Entre guillemets

Des poussières d’étoiles

J'ai récemment été coincée dans un embouteillage causé par un accident de la route. Au loin, des ambulanciers, un poteau sectionné, un drap rouge, une camionnette renversée sur le toit; on en savait peu sur ce qui venait de se produire. Y avait-il des victimes? Le conducteur avait-il tenté une manoeuvre téméraire? Dans les premières minutes qui ont suivi le triste événement, personne ne pouvait répondre. Chacun y allait donc de ses suppositions. Une hypothèse revenait souvent à tort: "Ah! ça doit être des jeunes…" Du coup, j'ai senti que la jeunesse portait tous les maux du monde sur ses épaules, que, malgré tous les beaux idéaux qu'elle nourrit, malgré toutes les actions positives qu'elle pose en matière d'environnement ou d'engagement social, elle était perçue négativement par les baby-boomers. Dans ma vie de tous les jours, je vois pourtant autant de têtes grises, bien assises au volant de leur BMW ou de leur pick-up, brûler des feux rouges, rouler à 80 km/h dans des zones de 50 km/h, effectuer des dépassements dans l'accotement, insulter leur prochain. Mais, comme il faut trouver un coupable, choisissons celui qui paraît le plus louche, le plus irresponsable. Crucifions les ados et les jeunes adultes! Je trouve ce réflexe fort dommage. Quelle sorte de message ça envoie à la nouvelle génération?

Heureusement, il y a des jeunes qui continuent de croire en eux et en un avenir meilleur. Ça me touche de voir un gang idéaliste et lucide, comme celui du Festival urbain de Trois-Rivières, qui s'investit dans la création d'un événement hip-hop pour et par les jeunes. Imaginez, depuis maintenant deux ans, ses organisateurs et ses bénévoles (cette année au nombre de 40) bossent sur un projet qui véhicule l'importance de s'exprimer, de prendre sa place, de s'impliquer dans sa communauté. Ils invitent les 16 à 25 ans à canaliser leurs énergies de manière positive. Ils leur proposent de danser, de bouger, de chanter, d'écrire, de débattre leurs opinions, de prendre position… d'être fiers de ce qu'ils sont. On est loin de l'image des gangsters américains que nous suggère parfois le mot "hip-hop". On se rapproche plutôt de ce que devrait être un citoyen du monde. Non?

UN LÉGER RAPPEL

La rentrée se fait de plus en plus sentir avec les ventes répétées de produits scolaires et les fantômes de la Classique internationale de canots et du Festival western de Saint-Tite. Le début des programmations automnales implique automatiquement la fin des spectacles d'été. Question de ne pas faire partie des malheureux qui auront passé tout droit, voici deux spectacles que vous devez aller voir avant qu'ils quittent l'affiche: Notre amour est trop lourd (jusqu'au 2 septembre), comédie romantique de Neil Labute présentée au Théâtre des Marguerites mettant en vedette Louis-David Morasse, Patrice Bélanger (irrésistible!), Marylise Bourke et Kathleen Fortin; et Showtime (jusqu'au 9 septembre), une anthologie musicale du XXe siècle sur la scène de la salle J.-A.-Thompson.