<p>Six ans après l’arrivée en grande pompe de la téléréalité sur les ondes de notre télévision, on peut confortablement prétendre qu’elle semble là pour rester. Immédiatement très populaires, <i>Star Académie</i> et <i>Loft Story</i>, deux concepts de la société de production européenne Endemol importés au Québec en 2003, ont aussi semé la controverse, plusieurs personnalités s’insurgeant publiquement contre ces émissions.</p><p>Aujourd’hui, la gronde s’est considérablement calmée, particulièrement en ce qui a trait à la <i>Star Ac</i> de <b>Julie Snyder</b> qui, en plus d’attirer des millions de téléspectateurs, fait maintenant l’objet de critiques favorables dans les médias et a même vu certains de ses anciens détracteurs intégrer les rangs de son corps professoral (bonjour <b>Michel Rivard</b>!).</p><p><a href="http://www.voir.ca/blogs/popculture_mauricie/Loft%20Story%20la%20revanche.jpg"><img src="http://www.voir.ca/blogs/popculture_mauricie/Loft%20Story%20la%20revanche.jpg" align="left" border="0" hspace="10" alt="" /></a>La situation est quelque peu différente pour <i>Loft Story</i>. De ce que je peux en constater, les gens continuent d’hésiter à avouer qu’ils regardent cette émission, ou ils s’empressent de la qualifier de plaisir coupable. Il est vrai qu’on peut difficilement faire plus trash comme produit télévisuel mais, en ce qui me concerne, c’est justement cet aspect brut de la chose qui me plaît, sans culpabilité.</p><p><b>Schadenfreude</b></p><p>Au lieu de se parer d’airs faussement romantiques et glamour comme <i>Occupation Double, Loft Story </i>assume et exploite à fond le côté voyeur et malsain de la téléréalité. Et pour la majorité des fans du <i>Loft</i>, j’ai l’impression que l’émission agit avant tout comme un exutoire à la misanthropie latente présente en eux. </p><p>Les participants étant presque tous de cette race d’individus aux muscles ou aux seins gonflés qui essaient toujours de parler plus fort que tout le monde et d’avoir toute l’attention, ce qui en impressionne certains mais tombe aussi sur les nerfs de beaucoup d’autres, il peut être cruellement satisfaisant de voir ces exhibitionnistes sociaux être enfermés avec leurs semblables et poussés à s’entredéchirer.</p><p>Ce sentiment, que les Allemands appellent le schadenfreude («joie provoquée par le malheur d’autrui»), semble d’ailleurs être partagé par les concepteurs de l’émission et leur porte-voix, le Maître du Loft, ainsi que par certains joueurs atypiques tels que <b>Sébastien </b>qui, lors de la quatrième saison et de l’actuel <i>Loft Story: la revanche</i>, qui regroupe les «all stars» des éditions précédentes, exprime lui aussi un fort dédain pour les autres lofteurs et s’amuse à les manipuler et à les ridiculiser. </p><p>Rien de bien noble là-dedans, mais c’est méchamment divertissant!<br /><br /></p>