Toujours la même ritournelle
Il est rare que l'annonce d'un nouveau projet soit uniquement suivie d'une vague d'applaudissements. La plupart du temps, l'enthousiasme est également accompagné de commentaires négatifs et de craintes, et ce, sans doute avec raison.
Je ne vous cacherai pas qu'il y a des jours où tout le bruit autour de la construction de l'amphithéâtre sur le site de Trois-Rivières sur Saint-Laurent m'étourdit. Pourquoi cherche-t-on toujours l'éternelle petite bête noire? OK. C'est vrai que la Ville paraît parfois manquer de transparence dans ce dossier. Tout va si vite. Mais une chose est certaine, un amphithéâtre comme celui prévu sur le site de Trois-Rivières sur Saint-Laurent ne peut pas être mauvais pour la capitale de la Mauricie. En fait, il ne peut être que bénéfique, et ce, que ce soit le Cirque du Soleil ou Pierre, Jean, Jacques qui occupe son espace. Imaginez toutes les possibilités d'une salle de spectacle extérieure en bordure du fleuve!
Déjà vu
Toute cette histoire me fait penser à ce qui s'est passé à Shawinigan lorsqu'on a voulu construire le Centre Bionest. Dès le départ, une grande partie de la population semblait réfractaire à un tel projet. Ainsi, lorsque la municipalité shawiniganaise avançait dans cette entreprise, elle se voyait constamment mettre des bâtons dans les roues. Le mécontentement de la population avait d'ailleurs failli freiner le projet. On se souviendra que, devant l'éventualité d'un référendum quant à un règlement d'emprunt de quelque six millions supplémentaires pour terminer l'amphithéâtre, la Ville de Shawinigan avait plutôt choisi de respecter son budget initial. Bizarrement, un peu plus d'un an après l'ouverture du Centre Bionest, plus personne ne chiale contre l'amphithéâtre, plus personne ne parle du montant que ce gigantesque bâtiment a coûté. Du moins, plus personne ne le fait publiquement. Au contraire, les citoyens sont fiers d'avoir une telle infrastructure sur leur territoire et ils en profitent. Ils assistent aux matchs des Cataractes ou s'amusent sur la glace lors du patinage libre. Dire que pendant longtemps, j'ai cru que le projet allait avorter… Je suis certaine qu'il se passera la même chose lorsque l'amphithéâtre trifluvien aura accueilli ses premiers visiteurs. Mais tant que ce dernier ne sera pas tangible, certaines inquiétudes demeureront. Des craintes d'ordre financier.
Un peu de musique
Sinon, j'utilise ma tribune pour vous signaler que Marie-Pierre Arthur, qui avait chanté devant une salle comble en février dernier à la Maison de la culture de Trois-Rivières, sera de retour dans les environs. Elle s'arrêtera ce samedi 17 avril, à 20h, au Moulin Michel de Gentilly, une magnifique salle de spectacle au cachet historique.
A Shawinigan, c’était pour remplacer le désuet aréna Jacques Plante que le conseil municipal est allé de l’avant avec le centre Bionest. Il a bien fait car cela s’est soldé par un nombre record de fans qui ont assisté aux parties des Cataractes même si l’équipe a été peu compétitive sur la glace cette année. Par contre, à Trois-Rivières on se lance dans l’inconnu et avec un projet financier encore plus d’envergure car on sait que lorsqu’il se mettra en branle, les coûts de l’amphithéâtre auront probablement doublé. Comme tout se déroulera à l’extérieur sur une courte période de l’année, il est pertinent de se demander s’il sera rentable. Une journée de beau temps on peut espérer attirer 20 000 personnes mais en cas de pluie ça peut facilement chuter à 1 000. Combien de spectacles à pleine capacité pour ne pas faire un déficit? Ce sont des questions que nous devrions avoir la réponse avant de débourser des millions de dollars tirés des taxes que nous payons chèrement.