J'ai été aux prises avec ce choix plus d'une fois.
C'est le week-end. Je déborde d'énergie et un artiste que j'adore est de passage dans la région: «Tiens, ce soir, je sors avec fiston!»
Puis, quelques heures avant le concert, je me dégonfle, j'abandonne l'idée. Je me dis que ça n'a pas d'allure de trimballer un garçon de deux ans dans une salle de spectacle en pleine soirée.
J'imagine déjà les yeux pleins de reproches d'une poignée d'individus qui n'en reviennent pas qu'un enfant de cet âge ne soit pas couché, qui anticipent le moment où ils l'entendront hurler de fatigue.
Pourtant, je sais que mon petit bonhomme se comporte toujours bien dans les lieux publics, qu'il ne dit jamais un mot. Il observe ce qui se passe devant lui avec une attention soutenue. Et lorsqu'il commence à en avoir ras le bol, il se blottit contre moi et me demande doucement de partir. Mais comme je déteste passer pour une mère indigne, je choisis la solution facile: rester à la maison.
Chaque fois qu'une telle situation arrive, ça me désole. J'aimerais tellement partager davantage avec mon fils mon intérêt pour certains artistes, ma passion pour la culture. Malheureusement, à part les festivals dont le principal mandat est d'attirer les familles, peu d'événements culturels accueillent les tout-petits à bras ouverts.
Spécialement pour les bambins
Ça m'a donc fait très plaisir d'apprendre que l'événement culturel montréalais destiné aux zéro à six ans Petits bonheurs étendait ses tentacules jusqu'à Trois-Rivières cette année, après Laval et Sherbrooke. Enfin, j'allais pouvoir initier fiston aux arts de la scène sans avoir l'impression d'enfreindre des règles ni de déranger une partie de l'assistance!
Car Petits bonheurs présente – à des heures raisonnables! – des activités et de courts spectacles conçus spécialement pour les jeunes enfants. Parmi eux, des séances de bricolage, des pièces de théâtre, des ateliers d'exploration du corps et du mouvement.
Bref, des activités qui permettent aux enfants d'entrer en contact avec la magie de l'art, de développer leur créativité et de tisser un lien plus solide avec leurs parents.
Dès leurs premiers mois de vie, les bouts de chou sont attirés par les arts. Ils craquent pour une certaine marionnette, s'agitent les pieds en entendant de la musique, s'expriment sur les murs ou dans les livres de papa ou de maman avec le premier crayon trouvé.
Allez savoir pourquoi, cet amour de la culture s'effrite quand il n'est pas entretenu. Petits bonheurs, qui se déroulera du 5 au 14 mai à la Maison de la culture de Trois-Rivières, se révélera ainsi une bonne occasion de nourrir cet intérêt, en plus de préparer une nouvelle génération de spectateurs. Les diffuseurs ne répètent-ils pas qu'ils sont constamment à la recherche de nouveaux publics?