La semaine dernière, j'ai été invitée à l'ouverture de la nouvelle expo du Musée québécois de culture populaire, L'Art de s'évader. Pour une fois depuis longtemps, la thématique m'a vraiment parlé. Car, pour une fois, elle est doublée d'une charge émotive importante. Imaginez, toutes les oeuvres présentées ont été créées par des détenus, et pas par n'importe lesquels, des détenus qui purgent des peines un peu plus lourdes. En me dirigeant vers le Musée, je me demandais à quoi pourrait bien ressembler une telle expo. À une explosion de violence? À une chapelle de repentirs? Je dois avouer que j'étais à des kilomètres de la réponse. Car les prisonniers s'expriment de manières fort variées. On y retrouve des reproductions de toiles célèbres de Van Gogh ou de Léonard de Vinci, des jeux d'échecs dont un réalisé à partir de barreaux de prison, des modèles réduits de motos faits en bois, des sculptures qui ramènent à l'idée de la mort, des poèmes… À ces réalisations s'ajoutent aussi des compléments d'information sur la vie en prison. On aborde la question du tatouage, la création d'armes artisanales pour se défendre, les différents types de pénitenciers. Bref, L'Art de s'évader s'aventure dans des sentiers peu explorés, mais d'une grande beauté. Elle se veut une parcelle d'humanité dans une zone plus obscure.
ooo
DES SOIRS PAS ORDINAIRES!
Patrick Watson |
J'étais en vacances quand Patrick Watson a lancé Close to Paradise à la fin septembre. Ce matin-là, mon horaire de la journée avait commencé par une visite chez mon disquaire; j'avais entendu plusieurs extraits du disque et je languissais de pouvoir l'écouter au complet. Finalement, je n'ai pas été déçue. C'est même tout le contraire… Sur ce deuxième essai aux ambiances vaporeuses, Watson se rapproche musicalement du paradis, de la pure beauté. Il le fait d'ailleurs d'une manière éclatée en oscillant entre le rock, l'électronique et une pop rêveuse. Pour bien saisir son univers, je vous suggère d'assister à son show le jeudi 7 décembre au Maquisart.
Monica Freire photo: Marcio Lima |
Aussi, ne manquez pas le dernier spectacle de la saison automnale de Diffusions Plein Sud. Le samedi 2 décembre, le Moulin Michel de Gentilly reçoit l'auteure-compositrice-interprète brésilienne Monica Freire, qui explore ses racines de façon contemporaine. L'artiste sera accompagnée de ses deux comparses, soit Dan Gigon (basse, programmation) et Yago Souza (percussions).
Pour une fois que quelqu’un donne la chance aux détenus de s’exprimer par l’art, je trouve que c’est un bon moyen pour les rhéabiliter après leur long séjour en prison. Ne me parlez pas de leur imposer du porte à porte avec des objets que tout le monde possède et qui sont en plus hors de prix. Je compare cette initiative à celle de la vieille prison où des anciens détenus ont été engagés pour faire visiter les lieux aux visiteurs (qui de mieux placer).
Ceux qui se promènent en moto disent qu’ils ressentent une grande sensation de liberté et je peux donc facilement m’imaginer l’état d’esprit de Richard Gordon qui purge une peine à perpétuité quand il a créé de petites motos en bois.
Présentement : «la Vielle Prison sert de Musée», mais il ne faudrait jamais oublier, qu’elle fut jadis, une véritable prison! À bien sûr, ce n’était que des peines très mineures. Donc à sécurité minimum, mais tout de même… J’ai très bien connu, des gens qui, y sont travaillés, toute leur vie! Et, ce n’est pas d’hier, que les prisonniers et prisonnières, car au troisième étage, il y avait bel et bien, des adolescentes/filles/femmes. À chaque année, ils faisaient tous, une sorte d’exposition, oserai-je dire, artisanales, de leurs oeuvres! Et oui, c’est ainsi, pendant que j’écris cet article sur l’une, des tables en érable massif, construite par l’un, de ces prisonniers de l’époque! Étant un souvenir, d’une rare beauté! Je la conserve, jalousement! Ainsi va la vie…
Était-ce de la poésie? De l’art? De l’artisanat? Ou, un moyen de passer de temps? Le Musée en question, était pourtant, une véritable prison! À cette époque, les moyens de réhabilitation étaient moins sophistiqués, qu’aujourd’hui! Ce qui fait, que les personnes faisaient, à peu près, n’importe quoi, avec qu’ils avaient! Je me souviens, que la grande mode, étaient de faire des cigarettes, qui se vendaient très bien. Maintenant, nous regardons ces vestiges du passé, comme un témoignages, des individus qui y sont vécus. Sans toutefois oublier, les personnes qui investies par le travail, beaucoup d’énergie à faire leur métier, tout en étant psychologue, travailleur social ou consolateur, à la fois!
Initiatve intéressante que cette exposition des créations des détenus. Je n’ai jamais encore mis les pieds dans des lieux de détention et je n’avais pas pensé en avoir l’occasion. Cette exposition déjà terminée ne sera donc pas l’occasion me permettant de le faire . Le plus important dans les circonstances c’est , comme l’écrit Karine Gélinas, l’opportunité qui a été offerte à ces hommes d’entrevoir une parcelle d’humanité dans cette zone obscure où à tort ou à raison, la société les a confinés.