Entre guillemets

Un "oui" à la vie!, Un point à la rue!

Un "oui" à la vie!

La sculpteure Marie-Josée Roy fait partie de notre quotidien sans qu'on ne le sache vraiment; ses oeuvres métalliques habitent les lieux les plus branchés du centre-ville de Trois-Rivières. Par exemple, on peut tomber face à face avec l'une de ses créations en prenant un verre au café-galerie L'Embuscade ou en dégustant un savoureux repas au Carlito.

Jusqu'au 17 décembre, la galerie Illico fait cependant un pied de nez à ces rencontres qui tiennent du hasard et accueille chez elle le travail récent de l'artiste. Intitulée Le Jardin d'Éden, l'exposition se révèle d'ailleurs très à propos dans ce lieu (Illico est aussi une boutique de fleurs). Marie-Josée Roy y présente une quarantaine de mains filiformes qui poussent à travers un socle en béton. Sur chacun est écrit un "oui" ou un rare "non". Questionnée sur la raison d'être de cette inscription majoritairement affirmative, l'artiste répond: "Ce sont toutes des choses saines, qui font grandir, qui font en sorte qu'on est mieux dans notre peau. J'ai tout élaboré ça autour du jardin d'Éden, de tout ce qui pousse, de tout ce qui grandit. Je trouvais que c'était une très belle image." Et le "non" existe simplement pour renforcer cet hymne à la vie. Aussi, à l'intérieur de chaque main se glisse un objet différent: une feuille, un bouchon de bain, un pépin de pomme… Cela rend le tout très actuel. "Je me promène et j'essaye de "pogner" des affaires de chez nous. Oui, il y a des choses plus symboliques, mais il y a aussi des trucs plus underground."

À ces mains forgées s'ajoutent des tableaux et des sculptures où le métal et le bois s'embrassent. Une première dans la carrière de Roy. "J'ai bien aimé travailler le bois, surtout avec cette thématique-là, le jardin d'Éden. […] C'est le fun, j'ai eu des beaux morceaux intéressants. Un de mes amis a une terre à bois et mon grand-père collectionnait les maladies de bois." Ces oeuvres réalisées à partir de ces pièces de bois sont sublimes. Tantôt on voit des amants fous s'enlacer, tantôt on remarque la robe d'une dame qui flotte. Ça mérite le détour!

ooo

Un point à la rue!

J'ai passé par hasard devant le "manifestival" État d'urgence à Montréal à la fin novembre. La place Émilie-Gamelin ressemblait alors à un vrai camp de réfugiés avec ses tentes, ses chaudrons fumants et la centaine de personnes – surtout des jeunes – qui s'y étaient donné rendez-vous. Pendant presque une semaine, on y avait offert de la nourriture trois fois par jour, des collations, des vêtements chauds et un toit pour dormir. Cependant, il n'y a pas que dans la métropole que des actions sont faites pour venir en aide à des personnes en situation de rupture sociale. À Trois-Rivières, l'organisme Point de rue intervient directement auprès des jeunes de la rue. D'abord, son centre de jour (337, rue Laurier) se veut un lieu d'accueil inconditionnel. Là, les jeunes peuvent parler, se doucher, trouver du réconfort ou passer des coups de fil pour dénicher un emploi. Aussi, depuis quelques années, Point de rue offre Margi'Art, un projet par la voie duquel de jeunes marginaux apprennent l'art du vitrail et, du coup, réintègrent la "société active". Et finalement, l'organisme emploie une travailleuse de rue, qui rencontre les jeunes sur le terrain. Point de rue est aussi l'un des six organismes à qui seront remis les profits de la vente des deux compilations du journal Voir, Voir 1986-2006 – 20 ans de musique québécoise et Voir 2006-2026 – La relève québécoise, lancées pour ses 20 ans.