Vision globale
Je ne peux m'empêcher de penser à une certaine chronique de Bryan Perro chaque fois que le maire de Shawinigan, Michel Angers, fait un bon coup. L'auteur à qui l'on doit la paternité d'Amos Daragon avait réagi de façon négative lorsque ce dernier avait proposé d'augmenter son salaire ainsi que celui des conseillers municipaux peu de temps après les élections municipales. Contrairement à son jus qui contenait plus de pulpe, Perro ne comprenait pas pourquoi il devrait désormais payer plus cher pour un «produit» qui n'avait guère changé.
Quelques mois après cette histoire, il m'arrive de me demander si l'écrivain d'origine grand-méroise trouve que le «jus Angers» a meilleur goût.
Peut-être est-ce seulement une question d'apparence – Angers, un ancien syndicaliste, a cette habileté à jongler avec les mots -, mais j'ai l'impression que le nouveau maire de Shawinigan propose tranquillement une gouvernance avec un peu plus de saveur. En fait, il amène avec lui un vent d'optimisme. Par exemple, quand un journaliste du Nouvelliste lui a récemment demandé si la place du Marché, qui sera revitalisée cet été et qui profitera d'une scène mobile, allait faire ombrage à l'amphithéâtre du parc Saint-Maurice, l'homme de tête s'est empressé de dire que ce lieu magnifique ne serait pas abandonné, qu'il s'inscrivait dans la vision globale de développement du centre-ville.
Un miracle?
Autrefois, j'aurais douté de cette réponse. J'aurais d'abord craint une formulation creuse permettant d'éviter d'aborder de front le sujet. Ensuite, j'aurais attendu l'imbroglio; rares sont les projets qui n'ont jamais eu de bâtons dans les roues à Shawinigan. Mais cette fois, j'ai confiance. Je pense sincèrement que la Ville de l'énergie, grâce à son nouveau leader, se développera de manière saine, qu'elle trouvera un nouveau souffle. Par contre, je ne m'attends pas à ce que Michel Angers change complètement les choses. Mais s'il pouvait remettre un peu de fierté dans le centre-ville de Shawinigan et faire disparaître tous les bâtiments mal entretenus, il se rapprocherait déjà du miracle!