Entre guillemets

Changer d’image

 Un soir que j'écoutais distraitement la télé, une publicité, par son raffinement et la beauté de ses images, m'a accrochée. On y voyait le corps légèrement dévoilé d'une femme baigné dans une lumière quasi divine, puis les yeux expressifs d'un enfant qui avait la carte du monde dessinée sur son visage. Je me souviens avoir pensé: «Ah! Quel grand musée du Québec peut bien faire de la promotion pour sa nouvelle expo?» Finalement, ce n'était pas un musée, mais le… Symposium de peinture de la Mauricie!

C'est drôle parce que l'image que le Symposium m'avait laissée au fil des ans se trouvait à l'antipode de cette pub branchée. L'événement qui célèbre son 14e anniversaire ce printemps provoquait chez moi un long bâillement. Pour moi, c'était le rendez-vous des élèves du cours de peinture 101, des «tripeux» de peinture à numéros et des nostalgiques de La Petite Maison dans la prairie. Et ce, même si quelques artistes intéressants y avaient participé au cours des dernières années. Jamais il n'y en avait eu assez pour que j'accepte de changer mon fusil d'épaule.

Or, en quelque 30 secondes, la pub télé du Symposium a fait disparaître le préjugé que j'entretenais envers lui. Plus encore, elle m'a donné le goût de m'y rendre pendant sa tenue au Centre des arts de Shawinigan, du 16 au 19 mai.

 

Du lustre

Pour une fois depuis des lustres, j'ai l'impression que le Symposium s'adresse à l'amateur d'art, à celui qui regarde au-delà du sujet, qui s'intéresse à la technique, à la lumière. Ce sentiment est d'ailleurs accru par le contenu de la programmation. Il me semble qu'on pousse d'un cran en organisant une conférence sur le marché de l'art avec le fondateur de l'Académie des beaux-arts du Québec, monsieur Louis Bruens, le dimanche 18. Sans critiquer les démonstrations de toutes sortes, je trouve qu'une telle activité permet à l'événement de se distinguer d'autres symposiums et de mettre davantage en valeur le travail des artistes peintres qu'il reçoit.

Cette anecdote me confirme le pouvoir des apparences, et ce, bien qu'on dise que l'habit ne fait pas le moine. Avec son image revampée, le Symposium de peinture de la Mauricie attirera assurément un plus grand nombre d'amateurs d'art, de collectionneurs et d'adeptes du bon goût. En fait, la pub me paraît tellement recherchée qu'elle renvoie à l'idée d'un tout nouvel événement de prestige. Ce qui me fait dire que ceux qui boudaient le Symposium auront peut-être envie de pousser la curiosité plus loin, et de renouer avec lui. Espérons cependant que cette image de marque ne freinera pas Monsieur et Madame Tout-le-monde. Car les musées et établissements du genre en gênent parfois quelques-uns.

Mais peu importe, je lève mon chapeau à ce changement de look réussi! y