Entre guillemets

Éloge de la simplicité

 

J'ai eu l'occasion d'assister à plusieurs soirées des Grands Prix culturels de Trois-Rivières depuis que je travaille dans le milieu des arts et spectacles. Chaque fois, j'ai été charmée de différentes manières. Je me souviens, par exemple, d'un gala animé par Patrick Lacombe, d'une réception où un paon splendide nous accueillait à l'entrée de la salle, d'une mise en scène ultra-poétique dans laquelle Véronique Marcotte ajoutait son petit grain de sel. Mais jeudi dernier, alors qu'on célébrait le talent trifluvien, ce n'est pas le tape-à-l'oil ni les éclairages surprenants qui m'ont séduite, mais la simplicité de la mise en scène imaginée par Éveline Charland.

Bien des spectacles misent sur d'incroyables prouesses techniques pour divertir le public. Peu s'en plaindront d'ailleurs. Moi la première. Comment retenir un «oh!» admiratif devant un show de boucane ou une série de feux d'artifice? Par contre, en assistant aux derniers Grands Prix culturels, j'ai constaté qu'on sous-estimait souvent le pouvoir de l'imagination, qui propose d'aussi belles expériences.

 

Simplement dénudée

L'édition 2010 se voulait en effet particulièrement dénudée, du moins du point de vue visuel. Sur scène, il n'y avait qu'un piano à queue et un écran géant pour présenter les projets en nomination. Ainsi, il revenait aux artistes et animateurs de la soirée de créer la magie, de faire voyager les spectateurs. Ce qu'ils n'ont eu aucun mal à faire. Sans accessoires ni effets spéciaux, les comédiens Martin Francoeur (aussi l'animateur du gala, excellent dans ses fonctions), François Laneuville, France Levasseur et l'humoriste Patrick Bélanger (tiens, on était contents de le revoir sur scène, lui!) nous ont transportés jusqu'à Paris. Texte à la main, ils incarnaient les attachants personnages d'un radio-savon rigolo et légèrement tordu nous rappelant la place différente que peut avoir l'art dans nos vies. À ces intermèdes théâtraux s'ajoutaient les performances vocales de la formation Trois-Quatre. Seulement avec leurs voix, ses sept membres donnaient l'impression d'un band complet, avec basse et percussions. Leurs interventions, à part trois ou quatre chansons, avaient comme but de combler les temps morts: les moments où les gagnants devaient marcher de leur siège à la scène pour cueillir leur prix, entre autres.

C'est drôle quand même, au premier coup d'oil, on avait l'impression qu'il manquait quelque chose. Pourtant, tout y était. Tout! Il faut croire qu'avec du talent et une bonne dose d'imagination, on peut créer n'importe quel univers. Chapeau à toute l'équipe!

 

Regarder la mort

Une semaine s'est écoulée depuis le vernissage d'À la vie, à la mort au Musée des religions du monde de Nicolet. Dans ma dernière chronique, j'avais promis de vous faire part de mes commentaires à la suite de ma visite. Un seul mot me vient en tête en pensant à cet événement présenté en première mondiale en Amérique du Nord: bouleversant. Voir les photographies de ces malades en phase terminale, d'abord vivants, puis décédés, m'a rappelé que personne n'est éternel, qu'un jour ou l'autre, je devrai composer avec la mort. Ça m'a donné un grand vertige. Depuis, je savoure davantage chaque moment passé avec les gens que j'aime. «Car la vie est si fragile», disait Luc De Larochellière.