Entre guillemets

Une bonne thérapie

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<p>Je me rends bien compte qu'il existe des sujets dont on a rarement envie de parler. La maladie et la mort en font partie. Ces sujets nous effrayent tellement qu'on les pousse très souvent à grands coups de balai sous le lit. Le problème, c'est qu'on ne peut pas passer toute une vie à cacher de la poussière sous un matelas. Un jour ou l'autre, il faut faire le ménage, autrement on étouffe, on développe des allergies. D'ailleurs, plus il y aura de «vieux minous», plus le nettoyage sera long…</p>
<p>Si je pense à ça, c'est que j'ai assisté la semaine dernière à l'une des représentations d'<em>Incandescence </em>au Petit Théâtre de la Rue, un nouveau lieu de diffusion sympathique niché au cœur d'une maison unifamiliale à Pointe-du-Lac. Ce texte, écrit et joué par Reynald Viel des Productions des Mots…Céans, s'inspirait du parcours véritable de Marc, un homme atteint du cancer. </p>
<p>Je me souviens de ma première réaction lorsque j'ai appris que le théâtre démarrait sa programmation avec une pièce sur la maladie et, par conséquent, sur la mort: j'ai figé. Je me suis demandé qui allait avoir envie de se faire balancer ces sujets en pleine gueule alors qu'on n'en parle souvent qu'à demi-mot. Peut-être étais-je trop sensible? Heureusement, les «moi, je ne serais pas capable d'aller voir ça» de mon entourage, tout en confirmant mes appréhensions, m'ont rassurée sur mon émotivité. Après tout, j'avais apprécié la trame du film de Julian Schnabel, <em>Le Scaphandre et le Papillon</em>. </p>
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<p><strong>La mort vous va si bien</strong></p>
<p>Ainsi, c'est beaucoup plus pour vivre l'expérience d'une nouvelle salle de spectacle que j'ai assisté à Incandescence. Comme j'étais mal à l'aise avec le sujet de la pièce, je m'étais même forgé une petite carapace. Et pourtant… Rien de cela n'était nécessaire puisque Incandescence se veut d'abord et avant tout une rencontre avec la vie, avec l'amour. En écoutant le récit raconté avec intensité par Viel, je n'avais pas envie de me boucher les oreilles, non, je ressentais plutôt le besoin de remercier la vie pour tout ce qu'elle m'avait offert jusqu'à maintenant: du plus petit rayon de soleil après la pluie à mon plus beau voyage. En fait, Incandescence m'a, à sa manière, réconciliée davantage avec la mort, bien qu'il reste BEAUCOUP de travail à faire de ce côté. Comme quoi affronter nos peurs, en parler, s'avère toujours bénéfique. </p>
<p>Par ailleurs, je vous invite à rendre visite à Josée Dargis et Luc Légaré, codirecteurs du Petit Théâtre de la Rue (<a class="" href="http://www.voir.ca/community/controlpanel/Blogs/www.lepetittheatredelarue.com" target="_blank"><em>www.lepetittheatredelarue.com</em></a>), un théâtre pouvant accueillir une vingtaine de spectateurs. L'acoustique est géniale! Et lorsqu'on sort de chez eux, on a vraiment l'impression d'avoir vécu une expérience hors de l'ordinaire.</p>