«Si j'avais un char / Ça changerait ma vie / J'irais me promener / Sur le bord de la Gaspésie», chantait Stephen Faulkner. Imaginez si, en plus, c'était l'ancien véhicule du maire Yves Lévesque. Oh là là… Pour sûr, le musicien changerait de destination. Fredericton? Halifax? Ou pourquoi pas le Canada en entier? Non, mais c'est confortable une Toyota Sienna SLE LTD de l'année 2008, et ce même si elle affiche quelque 131 000 kilomètres au compteur!
Si le cour vous en dit, la Ville de Trois-Rivières vient de lancer un appel d'offres pour la minifourgonnette que le premier magistrat a utilisée de 2008 à 2010. Désormais, il conduit une nouvelle Toyota Sienna XLE 2011. Un petit bijou prêté par la Ville qui, selon notre quotidien local, aurait coûté un peu plus de 56 000 $ (eh… pardon?).
Il paraît que des questions d'assurance et de sécurité sont à l'origine de ce changement. Il est vrai que les compagnies d'assurance augmentent parfois le coût de leurs protections selon certains critères (faire un accident en est un). Par contre, le mot sécurité me fait grincer des dents. A-t-on remplacé l'ancien véhicule de monsieur Lévesque parce qu'il représentait, soi-disant, un risque pour sa vie? J'ose espérer que non. Car si tel est le cas, ça ne serait pas sécuritaire pour l'acheteur non plus.
À moins que cet argument soit plutôt lié au nouvel achat de la municipalité. J'ai lu sur le site de Toyota Canada que la Sienna 2011 est considérée comme le meilleur choix en matière de sécurité 2011 selon l'Insurance Institute for Highway Safety dans la catégorie des minifourgonnettes.
Peu importe, suis-je la seule à sursauter quand j'entends qu'après deux ans seulement, on remplace la minifourgonnette du maire pour une neuve? Surtout que cette dernière n'est pas donnée… Je suis d'accord pour que les hommes de pouvoir profitent de quelques avantages et que leur véhicule reflète une image prospère. Mais admettez qu'il existe d'autres excellentes voitures beaucoup plus abordables.
L'ancienne Sienna du maire fait maintenant partie de ce lot. Son prix minimum a été fixé à 17 000 $, mais la Ville aimerait la vendre à sa valeur estimée par les guides de véhicules usagés: autour de 24 000 $. Un souhait réalisable? Ça reste à voir. On se souviendra que le fils du maire, Patrick Lévesque, avait fait un accident majeur avec la minifourgonnette, créant pour 16 000 $ de dommages. Le jeune homme n'aurait par ailleurs pas dû se trouver au volant de celle-ci, puisqu'un élu ne peut utiliser un véhicule de la Ville pour son usage personnel. Ça, ça refroidit bien des ardeurs!
La Ville n'a plus qu'à espérer que la notoriété d'Yves Lévesque lui amène des acheteurs sérieux. Bon, il n'est pas Michael Jackson ni John Lennon, mais quand même… Il existe toutes sortes de collectionneurs, non?
Un amphithéâtre de plus de 40 millions$, 2 toilettes de 175 000$, la rue du Flambeau rénovée au coût de 2,5 millions$, un parc retapée avec 1,5 millions$ et maintenant un véhicule automobile de plus de 50 000$. Que dire de plus. Les apparences sont trompeuses. D’un côté, le maire Lévesque qui dit créer de la richesse pour la ville de Trois-Rivières et de l’autre, nous sommes redevenues la capitale du chômage. Pas étonnant que plusieurs citoyens vont s’installer autour de la ville, comme à Saint-Maurice, où les taxes sont beaucoup plus raisonnables. Ho!, j’oubliais, la ville qui s’endette de plus en plus, est-ce véritablement cela créer de la richesse? Il faudrait le demander au maire.