La semaine dernière, le Salon du livre de Trois-Rivières lançait en grande pompe la thématique de sa 19e édition: Ruralité/Urbanité. L'événement littéraire ne pouvait miser plus juste. Ses organisateurs étaient d'ailleurs très fiers de signaler qu'ils avaient arrêté leur choix sur ce thème depuis l'automne dernier, que ce n'était pas le brouhaha autour du désormais célèbre village d'Hérouxville qui les avait influencés. En effet, selon moi, le code de conduite destiné aux immigrants est une manifestation (un peu exagérée!) parmi tant d'autres d'une grande réflexion amorcée depuis belle lurette. La ville et la campagne mènent-elles les mêmes combats? Offrent-elles les mêmes possibilités? Ont-elles le même poids?
Depuis un certain temps, je remarque – et cette semaine, ça me crève les yeux! – que la "ruralité" désire prendre de plus en plus la place qui lui revient. Elle semble vouloir s'affranchir du mépris et des railleries exprimés par les habitants des grandes villes et montrer tout ce qu'elle a dans le ventre. Du côté culturel, on peut penser à Fred Pellerin, aux Frères Goyette ou à l'artiste en arts visuels Guillaume Massicotte. Car si la ville est constamment à l'affût des dernières tendances, la campagne, elle, s'accroche aux valeurs traditionnelles, au vrai, sans pour autant sombrer dans le quétaine. Ainsi, cette dernière se révèle une source intarissable et originale d'inspiration. Et elle peut parfois devenir un "remède" au vide existentiel, dont souffre une bonne partie de la société. Mais, le débat ne fait que commencer…
UN VOYAGE A RABAIS
OEuvre de Yusuf, qui expose au Centre des arts de Shawinigan. |
Le Centre des arts de Shawinigan ne perd pas ses bonnes habitudes. Pour une neuvième année, il consacre sa programmation de mars à la découverte d'un pays. Cette fois-ci, il s'intéresse à l'Inde. Et c'est par l'entremise des arts de la scène, de la gastronomie et des arts visuels qu'il fera voyager le public. Le centre de diffusion propose entre autres un souper-spectacle, le samedi 10 mars. Le souper aux saveurs indiennes sera précédé par une lecture de l'écrivaine Monique Juteau, qui connaît bien ce pays. Puis, une fois rassasiés, les spectateurs découvriront des danses indiennes et pénétreront dans l'univers de Catherine Potter, virtuose de bansuri (flûte de bambou). Aussi, six artistes de Bhopal ainsi que le duo Jean-Pierre Gaudreau et Monique Juteau exposent au Centre d'exposition Léo-Ayotte.
DECOUVERTE
Vous avez envie de faire une petite découverte musicale? Eh bien! Je vous propose le spectacle de Jonathan Savage, le jeudi 15 mars à la salle Louis-Philippe-Poisson à Trois-Rivières. Apprécié pour sa simplicité rafraîchissante et son humour, le jeune chanteur viendra y livrer les chansons de son album Faux Prophète. Il sera accompagné de ses musiciens.
Depuis ma naissance, je vis à la campagne. Et je ne suis pas plus « arrièrée » pour autant! Je vais dans un collège privé, je parles anglais et je ne fais pas moi-même mon fromage (quoique le fromage fait à la main est délicieux)! Je crois même que nous avons un avantage sur les « urbanistes aguerris ». Nous connaissons la vie rurale ET la vie urbaine. Tandis que certain habitants de grandes villes peuvent croire que nous nous promenons à dos de vache (et ceci à été testé, soit dit en passant). Non mais qui des habitants de la campagnes n’ont jamais été magasiner ou même faire leur épicerie dans une ville près de chez eux! Tandis que si nous allons du côté urbain, il n’est pas rare de voir des gens qui ne sont jamais sortit de leur quartier. De plus, je connais plusieurs personnes de talents résidents dans un petit vilage sans envergure. Je crois que le fait d’habiter en ville ou à la campagne est un choix personnel et non un sujet de débat! Je suis scandalisé en voyant des citoyens urbains dénigrer NOTRE choix qu’est de vivre loin du bruit incessant des autoroutes et de la pollution engendré pas les usines. Je souhaite juste que le monde entier daigne porter un peu d’attention aux campagnards de talent malgré le fait qu’ils soient justement campagnards!
Je crois que les gens de la ville savent faire la part des choses et ne généraliseront pas de ce qui se passe en campagne en pensant au désormais navrant cas d’Hérouxville. Pour moi, ce n’est seulement qu’une tache dans la promotion du monde rural. De plus en plus de personnes retournent à la campagne et pas seulement à leur retraite car ils en ont mare du smog, des embouteillages, des gangs de rue,… et préfèrent retrouver une tranquilité d’esprit et une vie plus sereine avant de souffrir d’une dépression urbaine.
La dimension personnelle du milieu rural, comparativement à la ville des plus impersonnelle, fait de cette valeur une des plus essentielle à l’être humain. Habitant la ville depuis près de tente ans, suite à mon enfance vécue à la campagne, la comparaison m’apparaît évidente. Avec tous ces gens incognitos qui circulent dans une même rue, sans se connaître et même retrouver une amie vivant depuis deux ans face à ma maison, sans le savoir, me font rendre compte comment la vie peut être différente d’un milieu à un autre.
Et cette dimension personnelle est primordiale, tant sur le plan identitaire que social. Se retrouver comme un numéro dans une grande ville, sans repères, comme un personne itinérante, peut devenir difficile à supporter. La ville comporte aussi des avantages artistiques et culturels, de services et de proximité, mais le réseau social demeure très important, afin de meux s’y ancrer.
Intéressant de soulever ce point avec le Salon du livre de Trois-Rivières, afin de faire valoir les forces de ce milieu. À chacun ses valeurs et, tant mieux si notre choix nous convient. En vieillissant, une fois à la retraite, peut-être serait-il bien de regagner des terres plus paisibles, afin de mieux profiter de la tranquilité et des rapports plus humains et fraternels. On verra bien comment l’état d’esprit se portera à ce moment.
Le Centre des Arts de Shawinigan, conserve encore cette année, sa tradition : celle de découvrir un pays! Le choix est stoppé, sur l’Inde. Combien riche en culture. Peut-être y découvrions-nous, une nouvelle facette, dont on connaît peu. Par l’entremise, de souper-spectacle, on nous offre la chance, de déguster des mets typiques, baignant d’une musique appropriée. Précédé, de lecture de Monique Juteau, mais c’est pourtant dans l’univers de, Catherine Potter, qu’il sera possible de découvrir des danses traditionnelles! Un réel dépaysement, à quelques kilomètres de Trois-Rivières. BRAVO!
Bien que je ne sois pas favorable au nouveau terme de la ruralité en contrepartie de la vie urbaine, j’aime vivre dans la nature de nos belles régions, au rythme des quatre saisons et non au gré de la pollution des grandes villes. C’est un choix de vie crucial mais privilégié que tout le monde peut avoir. Les citadins, de plus en plus, envahissent les campagnes pour la fuite du week-end et, ce phénomène est à encourager. Les petites familles se cherchent de plus en plus un coin de paradis dans les vertes banlieues… Notre privilège, à nous les campagnards ou les paysans, est davantage partagé par les gens des villes. C’est merveilleux et nous devons les inciter à venir nous rejoindre en les accueillant comme des rois… en leur faisant découvrir les mille et un trésors qui se cachent derrière des pancartes de petits artisans ou petites auberges le long des routes ou rangs de campagne!