Rumeur littéraire
Avez-vous déjà fait ce constat? Le dimanche matin, lorsqu'on ouvre les rideaux, le temps semble immobilisé. Dehors, la rue est déserte. Pas un passant ni même un chien. Seuls de faibles toussotements de moteur se tracent parfois un chemin jusqu'à nos oreilles. On dirait que la ville entière flâne au lit. Et pourtant, il y a des lieux qui fourmillent déjà, où des voix mâtinées de sommeil se mêlent à de lumineux éclats de rire.
C'est en effet avec beaucoup de surprise que j'ai poussé la porte du Clément Morin du boulevard des Forges dimanche matin dernier, quelques minutes avant les rencontres d'auteurs animées par Patricia Powers. Je m'attendais à un silence religieux, un peu comme dans les bibliothèques ou les églises. Mais c'est une douce rumeur qui m'a accueillie. Au rez-de-chaussée, on fouinait dans les rayons; à l'étage, les discussions allaient bon train. D'ailleurs, les tables du Café Morgane étaient déjà presque toutes occupées. Et ma montre n'indiquait que 10h…
Je n'en croyais pas mes yeux boursouflés par la fatigue!
Toujours actuelle
Ça me dépasse et m'enchante: à l'ère de YouTube, la littérature jouit toujours d'un évident pouvoir d'attraction. À voir l'assistance de l'activité littéraire, les gens aiment encore se perdre dans les pages d'un bouquin. Ils se déplacent même tôt le matin pour écouter des auteurs discourir sur la création de leur ouvre. Honnêtement, dimanche dernier, il y avait beaucoup plus de spectateurs qu'à bien des concerts de musique auxquels j'ai pu assister dans ma vie. Et ces gens étaient là, impatients d'entendre les écrivains invités. Ils n'assistaient pas à la rencontre parce qu'ils avaient gagné des billets dans un quelconque concours, non. Ils étaient là par intérêt, par curiosité ou par unique amour des mots, puisque l'activité était gratuite.
Les livres n'ont donc rien de vétuste, et ce, même si leur forme, leur support n'a pas changé depuis des siècles. Une couverture, des feuilles de papier. Je ne sais plus quel écrivain m'a dit cela un jour: «Un livre est tout ce qu'il y a de plus technologique; il te donne tout simplement accès à la pensée d'un autre individu, il te fait voyager dans son imaginaire, son cerveau.» Vu comme ça, on peut presque affirmer que la lecture, ça se rapproche un peu de la téléportation, non ? Je comprends qu'on craque toujours pour le livre!
Outre les rendez-vous de Patricia Powers, notez que Katia Courteau anime l'Heure du conte pour les petits (4 à 7 ans) le samedi matin de 10h à 11h. Au cours des prochaines semaines, elle fera découvrir Tortue Pingouin de Valerie Gorbachev (27 février), Coq Star de Tammi Sauer et Dan Santat (6 et 13 mars) ainsi que Le P'tit Bonhomme des bois de Pierre Delye et Martine Bourre (20 et 27 mars). Une belle façon d'initier les plus jeunes à la lecture. www.cmorin.qc.ca
La littérature (l’art en général) c’est comme l’amour, c’est fait pour être partagé.
Comme je ne pense pas être invité par Mme Powers de sitôt pour discuté de ma poésie (n’étant pas du tout dans un créneaux commercial) je vous suggère la lecture de mon dernier recueil de poésie
« La Condition Des Cendres »
Disponible en librairie
Merci et bonne journée
Philippe-Jonathan Côté