Miracles virtuels
Entre guillemets

Miracles virtuels

 

Je n'en reviens pas à quel point les choses peuvent évoluer rapidement. En quelques années, la façon de communiquer a tellement changé. Autrefois, les rencontres les plus improbables se faisaient à l'occasion de 5 à 7, de vernissages, de soupers-bénéfice, etc. Là, un simple clic et, si on est chanceux, des gens comme Bono ou Jack Johnson nous répondent. Internet a littéralement aboli les frontières, voire enrayé la petite gêne qui nous empêche d'accoster sans raison n'importe quelle personnalité publique, et ce, pour le meilleur et pour le pire. Mais mettons de côté les histoires désastreuses. Ces temps-ci, je constate surtout les petits miracles engendrés par la Toile.

Depuis quelques semaines, à des questions comme «Comment est né votre projet?» ou «Comment se fait-il que vous ayez collaboré avec tel compositeur ou tel musicien?», les artistes que je rencontre me répondent presque une fois sur deux par un jouissif «Grâce à Internet». Je pense entre autres à l'artiste multidisciplinaire Manon De Carufel et au cinéaste et photographe Guy Borremans, dont l'amitié virtuelle a mené à une exposition en duo, 44/75, au Centre culturel Pauline-Julien (jusqu'au 11 juillet); au guitariste classique Sébastien Deshaies, qui a pu compter sur le talent de certains compositeurs européens pour son premier album solo, uniquement en les contactant par courriel; au leader des Madcaps, Frédéric Pellerin, qui déniche sur le Web de vieux classiques blues et folk pour son projet They Called Me Rico.

Il va sans dire qu'Internet est le lieu de tous les possibles. Surtout pour les artistes. Là, ils peuvent présenter leur démarche, des photos ou des vidéos de leurs réalisations, des extraits de leur(s) album(s); échanger avec des gens avec lesquels ils semblent avoir des affinités. Et ces individus en question ne sont plus juste ceux de leur quartier ou de leur ville, non; ils proviennent de la planète entière. Ce qui, à mon avis, ne peut que faire évoluer davantage leur travail, en plus de leur ouvrir de nouvelles portes.

Souvent, on dénonce les nouvelles technologies qui encouragent l'individualité; on ridiculise des réseaux sociaux comme Facebook, en mettant l'accent sur ceux qui désirent avoir des amis à tout prix ou sur ceux qui «pokent» n'importe qui pour n'importe quelle raison. Mais il y a aussi du bon dans tout ça. Je crois qu'il n'aura jamais été aussi facile de partager de l'info avec un maximum de gens, de faire un premier pas vers quelqu'un. Des amitiés virtuelles dont découlent souvent de magnifiques projets artistiques.

 

 

La guerre des mondes

En parlant de projets artistiques…

Après avoir fait les manchettes au printemps dernier pour avoir déplacé sa tenue au même moment que le FestiVoix, le Festival d'été de Shawinigan (FES) n'a pu empêcher la comparaison entre les deux événements. Si le festival trifluvien a connu sa meilleure édition en cinq ans, il en a été autrement pour lui; il s'attend déjà à un déficit. Il est vrai que plusieurs facteurs restent à être étudiés (changement de site et de look, abolition de la compétition de feux d'artifice), mais le conflit d'horaire avec l'événement musical le plus important de la région n'a sûrement pas aidé. Espérons que le C.A. du FES réévaluera la pertinence de ce choix de dates. Tiens, pourquoi pas en août? C'est plus tranquille à cette période de l'année…