Entre guillemets

Fèves au lard et pouding chômeur

Il y a quelques années, avec une trentaine d'individus de la Mauricie, j'assistais à une conférence de presse du Musée du bûcheron à Grandes-Piles. Ce jour-là, avant d'amorcer son discours, une personne de l'administration avait alors demandé à tous ceux qui avaient déjà visité le Musée de se manifester. Ai-je besoin de vous dire que la réponse fut peu expressive? En fait, ça s'était résumé à quelques marmonnements, rien de plus.

Je ne vous l'apprends sans doute pas, mais le Musée du bûcheron est davantage fréquenté par les touristes européens que par les gens de la région. Il renferme pourtant une grande page de notre histoire. Avec sa vingtaine de bâtiments et ses artefacts, il retrace la vie des bûcherons et des draveurs en Mauricie des années 1850 – à cette époque, ni Grand-Mère ni Shawinigan n'avaient été fondées – à 1950. Il n'est donc pas étonnant que sa direction mise sur son 30e anniversaire de fondation pour attirer les citoyens des environs. Car si le pouding chômeur et les sciottes paraissent moins sexy que des sushis et un iPod, il n'en demeure pas moins qu'ils restent des éléments importants de notre passé, de notre culture populaire.

«On veut intéresser les gens à venir ici, à venir voir ce que nos ancêtres, nos grands-parents ont souvent fait comme travail. Même si on habite proche, on ne connaît pas vraiment l'histoire des bûcherons», m'expliquait Catherine Denis du Musée. «Nous, ce qu'on veut faire avec le 30e, c'est donner un deuxième souffle au Musée. On veut le relancer pour que la population le redécouvre. Parce que souvent les gens nous disent qu'ils sont venus une fois dans les débuts, sans plus. On veut les réinviter à venir. Depuis, il y a des améliorations qui ont été apportées sur le site. Il y a par exemple de nouveaux artefacts qui sont en place, et c'est sans parler des nouvelles activités de cet été.»

 

La fête!

Pour ses 30 ans, le Musée a décidé de s'amuser tout l'été, jusqu'au 15 octobre. Il rouvrira les portes du Chaland, une ancienne boîte à chansons aménagée dans sa grange. «On veut relancer une programmation régulière avec des spectacles à tendance traditionnelle et folklorique…»  Il fera donc appel à des talents locaux: les frères Lemay (Daniel et Michel), Baptiste Prud'homme – il a récemment lancé son premier album, Vendanges acoustiques – et Jean Paquin.  Il mettra aussi l'accent sur les menus traditionnels de son restaurant, la Cookerie: fèves au lard du chantier, steak du garde-feu, saucisses de bison, brunchs… Une excellente idée qui, je trouve, permet de garder vivantes nos bonnes vieilles traditions culinaires. Admettez que les occasions où l'on se cuisine de la soupe aux pois ou du ragoût de boulettes deviennent de plus en plus rares!

Sinon, une activité qui me semble particulièrement sympathique, c'est le concours amical de godendards et sciottes qui sera organisé le 9 août entre les familles souches du village: les Pruneau, Parent, Vaugeois, Boisvert… On verra alors qui est le plus fort!