Couper le ventricule droit
Ça fait un peu plus d'une semaine que la nouvelle est tombée – un siècle dans le monde des médias -, pourtant elle m'habite encore. Bien qu'elle était prévisible, la mort du Festival d'été de Shawinigan m'apparaît surréaliste. C'est comme si la ville de l'énergie venait de se faire amputer une partie de son cour. Ce dernier bat toujours, mais avec moins de vigueur. Même que je me demande si, faute de vraies pulsions (la culture, est-ce que ça intéresse encore quelqu'un à Shawinigan?), il ne s'arrêtera pas d'un seul coup, un jour.
Que la Ville se dise ouverte aux suggestions de remplacement de l'événement qui venait de célébrer ses 20 ans me rassure à moitié. Oui, si une entente est conclue, ce serait chouette que le Festival de théâtre de rue (FTRS) reprenne du service ou, si ce n'est pas lui, qu'un autre événement au contenu original soit créé l'été prochain sur le territoire. Mais le public, lui, sera-t-il au rendez-vous? On peut en douter. En tout cas, il faudra probablement sortir l'artillerie lourde pour l'attirer hors de sa tanière. L'été dernier, le soleil et la chaleur ont abondé. Pourtant, les citoyens ont quand même boudé le Festival d'été et le spectacle Eclyps de la Cité de l'énergie, deux des événements culturels majeurs de Shawinigan. Difficile de mettre le doigt sur LA raison qui a freiné l'ardeur de la population. Mais une chose est certaine, la qualité de ces événements n'était pas en cause.
Ainsi, remplacer rapidement le Festival d'été de Shawinigan par un autre festival n'est probablement pas la solution. La culture se compare en quelque sorte au miroir de l'âme d'un peuple. Si ce dernier n'adhère pas à certaines manifestations artistiques sur son territoire, c'est peut-être qu'il n'y voit pas l'intérêt. Alors, pourquoi ne pas se pencher sur ce qui l'allume vraiment? Avez-vous déjà remarqué à quel point les gens se déplacent en grand nombre au Symposium de peinture de Sainte-Flore et à l'Île aux saveurs? Tiens, tiens, ces activités ont comme dénominateur commun de se dérouler le jour et de ne pas coûter une fortune, même pour une famille avec deux ou trois enfants. Une partie de la solution au problème résiderait-elle dans de simples questions techniques?
Dans toute cette histoire-là, je ne souhaite par contre qu'une chose: que la Ville, dans son désir d'offrir un été 2011 digne de ce nom aux Shawiniganais, ne répète pas la même erreur qu'en 2007, alors qu'elle avait remplacé l'inventif FTRS par le Rendez-vous des arts de la rue, une pâle imitation (qui ne s'en voulait pas une). Je crois donc, advenant un scénario catastrophe, qu'il serait préférable de prendre une pause pour revenir en force, plutôt que d'offrir un événement de remplacement qui ne serait pas à la hauteur des attentes.
Après tout, un cour abîmé ne se remet-il pas seulement à battre lorsqu'il tombe de nouveau amoureux ?
Qu’un festival qui fête ses 20 ans ne fait toujours pas ses frais, de toute évidence, la bonne décision a été prise en décidant d’y mettre fin. Il faut arrêter de s’entêter et d’accumuler déficit après déficit que les citoyens viennent qu’à éponger avec leurs taxes. Originalité est le mot qui me vient à l’esprit ; pensez à St-Élie de Caxton et à Fred Pellerin et on constate qu’il est possible de séduire un large public quand l’idée d’un bon concept est appliquée. Avec le Festival de théâtre de rue, Shawinigan tenait peut être un bon filon mais en ne payant pas ses artistes lors de sa dernière représentation, le comité organisateur et la ville ont peut être à tout jamais éloigner ceux qui avait le goût d’organiser des événements d’envergure dans cette ville sans en attacher sa réputation.
Qu’un festival qui fête ses 20 ans ne fait toujours pas ses frais, de toute évidence, la bonne décision a été prise en décidant d’y mettre fin. Il faut arrêter de s’entêter et d’accumuler déficit après déficit que les citoyens viennent qu’à éponger avec leurs taxes. Originalité est le mot qui me vient à l’esprit ; pensez à St-Élie de Caxton et à Fred Pellerin et on constate qu’il est possible de séduire un large public quand l’idée d’un bon concept est appliquée. Avec le Festival de théâtre de rue, Shawinigan tenait peut être un bon filon mais en ne payant pas ses artistes lors de sa dernière représentation, le comité organisateur et la ville ont peut être à tout jamais éloigner ceux qui avait le goût d’organiser des événements d’envergure dans cette ville sans en attacher sa réputation.