Entre guillemets

Deux adultes, deux enfants

 

Le temps adoucit les peines.

Si cela n'avait été du courriel d'un lecteur, j'aurais complètement oublié le premier anniversaire de la disparition du Festival d'été de Shawinigan. Dire qu'en novembre dernier, j'avais été attristée en apprenant qu'après 20 ans, l'événement shawiniganais mettait un terme à son aventure.

Je me demandais par ailleurs quelles cicatrices sa mort laisserait dans le paysage de la ville. Le sentiment d'appartenance des habitants envers leur municipalité serait-il touché? Bouderaient-ils Shawinigan en allant festoyer ailleurs? Car le Festival d'été de Shawinigan avait une grande symbolique pour les gens du coin: il annonçait la fin des classes et le début de la belle saison.

Finalement, au cours des dernières semaines, je n'ai eu vent d'aucun commentaire nostalgique. Personne ne m'a rappelé, une larme à l'oil, le plaisir qu'il avait à participer à cette fête.

 

Le passé est enterré

Faut-il croire que les Shawiniganais avaient fait le deuil de ce festival depuis longtemps, qu'ils étaient mûrs pour un changement? Mais pour quel genre de changement? Un événement rassembleur se déroulant en plein jour tel que le premier Festival de la famille du parc de l'île Melville? Eh bien, peut-être que oui!

Dimanche dernier, à ma grande surprise, ils étaient des centaines, voire des milliers d'individus à s'être massés devant la grande scène malgré le temps incertain. La raison? Les personnages de la série télévisée Toc toc toc étaient attendus pour une courte performance. Je n'en revenais pas: comme pour des vedettes rock, les enfants impatients – pas les adultes –  scandaient le nom de leur émission préférée dans l'espoir que les comédiens arrivent plus vite sur scène.

Encore plus surprenant, le spectacle avait généré un véritable bouchon routier aux environs du parc. Même qu'avant d'arriver à destination, je soupçonnais un accident entre deux véhicules. Mais non! Les familles étaient juste trop nombreuses à vouloir découvrir les nouvelles histoires de la Grubule.

En contemplant l'étonnante foule, une amie me faisait remarquer: «Tu vois, ça prouve qu'il y a un véritable besoin chez les familles pour ce genre d'activité. Il fait mauvais, pourtant il y a plein de monde. Dès qu'il pleut, on n'a nulle part où aller avec les enfants.» En effet.

Heureusement que, flairant tout le potentiel du créneau des familles, plusieurs adaptent leurs activités pour plaire autant aux petits qu'aux grands. Je pense entre autres au FestiVoix et à ses spectacles gratuits à la place de la Famille Metro, à Boréalis et à ses ateliers de fabrication de papier. Dès qu'on peut amuser les enfants, ça devient automatiquement intéressant pour les parents, et même les grands-parents.

Qui aurait pensé que l'avenir des festivals se trouvait du côté de la famille!