Tout est prétexte à fêter. On a une promotion; on sort le champagne. La petite réalise son premier dessin – une délicieuse abstraction -; on cuisine un gâteau extra glaçage. On perd son emploi; on rassemble des copains pour une bière. On réaménage le salon; on invite la famille pour qu'elle vienne admirer notre chef-d'ouvre. Chaque détail (positif ou négatif) qui sort de l'ordinaire nous incite à agir différemment. Or, il m'arrive de trouver qu'on souffle des ballons pour pas grand-chose. Les fêtes du 375e anniversaire de Trois-Rivières en étaient un exemple. Je dis bien «étaient», car j'ai changé mon fusil d'épaule.
Pendant longtemps, je n'ai pas compris pourquoi on n'attendait pas les 400 ans de la ville pour célébrer. Différentes hypothèses me venaient à l'esprit: de l'orgueil mal placé, de l'impatience, un désir de profiter de la vague – de la houle, devrais-je dire – créée par les festivités de Québec… Quand j'entendais parler de l'événement, une image me revenait sans cesse, soit celle d'un enfant trop pressé qui déballe son cadeau avant l'heure. À cela s'ajoutait la peur qu'on tombe dans l'excès. C'est tellement facile de se laisser emporter par la folie du moment et de prendre des risques non calculés. D'ailleurs si on fêtait en grand le 375e de Trois-Rivières, son 400e devrait inévitablement être encore plus impressionnant. Une telle ouvre ne pouvant se faire sans de gros sous… Oh, misère!
Vous comprendrez que j'étais fort heureuse de lire dans l'édition week-end du Nouvelliste les véritables motivations de la tenue de l'événement. Le quotidien avait réuni autour d'une table le maire Yves Lévesque, le directeur de la Corporation de développement culturel de Trois-Rivières, Michel Jutras, et Jean Fournier, président des fêtes du 375e anniversaire. Ainsi, on apprenait que ces dernières avaient d'abord et avant tout pour mission de solidifier le lien d'appartenance des citoyens à la nouvelle ville. Les activités spéciales n'auraient donc rien de tape-à-l'oil. Au contraire, on miserait sur des projets rassembleurs afin que les Trifluviens de tous les secteurs (de Saint-Louis-de-France à Pointe-du-Lac) se sentent impliqués – côté fusion, Trois-Rivières n'a rien à envier à personne. Mieux encore, on insistait sur le caractère modeste des festivités. Tout serait organisé en fonction des moyens de la Ville. Ouf! Ça fait du bien d'entendre qu'on ne souhaite pas la démesure.
Malgré tout, je suis certaine qu'avec les quelques projets qui sont sur la table (une comédie historique sur Radisson, un parcours imaginaire imaginé par les Sages Fous, des compétitions d'envergure…), Trois-Rivières saura rayonner. Dans le fond, ça ne fait jamais de tort d'allumer des chandelles…
Cupidon au cinéma
Parlant de chandelles, c'est jeudi la Saint-Valentin. Pour l'occasion, Ciné-Campus propose un film qui a marqué ses 40 ans de projections: Souvenirs d'Afrique de Sydney Pollack. Une belle option pour une soirée romantique.