Entre guillemets

Le temps de l’impact

 

Chaque semaine, une quantité de colis atterrissent sur mon bureau: des livres, des disques, des DVD, des revues… Un jour, j'ai même reçu un jardin miniature avec des fines herbes et des tomates! Je ne vous cacherai pas qu'il y a certains moments où les envois sont si nombreux qu'un employé chargé de la seule ouverture des enveloppes et paquets s'avérerait presque nécessaire. Je comprends donc que les équipes de marketing cherchent à être les plus créatives possible afin d'attirer le regard des journalistes et des chroniqueurs sur «leurs produits». Car sans un petit coup de pouce supplémentaire, perles et navets (eh oui!) risqueraient souvent de demeurer dans l'anonymat le plus complet.

Cela m'amène à penser qu'il est presque impossible pour un artiste de faire connaître son travail sans un minimum de publicité. Et là, je ne veux pas dire de mettre la gomme et de s'afficher sur les autobus ou sur les panneaux le long des autoroutes. Non, je parle de choses toutes simples comme… de placer une affiche dans un café! A priori, ce geste peut paraître banal. Pourtant, il n'est pas sans résultat. Je vous l'assure, le contenu d'une affiche, lorsqu'il interpelle, fait son petit bonhomme de chemin dans la tête des gens. J'en suis la preuve…

 

Destination: imagination

Son nom: Sybiline (alias Chantal Lajoie). Sa profession: artiste peintre. À quelques reprises, sa petite annonce punaisée sur le babillard du Café Figaro à Shawinigan avait attiré mon attention. Son travail, qui évoquait un monde merveilleux fréquenté par les elfes et les fées, me portait chaque fois vers d'autres lieux pendant que j'attendais mon latte. Tellement que je m'étais dit que je lui consacrerais probablement un papier si un jour j'apprenais qu'elle réalisait une exposition.

Plusieurs mois, voire années, plus tard, ce jour est maintenant arrivé. La portraitiste qui cumule les honneurs depuis près d'une décennie – elle a entre autres été récompensée au Gala Distinction 2008 dans le volet Arts et culture et a reçu le premier prix Who's Creative? de l'Art Creations Magazine en 2010 – présente L'ABCdaire de mon imaginaire jusqu'à la fin avril à la Galerie d'art Lumière au pinceau, à Sainte-Flore. Une expo qui réunit l'ensemble de son ouvre. Vous ne connaissez pas Sybiline? Vous pouvez aussi découvrir ses peintures et illustrations en visitant le www.sybiline.ca. Mais je vous le dis tout de suite, rien ne vaut l'effet d'une ouvre en vrai. Tout semble si réel: le visage, le regard… On croirait presque que ses personnages ont une vie cachée, qu'ils s'animent quand on a le dos tourné.