Entre guillemets

Avec le temps

 

Avec les récents grands froids, j'en ai profité pour faire un peu de rattrapage. Assoiffée de divertissements, je suis allée au club vidéo – mon Dieu, ça faisait une éternité que je n'avais pas mis les pieds là! – et j'ai loué quelques blockbusters, dont Histoire de jouets 3. Je savais que les critiques avaient été positives, mais je ne pensais pas être touchée à ce point en regardant ce film d'animation.

Car plus qu'une simple histoire, ce long métrage va vraiment fouiller dans nos souvenirs de jeunesse – est-ce que certains d'entre vous se rappellent le vieux téléphone à roulette de marque Fisher-Price? – et dans cette peur, voire cette nostalgie du temps qui file. En effet, où sont passés nos fidèles peluches à qui nous confiions toutes nos joies et nos peines, nos petits objets inanimés qui composaient notre monde? Jetés aux poubelles, donnés à des cousins et à des cousines plus jeunes ou remisés quelque part dans la maison familiale. Personnellement, je n'ai pas conservé grand-chose de cette époque. Aujourd'hui avec regret. Pas parce que j'aurais envie de me taper une séance de jeu, mais parce que ces objets représentaient une période heureuse de ma vie et que leur présence dans mon environnement m'aurait sans doute rappelé des rêves et des souhaits oubliés.

Plus que jamais, surtout en chapeautant un journal qui sort chaque semaine, j'ai l'impression que le temps s'égraine à la vitesse d'une formule 1. On se concentre sur nos tâches quotidiennes, sur notre boulot, sur notre famille, poussant du coup sous le tapis certaines de nos aspirations. Vous souvenez-vous de ce que vous rêviez de faire enfant? Moi pas. Auteure, enseignante, vétérinaire… Aucun souvenir précis.

C'est drôle, tout ça m'amène à penser à l'initiative – soulignée dans notre quotidien régional – de Diane Grenier, ancienne directrice de l'école primaire Dominique-Savio dans le secteur de Saint-Georges-de-Champlain. Durant l'année scolaire 2000-2001, elle avait invité les élèves et les professeurs à s'écrire une lettre dans laquelle ils se projetaient dans le futur: où se voyaient-ils dans 10 ans? Récemment, ces derniers ont pu récupérer leur petit document manuscrit, non sans surprises. C'est quand même fou comme la vie nous fait parfois prendre des chemins différents.

Malgré tout, je suis certaine que nos rêves les plus anciens, ceux qui sont nés alors que nous étions tout jeunes, ne disparaissent jamais. Ils deviennent parfois latents, mais ne s'effacent pas. D'où l'importance que quelqu'un ou quelque chose nous les rappelle.