Entre guillemets

Petite chronique pour flâneurs curieux

Après plusieurs années
passées à Montréal, où j'ai notamment fait des études en cinéma puis tenu
divers petits boulots avant d'amorcer ma carrière de journaliste, me voici de
retour à Trois-Rivières, la ville qui m'a vu grandir et où demeurent toujours plusieurs
de mes proches: mon père, qui a ouvert un centre de copies sur le boulevard des
Récollets avec sa blonde il y a quelques années; mon cousin et ma cousine, qui
bossent dans un resto à Trois-Rivières-Ouest; un de mes oncles, qui travaille à
la Kruger,
comme mon grand-père l'a fait toute sa vie avant lui…

<p>Je retrouve des gens,
donc, mais aussi des quartiers, des rues, des bâtiments… Malgré le froid, la
neige et le vent, je me suis beaucoup baladé depuis une semaine, ré-apprivoisant
tranquillement cette ville qui, à l'orée de son 375<sup>e</sup> anniversaire, m'apparaît
plus fascinante que jamais. Y a-t-il un autre endroit au Québec où l'on
retrouve autant de lieux de diffusion culturelle au prorata? Où la poésie
accompagne ainsi nos pas, ornant les murs des édifices du centre-ville, jusqu'à
celui du bar de danseuses? Où chaque détour semble révéler une petite merveille
qu'on voudrait immortaliser?</p>

<p>C'est d'ailleurs
exactement ce que l'artiste Frédérique Guichard a décidé de faire il y a
environ quatre ans. Au hasard de ses promenades à travers Trois-Rivières, elle a
pris une foule de photos et a noirci les pages d'une demi-douzaine de carnets
de croquis, dont elle s'est ensuite inspiré pour créer des aquarelles, des
dessins, des gravures et des sérigraphies. </p>

<p>Ce sont 375 de ces œuvres
qui forment <i>Petit Visuel pour flâneurs curieux</i>,
l'ambitieuse exposition de Guichard présentée au centre Raymond-Lasnier de la Maison de la culture de
Trois-Rivières depuis dimanche, concurremment avec <i>Nouvelles recyclées</i> de Lorraine Beaulieu. Jusqu'au 15
février prochain, vous pourrez y apprécier le regard aiguisé et le coup de
crayon/pinceau/etc. des plus expressifs de Guichard, qui propose une
représentation admirablement personnelle de l'environnement trifluvien. </p>

<p>Ces jours-ci, c'est
certainement la meilleure façon d'arpenter les quatre coins de Trois-Rivières
sans se les geler!</p>