La formation trifluvienne Tricot Machine, avec sa pop à mi-chemin entre Passe-Partout et les Beatles – c'est Catherine Leduc elle-même, la part féminine du duo qu'elle forme avec Matthieu Beaumont, qui décrit sa musique ainsi -, s'attire beaucoup d'éloges depuis le lancement de son album éponyme. Si elle ne révolutionne rien, elle propose des textes empreints de naïveté et de douceur, des mélodies qui réconfortent comme un bon chocolat chaud lors d'une interminable journée de pluie. Ça doit d'ailleurs faire plus d'une semaine que je bois ses chansons, qui me hantent jusque dans le sommeil. C'est dire à quel point ces dernières sont accrocheuses!
En parlant d'accroc, j'avoue avoir été un peu piquée quand, parmi le lot d'entrevues et commentaires, j'ai capté au hasard que le band venait de Montréal. Ce qui était sans doute une économie de mots, et pas tout à fait faux – les membres de Tricot Machine habitent la métropole depuis 2003 -, a eu l'effet d'une dynamite sur mon côté régionaliste. Pendant un instant, j'ai maugréé intérieurement: "Pourquoi ce qui est bon doit toujours obtenir le sceau montréalais?" Puis, je me suis raisonnée… Ce n'était qu'un qualificatif après tout.
Je me rends compte qu'aujourd'hui, on ne peut plus rien s'approprier. Avec l'avènement des sites Internet comme MySpace, les frontières disparaissent. On doit désormais envisager notre culture comme une culture globale, où les artistes de Trois-Rivières, de Québec, de Chicoutimi et de la métropole se retrouvent sur le même pied. Dans ce contexte, on préfère donc les raccourcis; le gentilé Montréalais, qui est le plus connu à l'échelle de la francophonie, voire de la planète, l'emporte naturellement sur les plus obscurs. Je crois néanmoins que cet exercice comporte quelques risques, dont celui d'en arriver, un jour, à oublier l'apport précis des régions dans la culture québécoise.
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ON SORT, C'EST PAQUES!
La neige a quasiment disparu, la température se réchauffe. Bref, on aura sans doute pas mal envie de sortir pendant le long week-end pascal. Voici donc quelques suggestions d'activités. D'abord, je vous recommande la pièce du Théâtre 3R, Cosmétique de l'ennemi. Cette adaptation du roman d'Amélie Nothomb est tout à fait savoureuse. Les représentations se poursuivent les 6, 7 et 8 avril au centre culturel Pauline-Julien. J'avais vu le spectacle à la salle Louis-Philippe-Poisson… J'espère donc que la compagnie réalisera un aménagement scénique aussi intéressant. Sinon, il y a la bombe Yann Perreau le vendredi 6 avril au Théâtre Belcourt et la pièce Le Fantôme de Canterville du Théâtre des quatre coins, le lendemain au même endroit.
On ne peut passer sous silence, notre excellente formation trifluvienne n’est-ce pas? Oui, je l’avoue, j’ai un parti pris pour tous ceux qui proviennent de la région. C’est mon petit péché mignon quoi? Alors bravo à : Tricot Machine! Et longue continuité.
On a passé, presque Noël sur la terre battue, voilà que nous passons Pâques, dans la neige! Mais, nous sortirons quand même, bravant la pluie verglaçante, ou une tempête des corneilles? Ne serait-ce, que pour assister à d’excellents spectacles. Et en passant : Joyeuses Pâques à tous!
J’ai de la difficulté à accepter le fait que des artistes renient leur lieu de naissance de peur « de nuire » à l’avancement de leur carrière. Je ne pense pas que les gens vont apprécier plus leur oeuvre s’ils disent qu’ils sont originaires de Montréal (plutôt que de dire qu’ils ont déménagé tout récemment dans la ville de Montréal). C’est la qualité de leur création qui va dicter le déroulement futur de leur carrière et non le nom d’une ville.