Musique d'espace
Entre guillemets

Musique d’espace

Par un après-midi comme les autres, un drôle de courriel est atterri dans ma boîte de réception. Son expéditeur ne me semblait pas inconnu. Mais si je me fiais au titre du message, il me répondait. Or, je n'avais pas le souvenir d'avoir envoyé récemment une quelconque lettre à cette adresse. Curieuse, j'ai cliqué pour voir le contenu du courriel. Dès les premiers mots, tout s'est éclairé: «Allo Karine, j'ai retrouvé ce vieux email… Trois ans plus tard, nous revoilà.»

Ce «nous» en question, c'est le band du chanteur Dave Douville: Surface of Atlantic. Le nom ne vous dit peut-être rien. Mais la musique de la formation, qui compte quelques Trifluviens parmi ses rangs, s'est retrouvée sur la bande sonore du film J'ai tué ma mère de Xavier Dolan. Une musique vaporeuse et délicate qui entretient certains liens de parenté avec celle de Sigur Rós, de Patrick Watson et de Radiohead.

Le musicien m'écrivait pour m'annoncer que trois ans après le très attendu Ephemeral as We Speak – on se souviendra que différents pépins techniques, dont des erreurs d'impression, avaient grandement retardé la sortie de l'album -, Surface of Atlantic venait de répéter l'expérience avec A Frame per Season. Dans quelques jours, j'aurais donc le plaisir de recevoir au bureau un exemplaire du tout nouveau gravé. Tiens, quelle bonne nouvelle!

 

Un voyage

Ne pouvant attendre la visite du facteur, j'ai opté pour un chemin plus rapide. Le site MySpace du groupe devait sans doute réunir quelques-unes de ses nouvelles compositions. À mon grand plaisir, Surface of Atlantic en avait placé quatre. C'était plus que j'en espérais. Comme j'avais adoré Ephemeral as We Speak (l'album m'a accompagnée lors de la rédaction de plusieurs de mes chroniques), je ne cacherai pas que j'avais des attentes avant d'écouter les premiers extraits du disque. Attentes qui ont été comblées. Car, bien que par moments la voix de Dave Douville me rappelle un peu trop celle de Thom Yorke, j'ai retrouvé dans les pièces récentes du groupe tous les ingrédients qui m'avaient fait apprécier son premier album: des musiques planantes, sans âge, qui évoquent de vastes espaces; un piano mélancolique. Ainsi, encore une fois, je me suis fait happer par ses mélodies. Et j'ai voyagé loin, très loin… Jusqu'à en oublier le temps.

Maintenant, je ne souhaite qu'une chose: entendre la suite. Et j'espère qu'elle est aussi intéressante que ces teasers, qu'elle prolonge agréablement le périple musical. Ah! Si le facteur pouvait être aussi rapide que le service de courriel!