Entre guillemets

Dépendance

La scène est presque banale. J'arpente les allées d'un magasin quand j'entends une voix boudeuse d'enfant. "Maman, je veux cette planche à neige-là, bon! Si tu ne me l'achètes pas, je ne ferai plus jamais de sport…" menace-t-il. En apercevant le gamin, je ne peux m'empêcher d'avoir un sourire en coin. Dans le fond, j'aurais juste envie de lui dire: "Fais-en plus du sport, mon garçon! Ça va juste coûter moins cher à ta mère. Mais tu risques de trouver le temps long en bibitte, encabané dans ta chambre. Pourquoi tu ne déblayes pas des entrées cet hiver et ne tonds pas de gazons l'été prochain pour gagner l'argent nécessaire à ton acquisition? Ah non! J'oubliais: tu veux ta planche tout de suite!"

Cette situation m'a fait un peu penser à la Cité de l'énergie, qui a décidé de remplacer son spectacle Kosmogonia l'année prochaine, question de renouveler son offre touristique. Jusque-là, j'étais entièrement d'accord. Là où j'ai eu un peu de misère, c'est quand on a déclaré que, si le gouvernement fédéral n'apportait pas son aide d'ici deux semaines, on laisserait la scène vide pendant la saison estivale 2007- les pressions ont finalement porté fruit. J'admets que l'élaboration d'un nouveau spectacle demande du temps, mais comment se fait-il qu'on dépende encore à ce point des subventions gouvernementales? Dans la vie, il me semble qu'il faut avoir les moyens de ses ambitions, non? Je ne comprends pas qu'il faille attendre l'argent des autres pour démarrer un projet. Ça demande trop d'investissements? On met la hache dans nos idées de grandeur. Et ça, ça ne veut pas dire d'arrêter de rêver. Ça veut simplement dire d'être créatif, ingénieux, économe et prévoyant. Si j'étais tannée de mon vieux sofa, mais que je n'aurais pas les moyens de m'en payer un neuf tout de suite, j'attendrais ou bien j'achèterais une belle housse. Ça me satisferait le temps que je ramasse les sous nécessaires. Je n'appellerais pas mes proches, un par un, pour leur téter de l'argent. C'est sûr qu'il resterait toujours le crédit, mais ça, je ne pourrais pas. Coudon, suis-je dans les patates, mais les organisations ne devraient-elles pas avoir ce même réflexe?

PAS JUSTE DES VULGAIRES MACHINS

Ce week-end, un abonnement au Maquisart sera presque nécessaire. Deux bonnes formations monteront sur les planches. D'abord, le sympathique Mononc' Serge viendra y présenter les chansons de son dernier enregistrement, Le Serge blanc d'Amérique, le vendredi 13 octobre. Il propose des pièces à l'humour incisif et parfois un brin dérangeantes. Et n'hésitez pas à bouger! Le musicien me signalait, lors de la récente conférence de presse annonçant la programmation du lieu de diffusion, se sentir un peu déstabilisé lorsque les gens l'écoutent religieusement. Il aime bien les ambiances un peu chaotiques. Puis, le lendemain, soit le samedi 14, ce sera au tour des Vulgaires Machins de brasser… des idées. D'ailleurs, Compter les corps s'avère l'un des meilleurs albums de la rentrée.