Entre guillemets

Beau ou laid?

Cet été encore, le Théâtre des Marguerites présente une pièce lourde de sens. Dans Adieu beauté – un texte de François Archambault -, on se questionne sur les critères esthétiques. Deux terroristes du FILPED (Front international de libération des personnes esthétiquement défavorisées) enlèvent Miss Banlieue, la gagnante d'un concours de beauté. Avec cette prise d'otage, ils espèrent faire entendre leur cause à toute la population du Québec, et du coup renverser les stéréotypes de la beauté. Fini, les seins siliconés, les diètes minceur, les épilations au laser et les torses musclés; on prône le retour en force de la cellulite, des bedaines de bière et des cheveux négligés! Wow, quel gros contrat! Si leur cause est louable, on se rend vite compte que leur objectif est inaccessible, voire utopique. Car peu importe ce qu'on qualifie de beau ou de laid, on se retrouve toujours avec le même problème: une échelle de beauté.

Le message que la pièce véhicule, c'est que l'on doit s'accepter tel que l'on est, et qu'on doit cesser d'envier les autres – eux aussi ont leurs propres problèmes. Je suis entièrement d'accord avec ça. Je ne sais plus dans quel reportage j'avais lu ou vu ça, mais il paraît que déjà lorsqu'on est bébé, on est davantage attiré par les personnes jolies. Ça, ça signifie que la beauté se révèle plus qu'une question de mode. Elle renvoie probablement à quelque chose de beaucoup plus important: une bonne santé et une hygiène corporelle adéquate, la gentillesse, un sourire rassurant, un regard tendre… la survie!

Oui, la télé, les magazines et les grandes compagnies de mode et de beauté nous suggèrent des idéaux, mais nous ne sommes pas obligés de les accepter. Je trouve qu'on blâme un peu trop facilement ces entités. Après tout, nous sommes maîtres de nos choix. Si personne n'achète de crèmes miracle ou de talons aiguilles, vous pouvez être certains qu'on va arrêter de nous en vendre. Dans le fond, on carbure peut-être un peu trop aux images. Il suffirait de fermer la télé pendant une ou deux semaines – sortons à l'extérieur pour profiter des charmes de l'été – pour faire le vide et pour oublier toutes les tendances. D'ailleurs, moins le petit écran fonctionne, moins on est contaminé par les valeurs qu'il prône, et plus on se réalise dans des activités qu'on aime. Ainsi, on est fier de soi et mieux dans sa peau. Bref, on rayonne! Au fait, n'est-ce pas cela, la vraie beauté?