Ailleurs, ici
Depuis quelques semaines, des amis, des connaissances me font rêver. Ils me parlent de leurs vacances et me nomment des contrées lointaines, des destinations au bord de la mer ou complètement à l'est de l'océan Atlantique, quelque part sur le Vieux Continent.
Peu de temps avant ma dizaine de jours de congé, je me demandais donc si je n'allais pas regretter de ne pas avoir renouvelé mon passeport ni proposé une folle escapade à mon chum. Surtout que le point culminant de ma trop courte période de repos était un séjour à Chambord, dans un condo avec vue sur le lac Saint-Jean. À mon retour, allais-je vraiment avoir l'impression d'avoir cassé la routine? Car des vacances dans la région que j'habite et que je sillonne chaque semaine pour les besoins de mon travail, additionnées d'une petite saucette au pays des géants, ça ne fait pas très exotique! Et pourtant…
Alors que je saute à nouveau dans l'engrenage, que je reprends mes tâches quotidiennes, j'ai l'étrange sentiment de revenir de loin. Et ce, sans la fatigue du décalage horaire ou de la route! Oui, j'ai voyagé chez moi! En visitant des lieux que je connaissais moins ou pas du tout, en évitant d'opter pour mes bonnes vieilles habitudes, j'ai réussi à me dépayser, à me sentir à l'extérieur de mon terrain de jeu.
Au pays des merveilles
D'ailleurs, j'ai envie de lever mon chapeau aux organisateurs du Mondial des amuseurs publics. Car l'après-midi que j'ai passé au parc des Chenaux, le site du plus important événement familial trifluvien de l'été, est probablement l'un des plus agréables de mes vacances. Grâce aux clowns grimpés sur des échasses, au petit train, aux cris des bambins amusés, au soleil et aux différents spectacles sur scène, j'ai renoué avec mon cour d'enfant. Dire que je ne m'attendais à rien… Mais, comme lorsque je ne jurais que par Le Petit Castor ou Albator, je me suis laissé émerveiller par un magicien et ses tours, sans trop me poser de questions, sans chercher le truc. J'ai regardé de curieuses créatures habillées de blanc jongler avec le feu et cracher des flammes comme un dragon. Et j'ai voyagé dans des lieux imaginaires, bercée par une musique «percussive» et entraînante. En fait, j'ai dû rajeunir de presque 30 ans. Moi qui déteste les bonbons et les friandises, je me suis même acheté de la neige hawaïenne! Oui, ces petits monticules de glace concassée arrosés d'un filet d'arôme artificiel aux couleurs parfois électrisantes: bleu, vert lime, jaune citron… Hum…
Honnêtement, je ne m'attendais pas à avoir autant de plaisir. Surtout que mes 10 premières minutes sur le site n'annonçaient rien d'extraordinaire: des stands déserts, un Elvis qui se déhanchait avec peu de conviction, des structures gonflables auxquelles ni mon fils ni moi n'avions accès. Puis, est-ce le soleil, l'heure? Un flot de visiteurs est soudainement apparu et la magie a opéré!
La preuve est faite: il n'est pas nécessaire d'aller au bout du monde pour passer du bon temps. Il suffit juste d'un peu de nouveauté et le tour est joué! Et qu'est-ce qu'il y en a des trucs à découvrir en Mauricie!