mais ayant déjà fait un travail sur le sujet dans le cadre d’un cours,je prétends qu’il y en a bien d’autres et que ceux-ci touchent particulièrement les femmes,la plupart d’entre nous ayant été conditionnées très jeunes à apprendre à être jolies.Une bonne partie de notre éducation est basée sur l’atteinte d’un idéal de beauté, encouragé par une publicité entièrement dévouée à des standards difficiles à atteindre pour plusieurs.Pensons entre autre au problème de l’anorexie chez les jeunes et au vieillissement qui entraîne un gros problème d’image pour une société uniquement intéressée par la jeunesse.Le « look » des femmes de 40 ans et plus ne « pogne » pas et la publicité n’en parle même pas sauf pour mentionner les crèmes anti-âge en nous présentant des modèles qui consacrent une fortune à se faire « remonter ».
Comme vous le dites si bien,il est certain que chercher à être plutôt qu’à paraître serait plus adéquat et nous permettrait sans doute une meilleure qualité de vie mais il n’est pas donné à toutes d’ignorer ce qui est omniprésent.C’est alors la valse des régimes,des teintures,de l’entraînement,des produits de beauté….Et la publicité ne cesse de chercher des moyens de nous convaincre que là est l’essentiel et si nous n’y croyons plus,le regard des autres se charge de nous rappeler à l’ordre…
Oui dans bien des pays notre échelle de valeurs est différente concernant le critère de beauté mais il y a aussi autre chose…
Vous avez soulevé l’exemple du Niger. Mentionnons aussi celui du Pérou ou de la Bolivie où les autochtones se vêtent de plusieurs couches de vêtements pour paraître plus ronde; plus ronde égale donner l’impression d’être plus en santé, donc plus attrayante car elle pourra avoir plus d’endurance au travail.
Mais oui existe la question pratique qui est celle du travail. Souvent ces populations travaillent comme des bêtes de somme jusqu’à ce que mort s’en suive.
Je crois que tout vient de ce qu’à l’intérieur de notre société bourgeoise la femme est vue plutôt comme un objet sexuel qu’autre chose. Existe encore la vieille mentalité où dans les familles riches, la femme n’avait pas besoin de travailler, les autres qui étaient au service de son époux ou de son père, s’en chargeaient. Ces restants de culture sont encore présents et même plusieurs multinationales l’exploitent à fond car cela rapporte.