Entre guillemets

Focus sur les traditions

Le temps semble en éternel sprint. Contre qui? Je n'en ai aucune idée. Ce que je sais cependant, c'est que la neige ne tardera pas à se montrer le bout du nez (à moins que les changements climatiques nous surprennent encore) et que l'accordéoniste Yves Lambert, ce joyeux personnage à la barbe hirsute et aux convictions bleu fleur de lys qui a jadis été le leader de La Bottine Souriante et qui célèbre ses 30 ans (!!!) de carrière cette année, sera de passage au Moulin Michel de Gentilly le samedi 18 novembre. Je me souviens encore de ma première rencontre avec le musicien aux tendances néo-trad. Ça fait déjà deux hivers; le froid de novembre s'agrippait aux arbres malgré un soleil timide. Lambert venait tout juste de finir la traversée de son "désert de glace", période d'immobilité qui avait suivi son départ de la Bottine. Et il se réchauffait désormais le coeur avec les musiques de Récidive, album qu'il avait lancé quelques jours ou semaines plus tôt. On s'était donné rendez-vous entre Trois-Rivières et Joliette, plus précisément aux Portes de la Mauricie. Nous étions assis dans une semi-pénombre. La lumière du jour se rendait mal jusqu'à notre table. L'accordéoniste m'impressionnait beaucoup avec sa voix forte et sa longue feuille de route. Mais au fil des minutes, je rencontrais un homme d'une simplicité désarmante qui conversait avec son coeur. Yves Lambert était heureux de sa nouvelle vie musicale, et ça se sentait. Je le voyais à la manière dont il mordait dans sa liberté retrouvée et parlait de ses jeunes acolytes, appelés aujourd'hui le Bébert Orchestra – parmi cet ensemble figure Nicolas Pellerin, le frère de Fred. Je constatais que malgré ses quelque trois décennies à explorer le folklore québécois, il avait toujours autant de plaisir à jouer. Si Lambert est toujours habité par cette même énergie, le show à Gentilly promet d'être des plus survoltés.

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CERCAMON: UNE QUATRIÈME SORTIE

C'est devant une foule éparse, mais contente de s'être déplacée, que Cercamon lançait son quatrième album, Blau (qui signifie "bleu" en occitan), la semaine dernière au foyer de la salle J.-A.-Thompson. Ainsi, Pierre-Alexandre Saint-Yves (voix, flûtes, vielle à roue, rauschpfeife, chalumeau), Andrew Wells-Oberegger (luth, bouzouki, oud, saz, percussions, voix) et Jean-Simon Blanchet (percussions, tambourin à cordes, voix) ont présenté quelques-uns des 13 titres du disque, inspirés de la tradition médiévale et du répertoire méditerranéen. De véritables billets aller simple vers le sud de la France, l'Italie, l'Espagne… "On écrit beaucoup maintenant. Sur le disque, il y a 50 % des mélodies qui ont été composées par nous", signale Pierre-Alexandre, directeur musical de la formation. Autrefois, Cercamon faisait davantage de recherche musicale, mais après avoir écrit la musique du spectacle de danse contemporaine Icare, ses champs d'intérêt ont changé. L'ensemble a pris plaisir à réaliser son propre matériel et à lui donner les textures sonores de son choix. Et pour cet album, il a ponctué les mélodies de sonorités arabes. Un intéressant projet à découvrir. Info: www.ensemblecercamon.com.

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BD D'ICI

Couverture du livre Rapide Blanc de Pascal Blanchet.

Parlant de projet à découvrir… Le Trifluvien Pascal Blanchet a récemment publié Rapide blanc aux éditions de la Pastèque, soit une BD savoureuse dont la toile de fond est une parcelle de notre passé mauricien. Elle raconte l'histoire d'un village (aujourd'hui fantôme) du nom de Rapide-Blanc en Haute-Mauricie, construit aux abords de la rivière Saint-Maurice, et d'un barrage hydroélectrique. Décidément, on craque pour les illustrations dynamiques de Blanchet. Une belle idée cadeau!