Entre guillemets

La valse-hésitation de 2010

 

Le soleil se couche sur 2010. Déjà…

On ne peut pas dire qu'on se soit vraiment ennuyés cette année. Admettez que, un peu comme un bon (ou un mauvais, ça dépend du point de vue) téléroman, le projet d'amphithéâtre à Trois-Rivières nous a tenus en haleine au cours des derniers mois. Au début de 2010, on s'est d'abord demandé si le Groupe des sept et les citoyens frileux devant une si coûteuse entreprise n'en viendraient pas à faire avorter le projet, ou mieux, à le retarder afin que la population puisse véritablement s'exprimer sur le sujet. Mais malgré des discussions et des assemblées houleuses du conseil municipal, le projet va de l'avant. D'ailleurs, notre quotidien régional a récemment mis la main sur quelques-unes des propositions non retenues pour le concours d'architecture qui a eu lieu cet automne. Si on se fie à cet avant-goût, l'amphithéâtre final risque de faire rougir d'envie bien des villes par son originalité et son site exceptionnel. Reste juste à savoir si cette grande beauté sera suffisante pour faire avaler aux citoyens la pilule de la facture salée qui l'accompagne. J'en doute un peu. Déjà que les taxes de Trois-Rivières font encore un bond…

 

À la vie, à la mort…

Parmi les autres sujets qui ont alimenté les actualités culturelles régionales en 2010, il y a le succès de l'exposition À la vie, à la mort au Musée des religions du monde de Nicolet, la fin possible du spectacle Eclyps (récemment sauvé!), les allégations de «cafouillages administratifs» autour des Fêtes du 375e de Trois-Rivières et la querelle entre le FestiVoix et le Festival d'été de Shawinigan en raison d'un changement de dates. Ironie du sort, l'événement shawiniganais, boudé par la population, a finalement jeté la serviette après 20 ans d'existence. Une disparition qui laisse un trou (qui ne sera pas rempli, du moins pour la prochaine année) dans le calendrier culturel de Shawinigan. Parlant de mort, on se souviendra aussi que le Mondial des amuseurs publics de Trois-Rivières doit, dans un avenir rapproché, prendre des décisions importantes afin d'assurer sa survie, et ce, même si l'édition de cette année a atteint des records de fréquentation.

 

Des ambassadeurs

Puis, il y a les créateurs qui ont fait briller la Mauricie en dehors de ses frontières. Pensons à Richard Purdy et à sa déstabilisante exposition L'écho-l'eau présentée à l'Espace Shawinigan, au Nicolétain Guillaume Beaulac qui a participé à la finale du 42e Festival international de la chanson de Granby, ou à Fred Pellerin qui, en plus de remporter le Félix de l'album folk contemporain de l'année, a reçu une réponse positive de la part de Téléfilm Canada pour le financement de son deuxième long métrage, Ésimésac.

Non, 2010 n'aura pas été un long fleuve tranquille. Espérons que 2011 surfera sur une vague un peu plus stable et positive…