Entre guillemets

Les limites de l’art

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<p>L'art possède cette qualité merveilleuse de pouvoir aller dans toutes les directions, et ce sans aucune restriction. En fait, il n'a de limite que l'audace ou la folie du créateur. Ainsi, on peut s'attendre à n'importe quoi. Admettez que les chemins convenus sont particulièrement ennuyants dans ce domaine. Personnellement, je m'emmerde quand une expo me renvoie à des thèmes ou des procédés mille fois explorés. Par exemple, je n'ai aucun intérêt pour les petites maisons perdues au beau milieu d'un champ ou pour les personnages sans visage, à moins seulement que leur auteur soit un ami, un membre de ma famille ou que le matériau utilisé soit des plus originaux (pourquoi pas un domaine champêtre taillé dans le JELL-O!). Les arts visuels doivent servir à approfondir une réflexion sur un sujet donné, à lancer des débats, à explorer les possibilités de la matière, mais surtout à faire rêver. C'est du moins ce à quoi je m'attends d'eux. </p>
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<p><strong>Se mettre en danger</strong> </p>
<p>La première soirée d'Impro-sculpture – organisée le jeudi 11 septembre, à 20h, par l'Atelier Silex à Trois-Rivières – remplira justement ce mandat. Nul doute que les artistes que sont Henri Morrisette (La Roulotte à Bobby), Alain Fleurent, Laurent Gagnon, Pascal Lareau, Sylvain Longpré et Karine Roberge sauront étonner ceux qui assisteront à cette activité s'inspirant des grandes lignes de l'art inventé par le défunt comédien Robert Gravel. Sur le thème «Le Commencement», deux équipes de trois sculpteurs devront réaliser des œuvres spontanées devant public. Mais comme dans le jeu original, elles devront le faire tout en respectant un style (déconstruction/reconstruction), une contrainte (utilisation d'un objet imposé) et une durée (20 minutes). Au théâtre, l'impro crée parfois des moments assez surprenants. J'ai en mémoire un french mémorable entre Vincent Bolduc et Simon Boudreault, lors de la dernière émission des grands duels de la LNI à Télé-Québec. Alors, imaginez ce que ce jeu pourrait créer en sculpture, avec la pression, le stress et les contraintes. En tout cas, je suis certaine que rien de très conventionnel ne devrait sortir de cet exercice. Peut-être que je l'aurai enfin, mon logis en gelée de fruits!</p>
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<p><strong>Un souvenir</strong></p>
<p>C'est drôle, cet événement, bien que ses règles soit différentes, me rappelle légèrement Cossins poétiques et Patentes à gosses, une sympathique activité organisée à Silex à l'occasion du Festival international de la poésie, mais qui ne reviendra pas cette année. Lors de cette soirée, poètes et sculpteurs étaient amenés à jumeler leurs talents. Chaque visiteur choisissait une œuvre d'art avant d'aller rencontrer un poète, qui s'inspirait de l'objet pour écrire, en peu de temps, un court poème. Ça donnait souvent de réels petits bijoux. Dommage que tout soit éphémère…  </p>