Au-delà du réel

«Ne vous étonnez pas si vous ne comprenez rien au début, c’est normal dans Grande Ourse!» Tel est l’avertissement qu’a donné le réalisateur Patrice Sauvé aux spectateurs qui, comme moi, n’avaient jamais regardé la télésérie avant la toute première représentation devant public de Grande Ourse – La Clé des possibles, qui a eu lieu à Trois-Rivières la semaine dernière.
De fait, les premières séquences du film sont particulièrement déroutantes, nous plongeant directement au cœur d’une intrigue impliquant des visions étranges et des mondes parallèles. Mais du moment qu’on apprécie le cinéma fantastique, on a tôt fait d’être entièrement subjugué par le climat de mystère qui enveloppe chaque scène et on s’amuse férocement à tenter de réunir les pièces de puzzle du récit. <a href="http://www.voir.ca/blogs/kevin_laforest/Grande%20Ourse%20affiches.jpg"><img src="http://www.voir.ca/blogs/kevin_laforest/Grande%20Ourse%20affiches.jpg" alt="" border="0" /></a>Comme mentionné, je n’étais pas familier avec les personnages joués par Marc Messier, Fanny Mallette et Normand Daneault avant de voir le film, mais je suis rapidement tombé sous le charme de l’ex-journaliste Lapointe et du couple de détectives formé par Gastonne et Biron. Impeccable, ce trio d’acteurs central est rejoint par, entre autres, Maude Guérin dans le rôle d’une séduisante libraire et Monique Mercure dans celui d’une sorcière des plus inquiétantes. 
Frédéric Ouellet, le créateur et scénariste de Grande Ourse, a visiblement beaucoup de plaisir à faire évoluer ses personnages dans cette nouvelle aventure où suspense, humour, mythologie, philosophie et émotion se côtoient de façon étonnamment heureuse.
Et que dire de la mise en scène à la fois ample et précise de Sauvé qui, avec ce film, confirme qu’il est l’un des cinéastes québécois les plus talentueux du moment, surpassant aisément tout ce qu’on a pu voir comme films fantastiques ici ces dernières années (Sur le seuil, Saint-Martyr-des-Damnés, etc.). On dirait bien que le Québec a trouvé son David Cronenberg!

Les Jutra, prise 11
Parlant de cinéma québécois, c’est ce dimanche, 29 mars, que Karine Vanasse animera la 11e Soirée des Jutra. Personnellement, je trouve toujours l’absence du magistral Tout est parfait de la catégorie du meilleur long métrage injustifiable, mais on peut toujours espérer qu’Yves Christian Fournier décroche le prix de la meilleure réalisation et Guillaume Vigneault, celui du meilleur scénario. Quoique parmi les scénaristes mis en nomination, je suis sûr qu’il y en a plusieurs dans le coin qui souhaitent que Fred Pellerin l’emporte pour Babine!