Je ne crois pas vraiment au hasard. J'ai toujours pensé que les événements s'emboîtent de façon naturelle, que notre destinée et celle des autres doivent suivre un tracé plus ou moins précis. Ainsi, je ne m'étonne plus de constater que les réflexions de plusieurs artistes que j'interviewe ces temps-ci pointent dans la même direction: le retour aux racines et la précarité du français au Québec. C'est comme s'ils percevaient un danger imminent que, dans l'étourdissement du quotidien, on ne voyait plus. À force de voir des recoupements dans le discours de musiciens, auteurs et hommes de théâtre, je me demande si quelque chose n'est pas en train de prendre forme. J'ai l'impression qu'on a de plus en plus besoin de reprendre contact avec notre passé, de savoir qui nous sommes culturellement parlant. Presque 50 ans après le début de la Révolution tranquille, on semble se rendre compte qu'on a mis trop de choses aux poubelles; avec un petit baluchon sur l'épaule, on n'entreprend pas de grands voyages.
Durant les dernières semaines, j'ai souvent entendu les mots assimilation, clivage et révolution. Je songe entre autres à l'auteur-compositeur-interprète Nicolas Landré, qui me signalait l'urgence d'établir des politiques pour la protection de la langue française. Il me racontait qu'au siècle dernier, près du tiers des Québécois avaient déménagé aux États-Unis. Aujourd'hui, leur descendance parle seulement anglais. Avec la mondialisation, la reprise d'une telle situation n'est pas impossible. Je pense aussi à Patrick Lacombe et à son impression de passer sous silence la majeure partie des révolutions, ainsi qu'à René Boulanger, auteur du roman Trois P'tits Chats, qui me rappelait l'éternel débat qui existe entre les écoles francophones et anglophones, et les traces évidentes de l'invasion de 1759 que l'on porte toujours dans notre inconscient. Bref, on dirait que nos vieilles préoccupations refont surface. À moins que ce ne soit vraiment qu'une coïncidence…
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AU CALENDRIER…
Sunny Duval |
C'est encore une semaine diversifiée qui s'annonce. Je vous suggère entre autres le spectacle de Jamil, le samedi 4 novembre, au Théâtre Belcourt. Cet auteur-compositeur-interprète n'a pas la langue dans sa poche et se targue d'un humour décapant. Je dois avouer que je résiste difficilement à ses chansons colorées, qui rappellent vaguement Brassens. C'est accompagné de deux musiciens qu'il présentera son spectacle Pitié pour les femmes. Vous pouvez également mettre à votre agenda Sunny Duval, qui propose un rock brut très intéressant. Il sera le vendredi 3 à L'Enclume, petit bar du secteur Grand-Mère qui présente souvent des bands émergents pour une poignée de dollars.
Depuis plusieurs années les CEGEPS et les Universités font passer un examen de français pour tous les nouveaux inscrits ; une preuve de la dégradation de notre langue. Aussi, l’avènement d’Internet n’aide pas puisque les jeunes communiquent sur le réseau en écrivant au son. De plus, les nombreux programmes d’anglais enrichi au primaire et au secondaire mettent trop l’emphase sur l’importance de parler une autre langue sans se soucier si les élèves maîtrisent bien au départ le français. On sait tous que ce n’est évidemment pas le cas.
Le français en péril ? je crois que oui. La mondialisation, l’internet, le «chat», les écoles avec spécialités «langues internationales» et «citoyens du monde». Toutes ces nouvelles technologies, éducations qui poussent nous font penser que peut-être on en reperd avec notre français.
Personnellement, juste avec Internet, je me rends compte que la majorité des sites que nous allons voir son en anglais. (Mapquest, youtube, myspace) Lorsqu’on fait des recherches avec google, même si on recherche en français, la plupart du temps on aura des sites en anglais. Les jeunes suivent la vie de leurs idoles sur les sites en anglais. Ils «chattent» entre eux, avec des sigles, des symboles, des mots coupés. La grammaire, on oublie cela.
À l’école, il y a de plus en plus de programmes comme langue internationales, et c’est très bien, car nos enfants vont apprendre à se mondialiser eux aussi, avec l’anglais et l’espagnol.
L’anglais est appris à l’école de plus en plus tôt. Donc par le fait même, si les enfants comprennent assez l’anglais, ils vont de plus en plus opter pour la télé, et internet en anglais. Comme il y a plus de choix en anglais dans tous les domaines, c’est certain qu’on s’en va de plus en plus vers cette langue.
Et dans les ordinateurs, il y a de plus en plus de logiciels qui corrigent les fautes d’orthographes, qui nous donnent des synonymes, des définitions. Ainsi l’élève qui doit remettre un travail pour l’école, il peut se laisser corriger par les logiciels, sans se soucier de faire trop d’efforts pour écrire. Mais quand vient l’examen français, il n’a plus son auto-correcteur, alors c’est la débandade.
Donc, oui, le français se détériore, c’est à nous parents de faire l’effort pour tenter de redonner le goût à nos enfants de se concentrer sur leur français.
Je crois que la majorité des gens, prennent conscience de la situation, mais n’ose pas trop en parler. Il y a comme un certain malaise, à trop bien s’exprimer. Cela peut même aller, jusqu’au sarcasme! C’est-à-dire, à se faire demander, si nous venons de la France? À quoi, ce phénomène est-il du? On pourrait pointer divers facteurs tels que : Internet, une certaine mode de langage, et surtout se confondre dans la masse! Il faut tout même admettre, je le répète, que nous n’écrivons pas, la langue dont nous parlons! Et malgré tout, nous faisons des efforts, pour tenter de d’améliorer, sinon conserver le minimum de rigueur, mais en vain! On le sait, le système scolaire à faire naufrage, depuis fort longtemps! Bien sûr, on aura beau faire passer, des tests de français au collège ou à l’université, que les résultas sont alarmants! J’irai encore plus loin, peut-être, que l’on devrait faire passer, le même test à certains professeurs? Nous aurions, sûrement de grosses surprises! D’ailleurs, les cours considérés comme les moins importants sont, le français, la philosophie et l’éducation physique! Et pourtant, on commence à enseigner l’anglais, dès la première année? Avouez, qu’il y a matière à réflexion!
Je suis heureuse de lire que la langue française constitue désormais une préoccupation chez plusieurs Québécois. Par contre, je me demande jusqu’à quel point ce fait est véridique.
Depuis longtemps, parler anglais est considéré comme le comble du savoir. En fait, j’ai l’impression qu’au Québec, le français est dénigré par rapport à la langue anglaise. Pensons simplement aux parents qui ne jurent que par les stages d’immersion en anglais ou encore aux jeunes qui affirment que savoir parler anglais est indispensable pour espérer, un jour, pouvoir gagner sa vie.
On dit souvent que les anglophones ont une dent contre nous, Canadiens français, mais à mon avis, ce ne sont pas seulement les autres qui nous méprisent. Je crois que nous avons nous-mêmes une très faible estime de ce que nous sommes et de la langue que nous parlons. Serions-nous victimes d’auto-aliénation linguistique?
Avouons qu’il s’avère utopique d’espérer que le Québec puisse reprendre contact avec ses racines francophones! Comment pouvons-nous parvenir à améliorer notre langue quand nous percevons cette dernière comme étant inutile?
C’est bien davantage de la survie de notre culture et du peuple qui la vit dont il est question que d’une protection de la langue correcte. L’assimilation des francophones à l’anglais continue de plus belle et pas seulement hors Québec chez les minorités francophones qui ne cessent de s’étioler et de passer à l’anglais. Même au Québec et malgré la présence de la loi 101, atrophiée il est vrai par des décisions de la Cour Suprême qui lui enlève beaucoup de son mordant, les transferts linguistiques continuent de favoriser l’anglais quand on regarde le résultat net des transferts linguistiques vers une autre langue. Ce constat, même le Ministère actuel de la Culture actuel du Québec le reconnaît timidement. Il y a donc une urgence à nous doter de tous les instruments pour tenter de mettre un frein à ce dérapage et certains d’entre eux, comme le pouvoir de légiférer sans partage en matière de langue, ne peuvent pas être obtenus dans le cadre fédéral actuel.
Dans un deuxième temps, il demeure possible de soigner tant que faire se peut la qualité de notre langue. Je demeure cependant convaincu que même en disposant de tous les outils pour protéger notre langue et notre culture, le français québécois continuera d’évoluer vers une forme qui en fera à terme une langue spécifique, du moins au niveau de la langue parlée. Ceux qui ne pointent du doigt que la seule qualité de la langue sans autre référence aux conditions concrètes et politiques de sa survie et de son développement sont aveuglés.
Je trouve qu’au Québec nous avons une chance incroyable, certaines personnes ne veulent cependant pas la saisir et c’est très dommage. Nous vivons dans une province francophone et nous gardons notre langue et notre culture depuis des années. Cependant, nous sommes entourés d’anglophones car nous sommes au Canada et que nos voisins du Sud sont la puissance numéro mondialement. Il y a pas mal de chose qui se déroule aux États-Unis et c’est pourquoi l’anglais est la langue la plus parlée à travers le monde. Quand des grandes puissances parlent une langue les autres s’adaptent et l’adoptent comme langue seconde. Je crois que la province de Québec est dans une situation géographique idéale pour que la plupart des gens soient bilingues. De plus, nous avons une métropole : Montréal ou plusieurs personnes ont comme langue maternel l’anglais. Nos jeunes ont donc l’incroyable chance d’apprendre facilement l’anglais et avoir la possibilité de voyager et de faire ce qu’ils veulent très facilement en étant compris partout. Apprendre l’anglais ne nous fera pas perdre notre culture québécoise. Je connais des gens qui croit que car nous sommes au Québec on doit parler uniquement français, appliquer la loi 101 a tout prix et ne pas sortir de chez nous… c’est aberrant. Je sais très bien qu’il y a peut de personnes qui pensent comme cela mais il y en a tout de même. Une personne m’a même dit que la seule raison de faire l’indépendance est d’avoir une langue propre à nous, pas l’anglais pas le français, le québécois … j’ai trouvé ça stupide mais bon il était sérieux et défendait cette opinion. En plus, je trouve que ceux qui veulent à tout prix protéger leur français et qui ne veulent pas apprendre une autre langue sont ceux qui s’exprime le plus mal en français. Si un jour j’ai des enfants, c’est certain que même si ils sont dans la ville de Québec ils apprendront l’anglais comme langue seconde mais à la maison ils parleront français.Je crois que c’est la meilleure chose à faire.