Entre guillemets

Les hauts et les bas…

 

Je ne peux m'empêcher ce petit clin d'oil au rafraîchissant téléroman Les Hauts et les Bas de Sophie Paquin en pensant aux nouvelles culturelles de la Mauricie des derniers jours. Si la culture était un personnage, elle en aurait sans doute long à raconter sur ses plus récentes rencontres et ses amours perdus. Nul doute qu'elle aurait glissé un mot sur Julie Hamelin, chanteuse jazz à la voix enveloppante qui lançait son premier album, Smooth Road, dans l'ambiance décontractée du restaurant Le Rouge Vin. Elle aurait applaudi la nomination de Mireille Pilotto au poste de directrice générale de la Biennale internationale d'estampe contemporaine de Trois-Rivières. Elle aurait aussi livré quelques anecdotes croustillantes sur les gagnants des finales locales de Cégeps en spectacle. Mais elle aurait surtout insisté sur sa «rupture» quasi inévitable avec le Symposium de peinture de la Mauricie. D'ailleurs, on peut facilement l'imaginer dans un spa quelconque – à l'Auberge Le Baluchon, tiens! – en compagnie de son fidèle ami Martin, essayant de trouver mille et une solutions des plus farfelues pour éviter ce cul-de-sac.

Malheureusement, on ne se trouve pas dans une fiction. Il n'existe aucune Sophie Paquin pour venir à la rescousse du Symposium. Cet événement artistique qui a coloré 14 printemps au Centre des arts de Shawinigan risque de mettre réellement un terme à ses activités. Et ce n'est pas parce que le Symposium traîne une dette astronomique ni parce que la population a commencé à le déserter. Non, la fin tragique de l'événement repose uniquement sur un manque de relève au sein du conseil d'administration. Ses actuels bénévoles, des gens à la retraite dont certains ont soufflé leurs 70 bougies depuis belle lurette, sont fatigués. Ils n'ont plus l'énergie nécessaire pour assumer les lourdes tâches comme la recherche de financement. Pour eux, l'heure est venue de remettre le flambeau à une génération plus jeune, qui n'est pas au rendez-vous. C'est d'ailleurs pour cette même raison que la 15e édition n'avait pas eu lieu l'an dernier.

Honnêtement, j'ai du mal à croire que personne n'ait envie de prendre le relais, tant l'activité jouissait d'une popularité évidente. C'est vrai que s'impliquer dans un projet, ça demande du temps. Une denrée rare lorsqu'on doit s'occuper de tous nos «amis» Facebook…

 

Mea culpa

Bon, je l'avoue, cette flèche lancée en direction des utilisateurs du populaire site généralise un peu la situation. Il serait faux de dire que tout le monde préfère tisser des liens sur la Toile plutôt que de se lancer dans l'action. Des instigateurs de projets, animés par la jeunesse de surcroît, ça existe encore. La preuve: la deuxième édition du Symposium de sculptures de glace du Carré Willow, à Shawinigan. Avis aux intéressés, l'événement se déroule du 12 au 14 février. www.troududiable.com