Déjà le rideau tombe sur 2007. Ça me fait tout drôle, il me semble que l'année vient à peine de commencer. Mais c'est toujours ainsi: à partir d'un moment – pour certains, ce sera la naissance d'un enfant, pour d'autres, la mort d'un être cher ou la fin d'un contrat de travail -, le temps devient du sable fin qui nous glisse entre les doigts.
Oui, les 12 derniers mois sont passés à la vitesse de l'éclair. Mais ils ont laissé des marques visibles; le paysage est bien garni quand je regarde dans le rétroviseur. D'ailleurs, si j'avais à intituler le tableau que je vois, je le nommerais: 2007 ou l'année des premières en arts de la scène. Petit bilan.
ÊTRE…
Voulant remplir le trou béant laissé par la disparition du Théâtre l'Eskabel, seule compagnie professionnelle de la Mauricie, le Théâtre 3R clamait haut et fort son existence. En mars, il présentait sa première production officielle: l'excellente adaptation théâtrale du roman d'Amélie Nothomb Cosmétique de l'ennemi. Depuis, la troupe s'est faite silencieuse, à mon grand regret. À quand la prochaine production?
Il y a aussi eu l'Événement Théâtre Expresso, imaginé par le journaliste Réjean Martin, dont la première édition se déroulait du 19 au 21 avril. Un projet qui avait pour but d'introduire le théâtre dans les cafés, un peu à la manière du Festival international de la poésie. Sept pièces itinérantes durant de 8 à 12 minutes étaient présentées dans six établissements du centre-ville de Trois-Rivières. Une belle initiative qui devrait revenir en 2008.
Eclyps, qui a remplacé le poétique Kosmogonia, est sans doute l'un des projets de l'année 2007 qui a fait coulé le plus d'encre. Écrit par le populaire et prolifique Bryan Perro et mis en scène par le comédien Martin Larocque, le spectacle multidisciplinaire était attendu de pied ferme par la critique et le public, qui ont finalement été conquis. Comment pouvaient-ils résister à l'univers délirant et à la fantaisie du créateur d'Amos Daragon?
Fred Pellerin a aussi créé tout un précédent. Au lieu de faire une tournée estivale à travers le Québec, il a invité le public à venir le voir en spectacle chez lui, à Saint-Élie. Il semblerait que les gens ont aimé l'idée: le conteur s'est produit à guichets fermés. Avis aux intéressés, le concept sera de retour en 2008!
… OU NE PAS ÊTRE
Si la majorité des premières ont été applaudies, d'autres n'ont pas atteint les sommets escomptés. Le Rendez-vous des arts de la rue, qui défraie actuellement les manchettes en raison de son non-renouvellement – comme la Ville a réduit de moitié sa subvention, l'équipe a décidé de ne pas piloter la deuxième édition -, est l'une d'entre elles. Un événement qui meurt comme il est né: dans la tempête.
UNE PERLE
Sinon, en 2007, j'ai croqué dans le plus beau titre de livre qui soit: La vraie vie goûte les biscuits. Un recueil de poésie écrit pour les enfants par un auteur de Trois-Rivières: Guy Marchamps. Pour la première fois depuis que je sais lire, j'ai l'impression qu'un bouquin transporte avec lui un parfum. Et nul besoin de vous dire que je le trouve sublime!
Joyeuses Fêtes!